# 28 En route vers un autre climat (septembre 2019)(Re)bonds est un magazine mensuel créé par Fanny Lancelin, journaliste installée dans le Cher. Son but : à travers, des portraits d'habitant.es du Berry, raconter des parcours alternatifs, des modes de vie où le respect des êtres vivants et de leur environnement tient une place centrale.http://www.rebonds.net/28enrouteversunautreclimat2023-05-11T18:58:48+02:00(Re)bonds.netJoomla! - Open Source Content ManagementLes rencontres internationales sur le climat2017-03-21T13:37:42+01:002017-03-21T13:37:42+01:00http://www.rebonds.net/28enrouteversunautreclimat/536-lesrencontresinternationalessurleclimatSuper User<p><strong>Notre (Ré)acteur du mois, David Ligouy, s'apprête à rejoindre la 25e Conférence des Parties (COP 25) au Chili. En quoi consiste ce rendez-vous international ? Que s'est-il passé durant les précédents ? Quel rôle ont-ils tenu dans la lutte contre le réchauffement climatique ?</strong></p>
<p><span style="color: #ff615d; font-size: 14pt;"></span><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1968</span><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"> : </span>création du club de Rome, constitué d'universitaires, de chercheurs, d'économistes et d'industriels venus d'une dizaine de pays différents.<br />Dans « Le rapport du club de Rome », ils annoncent la fin de la croissance économique par épuisement des ressources de la planète et prônent une « croissance zéro ».</p>
<p>Cette position est une illustration de la prise de conscience, en particulier à partir des années 1960, des problèmes touchant au climat et, plus généralement, à l'environnement, dans des perspectives scientifiques, économiques et, bientôt, politiques.<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"><strong>Les premières conférences organisées par les scientifiques</strong></span></p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Juillet 1971 :</span> première conférence de Stockholm, en Suède, appelée « Study of Man's Impact on Climate » (SMIC).<br />Elle est organisée par le Massachussetts Institute of Technology (MIT) et l'académie royale des sciences de Suède. Elle réunit des scientifiques qui étudient les conséquences de l'activité humaine sur le climat.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Juin 1972 :</span> deuxième conférence de Stockholm appelée « Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain » (CNUEH). <br />Elle est la première d'une série qui se déroulera à dix ans d'intervalle : à Nairobi au Kenya en 1982, à Rio au Brésil en 1992, à Johannesburg en Afrique du Sud en 2002 et à nouveau à Rio en 2012.</p>
<p>Cette conférence place pour la première fois les questions écologiques au rang des préoccupations internationales majeures.<br />Elle se conclut par une déclaration de principes à respecter dans le domaine de l'environnement et d'actions pour lutter contre les pollutions.<br />Elle crée un « Programme des Nations Unies pour l'Environnement » (PNUE), notamment actif dans le domaine du climat.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/anemometer-3770776_960_720.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Station météo (Photo : geralt - Pixabay)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/anemometer-3770776_960_720.jpg" alt="anemometer 3770776 960 720" width="446" height="365" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Juillet 1974 :</span> conférence internationale de Stockholm, sur le thème de la physique du climat et sa modélisation.<br />Elle est organisée par deux agences des Nations Unies, l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le PNUE, soutenues par le Conseil International des Unions Scientifiques (ICSU en anglais).<br />Le but : créer un programme mondial de recherche sur le climat. Les participants sont principalement européens et américains.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Février 1979 :</span> première conférence mondiale sur le climat à Genève, en Suisse.<br />Elle est à nouveau co-organisée par l'OMM, le PNUE et l'ICSU.<br />Les participants appellent toutes les nations à coordonner leurs efforts pour étudier le changement climatique.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1983 : </span>« rapport Brundtland ».<br />L'assemblée générale des Nations Unies mandate 22 membres, placés sous la présidence de Gro Harlem Brundtland (première ministre de Norvège), pour traiter la question de l'incompatibilité entre développement et protection de l'environnement. Les groupes de travail aboutissent, en 1987, au rapport baptisé « Our common future » (Notre futur commun) dit aussi « Rapport Brundtland ». C'est là qu'est énoncé et explicité le concept de développement durable.<br />Sa conclusion ? La nécessité d'inscrire la préoccupation environnementale dans toutes les politiques gouvernementales.</p>
<p>Exemple de conséquences : en 1987, la Communauté Européenne modifie le traité de Rome<span style="font-size: 8pt;"> (1)</span> pour l'adapter aux recommandations du rapport Brundtland. Désormais, l'environnement devra s'inscrire dans toutes les politiques menées par la Communauté Européenne.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1985 :</span> conférence de Villach en Autriche, sur le thème de l'effet de serre, du changement climatique et des écosystèmes.<br />Une centaine de scientifiques et représentants de 29 pays y sont réunis.</p>
<p>L'urgence d'actions concrètes apparaît. Mais les participants sont divisés : certains plaident pour des restrictions immédiates des émissions de gaz à effet de serre ; d'autres veulent privilégier la recherche et lever les doutes scientifiques avant de préconiser des mesures contraignantes pour les Etats.<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"><strong>Des études aux engagements concrets</strong></span><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"></span></p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Juin 1988 :</span> grande conférence mondiale sur le climat à Toronto, au Canada.<br />Le thème des discussions est : « l'atmosphère en évolution : implication pour la sécurité du globe ».<br />Environ 400 délégués d'une cinquantaine de pays y prennent part, dont une centaine de scientifiques.<br />De nombreux journalistes sont également présents, la médiatisation de l'événement est importante.</p>
<p>La conférence aboutit à un texte, « L'objectif de Toronto », qui engage les pays participants à réduire de 20 % (par rapport à ce qu'ils étaient en 1988) les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2005.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/thermometer-4294021_960_720.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : geralt - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/thermometer-4294021_960_720.jpg" alt="thermometer 4294021 960 720" width="485" height="287" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Autre fait notable : la création du GIEC, Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat. Né à la demande des membres du G7 <span style="font-size: 8pt;">(2)</span>, il réunit plus de 1.000 experts, représentant tous les Etats membres de l'OMM et du PNUE aux Nations Unies.<br />Sa mission : évaluer l'état des connaissances sur le changement climatique, proposer des adaptations aux perturbations causées par ce changement et des mesures pour l'atténuer.<br />Ainsi, il se compose de trois groupes de travail : le premier se charge des données scientifiques du changement climatique ; le deuxième, des impacts économiques, sanitaires et humains ; le troisième, des adaptations et atténuations. Ils sont co-présidés par un représentant d'un pays développé et un représentant d'un pays en voie de développement.<br />Le GIEC publie des rapports à intervalles réguliers<span style="font-size: 8pt;"> (3)</span>, le premier datant de 1990 et le dernier de 2019.<br />Il recevra, en octobre 2007, le prix Nobel de la paix avec Al Gore, ancien vice-président américain, pour la réalisation de son film « Une vérité qui dérange ».<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Octobre 1990 :</span> deuxième conférence mondiale sur le climat à La Haye aux Pays-Bas.<br />Y participent 137 pays plus la Communauté Européenne.<br />La « déclaration ministérielle » qui en découle insiste sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, sans attendre que soient levées les incertitudes scientifiques, mais aucun objectif précis quantitatif n'est annoncé.</p>
<p>La conférence crée toutefois une « convention-cadre » qui sera mise sur pied en 1992 lors de la conférence de Rio et sera à l'origine du « protocole de Kyoto ».</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"><strong>L'entrée du politique dans la question du changement climatique</strong></span><br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Du 3 au 14 juin 1992 :</span> Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain à Rio de Janeiro au Brésil.</p>
<p>Jusqu'ici, la question du changement climatique et de ses effets étaient surtout une affaire de scientifiques. Le rendez-vous de Rio marque un tournant. Désormais, la question s'imisce dans la sphère politique : il s'agit non plus seulement d'édicter des principes, mais de négocier des accords.</p>
<p>A Rio, plus d'une centaine de chefs d'Etats et de gouvernements sont présents, mais aussi 1.500 ONG (Organisations Non Gouvernementales). Le niveau de médiatisation est très élevé.</p>
<p>Au final, la « Déclaration de Rio » regroupe des actions, et rappelle aux Etats leurs droits et responsabilités en matière de gestion des ressources de la planète.<br />Quatre documents sont signés : l'Agenda 21 avec 2.500 recommandations ; une convention sur la protection de la biodiversité écologique ; une autre convention sur la lutte contre la désertification ; la convention-cadre sur le changement climatique.<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1994 :</span> entrée en vigueur de la convention-cadre sur le changement climatique dont le but est de <em>« stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropologique dangereuse du système climatique (…) dans un délai suffisant pour que l'adaptation aux changements climatiques des écosystèmes et des sociétés humaines soit possible. »</em><span style="font-size: 8pt;"> (4)</span><br /><br /><strong><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">La naissance de la COP</span></strong></p>
<p>L'organe directeur de la convention-cadre est « la Conférence des Parties » plus communément appelée COP, qui rassemble les Etats signataires et se réunit annuellement. La COP a pour mission de mettre en pratique les engagements pris.</p>
<p>La COP 1 se déroule à Berlin en 1995 et la COP 2 à Genève en 1996.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/Protocole_Kyoto.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/Protocole_Kyoto.jpg" alt="Protocole Kyoto" width="419" height="184" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1997 :</span> COP 3 à Kyoto au Japon.<br />C'est durant cette conférence que naît le « protocole de Kyoto » qui aura cours jusqu'en 2012.</p>
<p>Il contient des objectifs de diminution des émissions de gaz à effet de serre individualisés par pays ou groupes de pays, mais aussi des mécanismes de flexibilité comme le très controversé marché de permis d'émissions, et les conditions d'entrée en vigueur du texte : pour qu'il soit effectif, 55 pays représentant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre sur la planète doivent le ratifier <span style="font-size: 8pt;">(5)</span>.<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"><strong>Des oppositions entre pays développés et pays émergents</strong></span></p>
<p>D'énormes difficultés marquent le projet de protocole : seuls les pays dits développés sont soumis à des contraintes chiffrées ; certains, comme les Etats-Unis, veulent imposer les mêmes contraintes aux pays émergents, du Sud de la planète, dont on sait déjà que les émissions de gaz à effet de serre dépasseront bientôt celles des pays du Nord.<br />Les pays émergents et en voie de développement refusent, assurant que les pays les plus riches sont seuls responsables de la situation. Ils leur réclament des compensations, notamment financières, pour leur permettre de se développer « proprement ».</p>
<p>Désormais, chaque COP sera le théâtre de ces débats, au grand dam des ONG… Chaque pays souhaite avant tout défendre ses intérêts avant celui de la planète.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1998 :</span> COP 4 à Buenos Aires en Argentine.<br />Elle échoue à mettre en œuvre le protocole de Kyoto. Seul un accord sur le calendrier de travail est trouvé.</p>
<p>Même échec un an plus tard à Bonn en Allemagne pour la COP 5. Point positif toutefois : l'Alliance of Small Islands States (AOSIS) parvient à faire entendre sa voix pour alarmer sur les risques d'élévation du niveau de la mer dus au changement climatique.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2000 :</span> COP 6 à La Haye aux Pays-Bas.<br />L'échec est total, à tel point qu'une COP 6 bis est organisée six mois plus tard à Bonn. Un accord y est finalement trouvé sur l'application du protocole de Kyoto mais sans les Etats-Unis.<br />Il est notamment décidé de créer un fonds destiné à aider les pays en voie de développement à faire face aux dérèglements climatiques.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/désaccord.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Rawpixel - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/désaccord.jpg" alt="désaccord" width="594" height="349" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2001 :</span> COP 7 à Marrakech au Maroc.<br />Les Américains refusent de reprendre leur siège et restent en observateurs. Les accords de Marrakech sont surtout la traduction juridique du protocole de Kyoto.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2002 :</span> COP 8 à New Delhi en Inde.<br />Le transfert de technologies des pays développés vers les pays pauvres sera favorisé pour atténuer l'impact du changement climatique dans le Sud de la planète.</p>
<p>Un an plus tard, lors de la COP 9 à Milan en Italie, le « Fonds pour l'environnement mondial » est renforcé. En 2004, lors de la COP 10 à Buenos Aires en Argentine, la dimension éthique du changement climatique est discutée.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong><span style="font-size: 14pt;">Kyoto… et après ?</span></strong></span></p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2005 :</span> COP 11 et MOP à Montréal au Canada.<br />Le premier Meeting Of Parties (MOP) voit le jour, pour marquer la première réunion des Parties depuis l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto.<br />La participation et la médiatisation atteignent des records : plus de 10.000 délégués sont présents.<br />Le document final, « Le processus de Montréal », donne des pistes de recherche pour des accords post-Kyoto, c'est-à-dire après 2012.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2006 :</span> COP 12 à Nairobi au Kenya.<br />La conférence des 168 Etats décide que la révision du protocole de Kyoto devra commencer en 2008. Elle sera fondée notamment sur le quatrième rapport du GIEC. Il est question d'élargir l'accord à des pays comme la Chine ou l'Inde, non concernés par la première phase.</p>
<p>Le Mécanisme de Développement Propre (MDP) est mis en œuvre : il permet à des pays industrialisés d'investir dans des pays du Sud pour contrebalancer leurs émissions de gaz à effet de serre. Le Fonds d'adaptation est, quant à lui, destiné à parer aux impacts du réchauffement dans les pays pauvres.<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2007 :</span> COP 13 à Bali en Indonésie.<br />Un accord est conclu sur un calendrier des négociations pour la période post-Kyoto.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2008 :</span> COP 14 à Poznam en Pologne.<br />Les participants s'accordent sur les modalités de financement du fonds spécial destiné aux pays les plus pauvres.<br />Il est proposé d'inclure la protection des forêts dans les mécanismes pour lutter contre le changement climatique.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2009 :</span> COP 15 à Copenhague au Danemark.<br />Il s'agit de renégocier un grand accord international en prenant en compte les changements géopolitiques depuis le protocole de Kyoto et les nouvelles connaissances scientifiques mises en évidence par le GIEC.<br />L'objectif est désormais de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de moitié (par rapport à leur niveau en 1990) d'ici à 2050, pour éviter le seuil de réchauffement moyen de la planète à 2°C en 2100 (par rapport à ce qu'il était en 1850).</p>
<p>Mais l'objectif n'est pas atteint. Les dissensions sont nombreuses. Le texte finalement signé est une déclaration d'intentions sans ambition.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Septembre 2009 :</span> troisième conférence mondiale sur le climat à Genève.<br />L'objectif est de faire progresser les services climatologiques et leurs applications dans les sociétés.<br />La participation est importante : 2.500 chefs d'Etats et de gouvernements, ministres, organisations internationales, scientifiques, fournisseurs de services météorologiques, décideurs économiques…</p>
<p>Les pays les plus pollueurs s'engagent à verser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 aux pays en développement, pour les aider à faire face aux impacts climatiques.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2010 :</span> COP 16 à Cancun au Mexique.<br />Un processus visant à limiter l'exploitation forestière dans les pays en voie de développement est mis en place.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/deforestation-405749_960_720.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Picography - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/deforestation-405749_960_720.jpg" alt="deforestation 405749 960 720" width="512" height="343" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Mais les pays participants se révèlent toujours incapables de poursuivre ou remplacer le protocole de Kyoto au-delà de 2012, avec des mesures plus contraignantes.</p>
<p>Un changement d'approche est décidé : ne plus espérer d'accord global mais obliger les pays participants à déclarer ce qu'ils peuvent / veulent faire et s'y tenir.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2011 :</span> COP 17 à Durban en Afrique du Sud.<br />Les 193 pays présents entérinent un accord avec une stratégie et une feuille de route qui, pour la première fois, n'engagent pas seulement les pays les plus riches dans le fonds vert pour le climat, mais des pays représentant la diversité des niveaux de développement, comme la Chine et l'Inde mais aussi les Etats-Unis.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2012 :</span> COP 18 à Doha au Qatar.<br />La prolongation du protocole de Kyoto est décidée jusqu'au 31 décembre 2020.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2013 :</span> Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain, « Rio + 20 ».<br />Les objectifs de la rencontre sont de faire entrer l'économie verte dans le concept de développement durable et de lui donner un cadre institutionnel.<br />Le texte ratifié par les représentants des 188 pays présents s'intitule « L'avenir que nous voulons ». Il déçoit, notamment les ONG, par son caractère déclaratif et non contraignant.</p>
<p>Cette conférence révèle des prises de position jugées irréconciliables entre certains pays. Les Etats-Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni brillent par leur absence.<br />Les espoirs font place aux déceptions et frustrations, sentiments qui ne se démentiront jamais, conférence après conférence…</p>
<p><strong><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Des conférences jugées (trop) peu concrètes</span></strong></p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2013 :</span> COP 19 à Varsovie en Pologne.<br />Cette conférence, et celle de Lima au Pérou en 2014, sont des rendez-vous de transition pour préparer la COP 21 prévue à Paris en 2015.</p>
<p>A Varsovie, est actée la reconnaissance des villes et des régions dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2015 :</span> COP 21 à Paris en France.<br />Les 195 pays signataires doivent publier officiellement leurs engagements individuels. Pour la France, il s'agit de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, et d'abandonner progressivement les énergies fossiles.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/Logo_COP_21_Paris_2015.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : geralt - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/Logo_COP_21_Paris_2015.jpg" alt="Logo COP 21 Paris 2015" width="279" height="499" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Mais un an plus tard, les Etats-Unis, et leur nouveau président Donald Trump, annoncent qu'ils se retirent de l'accord jugé trop contraignant pour l'économie américaine.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2016 :</span> COP 22 à Marrakech.<br />Face aux déceptions de la COP 21, la rédaction du règlement de l'accord de Paris est avancée de deux ans, soit en 2018.<br />De nouvelles initiatives ont été annoncées comme un plan de protection des tourbières, les tourbières constituant le principal réservoir de carbone de matière organique au monde.</p>
<p>Mais les ONG dénoncent une nouvelle fois une COP d'intentions et non d'actions. Les fonds financiers promis aux pays en voie de développement se font attendre…</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2017 :</span> COP 23 à Bonn.<br />Rares annonces concrètes de cette rencontre : le lancement d'une alliance pour la sortie du charbon, à l'initiative du Canada et du Royaume-Uni. Elle compte notamment l’Angola, la Belgique, la Finlande, la France, l’Italie, les îles Marshall, le Portugal, le Salvador, mais aussi plusieurs Etats américains et provinces canadiennes. Les plus gros consommateurs de charbon sont toutefois la Chine, l'Inde et les pays d'Asie du Sud-Est…</p>
<p>Aucune avancée notable en matière d'aide aux pays les plus pauvres, alors que l'année 2017 a été marquée par des événements climatiques exceptionnels.</p>
<p>Les Etats parties se sont quittés en promettant une année de dialogue pour dresser, fin 2018, un bilan collectif de leurs émissions de gaz à effet de serre.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2018 :</span> COP 24 à Katowice en Pologne.<br />Les 200 pays participants ont défini les règles de mise en œuvre de l'accord de Paris. Les ONG espéraient qu'ils réviseraient leurs engagements à la hausse pour 2020, mais les divisions étaient une nouvelle fois trop fortes.<br /><span style="font-size: 8pt;"></span></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) Traité de Rome : le 25 mars 1957, l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas signent à Rome deux traités : le premier crée la Communauté Economique Européenne (CEE) ; le second crée la Communauté Européenne de l'Energie Atomique (CEEA ou Euratom). Ces deux traités sont entrés en vigueur le 14 janvier 1958.<br />(2) G7 : depuis 1975, le groupe des 7 se compose de l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni. Il se réunit chaque année pour discuter de problématiques mondiales, notamment économiques.<br />(3) Plus de renseignements sur <a href="https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/comprendre-giec">https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/comprendre-giec</a><br />(4) Texte de la convention-cadre : <a href="https://unfccc.int/resource/docs/convkp/convfr.pdf">https://unfccc.int/resource/docs/convkp/convfr.pdf</a><br />(5) Texte du protocole de Kyoto : <a href="https://unfccc.int/resource/docs/convkp/kpfrench.pdf">https://unfccc.int/resource/docs/convkp/kpfrench.pdf</a><br />(5) En France, le protocole de Kyoto a été adopté par décret daté du 22 mars 2005.<br /></span></p>
<p> </p>
<div class="panel panel-primary">
<div class="panel-heading">
<h3 class="panel-title">Rendez-vous au Chili</h3>
</div>
<ul>
<li>La prochaine COP aura lieu à Santiago du Chili, du lundi 2 au vendredi 13 décembre 2019. Une période de pré-session est prévue fin novembre.<br />Elle a d'ores et déjà été surnommée « COP bleue » car le rôle des océans dans la lutte du réchauffement climatique devrait être largement mis en avant.<br />Autre point important de cette nouvelle rencontre : la définition des règles pour les marchés du carbone (article 6 de l’accord de Paris), non résolue lors de la COP 24. Plusieurs pays, dont le Chili, ont déjà annoncé leur volonté de neutralité carbone d'ici à 2050.<br />Les discussions devraient aussi s'intensifier sur les mécanismes d'aide aux pays les plus vulnérables face aux conséquences du réchauffement climatique.</li>
</ul>
</div><p><strong>Notre (Ré)acteur du mois, David Ligouy, s'apprête à rejoindre la 25e Conférence des Parties (COP 25) au Chili. En quoi consiste ce rendez-vous international ? Que s'est-il passé durant les précédents ? Quel rôle ont-ils tenu dans la lutte contre le réchauffement climatique ?</strong></p>
<p><span style="color: #ff615d; font-size: 14pt;"></span><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1968</span><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"> : </span>création du club de Rome, constitué d'universitaires, de chercheurs, d'économistes et d'industriels venus d'une dizaine de pays différents.<br />Dans « Le rapport du club de Rome », ils annoncent la fin de la croissance économique par épuisement des ressources de la planète et prônent une « croissance zéro ».</p>
<p>Cette position est une illustration de la prise de conscience, en particulier à partir des années 1960, des problèmes touchant au climat et, plus généralement, à l'environnement, dans des perspectives scientifiques, économiques et, bientôt, politiques.<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"><strong>Les premières conférences organisées par les scientifiques</strong></span></p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Juillet 1971 :</span> première conférence de Stockholm, en Suède, appelée « Study of Man's Impact on Climate » (SMIC).<br />Elle est organisée par le Massachussetts Institute of Technology (MIT) et l'académie royale des sciences de Suède. Elle réunit des scientifiques qui étudient les conséquences de l'activité humaine sur le climat.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Juin 1972 :</span> deuxième conférence de Stockholm appelée « Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain » (CNUEH). <br />Elle est la première d'une série qui se déroulera à dix ans d'intervalle : à Nairobi au Kenya en 1982, à Rio au Brésil en 1992, à Johannesburg en Afrique du Sud en 2002 et à nouveau à Rio en 2012.</p>
<p>Cette conférence place pour la première fois les questions écologiques au rang des préoccupations internationales majeures.<br />Elle se conclut par une déclaration de principes à respecter dans le domaine de l'environnement et d'actions pour lutter contre les pollutions.<br />Elle crée un « Programme des Nations Unies pour l'Environnement » (PNUE), notamment actif dans le domaine du climat.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/anemometer-3770776_960_720.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Station météo (Photo : geralt - Pixabay)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/anemometer-3770776_960_720.jpg" alt="anemometer 3770776 960 720" width="446" height="365" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Juillet 1974 :</span> conférence internationale de Stockholm, sur le thème de la physique du climat et sa modélisation.<br />Elle est organisée par deux agences des Nations Unies, l'Organisation Météorologique Mondiale (OMM) et le PNUE, soutenues par le Conseil International des Unions Scientifiques (ICSU en anglais).<br />Le but : créer un programme mondial de recherche sur le climat. Les participants sont principalement européens et américains.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Février 1979 :</span> première conférence mondiale sur le climat à Genève, en Suisse.<br />Elle est à nouveau co-organisée par l'OMM, le PNUE et l'ICSU.<br />Les participants appellent toutes les nations à coordonner leurs efforts pour étudier le changement climatique.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1983 : </span>« rapport Brundtland ».<br />L'assemblée générale des Nations Unies mandate 22 membres, placés sous la présidence de Gro Harlem Brundtland (première ministre de Norvège), pour traiter la question de l'incompatibilité entre développement et protection de l'environnement. Les groupes de travail aboutissent, en 1987, au rapport baptisé « Our common future » (Notre futur commun) dit aussi « Rapport Brundtland ». C'est là qu'est énoncé et explicité le concept de développement durable.<br />Sa conclusion ? La nécessité d'inscrire la préoccupation environnementale dans toutes les politiques gouvernementales.</p>
<p>Exemple de conséquences : en 1987, la Communauté Européenne modifie le traité de Rome<span style="font-size: 8pt;"> (1)</span> pour l'adapter aux recommandations du rapport Brundtland. Désormais, l'environnement devra s'inscrire dans toutes les politiques menées par la Communauté Européenne.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1985 :</span> conférence de Villach en Autriche, sur le thème de l'effet de serre, du changement climatique et des écosystèmes.<br />Une centaine de scientifiques et représentants de 29 pays y sont réunis.</p>
<p>L'urgence d'actions concrètes apparaît. Mais les participants sont divisés : certains plaident pour des restrictions immédiates des émissions de gaz à effet de serre ; d'autres veulent privilégier la recherche et lever les doutes scientifiques avant de préconiser des mesures contraignantes pour les Etats.<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"><strong>Des études aux engagements concrets</strong></span><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"></span></p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Juin 1988 :</span> grande conférence mondiale sur le climat à Toronto, au Canada.<br />Le thème des discussions est : « l'atmosphère en évolution : implication pour la sécurité du globe ».<br />Environ 400 délégués d'une cinquantaine de pays y prennent part, dont une centaine de scientifiques.<br />De nombreux journalistes sont également présents, la médiatisation de l'événement est importante.</p>
<p>La conférence aboutit à un texte, « L'objectif de Toronto », qui engage les pays participants à réduire de 20 % (par rapport à ce qu'ils étaient en 1988) les émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2005.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/thermometer-4294021_960_720.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : geralt - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/thermometer-4294021_960_720.jpg" alt="thermometer 4294021 960 720" width="485" height="287" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Autre fait notable : la création du GIEC, Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat. Né à la demande des membres du G7 <span style="font-size: 8pt;">(2)</span>, il réunit plus de 1.000 experts, représentant tous les Etats membres de l'OMM et du PNUE aux Nations Unies.<br />Sa mission : évaluer l'état des connaissances sur le changement climatique, proposer des adaptations aux perturbations causées par ce changement et des mesures pour l'atténuer.<br />Ainsi, il se compose de trois groupes de travail : le premier se charge des données scientifiques du changement climatique ; le deuxième, des impacts économiques, sanitaires et humains ; le troisième, des adaptations et atténuations. Ils sont co-présidés par un représentant d'un pays développé et un représentant d'un pays en voie de développement.<br />Le GIEC publie des rapports à intervalles réguliers<span style="font-size: 8pt;"> (3)</span>, le premier datant de 1990 et le dernier de 2019.<br />Il recevra, en octobre 2007, le prix Nobel de la paix avec Al Gore, ancien vice-président américain, pour la réalisation de son film « Une vérité qui dérange ».<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Octobre 1990 :</span> deuxième conférence mondiale sur le climat à La Haye aux Pays-Bas.<br />Y participent 137 pays plus la Communauté Européenne.<br />La « déclaration ministérielle » qui en découle insiste sur la nécessité de réduire les émissions de gaz à effet de serre, sans attendre que soient levées les incertitudes scientifiques, mais aucun objectif précis quantitatif n'est annoncé.</p>
<p>La conférence crée toutefois une « convention-cadre » qui sera mise sur pied en 1992 lors de la conférence de Rio et sera à l'origine du « protocole de Kyoto ».</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"><strong>L'entrée du politique dans la question du changement climatique</strong></span><br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Du 3 au 14 juin 1992 :</span> Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain à Rio de Janeiro au Brésil.</p>
<p>Jusqu'ici, la question du changement climatique et de ses effets étaient surtout une affaire de scientifiques. Le rendez-vous de Rio marque un tournant. Désormais, la question s'imisce dans la sphère politique : il s'agit non plus seulement d'édicter des principes, mais de négocier des accords.</p>
<p>A Rio, plus d'une centaine de chefs d'Etats et de gouvernements sont présents, mais aussi 1.500 ONG (Organisations Non Gouvernementales). Le niveau de médiatisation est très élevé.</p>
<p>Au final, la « Déclaration de Rio » regroupe des actions, et rappelle aux Etats leurs droits et responsabilités en matière de gestion des ressources de la planète.<br />Quatre documents sont signés : l'Agenda 21 avec 2.500 recommandations ; une convention sur la protection de la biodiversité écologique ; une autre convention sur la lutte contre la désertification ; la convention-cadre sur le changement climatique.<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1994 :</span> entrée en vigueur de la convention-cadre sur le changement climatique dont le but est de <em>« stabiliser les concentrations de gaz à effet de serre dans l'atmosphère à un niveau qui empêche toute perturbation anthropologique dangereuse du système climatique (…) dans un délai suffisant pour que l'adaptation aux changements climatiques des écosystèmes et des sociétés humaines soit possible. »</em><span style="font-size: 8pt;"> (4)</span><br /><br /><strong><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">La naissance de la COP</span></strong></p>
<p>L'organe directeur de la convention-cadre est « la Conférence des Parties » plus communément appelée COP, qui rassemble les Etats signataires et se réunit annuellement. La COP a pour mission de mettre en pratique les engagements pris.</p>
<p>La COP 1 se déroule à Berlin en 1995 et la COP 2 à Genève en 1996.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/Protocole_Kyoto.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/Protocole_Kyoto.jpg" alt="Protocole Kyoto" width="419" height="184" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1997 :</span> COP 3 à Kyoto au Japon.<br />C'est durant cette conférence que naît le « protocole de Kyoto » qui aura cours jusqu'en 2012.</p>
<p>Il contient des objectifs de diminution des émissions de gaz à effet de serre individualisés par pays ou groupes de pays, mais aussi des mécanismes de flexibilité comme le très controversé marché de permis d'émissions, et les conditions d'entrée en vigueur du texte : pour qu'il soit effectif, 55 pays représentant au moins 55 % des émissions de gaz à effet de serre sur la planète doivent le ratifier <span style="font-size: 8pt;">(5)</span>.<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"><strong>Des oppositions entre pays développés et pays émergents</strong></span></p>
<p>D'énormes difficultés marquent le projet de protocole : seuls les pays dits développés sont soumis à des contraintes chiffrées ; certains, comme les Etats-Unis, veulent imposer les mêmes contraintes aux pays émergents, du Sud de la planète, dont on sait déjà que les émissions de gaz à effet de serre dépasseront bientôt celles des pays du Nord.<br />Les pays émergents et en voie de développement refusent, assurant que les pays les plus riches sont seuls responsables de la situation. Ils leur réclament des compensations, notamment financières, pour leur permettre de se développer « proprement ».</p>
<p>Désormais, chaque COP sera le théâtre de ces débats, au grand dam des ONG… Chaque pays souhaite avant tout défendre ses intérêts avant celui de la planète.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">1998 :</span> COP 4 à Buenos Aires en Argentine.<br />Elle échoue à mettre en œuvre le protocole de Kyoto. Seul un accord sur le calendrier de travail est trouvé.</p>
<p>Même échec un an plus tard à Bonn en Allemagne pour la COP 5. Point positif toutefois : l'Alliance of Small Islands States (AOSIS) parvient à faire entendre sa voix pour alarmer sur les risques d'élévation du niveau de la mer dus au changement climatique.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2000 :</span> COP 6 à La Haye aux Pays-Bas.<br />L'échec est total, à tel point qu'une COP 6 bis est organisée six mois plus tard à Bonn. Un accord y est finalement trouvé sur l'application du protocole de Kyoto mais sans les Etats-Unis.<br />Il est notamment décidé de créer un fonds destiné à aider les pays en voie de développement à faire face aux dérèglements climatiques.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/désaccord.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Rawpixel - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/désaccord.jpg" alt="désaccord" width="594" height="349" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2001 :</span> COP 7 à Marrakech au Maroc.<br />Les Américains refusent de reprendre leur siège et restent en observateurs. Les accords de Marrakech sont surtout la traduction juridique du protocole de Kyoto.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2002 :</span> COP 8 à New Delhi en Inde.<br />Le transfert de technologies des pays développés vers les pays pauvres sera favorisé pour atténuer l'impact du changement climatique dans le Sud de la planète.</p>
<p>Un an plus tard, lors de la COP 9 à Milan en Italie, le « Fonds pour l'environnement mondial » est renforcé. En 2004, lors de la COP 10 à Buenos Aires en Argentine, la dimension éthique du changement climatique est discutée.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong><span style="font-size: 14pt;">Kyoto… et après ?</span></strong></span></p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2005 :</span> COP 11 et MOP à Montréal au Canada.<br />Le premier Meeting Of Parties (MOP) voit le jour, pour marquer la première réunion des Parties depuis l'entrée en vigueur du protocole de Kyoto.<br />La participation et la médiatisation atteignent des records : plus de 10.000 délégués sont présents.<br />Le document final, « Le processus de Montréal », donne des pistes de recherche pour des accords post-Kyoto, c'est-à-dire après 2012.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2006 :</span> COP 12 à Nairobi au Kenya.<br />La conférence des 168 Etats décide que la révision du protocole de Kyoto devra commencer en 2008. Elle sera fondée notamment sur le quatrième rapport du GIEC. Il est question d'élargir l'accord à des pays comme la Chine ou l'Inde, non concernés par la première phase.</p>
<p>Le Mécanisme de Développement Propre (MDP) est mis en œuvre : il permet à des pays industrialisés d'investir dans des pays du Sud pour contrebalancer leurs émissions de gaz à effet de serre. Le Fonds d'adaptation est, quant à lui, destiné à parer aux impacts du réchauffement dans les pays pauvres.<br /><br /><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2007 :</span> COP 13 à Bali en Indonésie.<br />Un accord est conclu sur un calendrier des négociations pour la période post-Kyoto.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2008 :</span> COP 14 à Poznam en Pologne.<br />Les participants s'accordent sur les modalités de financement du fonds spécial destiné aux pays les plus pauvres.<br />Il est proposé d'inclure la protection des forêts dans les mécanismes pour lutter contre le changement climatique.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2009 :</span> COP 15 à Copenhague au Danemark.<br />Il s'agit de renégocier un grand accord international en prenant en compte les changements géopolitiques depuis le protocole de Kyoto et les nouvelles connaissances scientifiques mises en évidence par le GIEC.<br />L'objectif est désormais de diminuer les émissions de gaz à effet de serre de moitié (par rapport à leur niveau en 1990) d'ici à 2050, pour éviter le seuil de réchauffement moyen de la planète à 2°C en 2100 (par rapport à ce qu'il était en 1850).</p>
<p>Mais l'objectif n'est pas atteint. Les dissensions sont nombreuses. Le texte finalement signé est une déclaration d'intentions sans ambition.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Septembre 2009 :</span> troisième conférence mondiale sur le climat à Genève.<br />L'objectif est de faire progresser les services climatologiques et leurs applications dans les sociétés.<br />La participation est importante : 2.500 chefs d'Etats et de gouvernements, ministres, organisations internationales, scientifiques, fournisseurs de services météorologiques, décideurs économiques…</p>
<p>Les pays les plus pollueurs s'engagent à verser 100 milliards de dollars par an d’ici 2020 aux pays en développement, pour les aider à faire face aux impacts climatiques.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2010 :</span> COP 16 à Cancun au Mexique.<br />Un processus visant à limiter l'exploitation forestière dans les pays en voie de développement est mis en place.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/deforestation-405749_960_720.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Picography - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/deforestation-405749_960_720.jpg" alt="deforestation 405749 960 720" width="512" height="343" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Mais les pays participants se révèlent toujours incapables de poursuivre ou remplacer le protocole de Kyoto au-delà de 2012, avec des mesures plus contraignantes.</p>
<p>Un changement d'approche est décidé : ne plus espérer d'accord global mais obliger les pays participants à déclarer ce qu'ils peuvent / veulent faire et s'y tenir.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2011 :</span> COP 17 à Durban en Afrique du Sud.<br />Les 193 pays présents entérinent un accord avec une stratégie et une feuille de route qui, pour la première fois, n'engagent pas seulement les pays les plus riches dans le fonds vert pour le climat, mais des pays représentant la diversité des niveaux de développement, comme la Chine et l'Inde mais aussi les Etats-Unis.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2012 :</span> COP 18 à Doha au Qatar.<br />La prolongation du protocole de Kyoto est décidée jusqu'au 31 décembre 2020.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2013 :</span> Conférence des Nations Unies sur l'Environnement Humain, « Rio + 20 ».<br />Les objectifs de la rencontre sont de faire entrer l'économie verte dans le concept de développement durable et de lui donner un cadre institutionnel.<br />Le texte ratifié par les représentants des 188 pays présents s'intitule « L'avenir que nous voulons ». Il déçoit, notamment les ONG, par son caractère déclaratif et non contraignant.</p>
<p>Cette conférence révèle des prises de position jugées irréconciliables entre certains pays. Les Etats-Unis, l'Allemagne et le Royaume-Uni brillent par leur absence.<br />Les espoirs font place aux déceptions et frustrations, sentiments qui ne se démentiront jamais, conférence après conférence…</p>
<p><strong><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">Des conférences jugées (trop) peu concrètes</span></strong></p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2013 :</span> COP 19 à Varsovie en Pologne.<br />Cette conférence, et celle de Lima au Pérou en 2014, sont des rendez-vous de transition pour préparer la COP 21 prévue à Paris en 2015.</p>
<p>A Varsovie, est actée la reconnaissance des villes et des régions dans la lutte contre les émissions de gaz à effet de serre.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2015 :</span> COP 21 à Paris en France.<br />Les 195 pays signataires doivent publier officiellement leurs engagements individuels. Pour la France, il s'agit de réduire de 40 % ses émissions de gaz à effet de serre d'ici à 2030, et d'abandonner progressivement les énergies fossiles.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/Logo_COP_21_Paris_2015.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : geralt - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/Logo_COP_21_Paris_2015.jpg" alt="Logo COP 21 Paris 2015" width="279" height="499" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Mais un an plus tard, les Etats-Unis, et leur nouveau président Donald Trump, annoncent qu'ils se retirent de l'accord jugé trop contraignant pour l'économie américaine.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2016 :</span> COP 22 à Marrakech.<br />Face aux déceptions de la COP 21, la rédaction du règlement de l'accord de Paris est avancée de deux ans, soit en 2018.<br />De nouvelles initiatives ont été annoncées comme un plan de protection des tourbières, les tourbières constituant le principal réservoir de carbone de matière organique au monde.</p>
<p>Mais les ONG dénoncent une nouvelle fois une COP d'intentions et non d'actions. Les fonds financiers promis aux pays en voie de développement se font attendre…</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2017 :</span> COP 23 à Bonn.<br />Rares annonces concrètes de cette rencontre : le lancement d'une alliance pour la sortie du charbon, à l'initiative du Canada et du Royaume-Uni. Elle compte notamment l’Angola, la Belgique, la Finlande, la France, l’Italie, les îles Marshall, le Portugal, le Salvador, mais aussi plusieurs Etats américains et provinces canadiennes. Les plus gros consommateurs de charbon sont toutefois la Chine, l'Inde et les pays d'Asie du Sud-Est…</p>
<p>Aucune avancée notable en matière d'aide aux pays les plus pauvres, alors que l'année 2017 a été marquée par des événements climatiques exceptionnels.</p>
<p>Les Etats parties se sont quittés en promettant une année de dialogue pour dresser, fin 2018, un bilan collectif de leurs émissions de gaz à effet de serre.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">2018 :</span> COP 24 à Katowice en Pologne.<br />Les 200 pays participants ont défini les règles de mise en œuvre de l'accord de Paris. Les ONG espéraient qu'ils réviseraient leurs engagements à la hausse pour 2020, mais les divisions étaient une nouvelle fois trop fortes.<br /><span style="font-size: 8pt;"></span></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) Traité de Rome : le 25 mars 1957, l'Allemagne, la Belgique, la France, l'Italie, le Luxembourg et les Pays-Bas signent à Rome deux traités : le premier crée la Communauté Economique Européenne (CEE) ; le second crée la Communauté Européenne de l'Energie Atomique (CEEA ou Euratom). Ces deux traités sont entrés en vigueur le 14 janvier 1958.<br />(2) G7 : depuis 1975, le groupe des 7 se compose de l'Allemagne, le Canada, les Etats-Unis, la France, l'Italie, le Japon et le Royaume-Uni. Il se réunit chaque année pour discuter de problématiques mondiales, notamment économiques.<br />(3) Plus de renseignements sur <a href="https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/comprendre-giec">https://www.ecologique-solidaire.gouv.fr/comprendre-giec</a><br />(4) Texte de la convention-cadre : <a href="https://unfccc.int/resource/docs/convkp/convfr.pdf">https://unfccc.int/resource/docs/convkp/convfr.pdf</a><br />(5) Texte du protocole de Kyoto : <a href="https://unfccc.int/resource/docs/convkp/kpfrench.pdf">https://unfccc.int/resource/docs/convkp/kpfrench.pdf</a><br />(5) En France, le protocole de Kyoto a été adopté par décret daté du 22 mars 2005.<br /></span></p>
<p> </p>
<div class="panel panel-primary">
<div class="panel-heading">
<h3 class="panel-title">Rendez-vous au Chili</h3>
</div>
<ul>
<li>La prochaine COP aura lieu à Santiago du Chili, du lundi 2 au vendredi 13 décembre 2019. Une période de pré-session est prévue fin novembre.<br />Elle a d'ores et déjà été surnommée « COP bleue » car le rôle des océans dans la lutte du réchauffement climatique devrait être largement mis en avant.<br />Autre point important de cette nouvelle rencontre : la définition des règles pour les marchés du carbone (article 6 de l’accord de Paris), non résolue lors de la COP 24. Plusieurs pays, dont le Chili, ont déjà annoncé leur volonté de neutralité carbone d'ici à 2050.<br />Les discussions devraient aussi s'intensifier sur les mécanismes d'aide aux pays les plus vulnérables face aux conséquences du réchauffement climatique.</li>
</ul>
</div>Les conférences de Jean-Marc Jancovici2017-03-21T13:37:42+01:002017-03-21T13:37:42+01:00http://www.rebonds.net/28enrouteversunautreclimat/537-lesconferencesdejeanmarcjancoviciSuper User<p><strong>Etienne Bastart (*) est un trentenaire, impliqué dans le milieu associatif de Morogues, dans le Cher. Concerné entre autres par les questions climatiques, il nous livre ici le fruit de ses réflexions après avoir regardé et analysé les conférences sur le climat de Jean-Marc Jancovici.</strong></p>
<p>L'écologie semble être l'enjeu de notre époque, et je n'ai pas échappé à y être sensibilisé. Pourtant, j'ai fait mon possible pour l'ignorer : après avoir organisé une projection du documentaire <em>« La grande arnaque du réchauffement climatique »</em> (de Martin Durkin) dans mon lycée, et ayant travaillé plusieurs années dans de respectables sociétés <em>« qui gagnent leur argent sur notre atmosphère »</em>, je restais convaincu que, parmi tous les progrès scientifiques que nous accomplissions, certains viendraient à résoudre ces problèmes de climat, de la même manière que nous avions réussi à éliminer les gaz responsables du trou de la couche d'ozone. Mais quelques lectures critiques sont passées par là, et m'ont amené à être plus méfiant envers les outils que nous créons, reflets de notre organisation sociale. J'en garde malgré tout la conviction que d'étudier un sujet avec méthode (scientifique ?) reste nécessaire pour le comprendre sans se faire avoir par ses propres convictions et son expérience personnelle.</p>
<p>Et de la méthode, Jean-Marc Jancovici, de par sa formation d'ingénieur, n'en manque pas ! C'est même un incontournable de ce domaine de recherche contemporain qu'est la collapsologie. Bien que ne se revendiquant pas de ce courant, il s'inscrit pourtant parfaitement dans <em>« la science transdisciplinaire qui étudie les possibilités d'effondrement »</em>. Il a notamment travaillé pour l'ADEME <span style="font-size: 8pt;">(1)</span> et est l'auteur principal de la comptabilité carbone (bilan carbone). Il travaille en tant que consultant sur les questions d'énergie auprès de l'Etat et de diverses grandes entreprises, ce qui lui vaut quelques accusations de collusion de la part des mouvements anti-nucléaires.<br />Malgré cela, il se pourrait que ses positions en faveur de l'énergie atomique soient plus complexes que ne puisse le résumer la simple posture pro versus anti. Mais attention, ici, fini la douceur d'un Pablo Servigne qui nous explique sur un ton calme qu'une ère touche à sa fin mais que cela peut être positif<span style="font-size: 8pt;"> (2)</span> ou que l'humain n'est pas naturellement condamné par une implacable loi de la jungle à dévorer son prochain <span style="font-size: 8pt;">(3)</span>. Notre professeur du jour nous livre des analyses froides et intraitables de la situation, que vous soyez prêts à les entendre ou non... ce qui n'est pas sans manquer de piquant quand celles-ci sont livrées dans les commissions sénatoriales !</p>
<p><em>« Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste »</em>, disait Kenneth E. Boulding. Cette évidence est de plus en plus couramment admise, mais en prenons-nous réellement la mesure ? Pour cela, la série de cours que Jean-Marc Jancovici a donnée à l'école des Mines cette année et publiée sur Youtube est, à l'heure du débat citoyen sur le climat, une ressource des plus intéressantes. Je me garderai bien d'en produire une synthèse, et me contenterai de vous en donner les grandes lignes pour vous inciter à le suivre, en y glissant quelques « timecodes » et liens pour vous y plonger sporadiquement.<br />Notez que ces supports de présentation sont téléchargeables dans la description de chaque cours, et que les vidéos sont volontairement en basse définition dans un souci d'écologie.</p>
<p><span style="color: #ff615d; font-size: 14pt;"><strong>1. L'énergie<br /></strong></span></p>
<p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=xgy0rW0oaFI">https://www.youtube.com/watch?v=xgy0rW0oaFI</a><br /><br />Déjà, il s'agit de définir la notion. Est-ce une marchandise banale ? En tout cas, pour l'ingénieur, une définition intéressante serait plutôt <em>« ce qui quantifie le changement d'état d'un système »</em>, autrement dit <em>« ce qui permet d'agir sur le monde »</em>. Qu'il s'agisse de la nourriture que nous mangeons ou des énergies que mangent nos machines, le schéma est le même : un convertisseur (humain ou mécanique) consomme une ressource appelée énergie, afin de pouvoir agir sur le monde. Et bien que son coût soit marginal, son importance est loin de l'être ! Chaque objet que nous utilisons est le résultat d'une transformation de matière et donc de dépenses successives d'énergie.</p>
<p>On trouvera dans cette première partie de fréquentes comparaisons entre l'énergie humaine et l'énergie mécanique des plus intéressantes : nos jambes peuvent développer une puissance de 100W, la puissance d'un camion équivaut à 4.000 paires de jambes ! Ce qui permet d'aborder les implications sociales de l'énergie : plus d'énergie = moins de paysans... et beaucoup plus de populations. C'est aussi plus de concentration de populations, avec plus de moyens de transports, de plus en plus rapides. Et au niveau de l'emploi, c'est l'explosion des services.<br />Jean-Marc Jancovici y expose également la transition énergétique de l'humanité sur ces derniers siècles, montrant que <em>« le monde 100% énergies renouvelables, on en sort »</em>.<br />Pour finir, il y est également question d'économie : <em>« Les ressources naturelles sont inépuisables... elles ne sont pas l'objet des sciences économiques. »</em> Cette citation de Jean-Baptiste Say, économiste du XIXe siècle, sera son socle pour une critique de l'économie comme ne prenant en compte ni l'énergie, ni les ressources, ni le travail des machines. Et de conclure avec quelques courbes montrant que la croissance économique découle pourtant de la disponibilité des énergies.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"><strong>2. Les énergies fossiles<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/raffinerie.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : HarryStiliana"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/raffinerie.jpg" alt="raffinerie" width="605" height="383" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></strong></span><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=1NHPgrH5lcQ">https://www.youtube.com/watch?v=1NHPgrH5lcQ</a><br /><br />Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le pétrole ! Comment il se forme, comment on l'extrait, le transforme, l'utilise, où en sont les réserves, ses variations de prix, sa présence dans les mix énergétiques français et mondiaux, qu'en est-il du pic pétrolier... Indispensable pour pouvoir comprendre les implications de certaines demandes politiques, ainsi que les enjeux géopolitiques.<br /><br /><span style="color: #ff615d;"><strong><span style="font-size: 14pt;">3. Le changement climatique (1/2)</span></strong></span><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=l8pdSClyRds">https://www.youtube.com/watch?v=l8pdSClyRds</a><br /><br />Quelles sont les différentes sources d'influence sur le climat ? C'est quoi un gaz à effet de serre ? Quelle est la part de l'influence de l'homme dans tout cela ? Véritable médicament anti-climatosceptique !<br /><br /><span style="color: #ff615d; font-size: 14pt;"><strong>4. Le changement climatique (2/2)</strong></span><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=JKoRsO5fkAQ">https://www.youtube.com/watch?v=JKoRsO5fkAQ</a><br /><br />Comment sont réalisés les modèles de climat ? Quelles évolutions a-t-il connu jusqu'ici ? A quoi ressemble l'Europe avec une moyenne de - 5° C (pour tenter d'imaginer ce que veut dire un monde à + 2° C ou + 5° C) ? Quels sont les pronostics pour la température et les précipitations ? Quels impacts sur les animaux ? Sur les végétaux ? Sur les bactéries et virus ?<br />Il est possible, à ce stade, de ressentir de l'éco-anxiété. En tout cas, ça a été mon cas. Profitez du bouton pause, vous n'êtes pas en amphi !<br /><br /><strong><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">5. Les économies d'énergie</span></strong><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=PEY6LmscKc4">https://www.youtube.com/watch?v=PEY6LmscKc4</a><br /><br />Ou comment gagner du temps. Après quelques précisions sur les différentes qualifications de l'énergie, on s'aventure dans quelques considérations sociales : si améliorer l'efficacité de nos outils est une piste, celle de la sobriété ne doit pas être écartée pour autant. Mais n'en déplaise à Pierre Rhabi, la sobriété n'est que la forme volontaire de la pauvreté. Jean-Marc Jancovici y livre aussi ses considérations vis-à-vis de la démocratie, appuyées sur Tocqueville, qui, bien qu'intéressantes, me semblent à prendre avec des pincettes, au risque de légitimer rapidement des formes sociales autoritaires.<br />Un autre point d'entrée dans cette série de cours est probablement à 46 : 30, avec l'introduction à l'équation de Kaya : il s'agit d'une représentation mathématique des différents facteurs influant nos émissions de gaz à effet de serre. Ces facteurs sont : l'emprunte carbone des énergies, l'efficacité des machines, la richesse économique et la taille de la population. Or, tous ces points doivent être traités (penser avec « et » plutôt que « ou » dirait Servigne), au risque que les autres termes soient drastiquement impactés. La grande question est : conserverons-nous les inégalités existantes (ou les renforcerons-nous comme c'est actuellement le cas) dans cette décroissance forcée ?<br /><br /><span style="color: #ff615d; font-size: 14pt;"><strong>6. Le nucléaire<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/centrale_nucléaire.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : 12923 - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/centrale_nucléaire.jpg" alt="centrale nucléaire" width="586" height="392" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></strong></span><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=t0Xp6CCte0U">https://www.youtube.com/watch?v=t0Xp6CCte0U</a><br /><br />Un peu comme pour la partie sur le pétrole : un indispensable pour comprendre de quoi on parle. Analyse technique, place dans les mix énergétiques des différents pays... la partie sur les risques ne manque pas de piquant. (<a href="https://www.youtube.com/watch?v=t0Xp6CCte0U&feature=youtu.be&t=3755">https://www.youtube.com/watch?v=t0Xp6CCte0U&feature=youtu.be&t=3755</a>)<br />Pour moi qui n'en suis pas vraiment partisan - pour des raisons de complexité - cela m'a tout de même amené à modérer ma position.<br /><br /><span style="color: #ff615d;"><strong><span style="font-size: 14pt;">7. Les énergies renouvelables</span></strong></span><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=Z4teA8ciuRU">https://www.youtube.com/watch?v=Z4teA8ciuRU</a><br /><br />Un passage au crible des éoliennes, panneaux solaires, géothermie, biocarburants... Ce que j'y ai trouvé de plus marquant est d'apprendre qu'un panneau photovoltaïque pouvait avoir un bilan carbone négatif, et donc empirer le problème du climat !</p>
<p>La question de la gestion du réseau électrique y est bien abordé, ce qui est, je trouve, un point très intéressant car rarement pris en compte dans les débats que l'on peut avoir avec d'autres citoyens, et qui soulève pourtant plusieurs questions :<br />- souhaitons-nous une société où l'électricité est disponible quand on appuie sur un bouton ou quand les éléments le rendent possible ? Question déjà posée dans le premier cours avec la fameuse phrase <em>« le monde 100% énergies renouvelables, on en sort »</em>.<br /> - souhaitons-nous résoudre les questions d'accès à l'énergie individuellement ou collectivement ? Or, pour une résolution qui se soucie de chacun.e, il semble que les énergies revouvelables soient un bien mauvais choix.<br />Le graphique présenté à 1:05 : 31 (<a href="https://www.youtube.com/watch?v=Z4teA8ciuRU&t=3931">https://www.youtube.com/watch?v=Z4teA8ciuRU&t=3931</a>) et réemployé à 1 : 35 : 38 (<a href="https://youtu.be/Z4teA8ciuRU?t=5738">https://youtu.be/Z4teA8ciuRU?t=5738</a>) montre assez clairement les implications du pilotage, ainsi que toute la complexité qu'il peut exister quant au débat autour des énergies renouvelables.<br />- enfin, une question transversale est de savoir si nous souhaitons de l'énergie (mécanique, chauffage...) renouvelable ou de l'électricité renouvelable. La seconde rajoutant sa couche de complexité.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/panneaux_solaires.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : schropferoval - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/panneaux_solaires.jpg" alt="panneaux solaires" width="575" height="386" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br /><br /><strong><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">8. La comptabilité carbone</span></strong><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=lgoUns8Cu0w">https://www.youtube.com/watch?v=lgoUns8Cu0w</a><br /><br />L'introduction effectue une rapide comparaison entre les services « offerts » par la terre et ceux rendus par la station spatiale internationale en terme d'habitat. Après avoir disqualifié en règle l'économie, Jean-Marc Jancovici présente son modèle comptable : la comptabilité carbone. Soit, comment quantifier plus justement notre impact sur le climat et quelles questions cela pose.<br /><br /><span style="color: #ff615d;"><strong><span style="font-size: 14pt;">Conclusion</span></strong></span><br /><br />Je crois avoir bien souvent espéré trouver une documentation si exhaustive afin de comprendre réellement le problème. Ma formation d'électricien m'a pourtant aidé à éviter quelques pièges concernant les réflexions sur l'énergie, mais le sujet du climat imbrique une telle quantité d'approches techniques, qu'il est nécessaire d'avoir ce genre de ressources pour pouvoir appréhender le sujet dans sa globalité.</p>
<p>Mais si on peut reconnaître à Jean-Marc Jancovici la grande qualité de son analyse, il n'en est pas de même lorsqu'il est interrogé sur les solutions, oscillant entre défense de l'éco-fascisme (admiration pour la Chine, souhait d'un Etat plus contraignant, etc) et l'écopsychologie (tournée sur une approche sensible des rapports entre les humains et la nature).</p>
<p>Il nous est souvent compliqué de sortir des cadres que nous estimons naturels ou d'imaginer transformer des choses semblant intemporelles. Ainsi, nous nous retrouvons souvent dans la position d'attendre de l'État qu'il impose les transformations nécessaires, alors que du même temps, il écrase toute tentative de vie hors de ses règles (ZAD, squats...). Et de l'autre côté, nous nous retrouvons seul à chercher « quels petits gestes faire pour la planète » ? Or, comme l'a dit Cyril Dion (réalisateur du film « Demain ») dans une interview à France Inter,<em> « Nous ne nous interrogeons jamais sur le métier que nous faisons... en poussant l'exemple, cela donne « je travaille chez Monsanto, mais j'y vais à vélo ». »</em></p>
<p>Sommes-nous condamnés à devoir attendre la permission d'influencer collectivement le cours des choses de la part d'institutions qui vivent de (et engendrent !) l'état actuel du monde ou allons nous avoir l'audace d'en créer de nouvelles, tous.tes ensemble ? En tout cas, il semble que de plus en plus de personnes soient prêtes à désobéir, et c'est une bonne chose (partager c'est sympa <a href="https://www.youtube.com/watch?v=tH5EMxQbrQg">https://www.youtube.com/watch?v=tH5EMxQbrQg</a>)), mais il ne faudra pas non plus manquer de nous accorder sur une nouvelle morale à laquelle nous souhaiterons obéir.<br /><br />Etienne Bastart (*)</p>
<p>(*) Nom d'emprunt, notre contributeur étant modeste et souhaitant garder l'anonymat...<br /><br /><span style="font-size: 8pt;">(1) ADEME : Agende De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie.</span><br /><span style="font-size: 8pt;">(2) « Une autre fin du monde est possible » aux éditions Le Seuil, 2018.</span><br /><span style="font-size: 8pt;">(3) « L'entraide, l'autre loi de la jungle », aux éditions Les Liens qui Libèrent, 2017.</span></p><p><strong>Etienne Bastart (*) est un trentenaire, impliqué dans le milieu associatif de Morogues, dans le Cher. Concerné entre autres par les questions climatiques, il nous livre ici le fruit de ses réflexions après avoir regardé et analysé les conférences sur le climat de Jean-Marc Jancovici.</strong></p>
<p>L'écologie semble être l'enjeu de notre époque, et je n'ai pas échappé à y être sensibilisé. Pourtant, j'ai fait mon possible pour l'ignorer : après avoir organisé une projection du documentaire <em>« La grande arnaque du réchauffement climatique »</em> (de Martin Durkin) dans mon lycée, et ayant travaillé plusieurs années dans de respectables sociétés <em>« qui gagnent leur argent sur notre atmosphère »</em>, je restais convaincu que, parmi tous les progrès scientifiques que nous accomplissions, certains viendraient à résoudre ces problèmes de climat, de la même manière que nous avions réussi à éliminer les gaz responsables du trou de la couche d'ozone. Mais quelques lectures critiques sont passées par là, et m'ont amené à être plus méfiant envers les outils que nous créons, reflets de notre organisation sociale. J'en garde malgré tout la conviction que d'étudier un sujet avec méthode (scientifique ?) reste nécessaire pour le comprendre sans se faire avoir par ses propres convictions et son expérience personnelle.</p>
<p>Et de la méthode, Jean-Marc Jancovici, de par sa formation d'ingénieur, n'en manque pas ! C'est même un incontournable de ce domaine de recherche contemporain qu'est la collapsologie. Bien que ne se revendiquant pas de ce courant, il s'inscrit pourtant parfaitement dans <em>« la science transdisciplinaire qui étudie les possibilités d'effondrement »</em>. Il a notamment travaillé pour l'ADEME <span style="font-size: 8pt;">(1)</span> et est l'auteur principal de la comptabilité carbone (bilan carbone). Il travaille en tant que consultant sur les questions d'énergie auprès de l'Etat et de diverses grandes entreprises, ce qui lui vaut quelques accusations de collusion de la part des mouvements anti-nucléaires.<br />Malgré cela, il se pourrait que ses positions en faveur de l'énergie atomique soient plus complexes que ne puisse le résumer la simple posture pro versus anti. Mais attention, ici, fini la douceur d'un Pablo Servigne qui nous explique sur un ton calme qu'une ère touche à sa fin mais que cela peut être positif<span style="font-size: 8pt;"> (2)</span> ou que l'humain n'est pas naturellement condamné par une implacable loi de la jungle à dévorer son prochain <span style="font-size: 8pt;">(3)</span>. Notre professeur du jour nous livre des analyses froides et intraitables de la situation, que vous soyez prêts à les entendre ou non... ce qui n'est pas sans manquer de piquant quand celles-ci sont livrées dans les commissions sénatoriales !</p>
<p><em>« Celui qui croit qu'une croissance exponentielle peut continuer indéfiniment dans un monde fini est soit un fou, soit un économiste »</em>, disait Kenneth E. Boulding. Cette évidence est de plus en plus couramment admise, mais en prenons-nous réellement la mesure ? Pour cela, la série de cours que Jean-Marc Jancovici a donnée à l'école des Mines cette année et publiée sur Youtube est, à l'heure du débat citoyen sur le climat, une ressource des plus intéressantes. Je me garderai bien d'en produire une synthèse, et me contenterai de vous en donner les grandes lignes pour vous inciter à le suivre, en y glissant quelques « timecodes » et liens pour vous y plonger sporadiquement.<br />Notez que ces supports de présentation sont téléchargeables dans la description de chaque cours, et que les vidéos sont volontairement en basse définition dans un souci d'écologie.</p>
<p><span style="color: #ff615d; font-size: 14pt;"><strong>1. L'énergie<br /></strong></span></p>
<p><a href="https://www.youtube.com/watch?v=xgy0rW0oaFI">https://www.youtube.com/watch?v=xgy0rW0oaFI</a><br /><br />Déjà, il s'agit de définir la notion. Est-ce une marchandise banale ? En tout cas, pour l'ingénieur, une définition intéressante serait plutôt <em>« ce qui quantifie le changement d'état d'un système »</em>, autrement dit <em>« ce qui permet d'agir sur le monde »</em>. Qu'il s'agisse de la nourriture que nous mangeons ou des énergies que mangent nos machines, le schéma est le même : un convertisseur (humain ou mécanique) consomme une ressource appelée énergie, afin de pouvoir agir sur le monde. Et bien que son coût soit marginal, son importance est loin de l'être ! Chaque objet que nous utilisons est le résultat d'une transformation de matière et donc de dépenses successives d'énergie.</p>
<p>On trouvera dans cette première partie de fréquentes comparaisons entre l'énergie humaine et l'énergie mécanique des plus intéressantes : nos jambes peuvent développer une puissance de 100W, la puissance d'un camion équivaut à 4.000 paires de jambes ! Ce qui permet d'aborder les implications sociales de l'énergie : plus d'énergie = moins de paysans... et beaucoup plus de populations. C'est aussi plus de concentration de populations, avec plus de moyens de transports, de plus en plus rapides. Et au niveau de l'emploi, c'est l'explosion des services.<br />Jean-Marc Jancovici y expose également la transition énergétique de l'humanité sur ces derniers siècles, montrant que <em>« le monde 100% énergies renouvelables, on en sort »</em>.<br />Pour finir, il y est également question d'économie : <em>« Les ressources naturelles sont inépuisables... elles ne sont pas l'objet des sciences économiques. »</em> Cette citation de Jean-Baptiste Say, économiste du XIXe siècle, sera son socle pour une critique de l'économie comme ne prenant en compte ni l'énergie, ni les ressources, ni le travail des machines. Et de conclure avec quelques courbes montrant que la croissance économique découle pourtant de la disponibilité des énergies.</p>
<p><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;"><strong>2. Les énergies fossiles<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/raffinerie.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : HarryStiliana"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/raffinerie.jpg" alt="raffinerie" width="605" height="383" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></strong></span><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=1NHPgrH5lcQ">https://www.youtube.com/watch?v=1NHPgrH5lcQ</a><br /><br />Tout, tout, tout, vous saurez tout sur le pétrole ! Comment il se forme, comment on l'extrait, le transforme, l'utilise, où en sont les réserves, ses variations de prix, sa présence dans les mix énergétiques français et mondiaux, qu'en est-il du pic pétrolier... Indispensable pour pouvoir comprendre les implications de certaines demandes politiques, ainsi que les enjeux géopolitiques.<br /><br /><span style="color: #ff615d;"><strong><span style="font-size: 14pt;">3. Le changement climatique (1/2)</span></strong></span><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=l8pdSClyRds">https://www.youtube.com/watch?v=l8pdSClyRds</a><br /><br />Quelles sont les différentes sources d'influence sur le climat ? C'est quoi un gaz à effet de serre ? Quelle est la part de l'influence de l'homme dans tout cela ? Véritable médicament anti-climatosceptique !<br /><br /><span style="color: #ff615d; font-size: 14pt;"><strong>4. Le changement climatique (2/2)</strong></span><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=JKoRsO5fkAQ">https://www.youtube.com/watch?v=JKoRsO5fkAQ</a><br /><br />Comment sont réalisés les modèles de climat ? Quelles évolutions a-t-il connu jusqu'ici ? A quoi ressemble l'Europe avec une moyenne de - 5° C (pour tenter d'imaginer ce que veut dire un monde à + 2° C ou + 5° C) ? Quels sont les pronostics pour la température et les précipitations ? Quels impacts sur les animaux ? Sur les végétaux ? Sur les bactéries et virus ?<br />Il est possible, à ce stade, de ressentir de l'éco-anxiété. En tout cas, ça a été mon cas. Profitez du bouton pause, vous n'êtes pas en amphi !<br /><br /><strong><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">5. Les économies d'énergie</span></strong><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=PEY6LmscKc4">https://www.youtube.com/watch?v=PEY6LmscKc4</a><br /><br />Ou comment gagner du temps. Après quelques précisions sur les différentes qualifications de l'énergie, on s'aventure dans quelques considérations sociales : si améliorer l'efficacité de nos outils est une piste, celle de la sobriété ne doit pas être écartée pour autant. Mais n'en déplaise à Pierre Rhabi, la sobriété n'est que la forme volontaire de la pauvreté. Jean-Marc Jancovici y livre aussi ses considérations vis-à-vis de la démocratie, appuyées sur Tocqueville, qui, bien qu'intéressantes, me semblent à prendre avec des pincettes, au risque de légitimer rapidement des formes sociales autoritaires.<br />Un autre point d'entrée dans cette série de cours est probablement à 46 : 30, avec l'introduction à l'équation de Kaya : il s'agit d'une représentation mathématique des différents facteurs influant nos émissions de gaz à effet de serre. Ces facteurs sont : l'emprunte carbone des énergies, l'efficacité des machines, la richesse économique et la taille de la population. Or, tous ces points doivent être traités (penser avec « et » plutôt que « ou » dirait Servigne), au risque que les autres termes soient drastiquement impactés. La grande question est : conserverons-nous les inégalités existantes (ou les renforcerons-nous comme c'est actuellement le cas) dans cette décroissance forcée ?<br /><br /><span style="color: #ff615d; font-size: 14pt;"><strong>6. Le nucléaire<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/centrale_nucléaire.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : 12923 - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/centrale_nucléaire.jpg" alt="centrale nucléaire" width="586" height="392" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></strong></span><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=t0Xp6CCte0U">https://www.youtube.com/watch?v=t0Xp6CCte0U</a><br /><br />Un peu comme pour la partie sur le pétrole : un indispensable pour comprendre de quoi on parle. Analyse technique, place dans les mix énergétiques des différents pays... la partie sur les risques ne manque pas de piquant. (<a href="https://www.youtube.com/watch?v=t0Xp6CCte0U&feature=youtu.be&t=3755">https://www.youtube.com/watch?v=t0Xp6CCte0U&feature=youtu.be&t=3755</a>)<br />Pour moi qui n'en suis pas vraiment partisan - pour des raisons de complexité - cela m'a tout de même amené à modérer ma position.<br /><br /><span style="color: #ff615d;"><strong><span style="font-size: 14pt;">7. Les énergies renouvelables</span></strong></span><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=Z4teA8ciuRU">https://www.youtube.com/watch?v=Z4teA8ciuRU</a><br /><br />Un passage au crible des éoliennes, panneaux solaires, géothermie, biocarburants... Ce que j'y ai trouvé de plus marquant est d'apprendre qu'un panneau photovoltaïque pouvait avoir un bilan carbone négatif, et donc empirer le problème du climat !</p>
<p>La question de la gestion du réseau électrique y est bien abordé, ce qui est, je trouve, un point très intéressant car rarement pris en compte dans les débats que l'on peut avoir avec d'autres citoyens, et qui soulève pourtant plusieurs questions :<br />- souhaitons-nous une société où l'électricité est disponible quand on appuie sur un bouton ou quand les éléments le rendent possible ? Question déjà posée dans le premier cours avec la fameuse phrase <em>« le monde 100% énergies renouvelables, on en sort »</em>.<br /> - souhaitons-nous résoudre les questions d'accès à l'énergie individuellement ou collectivement ? Or, pour une résolution qui se soucie de chacun.e, il semble que les énergies revouvelables soient un bien mauvais choix.<br />Le graphique présenté à 1:05 : 31 (<a href="https://www.youtube.com/watch?v=Z4teA8ciuRU&t=3931">https://www.youtube.com/watch?v=Z4teA8ciuRU&t=3931</a>) et réemployé à 1 : 35 : 38 (<a href="https://youtu.be/Z4teA8ciuRU?t=5738">https://youtu.be/Z4teA8ciuRU?t=5738</a>) montre assez clairement les implications du pilotage, ainsi que toute la complexité qu'il peut exister quant au débat autour des énergies renouvelables.<br />- enfin, une question transversale est de savoir si nous souhaitons de l'énergie (mécanique, chauffage...) renouvelable ou de l'électricité renouvelable. La seconde rajoutant sa couche de complexité.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/panneaux_solaires.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : schropferoval - Pixabay"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/panneaux_solaires.jpg" alt="panneaux solaires" width="575" height="386" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br /><br /><strong><span style="font-size: 14pt; color: #ff615d;">8. La comptabilité carbone</span></strong><br /><br /><a href="https://www.youtube.com/watch?v=lgoUns8Cu0w">https://www.youtube.com/watch?v=lgoUns8Cu0w</a><br /><br />L'introduction effectue une rapide comparaison entre les services « offerts » par la terre et ceux rendus par la station spatiale internationale en terme d'habitat. Après avoir disqualifié en règle l'économie, Jean-Marc Jancovici présente son modèle comptable : la comptabilité carbone. Soit, comment quantifier plus justement notre impact sur le climat et quelles questions cela pose.<br /><br /><span style="color: #ff615d;"><strong><span style="font-size: 14pt;">Conclusion</span></strong></span><br /><br />Je crois avoir bien souvent espéré trouver une documentation si exhaustive afin de comprendre réellement le problème. Ma formation d'électricien m'a pourtant aidé à éviter quelques pièges concernant les réflexions sur l'énergie, mais le sujet du climat imbrique une telle quantité d'approches techniques, qu'il est nécessaire d'avoir ce genre de ressources pour pouvoir appréhender le sujet dans sa globalité.</p>
<p>Mais si on peut reconnaître à Jean-Marc Jancovici la grande qualité de son analyse, il n'en est pas de même lorsqu'il est interrogé sur les solutions, oscillant entre défense de l'éco-fascisme (admiration pour la Chine, souhait d'un Etat plus contraignant, etc) et l'écopsychologie (tournée sur une approche sensible des rapports entre les humains et la nature).</p>
<p>Il nous est souvent compliqué de sortir des cadres que nous estimons naturels ou d'imaginer transformer des choses semblant intemporelles. Ainsi, nous nous retrouvons souvent dans la position d'attendre de l'État qu'il impose les transformations nécessaires, alors que du même temps, il écrase toute tentative de vie hors de ses règles (ZAD, squats...). Et de l'autre côté, nous nous retrouvons seul à chercher « quels petits gestes faire pour la planète » ? Or, comme l'a dit Cyril Dion (réalisateur du film « Demain ») dans une interview à France Inter,<em> « Nous ne nous interrogeons jamais sur le métier que nous faisons... en poussant l'exemple, cela donne « je travaille chez Monsanto, mais j'y vais à vélo ». »</em></p>
<p>Sommes-nous condamnés à devoir attendre la permission d'influencer collectivement le cours des choses de la part d'institutions qui vivent de (et engendrent !) l'état actuel du monde ou allons nous avoir l'audace d'en créer de nouvelles, tous.tes ensemble ? En tout cas, il semble que de plus en plus de personnes soient prêtes à désobéir, et c'est une bonne chose (partager c'est sympa <a href="https://www.youtube.com/watch?v=tH5EMxQbrQg">https://www.youtube.com/watch?v=tH5EMxQbrQg</a>)), mais il ne faudra pas non plus manquer de nous accorder sur une nouvelle morale à laquelle nous souhaiterons obéir.<br /><br />Etienne Bastart (*)</p>
<p>(*) Nom d'emprunt, notre contributeur étant modeste et souhaitant garder l'anonymat...<br /><br /><span style="font-size: 8pt;">(1) ADEME : Agende De l'Environnement et de la Maîtrise de l'Energie.</span><br /><span style="font-size: 8pt;">(2) « Une autre fin du monde est possible » aux éditions Le Seuil, 2018.</span><br /><span style="font-size: 8pt;">(3) « L'entraide, l'autre loi de la jungle », aux éditions Les Liens qui Libèrent, 2017.</span></p>David Ligouy, un messager pour la planète2017-03-21T12:54:42+01:002017-03-21T12:54:42+01:00http://www.rebonds.net/28enrouteversunautreclimat/538-davidlingouyunmessagerpour-laplaneteSuper User<p style="text-align: right;"><strong><span style="color: #000000;">« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme. » François Rabelais</span> </strong></p>
<p><span style="font-size: 18pt;">J</span>'ai hésité avant d'écrire cette histoire. Cette fois, pas d'immersion, contrairement à l'un des principes fondateurs de (Re)bonds. Un « simple » rôle d'écoute et de transmission d'une aventure que je n'ai pu faire mienne.<br />Je ne connaissais pas auparavant David Ligouy, le personnage principal de cette histoire. Il apparaît tel qu'il a accepté de se livrer, avec force modestie et parcimonie.</p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_9_sivas.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Sur la route. Sivas, Turquie (photo : D.L.)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_9_sivas.jpg" alt="david ligouy 9 sivas" width="531" height="704" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Après réflexion, il m'est apparu que je maîtrisais finalement très bien le sujet et que j'y étais plongée jusqu'au cou, avec à peine de quoi respirer encore. Comme nous tous.tes. Car David Ligouy nous parle de l'urgence de sauver notre planète. D'eau polluée, de forêts menacées, de climat déréglé, de populations piégées. Mais il nous parle aussi de paix, de solidarité, d'inventivité, de courage, de dépassement de soi. De la formidable force qui réside en chaque être vivant et qui le rend capable du meilleur.</p>
<p>Dans l'image qu'il projète de lui, David Ligouy représente aussi un paradoxe qui touche bien des humain.es aujourd'hui : la recherche d'une vie en adéquation avec ses nobles principes, parfois radicaux, mais qui ne peut s'accomplir dans ce monde imparfait que dans le compromis.</p>
<p>Ce sont ses doutes qui ont effacé les miens. Son chemin, sur son vélo solaire, passerait bien par ici.</p>
<p>Il faut l'imaginer dévaler les pentes, le soleil et le vent fouettant son visage, des rangées d'arbres défilant autour de lui. Il ne court pas, il roule. Couché dans un tricycle à ras l'asphalte, il se laisse aller un instant, avant de pédaler à nouveau pour aborder une montée. De temps à autre, il entend derrière lui le son d'une voiture qui ralentit, s'écarte un peu, le dépasse et poursuit sa route.</p>
<p>A quoi pense-t-il alors ? A son enfance, dans le Berry ? A ces milliers de kilomètres déjà parcourus à travers le monde, en train et en avion, lorsqu'il travaillait ? A toutes les personnes rencontrées lorsqu'il vivait au Mexique, en Chine, à Madagascar ? Au prochain pays qu'il atteindra avant la nuit ? Aux messages qu'il diffusera auprès des jeunes habitant.es ? A ce vélo dans lequel il est couché, à la drôle d'allure avec ses panneaux solaires, et qui l'emmène vers un rendez-vous important pour la planète ?</p>
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<h3>Erasmus, l'éveil de la conscience</h3>
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<p>David Ligouy est né il y a cinquante ans dans le département du Cher, et a grandi près de Sancergues. Fils et frère d'agriculteur, il se souvient avoir aidé au jardin, à faire les conserves, à ramasser les œufs… Il se souvient aussi avoir été encouragé à bricoler : il réparait des vélos ou ses jouets.<br /><em>« Je n'étais pas doué à l'école, même en travaillant très dur,</em> me raconte-t-il. <em>J'ai été orienté par l'échec. J'ai passé un BEP-CAP et un BTS en électricité. Et puis, on m'a proposé d'intégrer le programme Erasmus <span style="font-size: 8pt;">(1)</span> en partant à Manchester, en Angleterre, pour suivre un master sur les technologies appliquées aux pays en voie de développement. J'ai pris cette chance, sans aucune idée de ce dont il s'agissait. »</em> Nous sommes à la fin des années 1980, il a 20 ans et ne connaît rien aux énergies renouvelables. <em>« C'est durant ce cursus que j'ai été ouvert aux objectifs de développement durable. J'ai eu la chance d'avoir des enseignants qui m'ont conscientisé, au sens de la vraie science : celle qui respecte les gens et l'environnement. Le reste, c'est de la contre-science. »</em></p>
<p>Son esprit s'éveille peu à peu. Grâce au cours de géographie, ses connaissances en politique énergétique s'affinent. Il entrevoit comment la maîtrise des ressources peut décider du sort d'un pays et de ses millions d'habitant.es. <em>« C'est là qu'est née ma conscience écologique, à ce moment-là. Quand d'une certaine façon, on m'a posé cette question : maintenant que tu sais, qu'est-ce que ça te fait que trois quarts de l'humanité soient dans la misère ? Ça m'a traumatisé. »</em><br />En 1993, il part en stage au Mexique dans une entreprise d'électricité. A l'époque, le pays en lui-même est riche et pourtant, la population sombre peu à peu dans la misère. L'accord ALENA, qui instaure le libre échange avec les Etats-Unis et le Canada, creuse les inégalités. <em>« Je participais à un programme technologique et social, dont le but était de trouver des solutions pour un million de pauvres, pour leur permettre de rester en milieu rural tout en gagnant en confort de vie. »</em><br />Plus tard, il participera à une mission humanitaire de préservation des forêts tropicales à Madagascar.<br />Revenu dans le Berry entre 2006 et 2010<em> « pour le développement des énergies renouvelables »</em>, il demandera finalement à retourner sur<em> « des zones à risques »</em>. <em>« Je ne me sens pas utile en France »</em>, m'avoue-t-il. Il lui faut repartir, pour mieux revenir.</p>
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<h3>L'inspiration de la ZAD et d'Alternatiba</h3>
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<p>En 2013, le voici sur la Zone A Défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes <span style="font-size: 8pt;">(2)</span>. <em>« J'y ai vécu six mois et j'y suis retourné régulièrement ensuite. »</em> A l'époque, la première vague d'expulsions, l'opération César, est passée. Les habitant.es se sont réorganisés et un journal de communication interne, le Zad News, est publié. David Ligouy joue les facteurs à vélo. <em>« Ça me rappelait un souvenir d'enfance, le film « Jour de fête » de Jacques Tati. »</em> Sur la ZAD, il dit avoir appris la nécessité d'être en opposition. Lui qui avait toujours été « pour » la paix, « pour » les énergies renouvelables, « pour » l'égalité entre les êtres humains, apprenait à être « contre » un projet inutile, « contre » un système économique destructeur, « contre » la violence qui en découle…<em> « J'ai saisi qu'il fallait être à 90 % dans les propositions et 10 % dans l'opposition. »</em><br />Il y observe aussi les nouvelles formes d'organisations sociales qui s'expérimentent et font désormais l'objet d'études scientifiques, sociologiques et anthropologiques notamment.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_1.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Le vélo solaire de Roland, prêté à David Ligouy pour dix ans (photo : D.L.)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_1.jpg" alt="david ligouy 1" width="675" height="384" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>C'est sur la ZAD que l'idée d'avoir un vélo solaire a germé dans son esprit. Il imagine des panneaux adaptés au vélo, démontables, avec la possibilité de les relier aux cabanes et à d'autres véhicules comme les camions. Mais le manque d'atelier et de réseau électrique sur la zone ont raison de son enthousiasme.<br />Un an plus tard, le projet itinérant d'Alternatiba <span style="font-size: 8pt;">(3)</span> l'inspire aussi : il s'agit d'un mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale qui organise des manifestations, des rassemblements et parcours à vélo pour sensibiliser la population ; en 2015, le Tour Alternatiba traverse six pays européens, avec près de 190 étapes et autant d'occasions d'échanger avec les habitant.es de ces territoires, parmi lesquels le Centre de la France. David Ligouy leur empruntera en quelque sorte la méthode.</p>
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<h3>Un vélo solaire prêté pour dix ans</h3>
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<p>Représentant régional de l'association « Forestiers du Monde », il s'imagine rejoindre les pays de l'Est de l'Europe, à vélo solaire. <em>« Je devais aller voir sur place pour rendre compte de la disparition des massifs des Carpates, surexploités. »</em> Problème : il ne parvient pas à fabriquer et financer son vélo. Les mois passent…<em></em><br />C'est alors qu'il fait une rencontre inespérée. <em>« Je vivais près de Besançon, dans une caravane, sur le terrain d'un ami qui est dans la solidarité internationale. J'avais un problème de chaîne à mon vélo couché. »</em> Pour réparer, les amis des amis sont sollicités. Le voici bientôt au téléphone avec un certain Roland, propriétaire d'un vélo solaire. <em>« Il ne lui servait plus, il avait honte de le laisser dans son garage. Il me l'a prêté pour dix ans ! »</em></p>
<p>Mais comment fonctionne ce vélo ? <em>« Grâce à ses panneaux photovoltaïques, il se recharge au soleil. Quand il y a besoin, les batteries prennent le relais. Sa consommation est de 0,15 litre équivalent pétrole pour 100 kilomètres… environ… tout dépend de ton poids et de ton chargement. Avec1 Kwh, tu es sûr de faire 100 kilomètres. Lorsque les batteries sont vides, le vélo continue à fonctionner, il suffit de pédaler ! »</em><br />David Ligouy assure ne pas être un cycliste dans l'âme. Le vélo n'est pas une fin en soi mais un <em>« moyen humble »</em> et non polluant de se transporter.<em> « Pour moi, on a déjà gagné la bataille des énergies renouvelables et de l'alimentation biologique. C'est en cours, ça va prendre du temps mais ça va marcher. Qu'est-ce qui reste ? Le transport. Il faut faire face au lobbye pétrolier, il faut vraiment s'y mettre. »</em><br />Selon lui, il faudrait aider les pays pauvres à <em>« sauter une étape »</em>, à passer directement aux transports non polluants, et à envisager leur développement autrement que comme les pays occidentaux. Inutile de répéter leurs erreurs !</p>
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<h3>14 pays et 10.000 kilomètres en 5 mois</h3>
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<p>Bien rôdé, le vélo de Roland est de nouveau opérationnel en deux mois. Le 13 juin 2018, David Ligouy se lance pour un tour de chauffe de 500 kilomètres par l'Est de la France. Il vise les comités du Mouvement de la Paix <span style="font-size: 8pt;">(4)</span> dont il fait partie. Besançon, Lyon, Chambéry, Vassieu-en-Vercors, Gap…<br />Ensuite cap sur l'Allemagne via la Suisse, puis l'Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Grèce, la Macédoine, la Turquie, la Géorgie, l'Ukraine, la Pologne. Quatorze pays et 10.000 kilomètres parcourus en cinq mois. Jusqu'à la 24e Conférence des Parties, la COP 24, à Katowice, rassemblement international qui traite des problèmes de la planète et notamment, du changement climatique <em>(lire aussi la rubrique (Re)visiter</em>).<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_5_carte.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Le parcours réalisé par David Ligouy (photo : D.L.)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_5_carte.jpg" alt="david ligouy 5 carte" width="737" height="525" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>David Ligouy a raconté son périple, étape après étape, d'abord sur un blog puis dans un livre intitulé « Pouvoir vivre sur Terre », publié grâce à une souscription, le Mouvement de la Paix et le réseau Sortir Du Nucléaire.<br />Il y décrit la route, les paysages, les pauses et les nuits passées dans la nature, les baignades dans les rivières, les galères techniques, les rencontres improbables : en Allemagne, par hasard, un homme qui appartient à un centre de recherches sur les énergies solaires ; en Autriche, la seule mécanicienne à posséder son propre atelier et un ancien adepte du Ku Klu Klan qui lui indique le chemin du camp de Matahausen ; en Hongrie, <em>« l'heureux-cycleur »</em> qui ne porte et ne possède que des matières et objets recyclés ; en Bulgarie, Jules et Inès, couple français qui fera une partie du trajet avec lui ; en Turquie, Onur, membre d'un club de vélo, devenu <em>« un précieux et indéfectible ami »</em> ; en Cappadoce, l'imam progressiste d'une école coranique qui lui demande de parler égalité hommes-femmes… et tant d'autres !<br />Très vite, il s'aperçoit que le vélo est un véritable <em>« passeport »</em> pour ouvrir les portes des communautés, des ateliers, des cœurs… <em>« Il y a eu beaucoup de solidarité, c'est vrai, pour l'hébergement, la nourriture, les réparations. Ça m'a surpris, même si j'avais déjà vécu ça au Mexique par exemple. »</em></p>
<p>Parmi les difficultés rencontrées : les pannes de son vélo. <em>« Neuf fois sur dix, ce sont des problèmes de connectiques. »</em> Paradoxalement, l'obligation de réparer lui offrira des occasions de faire de très belles rencontres.<br />Le manque de préparation physique se fait également parfois sentir, notamment en période de grand froid, même si, sur un vélo couché, l'effort est moins violent que sur un vélo classique.</p>
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<h3>Sensibiliser aux Objectifs de Développement Durable</h3>
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<p>Plus qu'un simple carnet de voyages, son livre est un formidable témoignage de ce qui se joue en Europe, à la lumière de l'histoire et de la situation économique et politique des pays qu'il traverse. <a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_3_camp.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="La visite dans un camp de réfugiés en Grèce (photo : D.L.)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_3_camp.jpg" alt="david ligouy 3 camp" width="609" height="458" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>En Géorgie et en Ukraine, il croise les soldats. En Bulgarie, l'extrême pauvreté. En Grèce, il rend visite à des réfugiés dans un camp qui en compte 8.000 dont de nombreux enfants… <em>« Je me sens si désemparé avec mon drapeau de paix »</em>, écrit-il.</p>
<p>Il sait pourtant que tout est lié : le pillage des ressources par les uns au détriment des autres, la pauvreté, les conflits armés… Pour que son périple prenne tout son sens, David Ligouy veut porter un message et, plutôt que de se limiter à la déforestation, il décide finalement de sensibiliser aux Objectifs de Développement Durable tels que définis par les Nations Unies, et en particulier à l'ODD n° 7 : <em>« énergie verte abordable pour tous »</em> (<em>lire aussi l'encadré</em>).<br />Comment procéder ? Vers qui se tourner ? Les doutes l'assaillent et le découragent. Mais une fois encore, des personnes rencontrées sur sa route vont le guider vers des journalistes et des responsables d'établissements scolaires, comme le lycée technique d'électricité de Kayseri en Turquie, où les élèves contruisent un vélo solaire ou encore à l'université de Kiev en Ukraine. A chaque fois, il adapte son intervention aux enjeux du pays et aux demandes des enseignants.</p>
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<h3>Du micro au macro</h3>
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<p>Quelles questions lui posaient le plus fréquemment les jeunes ?<em> <em></em>« Qu'est-ce qu'on peut faire ? Ils sont au courant de tous les problèmes, c'est une génération très concernée. Mais ils se sentent démunis et ils n'ont pas confiance dans les adultes. Les solutions viendront d'eux. Mon but était de leur apporter des exemples mais surtout une vue d'ensemble, pour leur enlever ce stress. »<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_6_écoles.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="David Ligouy est intervenu dans de nombreuses écoles (photo : D.L.)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_6_écoles.jpg" alt="david ligouy 6 écoles" width="361" height="467" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><em></em></em><br />David Ligouy est de ceux qui pensent que sans le macro, le micro ne sert à rien. <em>« Je serai plutôt taupe que colibri, tu vois ? Le colibri, c'est du micro. Mais si toi tu t'en sors et pas les autres, ça ne marche pas ! Il faut que chacun fasse sa part, d'accord, mais il faut aussi des décisions politiques globales, en macro, pour que ça fonctionne vraiment. »</em></p>
<p>Il cite régulièrement le Conseil national de la Résistance qui, selon lui, avait déjà compris certains enjeux sociaux. La Sécurité Sociale pour la Santé, d'accord, mais pourquoi pas une sécurité sociale alimentaire et de l'habitat ?</p>
<p>Aujourd'hui, les décisions politiques courageuses ne sont pas au rendez-vous. Amère expérience à Katowice, en Pologne, lors de la 24e COP, qu'il qualifie de <em>« flop »</em>. <em>« J'ai été déçu. Ils ont fait exprès de l'organiser dans un lieu où ça ne pouvait pas marcher : la Pologne n'a pas entamé sa transition écologique ; Katowice, c'est le plus grand centre minier du pays ! Les mouvements de la société civile ne pouvaient pas intervenir, on a tout de suite été muselés. De grands pays comme les Etats-Unis ont contesté le rapport du GIEC <span style="font-size: 8pt;">(5)</span>. François De Rugis, le ministre français de l'Ecologie n'est même pas venu ! C'est quoi cette blague ? »</em></p>
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<h3>Cap sur la COP au Chili</h3>
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<p>Ces déceptions ne l'empêcheront pas de repartir et de continuer à sensibiliser les populations aux problèmes de notre planète. Pourquoi ? <em>« Mais parce qu'on n'a plus le choix,</em> assure-t-il d'un ton calme et déterminé. <em>Si on va au-delà du réchauffement du climat de 2°C, 5 milliards de personnes sur 7 y passeront ; si on contient la hausse à 1,5°C, ce seront 2 milliards. On peut sauver la moitié de l'Humanité. Ces chiffres-là, il faut les encaisser ! Mais il ne faut pas qu'ils nous anesthésient. »</em> Certains l'accuseront d'être collapsologue <span style="font-size: 8pt;"><em>(6)</em></span>. Qu'importe : l'urgence de la situation le pousse à agir.</p>
<p>Il prépare actuellement son prochain voyage vers la COP 25 à Santiago du Chili. Elle se tiendra du 2 au 13 décembre 2019 (<em>lire aussi la rubrique (Re)visiter</em>). De retour chez Roland, à Besançon, il a révisé le vélo. <em>« Le but est de le simplifier pour qu'il soit démontable pour la traversée. » </em>Il est actuellement en période de test.<em> </em>Il souhaitait trouver un voilier qui l'aurait mené jusqu'au Brésil, mais il n'y est pas parvenu et a dû se résoudre à prendre un bateau motorisé. Il partira de Marseille le 15 novembre pour arriver à Buenos Aires le 4 décembre. <em>« J'ai obtenu une cabine pour deux, donc j'ai une place à proposer contre un don libre au Mouvement de la paix. »</em> Il se rendra ensuite au Chili. Selon l'agenda, il interviendra de nouveau dans les écoles.<em></em></p>
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<h3>Un retour prévu en 2021</h3>
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<p>Alors que le Mouvement de la Paix lui proposait un Volontariat de Service International (VSI), le ministère des Affaires Etrangères a refusé au prétexte qu'il ne pourrait s'imprégner suffisamment des cultures locales dans son itinérance. <em>« C'est difficile pour moi car cela me ferme la porte à toutes les ONG qui envoient des VSI. <em>»</em></em><br />Après la COP, il compte poursuivre son périple en Amérique du Sud, puis se rendre en Chine pour la conférence internationale sur la biodiversité. Il prévoit son retour dans le Berry à l'automne 2021.</p>
<p>En attendant, il est possible de le soutenir en achetant son livre ou en versant un don au Mouvement de la Paix. Il propose aussi de jouer les « facteurs humains », un concept inventé par un Breton <span style="font-size: 8pt;">(7)</span> : <em>« Si vous avez un message manuscrit à délivrer en main propre en Amérique du Sud, je m'en charge. »</em><span style="font-size: 8pt;"> (8)</span> Des détours ? Non. D'autres occasions de faire de riches rencontres et de délivrer ses messages, au nom de la planète.<br /><br />Fanny Lancelin</p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) Le programme Erasmus est destiné aux étudiants qui souhaitent partir étudier à l'étranger en obtenant une aide financière et logistique de l'Union Européenne.<br />(2) La Zone A Défendre de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, est une zone occupée par des habitant.es et activistes opposés, à l'origine, à un projet d'aéroport et son monde. Plus de renseignements sur <a href="https://zad.nadir.org/">https://zad.nadir.org/</a><br />(3) Alternatiba : <a href="https://alternatiba.eu/">https://alternatiba.eu/</a><br />(4) Le Mouvement de la Paix a été créé en 1948. Il s'agit d'une organisation non gouvernementale dont le but est d'agir pour le désarmement, en particulier nucléaire, et contre la production et le transfert d'armements, pour la réduction des budgets militaires. Elle compte 150 comités en France, dont un dans le Cher. Plus de renseignements : <a href="https://www.mvtpaix.org/wordpress/lemouvementdelapaix/">https://www.mvtpaix.org/wordpress/lemouvementdelapaix/</a><br />(5) GIEC, Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat. Lire aussi la rubrique (Re)visiter.<br />(6) Collapsologue : qui défend la collapsologie dite aussi « théorie de l'effondrement ». Les collapsologues veulent faciliter et fédérer les recherches sur l'effondrement des civilisations industrielles pour imaginer ce qui pourrait advenir ensuite. Ils sont souvent décriés et discrédités, certains prédisant la fin de l'Humanité dans des délais à très court terme, ce que réfutent d'autres scientifiques. Lire aussi la rubrique (Re)découvrir.<br />(7) <a href="https://lemessagerduclepscycle.blogspot.com/">https://lemessagerduclepscycle.blogspot.com/</a><br />(8) Pour contacter David Ligouy : <a href="mailto:davidligouy@yahoo.fr">davidligouy@yahoo.fr</a></span></p>
<p> </p>
<div class="panel panel-primary">
<div class="panel-heading">
<h3 class="panel-title">Les Objectifs de Développement Durable</h3>
</div>
<ul>
<li>Ils sont définis par les Nations Unies et sont au nombre de dix-sept : <a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/2018-SDG-Poster-with-UN-emblem.png" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/2018-SDG-Poster-with-UN-emblem.png" alt="2018 SDG Poster with UN emblem" width="384" height="298" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>les Objectifs de Développement Durable visent à améliorer la vie des populations tout en préservant l'environnement. S'ils se placent trop du côté de l'économie et pas assez du côté de l'autonomie, ils ont toutefois le mérite de mettre en lien les facteurs d'inégalités et de pauvreté avec les facteurs de destruction de la planète.<em></em></li>
<li>Dans l'ordre établi par les Nations Unies, on retrouve : 1. pas de pauvreté ; 2. faim « zéro » ; 3. bonne santé et bien être ; 4. éducation de qualité ; 5. égalité entre les sexes ; 6. eau propre et assainissement ; 7. énergie propre et d'un coût abordable ; 8. travail décent et croissance économique ; 9. industrie, innovation et infrastructure ; 10. inégalités réduites ; 11. villes et communautés durables ; 12. consommation et production durables ; 13. mesure relatives à la lutte contre les changements climatiques ; 14. vie aquatique ; 15. vie terrestre ; 16. paix, justice et institutions efficaces ; 17. partenariats pour la réalisation des objectifs.</li>
<li>A chaque point correspond un programme d'actions.<br />Tous les détails sont consultables sur le site des Nations Unies : <a href="https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/">https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/</a></li>
</ul>
</div><p style="text-align: right;"><strong><span style="color: #000000;">« Science sans conscience n'est que ruine de l'âme. » François Rabelais</span> </strong></p>
<p><span style="font-size: 18pt;">J</span>'ai hésité avant d'écrire cette histoire. Cette fois, pas d'immersion, contrairement à l'un des principes fondateurs de (Re)bonds. Un « simple » rôle d'écoute et de transmission d'une aventure que je n'ai pu faire mienne.<br />Je ne connaissais pas auparavant David Ligouy, le personnage principal de cette histoire. Il apparaît tel qu'il a accepté de se livrer, avec force modestie et parcimonie.</p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_9_sivas.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Sur la route. Sivas, Turquie (photo : D.L.)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_9_sivas.jpg" alt="david ligouy 9 sivas" width="531" height="704" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Après réflexion, il m'est apparu que je maîtrisais finalement très bien le sujet et que j'y étais plongée jusqu'au cou, avec à peine de quoi respirer encore. Comme nous tous.tes. Car David Ligouy nous parle de l'urgence de sauver notre planète. D'eau polluée, de forêts menacées, de climat déréglé, de populations piégées. Mais il nous parle aussi de paix, de solidarité, d'inventivité, de courage, de dépassement de soi. De la formidable force qui réside en chaque être vivant et qui le rend capable du meilleur.</p>
<p>Dans l'image qu'il projète de lui, David Ligouy représente aussi un paradoxe qui touche bien des humain.es aujourd'hui : la recherche d'une vie en adéquation avec ses nobles principes, parfois radicaux, mais qui ne peut s'accomplir dans ce monde imparfait que dans le compromis.</p>
<p>Ce sont ses doutes qui ont effacé les miens. Son chemin, sur son vélo solaire, passerait bien par ici.</p>
<p>Il faut l'imaginer dévaler les pentes, le soleil et le vent fouettant son visage, des rangées d'arbres défilant autour de lui. Il ne court pas, il roule. Couché dans un tricycle à ras l'asphalte, il se laisse aller un instant, avant de pédaler à nouveau pour aborder une montée. De temps à autre, il entend derrière lui le son d'une voiture qui ralentit, s'écarte un peu, le dépasse et poursuit sa route.</p>
<p>A quoi pense-t-il alors ? A son enfance, dans le Berry ? A ces milliers de kilomètres déjà parcourus à travers le monde, en train et en avion, lorsqu'il travaillait ? A toutes les personnes rencontrées lorsqu'il vivait au Mexique, en Chine, à Madagascar ? Au prochain pays qu'il atteindra avant la nuit ? Aux messages qu'il diffusera auprès des jeunes habitant.es ? A ce vélo dans lequel il est couché, à la drôle d'allure avec ses panneaux solaires, et qui l'emmène vers un rendez-vous important pour la planète ?</p>
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<h3>Erasmus, l'éveil de la conscience</h3>
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<p>David Ligouy est né il y a cinquante ans dans le département du Cher, et a grandi près de Sancergues. Fils et frère d'agriculteur, il se souvient avoir aidé au jardin, à faire les conserves, à ramasser les œufs… Il se souvient aussi avoir été encouragé à bricoler : il réparait des vélos ou ses jouets.<br /><em>« Je n'étais pas doué à l'école, même en travaillant très dur,</em> me raconte-t-il. <em>J'ai été orienté par l'échec. J'ai passé un BEP-CAP et un BTS en électricité. Et puis, on m'a proposé d'intégrer le programme Erasmus <span style="font-size: 8pt;">(1)</span> en partant à Manchester, en Angleterre, pour suivre un master sur les technologies appliquées aux pays en voie de développement. J'ai pris cette chance, sans aucune idée de ce dont il s'agissait. »</em> Nous sommes à la fin des années 1980, il a 20 ans et ne connaît rien aux énergies renouvelables. <em>« C'est durant ce cursus que j'ai été ouvert aux objectifs de développement durable. J'ai eu la chance d'avoir des enseignants qui m'ont conscientisé, au sens de la vraie science : celle qui respecte les gens et l'environnement. Le reste, c'est de la contre-science. »</em></p>
<p>Son esprit s'éveille peu à peu. Grâce au cours de géographie, ses connaissances en politique énergétique s'affinent. Il entrevoit comment la maîtrise des ressources peut décider du sort d'un pays et de ses millions d'habitant.es. <em>« C'est là qu'est née ma conscience écologique, à ce moment-là. Quand d'une certaine façon, on m'a posé cette question : maintenant que tu sais, qu'est-ce que ça te fait que trois quarts de l'humanité soient dans la misère ? Ça m'a traumatisé. »</em><br />En 1993, il part en stage au Mexique dans une entreprise d'électricité. A l'époque, le pays en lui-même est riche et pourtant, la population sombre peu à peu dans la misère. L'accord ALENA, qui instaure le libre échange avec les Etats-Unis et le Canada, creuse les inégalités. <em>« Je participais à un programme technologique et social, dont le but était de trouver des solutions pour un million de pauvres, pour leur permettre de rester en milieu rural tout en gagnant en confort de vie. »</em><br />Plus tard, il participera à une mission humanitaire de préservation des forêts tropicales à Madagascar.<br />Revenu dans le Berry entre 2006 et 2010<em> « pour le développement des énergies renouvelables »</em>, il demandera finalement à retourner sur<em> « des zones à risques »</em>. <em>« Je ne me sens pas utile en France »</em>, m'avoue-t-il. Il lui faut repartir, pour mieux revenir.</p>
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<h3>L'inspiration de la ZAD et d'Alternatiba</h3>
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<p>En 2013, le voici sur la Zone A Défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes <span style="font-size: 8pt;">(2)</span>. <em>« J'y ai vécu six mois et j'y suis retourné régulièrement ensuite. »</em> A l'époque, la première vague d'expulsions, l'opération César, est passée. Les habitant.es se sont réorganisés et un journal de communication interne, le Zad News, est publié. David Ligouy joue les facteurs à vélo. <em>« Ça me rappelait un souvenir d'enfance, le film « Jour de fête » de Jacques Tati. »</em> Sur la ZAD, il dit avoir appris la nécessité d'être en opposition. Lui qui avait toujours été « pour » la paix, « pour » les énergies renouvelables, « pour » l'égalité entre les êtres humains, apprenait à être « contre » un projet inutile, « contre » un système économique destructeur, « contre » la violence qui en découle…<em> « J'ai saisi qu'il fallait être à 90 % dans les propositions et 10 % dans l'opposition. »</em><br />Il y observe aussi les nouvelles formes d'organisations sociales qui s'expérimentent et font désormais l'objet d'études scientifiques, sociologiques et anthropologiques notamment.<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_1.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Le vélo solaire de Roland, prêté à David Ligouy pour dix ans (photo : D.L.)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_1.jpg" alt="david ligouy 1" width="675" height="384" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>C'est sur la ZAD que l'idée d'avoir un vélo solaire a germé dans son esprit. Il imagine des panneaux adaptés au vélo, démontables, avec la possibilité de les relier aux cabanes et à d'autres véhicules comme les camions. Mais le manque d'atelier et de réseau électrique sur la zone ont raison de son enthousiasme.<br />Un an plus tard, le projet itinérant d'Alternatiba <span style="font-size: 8pt;">(3)</span> l'inspire aussi : il s'agit d'un mouvement citoyen pour le climat et la justice sociale qui organise des manifestations, des rassemblements et parcours à vélo pour sensibiliser la population ; en 2015, le Tour Alternatiba traverse six pays européens, avec près de 190 étapes et autant d'occasions d'échanger avec les habitant.es de ces territoires, parmi lesquels le Centre de la France. David Ligouy leur empruntera en quelque sorte la méthode.</p>
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<h3>Un vélo solaire prêté pour dix ans</h3>
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<p>Représentant régional de l'association « Forestiers du Monde », il s'imagine rejoindre les pays de l'Est de l'Europe, à vélo solaire. <em>« Je devais aller voir sur place pour rendre compte de la disparition des massifs des Carpates, surexploités. »</em> Problème : il ne parvient pas à fabriquer et financer son vélo. Les mois passent…<em></em><br />C'est alors qu'il fait une rencontre inespérée. <em>« Je vivais près de Besançon, dans une caravane, sur le terrain d'un ami qui est dans la solidarité internationale. J'avais un problème de chaîne à mon vélo couché. »</em> Pour réparer, les amis des amis sont sollicités. Le voici bientôt au téléphone avec un certain Roland, propriétaire d'un vélo solaire. <em>« Il ne lui servait plus, il avait honte de le laisser dans son garage. Il me l'a prêté pour dix ans ! »</em></p>
<p>Mais comment fonctionne ce vélo ? <em>« Grâce à ses panneaux photovoltaïques, il se recharge au soleil. Quand il y a besoin, les batteries prennent le relais. Sa consommation est de 0,15 litre équivalent pétrole pour 100 kilomètres… environ… tout dépend de ton poids et de ton chargement. Avec1 Kwh, tu es sûr de faire 100 kilomètres. Lorsque les batteries sont vides, le vélo continue à fonctionner, il suffit de pédaler ! »</em><br />David Ligouy assure ne pas être un cycliste dans l'âme. Le vélo n'est pas une fin en soi mais un <em>« moyen humble »</em> et non polluant de se transporter.<em> « Pour moi, on a déjà gagné la bataille des énergies renouvelables et de l'alimentation biologique. C'est en cours, ça va prendre du temps mais ça va marcher. Qu'est-ce qui reste ? Le transport. Il faut faire face au lobbye pétrolier, il faut vraiment s'y mettre. »</em><br />Selon lui, il faudrait aider les pays pauvres à <em>« sauter une étape »</em>, à passer directement aux transports non polluants, et à envisager leur développement autrement que comme les pays occidentaux. Inutile de répéter leurs erreurs !</p>
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<h3>14 pays et 10.000 kilomètres en 5 mois</h3>
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<p>Bien rôdé, le vélo de Roland est de nouveau opérationnel en deux mois. Le 13 juin 2018, David Ligouy se lance pour un tour de chauffe de 500 kilomètres par l'Est de la France. Il vise les comités du Mouvement de la Paix <span style="font-size: 8pt;">(4)</span> dont il fait partie. Besançon, Lyon, Chambéry, Vassieu-en-Vercors, Gap…<br />Ensuite cap sur l'Allemagne via la Suisse, puis l'Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Roumanie, la Bulgarie, la Grèce, la Macédoine, la Turquie, la Géorgie, l'Ukraine, la Pologne. Quatorze pays et 10.000 kilomètres parcourus en cinq mois. Jusqu'à la 24e Conférence des Parties, la COP 24, à Katowice, rassemblement international qui traite des problèmes de la planète et notamment, du changement climatique <em>(lire aussi la rubrique (Re)visiter</em>).<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_5_carte.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Le parcours réalisé par David Ligouy (photo : D.L.)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_5_carte.jpg" alt="david ligouy 5 carte" width="737" height="525" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>David Ligouy a raconté son périple, étape après étape, d'abord sur un blog puis dans un livre intitulé « Pouvoir vivre sur Terre », publié grâce à une souscription, le Mouvement de la Paix et le réseau Sortir Du Nucléaire.<br />Il y décrit la route, les paysages, les pauses et les nuits passées dans la nature, les baignades dans les rivières, les galères techniques, les rencontres improbables : en Allemagne, par hasard, un homme qui appartient à un centre de recherches sur les énergies solaires ; en Autriche, la seule mécanicienne à posséder son propre atelier et un ancien adepte du Ku Klu Klan qui lui indique le chemin du camp de Matahausen ; en Hongrie, <em>« l'heureux-cycleur »</em> qui ne porte et ne possède que des matières et objets recyclés ; en Bulgarie, Jules et Inès, couple français qui fera une partie du trajet avec lui ; en Turquie, Onur, membre d'un club de vélo, devenu <em>« un précieux et indéfectible ami »</em> ; en Cappadoce, l'imam progressiste d'une école coranique qui lui demande de parler égalité hommes-femmes… et tant d'autres !<br />Très vite, il s'aperçoit que le vélo est un véritable <em>« passeport »</em> pour ouvrir les portes des communautés, des ateliers, des cœurs… <em>« Il y a eu beaucoup de solidarité, c'est vrai, pour l'hébergement, la nourriture, les réparations. Ça m'a surpris, même si j'avais déjà vécu ça au Mexique par exemple. »</em></p>
<p>Parmi les difficultés rencontrées : les pannes de son vélo. <em>« Neuf fois sur dix, ce sont des problèmes de connectiques. »</em> Paradoxalement, l'obligation de réparer lui offrira des occasions de faire de très belles rencontres.<br />Le manque de préparation physique se fait également parfois sentir, notamment en période de grand froid, même si, sur un vélo couché, l'effort est moins violent que sur un vélo classique.</p>
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<h3>Sensibiliser aux Objectifs de Développement Durable</h3>
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<p>Plus qu'un simple carnet de voyages, son livre est un formidable témoignage de ce qui se joue en Europe, à la lumière de l'histoire et de la situation économique et politique des pays qu'il traverse. <a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_3_camp.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="La visite dans un camp de réfugiés en Grèce (photo : D.L.)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_3_camp.jpg" alt="david ligouy 3 camp" width="609" height="458" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>En Géorgie et en Ukraine, il croise les soldats. En Bulgarie, l'extrême pauvreté. En Grèce, il rend visite à des réfugiés dans un camp qui en compte 8.000 dont de nombreux enfants… <em>« Je me sens si désemparé avec mon drapeau de paix »</em>, écrit-il.</p>
<p>Il sait pourtant que tout est lié : le pillage des ressources par les uns au détriment des autres, la pauvreté, les conflits armés… Pour que son périple prenne tout son sens, David Ligouy veut porter un message et, plutôt que de se limiter à la déforestation, il décide finalement de sensibiliser aux Objectifs de Développement Durable tels que définis par les Nations Unies, et en particulier à l'ODD n° 7 : <em>« énergie verte abordable pour tous »</em> (<em>lire aussi l'encadré</em>).<br />Comment procéder ? Vers qui se tourner ? Les doutes l'assaillent et le découragent. Mais une fois encore, des personnes rencontrées sur sa route vont le guider vers des journalistes et des responsables d'établissements scolaires, comme le lycée technique d'électricité de Kayseri en Turquie, où les élèves contruisent un vélo solaire ou encore à l'université de Kiev en Ukraine. A chaque fois, il adapte son intervention aux enjeux du pays et aux demandes des enseignants.</p>
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<h3>Du micro au macro</h3>
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<p>Quelles questions lui posaient le plus fréquemment les jeunes ?<em> <em></em>« Qu'est-ce qu'on peut faire ? Ils sont au courant de tous les problèmes, c'est une génération très concernée. Mais ils se sentent démunis et ils n'ont pas confiance dans les adultes. Les solutions viendront d'eux. Mon but était de leur apporter des exemples mais surtout une vue d'ensemble, pour leur enlever ce stress. »<a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_6_écoles.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="David Ligouy est intervenu dans de nombreuses écoles (photo : D.L.)."><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/david_ligouy_6_écoles.jpg" alt="david ligouy 6 écoles" width="361" height="467" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><em></em></em><br />David Ligouy est de ceux qui pensent que sans le macro, le micro ne sert à rien. <em>« Je serai plutôt taupe que colibri, tu vois ? Le colibri, c'est du micro. Mais si toi tu t'en sors et pas les autres, ça ne marche pas ! Il faut que chacun fasse sa part, d'accord, mais il faut aussi des décisions politiques globales, en macro, pour que ça fonctionne vraiment. »</em></p>
<p>Il cite régulièrement le Conseil national de la Résistance qui, selon lui, avait déjà compris certains enjeux sociaux. La Sécurité Sociale pour la Santé, d'accord, mais pourquoi pas une sécurité sociale alimentaire et de l'habitat ?</p>
<p>Aujourd'hui, les décisions politiques courageuses ne sont pas au rendez-vous. Amère expérience à Katowice, en Pologne, lors de la 24e COP, qu'il qualifie de <em>« flop »</em>. <em>« J'ai été déçu. Ils ont fait exprès de l'organiser dans un lieu où ça ne pouvait pas marcher : la Pologne n'a pas entamé sa transition écologique ; Katowice, c'est le plus grand centre minier du pays ! Les mouvements de la société civile ne pouvaient pas intervenir, on a tout de suite été muselés. De grands pays comme les Etats-Unis ont contesté le rapport du GIEC <span style="font-size: 8pt;">(5)</span>. François De Rugis, le ministre français de l'Ecologie n'est même pas venu ! C'est quoi cette blague ? »</em></p>
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<h3>Cap sur la COP au Chili</h3>
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<p>Ces déceptions ne l'empêcheront pas de repartir et de continuer à sensibiliser les populations aux problèmes de notre planète. Pourquoi ? <em>« Mais parce qu'on n'a plus le choix,</em> assure-t-il d'un ton calme et déterminé. <em>Si on va au-delà du réchauffement du climat de 2°C, 5 milliards de personnes sur 7 y passeront ; si on contient la hausse à 1,5°C, ce seront 2 milliards. On peut sauver la moitié de l'Humanité. Ces chiffres-là, il faut les encaisser ! Mais il ne faut pas qu'ils nous anesthésient. »</em> Certains l'accuseront d'être collapsologue <span style="font-size: 8pt;"><em>(6)</em></span>. Qu'importe : l'urgence de la situation le pousse à agir.</p>
<p>Il prépare actuellement son prochain voyage vers la COP 25 à Santiago du Chili. Elle se tiendra du 2 au 13 décembre 2019 (<em>lire aussi la rubrique (Re)visiter</em>). De retour chez Roland, à Besançon, il a révisé le vélo. <em>« Le but est de le simplifier pour qu'il soit démontable pour la traversée. » </em>Il est actuellement en période de test.<em> </em>Il souhaitait trouver un voilier qui l'aurait mené jusqu'au Brésil, mais il n'y est pas parvenu et a dû se résoudre à prendre un bateau motorisé. Il partira de Marseille le 15 novembre pour arriver à Buenos Aires le 4 décembre. <em>« J'ai obtenu une cabine pour deux, donc j'ai une place à proposer contre un don libre au Mouvement de la paix. »</em> Il se rendra ensuite au Chili. Selon l'agenda, il interviendra de nouveau dans les écoles.<em></em></p>
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<h3>Un retour prévu en 2021</h3>
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<p>Alors que le Mouvement de la Paix lui proposait un Volontariat de Service International (VSI), le ministère des Affaires Etrangères a refusé au prétexte qu'il ne pourrait s'imprégner suffisamment des cultures locales dans son itinérance. <em>« C'est difficile pour moi car cela me ferme la porte à toutes les ONG qui envoient des VSI. <em>»</em></em><br />Après la COP, il compte poursuivre son périple en Amérique du Sud, puis se rendre en Chine pour la conférence internationale sur la biodiversité. Il prévoit son retour dans le Berry à l'automne 2021.</p>
<p>En attendant, il est possible de le soutenir en achetant son livre ou en versant un don au Mouvement de la Paix. Il propose aussi de jouer les « facteurs humains », un concept inventé par un Breton <span style="font-size: 8pt;">(7)</span> : <em>« Si vous avez un message manuscrit à délivrer en main propre en Amérique du Sud, je m'en charge. »</em><span style="font-size: 8pt;"> (8)</span> Des détours ? Non. D'autres occasions de faire de riches rencontres et de délivrer ses messages, au nom de la planète.<br /><br />Fanny Lancelin</p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) Le programme Erasmus est destiné aux étudiants qui souhaitent partir étudier à l'étranger en obtenant une aide financière et logistique de l'Union Européenne.<br />(2) La Zone A Défendre de Notre-Dame-des-Landes, en Loire-Atlantique, est une zone occupée par des habitant.es et activistes opposés, à l'origine, à un projet d'aéroport et son monde. Plus de renseignements sur <a href="https://zad.nadir.org/">https://zad.nadir.org/</a><br />(3) Alternatiba : <a href="https://alternatiba.eu/">https://alternatiba.eu/</a><br />(4) Le Mouvement de la Paix a été créé en 1948. Il s'agit d'une organisation non gouvernementale dont le but est d'agir pour le désarmement, en particulier nucléaire, et contre la production et le transfert d'armements, pour la réduction des budgets militaires. Elle compte 150 comités en France, dont un dans le Cher. Plus de renseignements : <a href="https://www.mvtpaix.org/wordpress/lemouvementdelapaix/">https://www.mvtpaix.org/wordpress/lemouvementdelapaix/</a><br />(5) GIEC, Groupe d'experts Intergouvernemental sur l'Evolution du Climat. Lire aussi la rubrique (Re)visiter.<br />(6) Collapsologue : qui défend la collapsologie dite aussi « théorie de l'effondrement ». Les collapsologues veulent faciliter et fédérer les recherches sur l'effondrement des civilisations industrielles pour imaginer ce qui pourrait advenir ensuite. Ils sont souvent décriés et discrédités, certains prédisant la fin de l'Humanité dans des délais à très court terme, ce que réfutent d'autres scientifiques. Lire aussi la rubrique (Re)découvrir.<br />(7) <a href="https://lemessagerduclepscycle.blogspot.com/">https://lemessagerduclepscycle.blogspot.com/</a><br />(8) Pour contacter David Ligouy : <a href="mailto:davidligouy@yahoo.fr">davidligouy@yahoo.fr</a></span></p>
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<div class="panel panel-primary">
<div class="panel-heading">
<h3 class="panel-title">Les Objectifs de Développement Durable</h3>
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<ul>
<li>Ils sont définis par les Nations Unies et sont au nombre de dix-sept : <a href="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/2018-SDG-Poster-with-UN-emblem.png" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/VELO_SOLAIRE/2018-SDG-Poster-with-UN-emblem.png" alt="2018 SDG Poster with UN emblem" width="384" height="298" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>les Objectifs de Développement Durable visent à améliorer la vie des populations tout en préservant l'environnement. S'ils se placent trop du côté de l'économie et pas assez du côté de l'autonomie, ils ont toutefois le mérite de mettre en lien les facteurs d'inégalités et de pauvreté avec les facteurs de destruction de la planète.<em></em></li>
<li>Dans l'ordre établi par les Nations Unies, on retrouve : 1. pas de pauvreté ; 2. faim « zéro » ; 3. bonne santé et bien être ; 4. éducation de qualité ; 5. égalité entre les sexes ; 6. eau propre et assainissement ; 7. énergie propre et d'un coût abordable ; 8. travail décent et croissance économique ; 9. industrie, innovation et infrastructure ; 10. inégalités réduites ; 11. villes et communautés durables ; 12. consommation et production durables ; 13. mesure relatives à la lutte contre les changements climatiques ; 14. vie aquatique ; 15. vie terrestre ; 16. paix, justice et institutions efficaces ; 17. partenariats pour la réalisation des objectifs.</li>
<li>A chaque point correspond un programme d'actions.<br />Tous les détails sont consultables sur le site des Nations Unies : <a href="https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/">https://www.un.org/sustainabledevelopment/fr/objectifs-de-developpement-durable/</a></li>
</ul>
</div>