Sorti en septembre 2017, le documentaire « Le maître est l'enfant » est toujours à l'affiche de certaines salles de cinéma en France, à l'étranger et disponible en DVD. Tourné dans une classe de 3-6 ans à Roubaix, il permet au spectateur de découvrir la pédagogie de Maria Montessori telle qu'elle est vécue de nos jours, grâce à une expérience sensible et émouvante.

Le réalisateur, Alexandre Mourot, n'a pas choisi ce sujet par hasard : la naissance de sa fille et un article de presse l'ont invité à la lecture d'un livre écrit par Maria Montessori, médecin et pédagogue italienne (lire aussi la rubrique (Re)visiter). Séduit, il a entamé un travail de recherches, d'entretiens et d'observations dans vingt-deux classes à travers toute la France. L'intérêt est devenu passion ! A tel point qu'en 2015, il a suivi une formation d'éducateur Montessori International 3-6 ans.

Pour réaliser son projet de documentaire, il a choisi la classe de Christian Maréchal, à l'école Jeanne-d'Arc de Roubaix. Pendant plusieurs mois, il a filmé le quotidien des enfants mais aussi des adultes qui les accompagnent.
Lors d'une interview (1), Alexandre Mourot a déclaré : « Montessori expliquait que le premier combat pour changer la société consistait à connaître l'enfant et l'aider dans son développement et en même temps, et c’était le plus difficile selon elle, à combattre les préjugés des adultes à leur égard. » Avec ce film, il a souhaité avant tout changer notre regard, « rendre hommage aux enfants », mais aussi montrer la place tenue par les éducateurs comme Christian Maréchal, très loin de la posture d'un enseignant « ordinaire » de l'Education nationale. L'adulte présente les activités, n'ordonne jamais, ne contraint pas. Pour autant, il doit savoir accompagner l'enfant avec bienveillance et justesse, individuellement et au sein du groupe.

Certains pourront dire qu'il s'agit d'un film de « fan », qui ne pose pas un regard critique sur ce qu'il filme. C'est vrai. Et Alexandre Mourot l'assume : convaincu, il souhaite avant tout partager ce qu'il sait et ce qu'il aime de la pédagogie Montessori avec le plus grand nombre. Traduit en anglais et en espagnol, son documentaire voyage déjà à l'international. Il poursuit son travail sur l'éducation et a annoncé que son prochain projet traiterait des violences éducatives.

Plus d'informations sur le film et les modalités pour le voir : http://www.montessori-lefilm.org/

(1) Entretien avec Alexandre Mourot, réalisateur du film « Le maître est l'enfant », Cédric Lépine, publié le 25 septembre 2017 sur Médiapart : https://blogs.mediapart.fr/cedric-lepine/blog/240917/entretien-avec-alexandre-mourot-realisateur-du-film-le-maitre-est-l-enfant

C'est un musée atypique, imaginé spécialement pour les enfants et les familles mais adapté à tous et à toutes : le Musée en Herbe propose des expositions d'art dès l'âge de 3 ans… jusqu'à 103 ans, annonce-t-il ! L'approche est ludique et drôle, mais le propos sérieux : capter la curiosité et la sensibilité de chacun.e, y compris des plus jeunes.

Ouvert depuis plus de quarante ans (1975), le Musée en Herbe est situé dans le 1er arrondissement de Paris, au 23 rue de l'Arbre-Sec. Ses expositions regroupent des artistes prestigieux et des thèmes qui attirent chaque année des milliers de visiteurs : 125.000 l'an dernier !
Citons par exemple, en 2010 « Surréaliste mon cher Dali ! », en 2011 « Les Hiéroglyphes de Keith Haring », en 2012 « Vasarely vous a à l'oeil », en 2013, « Dans la peau d'Hundertwasser », « L'art du Chat » en 2016 et « Hello my game is » en 2017.Actuellement et jusqu'au 20 janvier, ce sont les « Monsieur, Madame » des Hargreaves père et fils qui sont à l'affiche, avec la participation d'artistes s'en étant inspirés.
Des mini-expositions, hors-les-murs, sont également conçues à destination des écoles, comme « Les tableaux de Picasso », « L'art de Léonard » ou encore « Les chevalets de Monet ».

Le Musée en Herbe est une association mais reçoit des soutiens financiers, notamment de la Ville de Paris.

Il est ouvert du lundi au dimanche de 10 heures à 19 heures, le jeudi jusqu'à 21 heures. Il fermera à 17 heures le 24 décembre et le 31 décembre, et sera fermé exceptionnellement les 25 décembre et 1er janvier (il reste habituellement ouvert les jours fériés). La visite est libre mais peut aussi s'effectuer de manière commentée ou contée certains jours comme les mercredis. Les scolaires reçoivent un accueil particulier avec des activités adaptées. Enfin, des ateliers de pratiques sont régulièrement organisés, y compris pour les tout-petits.

Tout le programme détaillé et les renseignements pratiques sur http://www.musee-en-herbe.com/

C'est à travers ce magnifique livre jeunesse que j'ai découvert l'univers de Mickaël El Fathi. Tout chez cet « auteur-illustrateur-voyageur » m'a touché : sa sensibilité, son regard et son engagement, mais aussi la sonorité de ses mots, ses traits de crayon et ses couleurs qui créent une forme rare de beauté et de poésie.

« Moabi » (1) s'ouvre sur une double page crayonnée d'arbres, avec une unique phrase épousant leurs cîmes en farandole : « Protégeons nos forêts ». Mickaël El Fathi nous attrape ainsi au coeur…
Le moabi est une espèce d'arbre très grand, poussant dans les forêts tropicales d'Afrique, « le plus vieil arbre du monde », est-il dit dans l'histoire écrite et illustrée par Mickaël El Fathi. Il croît, observe les autres arbres, plantes et fleurs qui poussent à ses pieds, accueille le premier oiseau, respire le souffle des dynosaures, abrite les singes jusqu'à ce que… l'Homme arrive. « Sans poils, il avait froid. Face aux fauves, il avait peur le pauvre. » Alors ? « Il devint l'ami du feu et l'ennemi de tous les autres. » Et parce qu'il avait besoin de bois, il s'attaqua à la forêt… L'histoire se termine sur un message d'espoir et de paix. Rien n'est sombre dans cet ouvrage aux couleurs chaleureuses, belles.

Les autres livres de Mickaël El Fathi respectent ce subtile mélange du plaisir de parcourir les pages et d'un message fort, avec semble-t-il un lien particulier avec la nature. Comme dans « L'eau de Laya » (2), « Quelques battements d'ailes » (3) ou encore « Quand je marche en forêt » (4).
Mickaël El Fathi participe régulièrement à des expositions et des salons. Il sera dans le Centre de la France en mars, à Beaugency, pour le salon Val de Lire.
Enfin, il propose un spectacle lecture dessinée intitulé « Au pays des loups qui chantent », dont le teaser et l'univers de l'auteur sont à découvrir en cliquant ici : http://www.mickaelelfathi.com/

(1) Moabi, Mickaël El Fathi, éditions La Palissade.
(2) L'eau de Laya, Mickaël El Fathi, éditions Motus.
(3) Quelques battements d'ailes, auteur Mickaël El Fathi, illustrateur Pierre Pratt, éditions Motus.
(4) Quand je marche en forêt, auteurs Mickaël El Fathi et Tony Demuro, illustrateur Tony Demuro, éditions Les Minots.

Il y a près de 25 ans que le chanteur Renaud a coécrit cette chanson avec Merlot Leclerc. Pourtant, elle semble encore furieusement d'actualité. Lorsque, adolescente, je l'ai entendue pour la première fois, je m'y suis parfaitement retrouvée. Et pourtant, j'aimais plutôt l'école ! Alors...

Je vous invite à lire les paroles ci-dessous ou à regarder le clip là : https://www.youtube.com/watch?v=icTX9ywGQw8

« Je m'suis chopé cinq cent lignes : « Je ne dois pas parler en classe »
Ras l'bol de la discipline ! Y en a marre, c'est dégeulasse !
C'est même pas moi qui parlait, moi je répondais à Arthur
Qui demandait en anglais comment s'écrit No Future
Si on est puni pour ça, alors j'dis : « Halte à tout ! »
Explique-moi, Papa, c'est quand qu'on va où ?

C'est quand même un peu galère d'aller chaque jour au chagrin
Quand t'as tellement de gens sur Terre qui vont pointer chez fous-rien
Avec les d'voirs à la maison, j'fais ma semaine de soixante heures
Non seulement pour pas un rond, mais en plus pour finir chômeur

'Veulent me gaver comme une oie avec des matières indigestes
J'aurais oublié tout ça quand j'aurai appris tout le reste
Soulève un peu mon cartable, l'est lourd comme un cheval mort
Dix kilos d'indispensables théorèmes de Pythagore !
Si j'dois avaler tout ça, alors j'dis : « Halte à tout ! »
Explique-moi, Papa, c'est quand qu'on va où ?

L'essentiel à nous apprendre, c'est l'amour des livres qui fait
Qu'tu peux voyager de ta chambre autour de l'humanité
C'est l'amour de ton prochain, même si c'est un beau salaud
La haine ça n'apporte rien, pis elle viendra bien assez tôt
Si on nous apprend pas ça, alors j'dis : « Halte à tout ! »
Explique-moi, Papa, c'est quand qu'on va où ?

Quand j'serai grande, j'veux être heureuse, savoir dessiner un peu
Savoir m'servir d'une perceuse, savoir allumer un feu
Jouer peut-être du violoncelle, avoir une belle écriture
Pour écrire des mots rebelles à faire tomber tous les murs !
Si l'école permet pas ça, alors j'dis : « Halte à tout ! »
Explique-moi, Papa, c'est quand qu'on va où ?

Tu dis qu'si les élections, ça changeait vraiment la vie
Y a un bout de temps, mon colon, que voter ça serait interdit !
Ben si l'école ça rendait les hommes libres et égaux
Le gouvernement déciderait qu'c'est pas bon pour les marmots !
Si tu penses un peu comme moi, alors dis : « Halte à tout ! »
Et maintenant, Papa, c'est quand qu'on va où ?

Si tu penses un peu comme moi, alors dis : « Halte à tout ! »
Et maintenant, Papa, c'est quand qu'on va où ? »

Paroliers : Merlot Leclerc / Renaud Sechan
Album « A la belle de mai », Emi Music Publishing, 1994