# 3 Etre vert... Pour quoi faire ? (juin 2017)(Re)bonds est un magazine mensuel créé par Fanny Lancelin, journaliste installée dans le Cher. Son but : à travers, des portraits d'habitant.es du Berry, raconter des parcours alternatifs, des modes de vie où le respect des êtres vivants et de leur environnement tient une place centrale.http://www.rebonds.net/3-etre-vert-pour-quoi-faire2023-05-11T18:52:53+02:00(Re)bonds.netJoomla! - Open Source Content ManagementLe Berry vu par... Françoise Pouzet2017-03-21T13:37:42+01:002017-03-21T13:37:42+01:00http://www.rebonds.net/3-etre-vert-pour-quoi-faire/348-leberryvuparfrancoisepouzetSuper User<p><strong>Dans cette rubrique, les (Ré)acteurs du mois partagent ce qu'ils aiment... ou non... de ce qu'ils vivent dans le Cher. Ce mois-ci, Françoise Pouzet, militante Europe Ecologie - Les Verts et présidente de Sortir le nucléaire Berry-Giennois-Puisaye.</strong></p>
<p> <a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/oiseau.JPG" class="jcepopup" data-mediabox-title="Parmi le son préféré de Françoise Pouzet, celui des oiseaux..." data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/oiseau.JPG" alt="oiseau" width="375" height="500" style="margin-left: 15px; float: right;" /></a></p>
<p><strong>La balade.</strong><br />« En sortant de chez moi, par les chemins qui longent la maison. »</p>
<p><strong>Les sons.</strong><br />« Les oiseaux , les grenouilles, les grillons, le silence, les partitas de Bach jouées par Glenn Gould et tomber sur des trésors quand j'allume la radio. Comme aujourd'hui : Vandana Shiva invitée au festival We love green à Paris. » (*)</p>
<p><strong>La dégustation.</strong><br />« Un repas partagé avec les gens que j'aime et cuisiné maison et plutôt bio ! »</p>
<p><strong>Les paysages.</strong><br />« Des paysages paisibles et grouillant de vies invisibles.<br />Ceux où je ne me sens pas bien : les zones commerciales, voitures, goudron, consommation. Les villes et villages qui n'ont pas de caractère personnel, mal conçus ou mal rénovés et où les trottoirs ont disparu pour laisser la place aux voitures et énormes camions (certains villages peuvent se sentir visés). »</p>
<p><strong>Les odeurs.</strong><br />« Les fleurs du printemps, l'endroit où je range les pommes en hiver, les thuyas chauffés à blanc par la canicule, l'odeur des marsaules à La Loire... »</p>
<p><em><span style="font-size: 8pt;">(*) <a href="http://www.liberation.fr/futurs/2017/06/11/vandana-shiva-la-mondialisation-modifie-genetiquement-l-etat_1576052">http://www.liberation.fr/futurs/2017/06/11/vandana-shiva-la-mondialisation-modifie-genetiquement-l-etat_1576052</a></span></em></p><p><strong>Dans cette rubrique, les (Ré)acteurs du mois partagent ce qu'ils aiment... ou non... de ce qu'ils vivent dans le Cher. Ce mois-ci, Françoise Pouzet, militante Europe Ecologie - Les Verts et présidente de Sortir le nucléaire Berry-Giennois-Puisaye.</strong></p>
<p> <a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/oiseau.JPG" class="jcepopup" data-mediabox-title="Parmi le son préféré de Françoise Pouzet, celui des oiseaux..." data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/oiseau.JPG" alt="oiseau" width="375" height="500" style="margin-left: 15px; float: right;" /></a></p>
<p><strong>La balade.</strong><br />« En sortant de chez moi, par les chemins qui longent la maison. »</p>
<p><strong>Les sons.</strong><br />« Les oiseaux , les grenouilles, les grillons, le silence, les partitas de Bach jouées par Glenn Gould et tomber sur des trésors quand j'allume la radio. Comme aujourd'hui : Vandana Shiva invitée au festival We love green à Paris. » (*)</p>
<p><strong>La dégustation.</strong><br />« Un repas partagé avec les gens que j'aime et cuisiné maison et plutôt bio ! »</p>
<p><strong>Les paysages.</strong><br />« Des paysages paisibles et grouillant de vies invisibles.<br />Ceux où je ne me sens pas bien : les zones commerciales, voitures, goudron, consommation. Les villes et villages qui n'ont pas de caractère personnel, mal conçus ou mal rénovés et où les trottoirs ont disparu pour laisser la place aux voitures et énormes camions (certains villages peuvent se sentir visés). »</p>
<p><strong>Les odeurs.</strong><br />« Les fleurs du printemps, l'endroit où je range les pommes en hiver, les thuyas chauffés à blanc par la canicule, l'odeur des marsaules à La Loire... »</p>
<p><em><span style="font-size: 8pt;">(*) <a href="http://www.liberation.fr/futurs/2017/06/11/vandana-shiva-la-mondialisation-modifie-genetiquement-l-etat_1576052">http://www.liberation.fr/futurs/2017/06/11/vandana-shiva-la-mondialisation-modifie-genetiquement-l-etat_1576052</a></span></em></p>Comment est né le parti Europe Ecologie - Les Verts ?2017-03-21T14:47:31+01:002017-03-21T14:47:31+01:00http://www.rebonds.net/3-etre-vert-pour-quoi-faire/349-commentestnelepartieuropeecologielesvertsSuper User<p><strong>Comment porter l'écologie politique ? En fondant un parti ou en restant un mouvement associatif indépendant ? Cette question traverse l'histoire des « Verts » français. De même, celle de la participation ou non aux institutions : intégrer le système pour changer le système, ou rester en retrait pour rester critique ?<br />Revenons ici sur les valeurs qui ont rassemblé Les Verts et leur ont donné l'envie plus tard de créer EELV. Quelle place donneront-elles au parti demain ?</strong></p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/dumont.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/dumont.jpg" alt="dumont" width="332" height="500" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a><strong>Les inspirateurs<br /></strong></p>
<p>La réflexion sur le rapport des êtres humains à la nature et plus globalement à leur environnement, est née bien avant que le terme « écologie » fasse son apparition au cours de la seconde partie du XIXe siècle. Il aurait été conceptualisé par le biologiste allemand Ernst Haeckel en 1866 et désignerait le fait que la nature – comprenant les êtres humains – forme un tout, dont les éléments sont en interaction permanente. L'écologie apparaît alors comme une science globalisante.</p>
<p>Vient ensuite une réflexion plus philosophique. Parmi les inspirateurs : l'américain Henry David Thoreau (1817-1862) et le français Elisée Reclus (1830-1905).<br />Henry David Thoreau est attaché à la sobriété, la communion avec la nature, l'autonomie de l'individu, la non-violence dans la résistance à l’État…<br />Elisée Reclus est notamment à l'origine du concept de « régrès », l'envers du progrès provoqué par lui-même.</p>
<p>Au XXe siècle, face aux dégâts provoqués par l'industrialisation croissante, la protection de la nature s'organise. Bernard Charbonneau (1910-1996) et Jacques Ellul (1912-1994) développent une théorie de la relation entre l'homme et la nature ; Bernard Charbonneau influence le jeune Noël Mamer.<br />André Gorz (1923-2007), lui, influence l'économiste et futur dirigeant écologiste Alain Lipietz. Un de ses concepts clés : la convivialité.<br />André Gorz est lui-même influencé par un autre penseur : Ivan Illich (1926-2002) donne une place centrale à l'individu et à son rôle dans les changements à mener. Chez lui, les relations humaines sont aussi importantes que le rapport à la nature.<br />René Dumont (1904-2001) inspire nombre d'écologistes, notamment durant sa campagne à l'élection présidentielle en 1974.<br />Le britannique Teddy Goldsmith (1928-2009), fondateur du journal The Ecologist et de l'association Ecoropa, est sensible à la théorie de Gaïa (*) et à celle de la Deep ecology (**).<br />Citons enfin le psychosociologue Serge Moscovici (1925-), un des précurseurs du combat altermondialiste, qui remet en question les excès de la modernité. Il s'engage auprès des Amis de la Terre (association américaine de défense de la nature) et influence l'organisation des écologistes français en pensant « réseau » et non « parti ».</p>
<p><strong>Années 1970 : premiers combats de l'écologie politique<br /></strong></p>
<p>En 1971, est créée l'émanation française des Amis de la Terre et en 1977, le Groupement scientifique pour l'information sur l'énergie nucléaire (GSIEN).<br />A l'époque, la France entame la construction des centrales. Les écologistes s'y opposent, notamment à Fessenheim, Bugey, Plogoff, Creys-Malville. En 1977, pour la première fois en France dans une manifestation écologiste, un militant meurt pendant les heurts avec la police : il s'appelait Vital Michalon.</p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/creys_malville.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/creys_malville.jpg" alt="creys malville" width="353" height="500" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a></p>
<p>Autres combats importants : empêcher l'extension du camp militaire de La Cavalerie au Larzac, certains barrages sur la Loire ou encore sauvegarder le parc de la Varoise. Une caractéristique commune : la convergence de luttes (sur le plateau du Larzac, antimilitaristes côtoient paysans de la future Conf') et la participation croissante des habitants des sites concernés, quel que soit leur « bord » politique.<br />Elle préfigure la force des écologistes mais aussi les difficultés d'organisation qu'ils rencontrent régulièrement, du fait de courants de pensée hétérogènes.</p>
<p>Face à ces mouvements, le pouvoir, lui, ne sait répondre que violemment. C'est le cas à Malville, mais aussi à Paris en 1972, où une manifestation en vélo, contre le « tout voiture » réunit 10 000 personnes mais est réprimée.</p>
<p>A contrario, de nouveaux titres de presse voient le jour comme les indépendants Combat non-violent, La Gueule Ouverte, d'autres financés par des groupes comme Le Sauvage (Le Nouvel Observateur). L'agence de presse Réhabilitation écologique est créée à Montargis.</p>
<p>En 1973, deux candidats écologistes se présentent pour la première fois aux élections législatives avec le groupe « Ecologie et survie ».</p>
<p>Mais l'événement fondateur, c'est la campagne de René Dumont à l'élection présidentielle en avril 1974. Les thèmes principaux sont : la destruction de la nature, l'épuisement des ressources, le changement climatique (déjà), le pillage des pays du tiers-monde, l'urbanisation incontrôlée, l'oppression des femmes, minorités, immigrés… Son score est faible (1,32 %).</p>
<p>En 1974, ont lieu les assises de Montargis, dont sort la première organisation nationale : le Mouvement écologique (ME). Il montre la volonté croissante d'une partie des écologistes de se structurer de manière plus politique et nationale.</p>
<p>En 1978, les écologistes font campagne pour les élections législatives autour du thème du refus du nucléaire. C'est aussi l'année où le ME est remplacé par la Cime : Coordination interrégionale des mouvements écologistes. Elle sera au coeur des discussions qui aboutissent à la liste Europe écologie (déjà) pour les élections européennes en 1979. Liste qui n'obtient que 4,4 % des voix, ce qui ne lui donne aucun élu et ne lui permet pas d'être remboursée de ses frais de campagne.</p>
<p><strong>La création des Verts<br /></strong></p>
<p>Certains souhaitent une « structure nationale et permanente ». Les débats s'ouvrent sur une question qui agitera longtemps les écologistes français : faut-il un mouvement ou un parti ?<br />En 1980, c'est la première forme qui est choisie avec la création du Mouvement d'écologie politique (MEP) qui compte 200 adhérents. Les Amis de la Terre, qui craignent une dérive partisane, ne s'y engagent pas.</p>
<p>En 1981, Brice Lalonde se présente aux élections présidentielles pour le MEP et remporte 3,9 % des voix, ce qui fait de lui le premier des « petits » candidats.<br />S'en suit une forte crise qui voit naître deux camps : en juillet 1981, la Confédération écologiste (CE) est créée en opposition au MEP. La Confédération ne veut pas du parti, que le MEP veut fonder. Les discussions s'engagent et aboutissent finalement à deux entités : Les Verts – Parti écologiste (anciennement MEP) et Les Verts – Confédération écologistes (anciennement CE).<br />Les 28 et 29 janvier 1984 à Clichy, elles fusionnent pour devenir Les Verts – Confédération écologiste – Parti écologiste. Un nom qui montre que l'unité est complexe !</p>
<p><strong>Les premiers succès malgré les divisions<br /></strong></p>
<p>La décennie 80 est marquée par ces divisions qui brouillent souvent l'image, et surtout le discours, des écologistes auprès des médias et du grand public.<br />Malgré des événements marquants comme l'attentat du Rainbow Warrior, navire de Greenpeace, par les services secrets français (qui fait un mort du côté des militants) et la catastrophe nucélaire de Tchernobyl, les résultats électoraux sont mauvais.</p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/tchernobyl.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/tchernobyl.jpg" alt="tchernobyl" width="500" height="297" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a></p>
<p>Les disputes cyrstallisent une question : pour gagner des voix et toucher davantage le public, doit-on s'ouvrir à d'autres mouvements, comme le préconise Yves Cochet ? Ou doit-on rester totalement indépendant comme le souhaite Antoine Waechter ?</p>
<p>En 1989, lors des élections municipales, Les Verts choisissent la stratégie de l'ouverture : les candidats se présentent sous étiquette verte, mais les listes sont ouvertes aux associatifs et alternatifs. Au second tour, des accords sont possibles avec des partenaires de droite et de gauche, pourvu qu'ils soient basés sur un programme écologique précis.<br />Un vrai succès : Les Verts dépassent souvent les 10 % ; au premier tour, 1 000 écologistes dont 300 Verts sont élus ; ils sont 200 de plus au second tour. Une quinzaine de maires Verts sont investis.</p>
<p>Le succès se confirme en juin aux élections européennes avec 10,6 % des voix, ce qui fait du parti la 4e force électorale du pays. Neuf élus Les Verts intègrent le Parlement européen.<br />Les résultats aux Cantonales sont également bons en 1992, mais aux Régionales, Les Verts doivent partager leur succès avec Génération écologie de Brice Lalonde. Pour la première fois, une écologiste est présidente de Région : Marie-Christine Blandin prend la tête du Nord-Pas-de-Calais.<br />Les Verts comptent alors environ 6 000 adhérents.</p>
<p><strong>La stratégie d'alliance<br /></strong></p>
<p>Antoine Waechter est secrétaire national depuis sept ans quand, en 1993, il est mis en minorité par Dominique Voynet. Ce qui montre que la position du « ni-ni » qu'il défendait est largement contestée. Désormais, le parti recherche les alliances et favorise le dialogue à gauche, voire à l'extrême gauche. Une position qui est toutefois loin de faire l'unanimité et crée régulièrement de vives tensions internes.<br />En 1994, Antoine Waechter quitte Les Verts pour créer le Mouvement écologiste indépendant (MEI).</p>
<p>En 1995, Dominique Voynet obtient 3,3 % des voix à l'élection présidentielle. L'année est aussi marquée par la reprise des essais nucléaires dans le Pacifique par Jacques Chirac. Les écologistes répondent par une large mobilisation. Idem lors des mouvements sociaux de grande ampleur qui secouent la France.</p>
<p>En 1997, Jacques Chirac dissout l'Assemblée nationale. Les Français sont appelés aux urnes pour de nouvelles législatives. Les Verts et le Parti socialiste parviennent à un accord sur un texte programmatique et sur la répartition de candidatures. Résultat : pour la première fois, quatre députés Verts et trois autres écologistes entrent à l'Assemblée nationale. Dominique Voynet devient ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement.<br />En 2000, Guy Hascouët, militant de la première heure et député du Nord, devient secrétaire d’État à l'Economie solidaire.</p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/entrée-au-gouvernement.png" class="jcepopup" data-mediabox-title="Photo : EELV" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/entrée-au-gouvernement.png" alt="entrée au gouvernement" width="401" height="500" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a></p>
<p>En 2001, Les Verts comptent 10 000 adhérents.</p>
<p>En 2002, c'est le choc avec Jean-Marie Le Pen (Front national) au premier tour de l'élection présidentielle. De leur coté, Les Verts ont fait un bon score puisque Noël Mamère est parvenu à dépasser les 5 %, une première pour les écologistes.</p>
<p>Pour l'ensemble de la gauche plurielle, l'heure est à la remise en question.<br />En 2003, chez Les Verts, une nouvelle majorité se forme autour du courant dit « environnementaliste ». Gilles Lemaire devient secrétaire national. Les équipes de Dominique Voynet et Noël Mamère sont en minorité.</p>
<p><strong>Des désaccords qui nuisent aux résultats<br /></strong></p>
<p>Les difficultés sont nombreuses : en interne d'abord, le parti sort très endetté des dernières élections ; la nouvelle majorité peine à trouver sa place. Les désaccords persistent : la direction est accusée de trop se rapprocher de la gauche de la gauche ; les minoritaires sont accusés d'être trop proches du Parti socialiste.<br />En externe ensuite, les médias ne s'intéressent pas au discours des Verts.</p>
<p>Pourtant, sur le terrain, des combats majeurs sont menés : arrachages de plantations d'OGM et blocages de trains de déchets nucléaires, mariage de Bègles pour l'égalité des droits…</p>
<p>En 2004, lors des régionales, la stratégie des alliances, conservée, paie : 20 régions sur 22 sont à gauche et Les Verts gagnent 100 élus par rapport à 1998 ; en Ile-de-France, Jean-Vincent Placé prend la tête d'un groupe de 29 élus ; les écologistes entrent dans les exécutifs régionaux.</p>
<p>Même dynamique lors des sénatoriales, avec trois nouveaux élus écologistes qui rejoignent Marie-Christine Blandin.</p>
<p>Sur le terrain, les militants se mobilisent contre le réacteur EPR qui marque la relance du nucléaire civil. En 2006, 30 000 personnes manifestent à Cherbourg.<br />La même année, Dominique Voynet est désignée candidate à la présidentielle, Cécile Duflot secrétaire nationale du parti.<br />Mais le pacte écologique proposé par Nicolas Hulot à tous les candidats vient brouiller les pistes. La focalisation médiatique sur ce pacte nuit à la capacité de parole des Verts.<br />José Bové se présente également, mais il porte davantage un discours et une étiquette d'altermondialiste.<br />Finalement, le score des Verts est le plus mauvais depuis celui de Dumont en 1974 : 1,57 %. Un événement vécu très durement par les militants.<br />Yves Cochet propose la dissolution du parti pour repartir sur des bases saines.</p>
<p><strong>La naissance d'EELV<br /></strong></p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/logo.jpeg" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/logo.jpeg" alt="logo" width="256" height="137" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a></p>
<p>Mais au niveau local, Les Verts gagnent le coeur des citoyens. Les élus s'impliquent et le travail avec les associations porte ses fruits. Les municipales de 2008 sont une « petite renaissance », selon les termes de Cécile Duflot. Certes, les scores sont en baisse à Paris, mais d'autres grandes villes comme Grenoble, Montpellier ou Lille sont gagnées par la mouvance écologiste. Dominique Voynet devient maire de Montreuil : pour la première fois, une ville de plus de 100 000 habitants est gérée par une élue Les Verts.</p>
<p>Aux Journées d'été de 2008 à Toulouse, l'idée de créer Europe Ecologie fait son chemin. Elle est portée notamment par Daniel Cohn-Bendit. L'objectif : rapprocher associatifs et politiques, en « ratissant large », de José Bové à Nicolas Hulot. C'est ainsi que la décision est prise de constituer des listes inédites pour les élections européennes : à parité Verts et non-Verts.<br />Résultat : des personnalités telles qu'Eva Joly ou Yannick Jadot font leur apparition dans l'espace médiatique.</p>
<p>En 2009, le parti enregistre un formidable succès en obtenant 16 % des voix aux élections européennes.<br />Mais l'aile gauche du parti n'apprécie pas cette ouverture et craint les idées libérales de Cohn-Bendit ou de Hulot. Un exemple : Martine Billard, militante engagée dès les débuts, quitte Les Verts pour participer à la création du Parti de gauche.</p>
<p>En 2010, la stratégie d'ouverture se poursuit. Antoine Waechter revient ; de nouvelles personnalités apparaissent. Les scores des élections régionales sont bons et dans de nombreuses assemblées, le Parti socialiste doit désormais compter avec Les Verts pour avoir la majorité.</p>
<p>Le 13 novembre 2010 à Lyon, est fondé officiellement le parti Europe Ecologie - Les Verts (EELV). Ses nouveaux statuts permettent à ceux qui ne souhaitent pas adhérer de devenir coopérateurs.</p>
<p><strong>Départs et démissions<br /></strong></p>
<p>Eté 2011 : lors de la primaire de l'élection présidentielle, les militants désignent Eva Joly candidate ; elle l'emporte face à Nicolas Hulot, Stéphane Lhomme et Henri Stoll, au terme d'une campagne très tendue.</p>
<p>En septembre 2011, EELV contribue à faire basculer le Sénat à gauche, pour la première fois sous la Ve république. Et pour la première fois également, un groupe écologiste se constitue au Sénat, présidé par Jean-Vincent Placé.</p>
<p>En vue de l'élection présidentielle, EELV entame des négociations avec le Parti socialiste. Problème : les discussions se sont tenues avec des aubryistes, alors que c'est le clan Hollande qui remporte les primaires. Les négociations tournent court et se terminent par un compromis décevant sur les législatives.<br />Le score d'Eva Joly est médiocre : 2,31 %.</p>
<p>Malgré l'opposition d'une partie des militants, le conseil fédéral d'EELV vote à 84 % le principe de la participation au gouvernement. Cécile Duflot est nommée ministre du Logement et à l'Egalité des territoires ; Pascal Confin est ministre délégué au Développement (ex-Coopération).</p>
<p>En juin, à l'issue des élections législatives, 17 élus entrent à l'Assemblée nationale et constituent, pour la première fois, un groupe écologiste, présidé par Catherine Calmet.</p>
<p>Mais en interne, Pascal Durand, secrétaire national, démissionne, après avoir lancé un ultimatum pour que le gouvernement prenne des mesures fortes en faveur de l'écologie. Déjà, Daniel Cohn-Bendit s'était éloigné du parti. Noël Mamère fait de même en 2013.<br />Emmanuelle Cosse devient secrétaire nationale, à l'issue d'un congrès de divisions.</p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Inscrip_Listes_anim.gif" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Inscrip_Listes_anim.gif" alt="Inscrip Listes anim" width="352" height="500" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a></p>
<p>Finalement, en avril 2014, EELV annonce qu'il ne souhaite pas participer au gouvernement de Manuel Valls. Deux lignes s'opposaient : celle de Cécile Duflot, déçue par son expérience ; celle de Jean-Vincent Placé, partisan d'un nouveau rapprochement avec le Parti socialiste.</p>
<p>L'année 2014 est également marquée par l'élection de José Bové aux européennes. Les scores des départementales et des régionales qui suivent sont moins bons et laissent à nouveau le parti face à des difficultés financières.</p>
<p>EELV est au bord de l'implosion, ne parvenant pas à dépasser les querelles liées à la participation au gouvernement. Fin août 2015, Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, et François de Rugy, président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, quittent le parti. Le premier affirme qu'EELV donne une vision « caricaturale et politicienne de l'écologie », le second dénonce une « dérive gauchiste ». Dans le même esprit, Stéphane Gatignon, maire de Sevran, quitte le parti et avec lui 200 adhérents. En janvier 2016, c'est au tour de l'un des fondateurs d'EELV, Jean-Paul Besset, puis Denis Baupin, Emmanuelle Cosse…<br />En mai, le groupe est dissout à l'Assemblée nationale, ne comptant plus suffisamment de députés.</p>
<p>En juin 2016, David Cormand devient secrétaire national.</p>
<p>Après des hésitations sur sa participation aux primaires du Parti socialiste, EELV décide finalement d'organiser ses propres primaires, remportées par Yannick Jadot. Pourtant, au terme d'une consultation des militants, il rallie Benoît Hamon, candidat du Parti socialiste. Mais celui-ci ne l'emportera pas et enregistrera même un score décevant.</p>
<p><strong>Et maintenant ?<br /></strong></p>
<p>Sur le terrain, l'absence d'une candidature écologiste à l'élection présidentielle après 40 ans de présence a souvent choqué. De même, le ralliement de Cohn-Bendit à Emmanuel Macron, même si on sait Dany Le Rouge libéral. L'arrivée de Nicolas Hulot au gouvernement relance le débat de la participation ou non aux institutions. Nul doute que le sujet – et bien d'autres – donneront lieu à débat lors des Journées d'été de Dunkerque, du 23 au 28 août 2017.</p>
<p><span style="font-size: 8pt;"><em>(*) Gaïa : la planète est considérée comme une entité vivante, capable de se « rebeller » contre l'Homme.</em></span><br /><span style="font-size: 8pt;"><em>(**) Deep ecology : philosophie attribuant aux êtres vivants une valeur indépendante de leur utilité pour les êtres humains.</em></span></p>
<div class="panel panel-primary">
<div class="panel-heading">
<h3 class="panel-title">Sources</h3>
</div>
<div class="panel-body">
<ul>
<li>« Des Verts à EELV, 30 ans d'histoire de l'écologie politique », Pierre Serne (éditions Les Petits Matins, 2014)</li>
<li>« Histoire de la révolution écologiste », Yves Frémion (éditions Hoëbeke, 2007)</li>
<li><em></em>« Petite histoire du mouvement écolo en France », Roger Cans (éditions Delachaux et Niestlé, 2006)</li>
</ul>
</div>
</div><p><strong>Comment porter l'écologie politique ? En fondant un parti ou en restant un mouvement associatif indépendant ? Cette question traverse l'histoire des « Verts » français. De même, celle de la participation ou non aux institutions : intégrer le système pour changer le système, ou rester en retrait pour rester critique ?<br />Revenons ici sur les valeurs qui ont rassemblé Les Verts et leur ont donné l'envie plus tard de créer EELV. Quelle place donneront-elles au parti demain ?</strong></p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/dumont.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/dumont.jpg" alt="dumont" width="332" height="500" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a><strong>Les inspirateurs<br /></strong></p>
<p>La réflexion sur le rapport des êtres humains à la nature et plus globalement à leur environnement, est née bien avant que le terme « écologie » fasse son apparition au cours de la seconde partie du XIXe siècle. Il aurait été conceptualisé par le biologiste allemand Ernst Haeckel en 1866 et désignerait le fait que la nature – comprenant les êtres humains – forme un tout, dont les éléments sont en interaction permanente. L'écologie apparaît alors comme une science globalisante.</p>
<p>Vient ensuite une réflexion plus philosophique. Parmi les inspirateurs : l'américain Henry David Thoreau (1817-1862) et le français Elisée Reclus (1830-1905).<br />Henry David Thoreau est attaché à la sobriété, la communion avec la nature, l'autonomie de l'individu, la non-violence dans la résistance à l’État…<br />Elisée Reclus est notamment à l'origine du concept de « régrès », l'envers du progrès provoqué par lui-même.</p>
<p>Au XXe siècle, face aux dégâts provoqués par l'industrialisation croissante, la protection de la nature s'organise. Bernard Charbonneau (1910-1996) et Jacques Ellul (1912-1994) développent une théorie de la relation entre l'homme et la nature ; Bernard Charbonneau influence le jeune Noël Mamer.<br />André Gorz (1923-2007), lui, influence l'économiste et futur dirigeant écologiste Alain Lipietz. Un de ses concepts clés : la convivialité.<br />André Gorz est lui-même influencé par un autre penseur : Ivan Illich (1926-2002) donne une place centrale à l'individu et à son rôle dans les changements à mener. Chez lui, les relations humaines sont aussi importantes que le rapport à la nature.<br />René Dumont (1904-2001) inspire nombre d'écologistes, notamment durant sa campagne à l'élection présidentielle en 1974.<br />Le britannique Teddy Goldsmith (1928-2009), fondateur du journal The Ecologist et de l'association Ecoropa, est sensible à la théorie de Gaïa (*) et à celle de la Deep ecology (**).<br />Citons enfin le psychosociologue Serge Moscovici (1925-), un des précurseurs du combat altermondialiste, qui remet en question les excès de la modernité. Il s'engage auprès des Amis de la Terre (association américaine de défense de la nature) et influence l'organisation des écologistes français en pensant « réseau » et non « parti ».</p>
<p><strong>Années 1970 : premiers combats de l'écologie politique<br /></strong></p>
<p>En 1971, est créée l'émanation française des Amis de la Terre et en 1977, le Groupement scientifique pour l'information sur l'énergie nucléaire (GSIEN).<br />A l'époque, la France entame la construction des centrales. Les écologistes s'y opposent, notamment à Fessenheim, Bugey, Plogoff, Creys-Malville. En 1977, pour la première fois en France dans une manifestation écologiste, un militant meurt pendant les heurts avec la police : il s'appelait Vital Michalon.</p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/creys_malville.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/creys_malville.jpg" alt="creys malville" width="353" height="500" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a></p>
<p>Autres combats importants : empêcher l'extension du camp militaire de La Cavalerie au Larzac, certains barrages sur la Loire ou encore sauvegarder le parc de la Varoise. Une caractéristique commune : la convergence de luttes (sur le plateau du Larzac, antimilitaristes côtoient paysans de la future Conf') et la participation croissante des habitants des sites concernés, quel que soit leur « bord » politique.<br />Elle préfigure la force des écologistes mais aussi les difficultés d'organisation qu'ils rencontrent régulièrement, du fait de courants de pensée hétérogènes.</p>
<p>Face à ces mouvements, le pouvoir, lui, ne sait répondre que violemment. C'est le cas à Malville, mais aussi à Paris en 1972, où une manifestation en vélo, contre le « tout voiture » réunit 10 000 personnes mais est réprimée.</p>
<p>A contrario, de nouveaux titres de presse voient le jour comme les indépendants Combat non-violent, La Gueule Ouverte, d'autres financés par des groupes comme Le Sauvage (Le Nouvel Observateur). L'agence de presse Réhabilitation écologique est créée à Montargis.</p>
<p>En 1973, deux candidats écologistes se présentent pour la première fois aux élections législatives avec le groupe « Ecologie et survie ».</p>
<p>Mais l'événement fondateur, c'est la campagne de René Dumont à l'élection présidentielle en avril 1974. Les thèmes principaux sont : la destruction de la nature, l'épuisement des ressources, le changement climatique (déjà), le pillage des pays du tiers-monde, l'urbanisation incontrôlée, l'oppression des femmes, minorités, immigrés… Son score est faible (1,32 %).</p>
<p>En 1974, ont lieu les assises de Montargis, dont sort la première organisation nationale : le Mouvement écologique (ME). Il montre la volonté croissante d'une partie des écologistes de se structurer de manière plus politique et nationale.</p>
<p>En 1978, les écologistes font campagne pour les élections législatives autour du thème du refus du nucléaire. C'est aussi l'année où le ME est remplacé par la Cime : Coordination interrégionale des mouvements écologistes. Elle sera au coeur des discussions qui aboutissent à la liste Europe écologie (déjà) pour les élections européennes en 1979. Liste qui n'obtient que 4,4 % des voix, ce qui ne lui donne aucun élu et ne lui permet pas d'être remboursée de ses frais de campagne.</p>
<p><strong>La création des Verts<br /></strong></p>
<p>Certains souhaitent une « structure nationale et permanente ». Les débats s'ouvrent sur une question qui agitera longtemps les écologistes français : faut-il un mouvement ou un parti ?<br />En 1980, c'est la première forme qui est choisie avec la création du Mouvement d'écologie politique (MEP) qui compte 200 adhérents. Les Amis de la Terre, qui craignent une dérive partisane, ne s'y engagent pas.</p>
<p>En 1981, Brice Lalonde se présente aux élections présidentielles pour le MEP et remporte 3,9 % des voix, ce qui fait de lui le premier des « petits » candidats.<br />S'en suit une forte crise qui voit naître deux camps : en juillet 1981, la Confédération écologiste (CE) est créée en opposition au MEP. La Confédération ne veut pas du parti, que le MEP veut fonder. Les discussions s'engagent et aboutissent finalement à deux entités : Les Verts – Parti écologiste (anciennement MEP) et Les Verts – Confédération écologistes (anciennement CE).<br />Les 28 et 29 janvier 1984 à Clichy, elles fusionnent pour devenir Les Verts – Confédération écologiste – Parti écologiste. Un nom qui montre que l'unité est complexe !</p>
<p><strong>Les premiers succès malgré les divisions<br /></strong></p>
<p>La décennie 80 est marquée par ces divisions qui brouillent souvent l'image, et surtout le discours, des écologistes auprès des médias et du grand public.<br />Malgré des événements marquants comme l'attentat du Rainbow Warrior, navire de Greenpeace, par les services secrets français (qui fait un mort du côté des militants) et la catastrophe nucélaire de Tchernobyl, les résultats électoraux sont mauvais.</p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/tchernobyl.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/tchernobyl.jpg" alt="tchernobyl" width="500" height="297" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a></p>
<p>Les disputes cyrstallisent une question : pour gagner des voix et toucher davantage le public, doit-on s'ouvrir à d'autres mouvements, comme le préconise Yves Cochet ? Ou doit-on rester totalement indépendant comme le souhaite Antoine Waechter ?</p>
<p>En 1989, lors des élections municipales, Les Verts choisissent la stratégie de l'ouverture : les candidats se présentent sous étiquette verte, mais les listes sont ouvertes aux associatifs et alternatifs. Au second tour, des accords sont possibles avec des partenaires de droite et de gauche, pourvu qu'ils soient basés sur un programme écologique précis.<br />Un vrai succès : Les Verts dépassent souvent les 10 % ; au premier tour, 1 000 écologistes dont 300 Verts sont élus ; ils sont 200 de plus au second tour. Une quinzaine de maires Verts sont investis.</p>
<p>Le succès se confirme en juin aux élections européennes avec 10,6 % des voix, ce qui fait du parti la 4e force électorale du pays. Neuf élus Les Verts intègrent le Parlement européen.<br />Les résultats aux Cantonales sont également bons en 1992, mais aux Régionales, Les Verts doivent partager leur succès avec Génération écologie de Brice Lalonde. Pour la première fois, une écologiste est présidente de Région : Marie-Christine Blandin prend la tête du Nord-Pas-de-Calais.<br />Les Verts comptent alors environ 6 000 adhérents.</p>
<p><strong>La stratégie d'alliance<br /></strong></p>
<p>Antoine Waechter est secrétaire national depuis sept ans quand, en 1993, il est mis en minorité par Dominique Voynet. Ce qui montre que la position du « ni-ni » qu'il défendait est largement contestée. Désormais, le parti recherche les alliances et favorise le dialogue à gauche, voire à l'extrême gauche. Une position qui est toutefois loin de faire l'unanimité et crée régulièrement de vives tensions internes.<br />En 1994, Antoine Waechter quitte Les Verts pour créer le Mouvement écologiste indépendant (MEI).</p>
<p>En 1995, Dominique Voynet obtient 3,3 % des voix à l'élection présidentielle. L'année est aussi marquée par la reprise des essais nucléaires dans le Pacifique par Jacques Chirac. Les écologistes répondent par une large mobilisation. Idem lors des mouvements sociaux de grande ampleur qui secouent la France.</p>
<p>En 1997, Jacques Chirac dissout l'Assemblée nationale. Les Français sont appelés aux urnes pour de nouvelles législatives. Les Verts et le Parti socialiste parviennent à un accord sur un texte programmatique et sur la répartition de candidatures. Résultat : pour la première fois, quatre députés Verts et trois autres écologistes entrent à l'Assemblée nationale. Dominique Voynet devient ministre de l'Aménagement du territoire et de l'Environnement.<br />En 2000, Guy Hascouët, militant de la première heure et député du Nord, devient secrétaire d’État à l'Economie solidaire.</p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/entrée-au-gouvernement.png" class="jcepopup" data-mediabox-title="Photo : EELV" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/entrée-au-gouvernement.png" alt="entrée au gouvernement" width="401" height="500" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a></p>
<p>En 2001, Les Verts comptent 10 000 adhérents.</p>
<p>En 2002, c'est le choc avec Jean-Marie Le Pen (Front national) au premier tour de l'élection présidentielle. De leur coté, Les Verts ont fait un bon score puisque Noël Mamère est parvenu à dépasser les 5 %, une première pour les écologistes.</p>
<p>Pour l'ensemble de la gauche plurielle, l'heure est à la remise en question.<br />En 2003, chez Les Verts, une nouvelle majorité se forme autour du courant dit « environnementaliste ». Gilles Lemaire devient secrétaire national. Les équipes de Dominique Voynet et Noël Mamère sont en minorité.</p>
<p><strong>Des désaccords qui nuisent aux résultats<br /></strong></p>
<p>Les difficultés sont nombreuses : en interne d'abord, le parti sort très endetté des dernières élections ; la nouvelle majorité peine à trouver sa place. Les désaccords persistent : la direction est accusée de trop se rapprocher de la gauche de la gauche ; les minoritaires sont accusés d'être trop proches du Parti socialiste.<br />En externe ensuite, les médias ne s'intéressent pas au discours des Verts.</p>
<p>Pourtant, sur le terrain, des combats majeurs sont menés : arrachages de plantations d'OGM et blocages de trains de déchets nucléaires, mariage de Bègles pour l'égalité des droits…</p>
<p>En 2004, lors des régionales, la stratégie des alliances, conservée, paie : 20 régions sur 22 sont à gauche et Les Verts gagnent 100 élus par rapport à 1998 ; en Ile-de-France, Jean-Vincent Placé prend la tête d'un groupe de 29 élus ; les écologistes entrent dans les exécutifs régionaux.</p>
<p>Même dynamique lors des sénatoriales, avec trois nouveaux élus écologistes qui rejoignent Marie-Christine Blandin.</p>
<p>Sur le terrain, les militants se mobilisent contre le réacteur EPR qui marque la relance du nucléaire civil. En 2006, 30 000 personnes manifestent à Cherbourg.<br />La même année, Dominique Voynet est désignée candidate à la présidentielle, Cécile Duflot secrétaire nationale du parti.<br />Mais le pacte écologique proposé par Nicolas Hulot à tous les candidats vient brouiller les pistes. La focalisation médiatique sur ce pacte nuit à la capacité de parole des Verts.<br />José Bové se présente également, mais il porte davantage un discours et une étiquette d'altermondialiste.<br />Finalement, le score des Verts est le plus mauvais depuis celui de Dumont en 1974 : 1,57 %. Un événement vécu très durement par les militants.<br />Yves Cochet propose la dissolution du parti pour repartir sur des bases saines.</p>
<p><strong>La naissance d'EELV<br /></strong></p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/logo.jpeg" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/logo.jpeg" alt="logo" width="256" height="137" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a></p>
<p>Mais au niveau local, Les Verts gagnent le coeur des citoyens. Les élus s'impliquent et le travail avec les associations porte ses fruits. Les municipales de 2008 sont une « petite renaissance », selon les termes de Cécile Duflot. Certes, les scores sont en baisse à Paris, mais d'autres grandes villes comme Grenoble, Montpellier ou Lille sont gagnées par la mouvance écologiste. Dominique Voynet devient maire de Montreuil : pour la première fois, une ville de plus de 100 000 habitants est gérée par une élue Les Verts.</p>
<p>Aux Journées d'été de 2008 à Toulouse, l'idée de créer Europe Ecologie fait son chemin. Elle est portée notamment par Daniel Cohn-Bendit. L'objectif : rapprocher associatifs et politiques, en « ratissant large », de José Bové à Nicolas Hulot. C'est ainsi que la décision est prise de constituer des listes inédites pour les élections européennes : à parité Verts et non-Verts.<br />Résultat : des personnalités telles qu'Eva Joly ou Yannick Jadot font leur apparition dans l'espace médiatique.</p>
<p>En 2009, le parti enregistre un formidable succès en obtenant 16 % des voix aux élections européennes.<br />Mais l'aile gauche du parti n'apprécie pas cette ouverture et craint les idées libérales de Cohn-Bendit ou de Hulot. Un exemple : Martine Billard, militante engagée dès les débuts, quitte Les Verts pour participer à la création du Parti de gauche.</p>
<p>En 2010, la stratégie d'ouverture se poursuit. Antoine Waechter revient ; de nouvelles personnalités apparaissent. Les scores des élections régionales sont bons et dans de nombreuses assemblées, le Parti socialiste doit désormais compter avec Les Verts pour avoir la majorité.</p>
<p>Le 13 novembre 2010 à Lyon, est fondé officiellement le parti Europe Ecologie - Les Verts (EELV). Ses nouveaux statuts permettent à ceux qui ne souhaitent pas adhérer de devenir coopérateurs.</p>
<p><strong>Départs et démissions<br /></strong></p>
<p>Eté 2011 : lors de la primaire de l'élection présidentielle, les militants désignent Eva Joly candidate ; elle l'emporte face à Nicolas Hulot, Stéphane Lhomme et Henri Stoll, au terme d'une campagne très tendue.</p>
<p>En septembre 2011, EELV contribue à faire basculer le Sénat à gauche, pour la première fois sous la Ve république. Et pour la première fois également, un groupe écologiste se constitue au Sénat, présidé par Jean-Vincent Placé.</p>
<p>En vue de l'élection présidentielle, EELV entame des négociations avec le Parti socialiste. Problème : les discussions se sont tenues avec des aubryistes, alors que c'est le clan Hollande qui remporte les primaires. Les négociations tournent court et se terminent par un compromis décevant sur les législatives.<br />Le score d'Eva Joly est médiocre : 2,31 %.</p>
<p>Malgré l'opposition d'une partie des militants, le conseil fédéral d'EELV vote à 84 % le principe de la participation au gouvernement. Cécile Duflot est nommée ministre du Logement et à l'Egalité des territoires ; Pascal Confin est ministre délégué au Développement (ex-Coopération).</p>
<p>En juin, à l'issue des élections législatives, 17 élus entrent à l'Assemblée nationale et constituent, pour la première fois, un groupe écologiste, présidé par Catherine Calmet.</p>
<p>Mais en interne, Pascal Durand, secrétaire national, démissionne, après avoir lancé un ultimatum pour que le gouvernement prenne des mesures fortes en faveur de l'écologie. Déjà, Daniel Cohn-Bendit s'était éloigné du parti. Noël Mamère fait de même en 2013.<br />Emmanuelle Cosse devient secrétaire nationale, à l'issue d'un congrès de divisions.</p>
<p><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Inscrip_Listes_anim.gif" class="jcepopup" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Inscrip_Listes_anim.gif" alt="Inscrip Listes anim" width="352" height="500" style="margin-right: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: left;" /></a></p>
<p>Finalement, en avril 2014, EELV annonce qu'il ne souhaite pas participer au gouvernement de Manuel Valls. Deux lignes s'opposaient : celle de Cécile Duflot, déçue par son expérience ; celle de Jean-Vincent Placé, partisan d'un nouveau rapprochement avec le Parti socialiste.</p>
<p>L'année 2014 est également marquée par l'élection de José Bové aux européennes. Les scores des départementales et des régionales qui suivent sont moins bons et laissent à nouveau le parti face à des difficultés financières.</p>
<p>EELV est au bord de l'implosion, ne parvenant pas à dépasser les querelles liées à la participation au gouvernement. Fin août 2015, Jean-Vincent Placé, président du groupe écologiste au Sénat, et François de Rugy, président du groupe écologiste à l'Assemblée nationale, quittent le parti. Le premier affirme qu'EELV donne une vision « caricaturale et politicienne de l'écologie », le second dénonce une « dérive gauchiste ». Dans le même esprit, Stéphane Gatignon, maire de Sevran, quitte le parti et avec lui 200 adhérents. En janvier 2016, c'est au tour de l'un des fondateurs d'EELV, Jean-Paul Besset, puis Denis Baupin, Emmanuelle Cosse…<br />En mai, le groupe est dissout à l'Assemblée nationale, ne comptant plus suffisamment de députés.</p>
<p>En juin 2016, David Cormand devient secrétaire national.</p>
<p>Après des hésitations sur sa participation aux primaires du Parti socialiste, EELV décide finalement d'organiser ses propres primaires, remportées par Yannick Jadot. Pourtant, au terme d'une consultation des militants, il rallie Benoît Hamon, candidat du Parti socialiste. Mais celui-ci ne l'emportera pas et enregistrera même un score décevant.</p>
<p><strong>Et maintenant ?<br /></strong></p>
<p>Sur le terrain, l'absence d'une candidature écologiste à l'élection présidentielle après 40 ans de présence a souvent choqué. De même, le ralliement de Cohn-Bendit à Emmanuel Macron, même si on sait Dany Le Rouge libéral. L'arrivée de Nicolas Hulot au gouvernement relance le débat de la participation ou non aux institutions. Nul doute que le sujet – et bien d'autres – donneront lieu à débat lors des Journées d'été de Dunkerque, du 23 au 28 août 2017.</p>
<p><span style="font-size: 8pt;"><em>(*) Gaïa : la planète est considérée comme une entité vivante, capable de se « rebeller » contre l'Homme.</em></span><br /><span style="font-size: 8pt;"><em>(**) Deep ecology : philosophie attribuant aux êtres vivants une valeur indépendante de leur utilité pour les êtres humains.</em></span></p>
<div class="panel panel-primary">
<div class="panel-heading">
<h3 class="panel-title">Sources</h3>
</div>
<div class="panel-body">
<ul>
<li>« Des Verts à EELV, 30 ans d'histoire de l'écologie politique », Pierre Serne (éditions Les Petits Matins, 2014)</li>
<li>« Histoire de la révolution écologiste », Yves Frémion (éditions Hoëbeke, 2007)</li>
<li><em></em>« Petite histoire du mouvement écolo en France », Roger Cans (éditions Delachaux et Niestlé, 2006)</li>
</ul>
</div>
</div>Etre vert... pour quoi faire ?2017-03-21T12:54:42+01:002017-03-21T12:54:42+01:00http://www.rebonds.net/3-etre-vert-pour-quoi-faire/347-etrevertpourquoifaireSuper User<p><strong><em><span style="color: #000000;"></span></em>« A quoi bon avoir une maison si on n'a pas de planète acceptable où l'y établir ? » Henry David Thoreau.</strong></p>
<p><strong>« Qui le fera si ce n'est pas nous ? » Françoise Pouzet, membre du bureau départemental d'EELV, présidente de Sortir du nucléaire Berry - Giennois – Puisaye.</strong></p>
<p><span style="font-size: 18pt;">C</span>'est vrai, les médias traditionnels dominants se foutent de l'écologie politique. Pourtant, lorsque Françoise Pouzet m'avait assuré durant sa campagne que les militants écologistes comme <a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/affiche_législatives.jpg" type="image/jpeg" class="jcepopup" data-mediabox-title="Françoise Pouzet était candidate dans la première circonscription du Cher." data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/affiche_législatives.jpg" alt="affiche législatives" width="500" height="680" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>elle étaient des <em>« invisibles »</em>, j'étais restée sceptique. A la télévision, à la radio, dans les journaux, sur Internet, n'évoquait-on pas de plus en plus souvent, le réchauffement climatique, la pollution, la disparition accélérée des espèces… ? Certes, on « l'évoque ». Mais alors qu'un accident me cloue au lit pendant trois semaines, avec pour seules fenêtres sur le monde la radio et Internet, je finis par tomber d'accord avec Françoise Pouzet, candidate aux élections législatives dans la première circonscription du Cher. Mon allitement débute au second tour, et ce que j'entends et lis par la suite m'atterre de jour en jour.<br />Tout juste relève-t-on que le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, était un écologiste de la première heure avant de rallier La République En marche. L'absence totale de députés Europe Ecologie - Les Verts (EELV) dans l'hémicycle n'émeut pas un éditorialiste. Quelques-uns s'insurgent vaguement des liens du nouveau Premier ministre, Edouard Philippe, avec l'industrie nucléaire, mais passent rapidement à autre chose. Il n'y a de place que pour Nicolas Hulot, notre deuxième sauveur paraît-il. Après l'Emmanuel... Macron, bien sûr.</p>
<p>Alors, quoi ? Réjouissons-nous ? Serait-ce le signe que l'écologie politique n'est plus l'affaire d'un seul parti mais de tous ? La transversalité tant espérée d'un certain nombre de militants, justement ? Hum… Il faut des garde-fous, des têtus, des qui-ne-sont-pas-des-girouettes… La carte d'EELV ne le garantit pas. Penser que les lois règleront tout, non plus. Mais que deviennent les militants qui ont foi dans les institutions ? Dans quels cercles peuvent-ils se réunir, débattre, agir ? Quels médias relaieront leur parole auprès du plus grand nombre, et pas seulement des convaincus ? Le système associatif sera-t-il plus puissant que le politique ?<br />Françoise Pouzet y croit : <em>« Il faut sortir de la démocratie représentative pour aller vers la démocratie participative. »</em> Son échec aux dernières élections législatives sous l'étiquette EELV ne l'a pas surprise et n'a pas ébranlé ses convictions. La centrale de production d'énergie nucléaire de Belleville-sur-Loire est toujours là. Son combat continue donc.</p>
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<p><span style="color: #fc615d;">_________________________________________________________________</span></p>
<h3><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/portrait_françoise.jpg" class="jcepopup" data-mediabox-title="Installée dans le Berry depuis 1982, Françoise Pouzet y a trouvé "une vraie nature et des gens authentiques"." data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/portrait_françoise.jpg" alt="portrait françoise" width="500" height="375" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>L'écologie au coeur des préoccupations</h3>
<p><span style="color: #fc615d;">_________________________________________________________________</span></p>
<p>Mardi 23 mai, 14 heures, à Bannay. Sur sa terrasse, Françoise Pouzet sert le thé, embrasse d'un regard son jardin, son potager, ses poules noires, revient à moi et me sourit. En pleine campagne pour les élections législatives, elle se prête au jeu de l'interview avec, semble-t-il, un mélange de retenue et de plaisir. Elle sait qu'elle ne gagnera pas. Pas ici. Pas maintenant. Mais qu'importe : l'essentiel est ailleurs. <em>« Notre parti a peut-être perdu, mais l'écologie a gagné quand même parce qu'elle est sur le devant de la scène. Ce qui compte, c'est que l'écologie soit au coeur des préoccupations. »</em><br />Ainsi, dans les réunions publiques et sur les marchés, le message principal n'était pas « Votez pour moi » mais « Ouvrez les yeux ». Sur le nucléaire notamment, son cheval de bataille. Mais aussi l'alimentation, la santé, les services publics…<em> « J'essaie de dire aux gens : allez-y, reprenez possession de votre vie. C'est à vous ! »</em><br />Elle-même a fait ce chemin, guidée par une volonté d'autonomie. Elle se sentait différente. De son milieu familial, de ses copines de classe, des femmes actives de son temps... Pas meilleure. Différente.</p>
<p><span style="color: #fc615d;">_________________________________________________________________</span></p>
<h3>Pas de déclic, une lente prise de conscience</h3>
<p><span style="color: #fc615d;">_________________________________________________________________</span></p>
<p><em>« Je suis née en 1954 et j'ai grandi dans le Beaujolais,</em> explique-t-elle, <em>pas dans un milieu particulièrement écologiste ni militant. Mes parents étaient de droite, conservateurs, un peu vieille France. »</em> Si elle ne partage pas les idées politiques de son père, elle reconnaît qu'il lui a inculqué le <em>« Débrouille toi toi-même ! »</em>. <em>« Certes, pour lui, l'autonomie passait forcément par le travail. Mais c'était aussi synonyme de liberté. »</em><br />De Mai 68, elle se souvient surtout de sa famille croyant à la fin du monde. <em>« Dans le secondaire, j'étais dans une institution religieuse. Même si on faisait le mur de temps en temps, Mai 68 nous a survolé ! »</em> En 1972, baccalauréat en poche, elle décide d'entrer à l'université pour étudier la biologie et l'écologie. <em>« Mais il fallait suivre un Deug en trois ans et je n'ai pas réussi. J'aurais pu entrer dans une école privée mais mon père n'a pas voulu, alors qu'il en avait tout à fait les moyens. Alors, j'ai choisi de faire un métier utile. »</em> Elle devient infirmière.</p>
<p>Quel a été le véritable déclic écologique ? <em>« Plutôt une lente prise de conscience. Avec la candidature de René Dumont (*) à l'élection présidentielle, j'étais déjà convaincue. Mon mémoire d'infirmière portait sur Ivan Illich, « La némésis médicale ». Un thème pas très bien reçu... »</em> sourit-elle doucement. A l'époque, il y avait aussi le combat contre l'extension du camp militaire du Larzac.<em> « Et puis, le journal </em>La Gueule ouverte<em>. Et à la radio, </em>L'oreille en coin,<em> le dimanche : une grande ouverture sur le monde pour moi. »</em></p>
<p><span style="color: #fc615d;">______________________________________________________________________</span></p>
<h3>En France, un drôle de rapport au travail</h3>
<p><span style="color: #fc615d;">______________________________________________________________________</span></p>
<p>1982 : arrivée dans le Cher. Très vite, elle sent le besoin de travailler en libéral. <em>« J'ai pris le bottin, j'ai appelé une infirmière. A l'époque, beaucoup travaillaient encore toutes seules, c'était très fatiguant. On s'est partagé le travail : elle faisait le matin, je faisais l'après-midi. »</em> Première mère célibataire de sa famille, elle assure que son statut d'infirmière l'a aidé à<em> « être jugée moins durement ici »</em>.<br />Travailler à mi-temps n'était également pas très bien vu : <em>« Les gens me demandait : mais le reste du temps, vous faites quoi ? On a vraiment un drôle de rapport au travail en France ! Si on n'a pas une acivité rémunérée, c'est comme si on ne faisait rien ! Mais quand les enfants sont petits, pouvoir accompagner leur développement, c'est tellement merveilleux ! Pourquoi se priver de ce bonheur ? »</em> Même après leur départ, elle a conservé ce rythme de vie, <em>« parce que ça me suffisait »</em>. <em>« En tant qu'infirmière, j'ai dû faire 200 kilomètres les jours très chargés. Le reste du temps, j'avais envie de prendre mon temps. Pour y arriver, il faut vivre simplement. »</em></p>
<p><span style="color: #fc615d;">____________________________________________________________</span></p>
<h3><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Manif_nucléaire.jpg" class="jcepopup" data-mediabox-title="Françoise Pouzet milite contre le nucléaire." data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Manif_nucléaire.jpg" alt="Manif nucléaire" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></h3>
<h3>«Le nucléaire est tout sauf propre»</h3>
<p><span style="color: #fc615d;"><span style="color: #fc615d;">____________________________________________________________</span></span></p>
<p>1986 : Tchernobyl. <em>« C'est l'année où j'ai acheté la maison où nous sommes aujourd'hui. J'étais avec des amis parisiens, la nouvelle est tombée à la radio. Notre réaction a été : enfin, on va arrêter le nucléaire ! C'était évident, c'était trop grave ! »</em> Jusque là, Françoise Pouzet avait vécu l'écologie <em>« à travers une autre alimentation, notamment en mangeant moins de viande »</em> et son engagement anti-nucléaire s'était limité à deux manifestations à Malville (**).<br />Belleville-sur-Loire ? <em>« J'ai découvert le chantier par hasard. Je l'ai vu par la fenêtre du train un jour où j'allais à Paris. Mais à l'époque, j'ai fait du déni... »</em> A partir de 1986, elle rejoint l'association de Daniel Messelot, <em>« les anti-nucléaires du coin </em>». <em>« Mais ils n'étaient pas mordants. Ils avaient juste un rôle d'observation et de vigilance par rapport à la centrale. »</em> Pourtant, dès le lancement de l'activité, des problèmes de porosité des enceintes sont révélés. <em>« Alors, avec Lucien Petit, on a décidé de créer une autre association : Stop Belleville – Stop Dampierre. Notre but était d'être réellement actifs pour arrêter le nucléaire. »</em></p>
<p>Elle se souvient des discours des directeurs des centrales :<em> « Ils disaient : pourquoi travaillerait-on mal ? On vit ici avec nos familles, on n'a pas envie que ça pète ! On fait tout pour que ça soit sécurisé. Je l'ai cru, à une époque. Mais non, ce n'est pas vrai. Dans les années Sarkozy, il leur a fallu travailler toujours plus vite, toujours moins cher parce que cette électricité doit rester la moins chère. Alors, on embauche des sous-traitants. </em>» On n'a plus tout le contrôle, on multiplie les risques.<br /><em>« Il n'y a pas de problème ? Si : les déchets nucléaires, c'est un super problème. L'extraction d'uranium, c'est un super problème. On dit que le nucléaire est propre, mais c'est tout sauf propre. Et le risque d'accident a encore augmenté depuis l'utilisation du combustible Mox, qui allie uranium et plutonium, et qui est plus toxique. »</em></p>
<p>Pour comprendre précisément comment fonctionnent l'énergie et l'industrie nucléaires, elle a passé de nombreuses heures à s'informer, lire des rapports, suivre des conférences… D'abord aux côtés de Lucien Petit, longtemps porte-drapeau local de ce combat, puis désormais comme présidente de l'association devenue Sortir du nucléaire Berry-Giennois-Puisaye.<br />Organisées régulièrement, les manifestations rassemblent peu. Sent-elle tout de même la population intéressée ? <em>« Depuis Fukushima, oui. Mais EDF est toute puissante. L'entreprise a une communication excellente, une publicité efficace, notamment sur le fait que le nucléaire est irremplaçable et qu'arrêter les centrales provoquerait trop de chômage. » </em>Pourtant, on sait aujourd'hui que leur démantèlement et le développement des énergies renouvelables seraient beaucoup plus porteurs. Outre les emplois,<em> « on achète la population avec de belles infrastructures : les beaux trottoirs de Belleville, la belle piscine de Belleville... »</em></p>
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<h3><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Françoise_tracte.jpg" class="jcepopup" data-mediabox-title="Durant la campagne des législatives, tracter est l'occasion d'engager les discussions sur l'écologie." data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Françoise_tracte.jpg" alt="Françoise tracte" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>EELV dans le Cher : un manque de moyens</h3>
<p><span style="color: #fc615d;">________________________________________________________________</span></p>
<p>Vendredi 26 mai, 11 heures, sur le marché de Vailly-sur-Sauldre. La candidate EELV tracte. Son sourire et son discours sont reçus diversement : tantôt avec respect, souvent avec indifférence, parfois avec violence. <em>« Partout où je suis allée, j'ai ressenti une vraie décomplexion du discours frontiste, raciste. C'est très violent. J'ai même été insultée. »</em> Une première pour celle qui s'est déjà présentée aux élections municipales, départementales, régionales et législatives comme suppléante en 2012, et qui est donc rompue à l'exercice. On ne peut pas l'accuser d'être insistante : elle tend juste la main, écoute, amorce le débat y compris avec les plus virulents. L'arrêt du nucléaire n'est pas le seul thème qu'elle aborde : la transition énergétique avec l'amélioration de l'habitat et des transports, le zéro déchet, la préservation du patrimoine paysager, l'Europe… <br />Dans les allées, elle croise d'autres candidats : ce matin-là, Wladimir d'Ormesson (Les Républicains) et Céline Bézoui (Parti socialiste), avec qui les échanges sont cordiaux.</p>
<p><br />Il fait chaud, beaucoup plus que la normale. Petite pause autour d'un verre de jus de fruits. Comment Françoise Pouzet est-elle entrée en politique ? <em>« J'ai pris ma carte chez EELV dès le début du parti (lire rubrique (Re)découvrir). » </em>Mais les conditions de sa candidature aux élections législatives semblent l'avoir déçue.<em> « On m'a poussé un peu : c'est ton tour ! On est derrière toi ! En fait, il n'y a personne... »</em> <br />Dans le Cher, l'appareil EELV est quasi inexistant. Françoise Pouzet fait partie du bureau depuis un an, mais elle déplore le manque de cohésion, de dynamisme, de moyens financiers, d'effectifs… <em>« Une campagne, ça se prépare, </em>ne cesse-t-elle de répéter.<em> Il faudrait un vrai staff, mais ça, ce n'est pas EELV 18 ! »</em> Pour l'affichage et les tracts, elle a pu compter sur <em>« les vieux de la vieille »</em>, les militants historiques, les amis. Pour les conseils, EELV national et le soutien d'EELV régional, ainsi qu'une liste de discussion interne aux candidats.<br />Finalement, une situation fidèle aux Verts, non ?<em> « Les disputes sont normales : tout le monde ne s'engage pas en politique pour les mêmes raisons. Il y a aussi des incompatibilités de personnes, c'est inhérent au groupe. Le fondement du parti, c'est la liberté de s'exprimer et c'est un parti jeune. Evidemment, tout ça dessert un peu l'écologie politique… »</em></p>
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<h3>Une stratégie remise en cause</h3>
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<p>La défense est timide. Car l'important pour Françoise Pouzet, ce sont les idées, pas les couleurs politiques. Déjà, au moment des élections présidentielles, elle aurait aimé une autre stratégie. <em>« Etre un, et pas trois, à porter l'écologie politique, ça aurait été formidable. Mais quand Benoît Hamon s'est mis à parler anti-nucléaire, à se dire contre les pesticides… il s'est fait lâcher par son parti. »</em> Ne regrette-t-elle pas que Yannick Jadot, candidat EELV choisi par les militants, se soit retiré au profit du socialiste ? <em>« Non, il a suivi Hamon jusqu'au bout, il a été extraordinaire. »</em> <br />Et le soutien de Daniel Cohn-Bendit à Emmanuel Macron ?<em> « Ah, là, j'avoue, j'ai été surprise. Et déçue. Mais je comprends ses arguments par rapport à Marine Le Pen. »</em> Nicolas Hulot ? <em>« C'est très habile de la part de Macron, d'avoir réussi à lui faire dire oui... »</em></p>
<p>Durant la campagne des législatives, elle aurait souhaité s'associer au candiat de La France Insoumise. Des discussions ont eu lieu. <em>« Mais ça n'a vraiment pas été possible dans le Cher. »</em> Jean-Luc Mélenchon, proche des écologistes, vraiment ?<em> « Il n'a pas toujours été anti-nucléaire. Il a bonifié avec l'âge ! On dit qu'il a piqué son programme aux écolos... »</em> Plus sérieusement, Françoise Pouzet envie au mouvement sa capacité à entraîner la jeunesse. <em>« J'étais un peu plus perplexe au sujet de l'Europe. Pour moi, il ne faut pas casser les accords en cette période. Le danger est grand que tout le monde se replie sur soi. »</em> Car elle croit en la force de l'Union européenne. Et des écologistes sur ce terrain de jeu politique. <em>« On est moteur, on sait faire des dossiers solides. Les députés allemands, autrichens, italiens notamment sont très actifs. »</em></p>
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<h3>Aucun député à l'Assemblée nationale</h3>
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<p>Lundi 12 juin, 16 heures, Humbligny, par téléphone. Les résultats sont sans appel : Françoise Pouzet recueille 3,3 % des voix . <em>« Un point de plus qu'au niveau national »</em>, souligne-t-elle presqu'avec légèreté. Le précédent score était de 6,80 % tout de même… Et sur l'ensemble de la France, un seul candidat EELV s'est maintenu au second tour. Il a finalement perdu et c'est ainsi qu'aucun député du parti ne siège à l'Assemblée nationale, alors qu'ils étaient 17 à y entrer en 2012. Le ministère de l'Intérieur note la présence d'un écologiste, mais pas EELV : Eric Alauzet, de la première circonscription du Doubs.<br />Dans la foulée, le départ du sénateur André Gattolin du groupe écologiste pour celui de La République en Marche entraîne la dissolution d'EELV au Sénat, puisque le groupe passe de dix à neuf membres. Dans un communiqué, les restants ont assuré que <em>« l'urgence écologique est telle que l'écologie politique reviendra tôt ou tard en force dans les institutions »</em>. L'optimisme, caractéristique indispensable pour tenir chez EELV ?</p>
<p><em>« Notre énergie militante est renouvelable et nous serons toujours présentes pour porter les valeurs bienveillantes de l'écologie, tant pour militer sur le terrain que pour reconstruire un groupe politique, indispensable pour faire vivre et prospérer nos idées, pour le bien de nous tous</em> », ont déclaré, entre les deux tours, Françoise Pouzet, Marie-Thérèse Petit (candidate EELV de la seconde circonscription du Cher) et Catherine Menguy (candidate EELV de la troisième circonscription du Cher). Elles invitaient à ne pas voter pour les macronnistes mais plutôt pour ceux qui s'opposent <em>« à la réforme du Code du travail, à l'entrée dans le droit commun des dispositions mises en œuvre dans le cadre de l’État d'urgence et aux projets énergivores et inutiles ». </em>Des candidats qui auraient porté<em> « des valeurs de gauche écologiste, solidaire et européenne, pour une justice sociale, la fin du nucléaire, le refus du CETA (***), un soutien fort à une agriculture paysanne et biologique, et une réelle prise en compte de notre environnement »</em>. Elles semblent ne pas avoir été entendues…</p>
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<h3><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/repaire.jpg" class="jcepopup" data-mediabox-title="L'atelier "militant" de Françoise Pouzet !" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/repaire.jpg" alt="repaire" width="500" height="666" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>Pas question de se démobiliser</h3>
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<p>Mardi 4 juillet, 21h21, Boucard. Je reçois un communiqué de Sortir du nucléaire Berry- Giennois-Puisaye. Depuis la fin des échéances électorales, le fil des réactions ne se tarit pas. Il faut dire que le gouvernement débute fort. Ce jour là, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a dévoilé son Plan climat. Les médias traditionnels dominants applaudissent. J'entends les mots <em>« avancées historiques</em> ». Je ne sais pas si je dois rire ou soupirer : le nucléaire est le grand absent de ces déclarations.<br />Quelques jours plus tard, Hulot parle de la fermeture de 17 réacteurs d'ici à 2025. Réaliste ?<em> « Oui,</em> répond Françoise Pouzet. <em>C'était déjà acté dans la loi de transition énergétique. Ce n'est pas une nouvelle ! </em>» Paradoxalement, malgré les graves disfonctionnements du chantier, la construction de l'EPR de Flamanville se poursuit...</p>
<p>Sur le terrain, les écologistes restent mobilisés. Surtout les associatifs. Françoise Pouzet observe le mouvement du 1er juillet lancé par Benoît Hamon avec intérêt, en même temps qu'elle tente de reconstituer une équipe EELV localement. Pas simple : la dernière réunion, censée tirer le bilan des élections et tracer une nouvelle feuille de route, a été annulée faute de participants… <br />Elle prépare la création d'un comité local contre l'EPR de Flamanville ainsi qu'un grand événement dans le Cher : la Marche pour la paix du lundi 7 au dimanche 13 août. Etape finale : Belleville-sur-Loire. Pas démoralisée ? Toujours sur le pont ? <em>« Bien sûr ! Il faut bien ! Qui le fera si ce n'est pas nous ? »</em></p>
<p><br /><span style="font-size: 8pt;"><em>(*) René Dumont : avril 1974, première candidature d'un écologiste à l'élection présidentielle (lire aussi la rubrique (Re)découvrir).<br />(**) Malville : manifestations contre Superphénix, la centrale nucléaire surgénératrice de Creys-Malville, en Isère, marquées par la mort d'un militant (lire aussi la rubrique (Re)découvrir). Malville est aujourd'hui à l'arrêt et en cours de démantèlement.<br />(***) CETA : Comprehensive economic and trade agreement ou Accord économique et commercial global. Traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada signé en 2016. Très critiqué, notamment pour des questions de souveraineté des peuples et de respect des normes écologiques en vigueur en Europe.</em></span></p>
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<div class="panel panel-primary">
<div class="panel-heading">
<h3 class="panel-title">Contacts</h3>
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<ul>
<li>Europe écologie – Les Verts : <a href="http://eelv.fr">eelv.fr</a></li>
<li>Réseau Sortir du nucléaire : <a href="http://www.sortirdunucleaire.org">www.sortirdunucleaire.org</a> et Sortir du nucléaire Berry-Giennois-Puisaye : <a href="http://www.sdn-berry-puisaye.webnode.fr">sdn-berry-puisaye.webnode.fr</a></li>
<li>Le Cher marche pour la paix : <a>www.lechermarchepourlapaix.over-blog.com</a></li>
</ul>
</div><p><strong><em><span style="color: #000000;"></span></em>« A quoi bon avoir une maison si on n'a pas de planète acceptable où l'y établir ? » Henry David Thoreau.</strong></p>
<p><strong>« Qui le fera si ce n'est pas nous ? » Françoise Pouzet, membre du bureau départemental d'EELV, présidente de Sortir du nucléaire Berry - Giennois – Puisaye.</strong></p>
<p><span style="font-size: 18pt;">C</span>'est vrai, les médias traditionnels dominants se foutent de l'écologie politique. Pourtant, lorsque Françoise Pouzet m'avait assuré durant sa campagne que les militants écologistes comme <a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/affiche_législatives.jpg" type="image/jpeg" class="jcepopup" data-mediabox-title="Françoise Pouzet était candidate dans la première circonscription du Cher." data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/affiche_législatives.jpg" alt="affiche législatives" width="500" height="680" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>elle étaient des <em>« invisibles »</em>, j'étais restée sceptique. A la télévision, à la radio, dans les journaux, sur Internet, n'évoquait-on pas de plus en plus souvent, le réchauffement climatique, la pollution, la disparition accélérée des espèces… ? Certes, on « l'évoque ». Mais alors qu'un accident me cloue au lit pendant trois semaines, avec pour seules fenêtres sur le monde la radio et Internet, je finis par tomber d'accord avec Françoise Pouzet, candidate aux élections législatives dans la première circonscription du Cher. Mon allitement débute au second tour, et ce que j'entends et lis par la suite m'atterre de jour en jour.<br />Tout juste relève-t-on que le président de l'Assemblée nationale, François de Rugy, était un écologiste de la première heure avant de rallier La République En marche. L'absence totale de députés Europe Ecologie - Les Verts (EELV) dans l'hémicycle n'émeut pas un éditorialiste. Quelques-uns s'insurgent vaguement des liens du nouveau Premier ministre, Edouard Philippe, avec l'industrie nucléaire, mais passent rapidement à autre chose. Il n'y a de place que pour Nicolas Hulot, notre deuxième sauveur paraît-il. Après l'Emmanuel... Macron, bien sûr.</p>
<p>Alors, quoi ? Réjouissons-nous ? Serait-ce le signe que l'écologie politique n'est plus l'affaire d'un seul parti mais de tous ? La transversalité tant espérée d'un certain nombre de militants, justement ? Hum… Il faut des garde-fous, des têtus, des qui-ne-sont-pas-des-girouettes… La carte d'EELV ne le garantit pas. Penser que les lois règleront tout, non plus. Mais que deviennent les militants qui ont foi dans les institutions ? Dans quels cercles peuvent-ils se réunir, débattre, agir ? Quels médias relaieront leur parole auprès du plus grand nombre, et pas seulement des convaincus ? Le système associatif sera-t-il plus puissant que le politique ?<br />Françoise Pouzet y croit : <em>« Il faut sortir de la démocratie représentative pour aller vers la démocratie participative. »</em> Son échec aux dernières élections législatives sous l'étiquette EELV ne l'a pas surprise et n'a pas ébranlé ses convictions. La centrale de production d'énergie nucléaire de Belleville-sur-Loire est toujours là. Son combat continue donc.</p>
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<h3><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/portrait_françoise.jpg" class="jcepopup" data-mediabox-title="Installée dans le Berry depuis 1982, Françoise Pouzet y a trouvé "une vraie nature et des gens authentiques"." data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/portrait_françoise.jpg" alt="portrait françoise" width="500" height="375" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>L'écologie au coeur des préoccupations</h3>
<p><span style="color: #fc615d;">_________________________________________________________________</span></p>
<p>Mardi 23 mai, 14 heures, à Bannay. Sur sa terrasse, Françoise Pouzet sert le thé, embrasse d'un regard son jardin, son potager, ses poules noires, revient à moi et me sourit. En pleine campagne pour les élections législatives, elle se prête au jeu de l'interview avec, semble-t-il, un mélange de retenue et de plaisir. Elle sait qu'elle ne gagnera pas. Pas ici. Pas maintenant. Mais qu'importe : l'essentiel est ailleurs. <em>« Notre parti a peut-être perdu, mais l'écologie a gagné quand même parce qu'elle est sur le devant de la scène. Ce qui compte, c'est que l'écologie soit au coeur des préoccupations. »</em><br />Ainsi, dans les réunions publiques et sur les marchés, le message principal n'était pas « Votez pour moi » mais « Ouvrez les yeux ». Sur le nucléaire notamment, son cheval de bataille. Mais aussi l'alimentation, la santé, les services publics…<em> « J'essaie de dire aux gens : allez-y, reprenez possession de votre vie. C'est à vous ! »</em><br />Elle-même a fait ce chemin, guidée par une volonté d'autonomie. Elle se sentait différente. De son milieu familial, de ses copines de classe, des femmes actives de son temps... Pas meilleure. Différente.</p>
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<h3>Pas de déclic, une lente prise de conscience</h3>
<p><span style="color: #fc615d;">_________________________________________________________________</span></p>
<p><em>« Je suis née en 1954 et j'ai grandi dans le Beaujolais,</em> explique-t-elle, <em>pas dans un milieu particulièrement écologiste ni militant. Mes parents étaient de droite, conservateurs, un peu vieille France. »</em> Si elle ne partage pas les idées politiques de son père, elle reconnaît qu'il lui a inculqué le <em>« Débrouille toi toi-même ! »</em>. <em>« Certes, pour lui, l'autonomie passait forcément par le travail. Mais c'était aussi synonyme de liberté. »</em><br />De Mai 68, elle se souvient surtout de sa famille croyant à la fin du monde. <em>« Dans le secondaire, j'étais dans une institution religieuse. Même si on faisait le mur de temps en temps, Mai 68 nous a survolé ! »</em> En 1972, baccalauréat en poche, elle décide d'entrer à l'université pour étudier la biologie et l'écologie. <em>« Mais il fallait suivre un Deug en trois ans et je n'ai pas réussi. J'aurais pu entrer dans une école privée mais mon père n'a pas voulu, alors qu'il en avait tout à fait les moyens. Alors, j'ai choisi de faire un métier utile. »</em> Elle devient infirmière.</p>
<p>Quel a été le véritable déclic écologique ? <em>« Plutôt une lente prise de conscience. Avec la candidature de René Dumont (*) à l'élection présidentielle, j'étais déjà convaincue. Mon mémoire d'infirmière portait sur Ivan Illich, « La némésis médicale ». Un thème pas très bien reçu... »</em> sourit-elle doucement. A l'époque, il y avait aussi le combat contre l'extension du camp militaire du Larzac.<em> « Et puis, le journal </em>La Gueule ouverte<em>. Et à la radio, </em>L'oreille en coin,<em> le dimanche : une grande ouverture sur le monde pour moi. »</em></p>
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<h3>En France, un drôle de rapport au travail</h3>
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<p>1982 : arrivée dans le Cher. Très vite, elle sent le besoin de travailler en libéral. <em>« J'ai pris le bottin, j'ai appelé une infirmière. A l'époque, beaucoup travaillaient encore toutes seules, c'était très fatiguant. On s'est partagé le travail : elle faisait le matin, je faisais l'après-midi. »</em> Première mère célibataire de sa famille, elle assure que son statut d'infirmière l'a aidé à<em> « être jugée moins durement ici »</em>.<br />Travailler à mi-temps n'était également pas très bien vu : <em>« Les gens me demandait : mais le reste du temps, vous faites quoi ? On a vraiment un drôle de rapport au travail en France ! Si on n'a pas une acivité rémunérée, c'est comme si on ne faisait rien ! Mais quand les enfants sont petits, pouvoir accompagner leur développement, c'est tellement merveilleux ! Pourquoi se priver de ce bonheur ? »</em> Même après leur départ, elle a conservé ce rythme de vie, <em>« parce que ça me suffisait »</em>. <em>« En tant qu'infirmière, j'ai dû faire 200 kilomètres les jours très chargés. Le reste du temps, j'avais envie de prendre mon temps. Pour y arriver, il faut vivre simplement. »</em></p>
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<h3><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Manif_nucléaire.jpg" class="jcepopup" data-mediabox-title="Françoise Pouzet milite contre le nucléaire." data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Manif_nucléaire.jpg" alt="Manif nucléaire" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></h3>
<h3>«Le nucléaire est tout sauf propre»</h3>
<p><span style="color: #fc615d;"><span style="color: #fc615d;">____________________________________________________________</span></span></p>
<p>1986 : Tchernobyl. <em>« C'est l'année où j'ai acheté la maison où nous sommes aujourd'hui. J'étais avec des amis parisiens, la nouvelle est tombée à la radio. Notre réaction a été : enfin, on va arrêter le nucléaire ! C'était évident, c'était trop grave ! »</em> Jusque là, Françoise Pouzet avait vécu l'écologie <em>« à travers une autre alimentation, notamment en mangeant moins de viande »</em> et son engagement anti-nucléaire s'était limité à deux manifestations à Malville (**).<br />Belleville-sur-Loire ? <em>« J'ai découvert le chantier par hasard. Je l'ai vu par la fenêtre du train un jour où j'allais à Paris. Mais à l'époque, j'ai fait du déni... »</em> A partir de 1986, elle rejoint l'association de Daniel Messelot, <em>« les anti-nucléaires du coin </em>». <em>« Mais ils n'étaient pas mordants. Ils avaient juste un rôle d'observation et de vigilance par rapport à la centrale. »</em> Pourtant, dès le lancement de l'activité, des problèmes de porosité des enceintes sont révélés. <em>« Alors, avec Lucien Petit, on a décidé de créer une autre association : Stop Belleville – Stop Dampierre. Notre but était d'être réellement actifs pour arrêter le nucléaire. »</em></p>
<p>Elle se souvient des discours des directeurs des centrales :<em> « Ils disaient : pourquoi travaillerait-on mal ? On vit ici avec nos familles, on n'a pas envie que ça pète ! On fait tout pour que ça soit sécurisé. Je l'ai cru, à une époque. Mais non, ce n'est pas vrai. Dans les années Sarkozy, il leur a fallu travailler toujours plus vite, toujours moins cher parce que cette électricité doit rester la moins chère. Alors, on embauche des sous-traitants. </em>» On n'a plus tout le contrôle, on multiplie les risques.<br /><em>« Il n'y a pas de problème ? Si : les déchets nucléaires, c'est un super problème. L'extraction d'uranium, c'est un super problème. On dit que le nucléaire est propre, mais c'est tout sauf propre. Et le risque d'accident a encore augmenté depuis l'utilisation du combustible Mox, qui allie uranium et plutonium, et qui est plus toxique. »</em></p>
<p>Pour comprendre précisément comment fonctionnent l'énergie et l'industrie nucléaires, elle a passé de nombreuses heures à s'informer, lire des rapports, suivre des conférences… D'abord aux côtés de Lucien Petit, longtemps porte-drapeau local de ce combat, puis désormais comme présidente de l'association devenue Sortir du nucléaire Berry-Giennois-Puisaye.<br />Organisées régulièrement, les manifestations rassemblent peu. Sent-elle tout de même la population intéressée ? <em>« Depuis Fukushima, oui. Mais EDF est toute puissante. L'entreprise a une communication excellente, une publicité efficace, notamment sur le fait que le nucléaire est irremplaçable et qu'arrêter les centrales provoquerait trop de chômage. » </em>Pourtant, on sait aujourd'hui que leur démantèlement et le développement des énergies renouvelables seraient beaucoup plus porteurs. Outre les emplois,<em> « on achète la population avec de belles infrastructures : les beaux trottoirs de Belleville, la belle piscine de Belleville... »</em></p>
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<h3><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Françoise_tracte.jpg" class="jcepopup" data-mediabox-title="Durant la campagne des législatives, tracter est l'occasion d'engager les discussions sur l'écologie." data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/Françoise_tracte.jpg" alt="Françoise tracte" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>EELV dans le Cher : un manque de moyens</h3>
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<p>Vendredi 26 mai, 11 heures, sur le marché de Vailly-sur-Sauldre. La candidate EELV tracte. Son sourire et son discours sont reçus diversement : tantôt avec respect, souvent avec indifférence, parfois avec violence. <em>« Partout où je suis allée, j'ai ressenti une vraie décomplexion du discours frontiste, raciste. C'est très violent. J'ai même été insultée. »</em> Une première pour celle qui s'est déjà présentée aux élections municipales, départementales, régionales et législatives comme suppléante en 2012, et qui est donc rompue à l'exercice. On ne peut pas l'accuser d'être insistante : elle tend juste la main, écoute, amorce le débat y compris avec les plus virulents. L'arrêt du nucléaire n'est pas le seul thème qu'elle aborde : la transition énergétique avec l'amélioration de l'habitat et des transports, le zéro déchet, la préservation du patrimoine paysager, l'Europe… <br />Dans les allées, elle croise d'autres candidats : ce matin-là, Wladimir d'Ormesson (Les Républicains) et Céline Bézoui (Parti socialiste), avec qui les échanges sont cordiaux.</p>
<p><br />Il fait chaud, beaucoup plus que la normale. Petite pause autour d'un verre de jus de fruits. Comment Françoise Pouzet est-elle entrée en politique ? <em>« J'ai pris ma carte chez EELV dès le début du parti (lire rubrique (Re)découvrir). » </em>Mais les conditions de sa candidature aux élections législatives semblent l'avoir déçue.<em> « On m'a poussé un peu : c'est ton tour ! On est derrière toi ! En fait, il n'y a personne... »</em> <br />Dans le Cher, l'appareil EELV est quasi inexistant. Françoise Pouzet fait partie du bureau depuis un an, mais elle déplore le manque de cohésion, de dynamisme, de moyens financiers, d'effectifs… <em>« Une campagne, ça se prépare, </em>ne cesse-t-elle de répéter.<em> Il faudrait un vrai staff, mais ça, ce n'est pas EELV 18 ! »</em> Pour l'affichage et les tracts, elle a pu compter sur <em>« les vieux de la vieille »</em>, les militants historiques, les amis. Pour les conseils, EELV national et le soutien d'EELV régional, ainsi qu'une liste de discussion interne aux candidats.<br />Finalement, une situation fidèle aux Verts, non ?<em> « Les disputes sont normales : tout le monde ne s'engage pas en politique pour les mêmes raisons. Il y a aussi des incompatibilités de personnes, c'est inhérent au groupe. Le fondement du parti, c'est la liberté de s'exprimer et c'est un parti jeune. Evidemment, tout ça dessert un peu l'écologie politique… »</em></p>
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<h3>Une stratégie remise en cause</h3>
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<p>La défense est timide. Car l'important pour Françoise Pouzet, ce sont les idées, pas les couleurs politiques. Déjà, au moment des élections présidentielles, elle aurait aimé une autre stratégie. <em>« Etre un, et pas trois, à porter l'écologie politique, ça aurait été formidable. Mais quand Benoît Hamon s'est mis à parler anti-nucléaire, à se dire contre les pesticides… il s'est fait lâcher par son parti. »</em> Ne regrette-t-elle pas que Yannick Jadot, candidat EELV choisi par les militants, se soit retiré au profit du socialiste ? <em>« Non, il a suivi Hamon jusqu'au bout, il a été extraordinaire. »</em> <br />Et le soutien de Daniel Cohn-Bendit à Emmanuel Macron ?<em> « Ah, là, j'avoue, j'ai été surprise. Et déçue. Mais je comprends ses arguments par rapport à Marine Le Pen. »</em> Nicolas Hulot ? <em>« C'est très habile de la part de Macron, d'avoir réussi à lui faire dire oui... »</em></p>
<p>Durant la campagne des législatives, elle aurait souhaité s'associer au candiat de La France Insoumise. Des discussions ont eu lieu. <em>« Mais ça n'a vraiment pas été possible dans le Cher. »</em> Jean-Luc Mélenchon, proche des écologistes, vraiment ?<em> « Il n'a pas toujours été anti-nucléaire. Il a bonifié avec l'âge ! On dit qu'il a piqué son programme aux écolos... »</em> Plus sérieusement, Françoise Pouzet envie au mouvement sa capacité à entraîner la jeunesse. <em>« J'étais un peu plus perplexe au sujet de l'Europe. Pour moi, il ne faut pas casser les accords en cette période. Le danger est grand que tout le monde se replie sur soi. »</em> Car elle croit en la force de l'Union européenne. Et des écologistes sur ce terrain de jeu politique. <em>« On est moteur, on sait faire des dossiers solides. Les députés allemands, autrichens, italiens notamment sont très actifs. »</em></p>
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<h3>Aucun député à l'Assemblée nationale</h3>
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<p>Lundi 12 juin, 16 heures, Humbligny, par téléphone. Les résultats sont sans appel : Françoise Pouzet recueille 3,3 % des voix . <em>« Un point de plus qu'au niveau national »</em>, souligne-t-elle presqu'avec légèreté. Le précédent score était de 6,80 % tout de même… Et sur l'ensemble de la France, un seul candidat EELV s'est maintenu au second tour. Il a finalement perdu et c'est ainsi qu'aucun député du parti ne siège à l'Assemblée nationale, alors qu'ils étaient 17 à y entrer en 2012. Le ministère de l'Intérieur note la présence d'un écologiste, mais pas EELV : Eric Alauzet, de la première circonscription du Doubs.<br />Dans la foulée, le départ du sénateur André Gattolin du groupe écologiste pour celui de La République en Marche entraîne la dissolution d'EELV au Sénat, puisque le groupe passe de dix à neuf membres. Dans un communiqué, les restants ont assuré que <em>« l'urgence écologique est telle que l'écologie politique reviendra tôt ou tard en force dans les institutions »</em>. L'optimisme, caractéristique indispensable pour tenir chez EELV ?</p>
<p><em>« Notre énergie militante est renouvelable et nous serons toujours présentes pour porter les valeurs bienveillantes de l'écologie, tant pour militer sur le terrain que pour reconstruire un groupe politique, indispensable pour faire vivre et prospérer nos idées, pour le bien de nous tous</em> », ont déclaré, entre les deux tours, Françoise Pouzet, Marie-Thérèse Petit (candidate EELV de la seconde circonscription du Cher) et Catherine Menguy (candidate EELV de la troisième circonscription du Cher). Elles invitaient à ne pas voter pour les macronnistes mais plutôt pour ceux qui s'opposent <em>« à la réforme du Code du travail, à l'entrée dans le droit commun des dispositions mises en œuvre dans le cadre de l’État d'urgence et aux projets énergivores et inutiles ». </em>Des candidats qui auraient porté<em> « des valeurs de gauche écologiste, solidaire et européenne, pour une justice sociale, la fin du nucléaire, le refus du CETA (***), un soutien fort à une agriculture paysanne et biologique, et une réelle prise en compte de notre environnement »</em>. Elles semblent ne pas avoir été entendues…</p>
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<h3><a href="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/repaire.jpg" class="jcepopup" data-mediabox-title="L'atelier "militant" de Françoise Pouzet !" data-mediabox="1"><img src="http://www.rebonds.net/images/Compagnons/Etre_vert/repaire.jpg" alt="repaire" width="500" height="666" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a>Pas question de se démobiliser</h3>
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<p>Mardi 4 juillet, 21h21, Boucard. Je reçois un communiqué de Sortir du nucléaire Berry- Giennois-Puisaye. Depuis la fin des échéances électorales, le fil des réactions ne se tarit pas. Il faut dire que le gouvernement débute fort. Ce jour là, Nicolas Hulot, ministre de la Transition écologique et solidaire, a dévoilé son Plan climat. Les médias traditionnels dominants applaudissent. J'entends les mots <em>« avancées historiques</em> ». Je ne sais pas si je dois rire ou soupirer : le nucléaire est le grand absent de ces déclarations.<br />Quelques jours plus tard, Hulot parle de la fermeture de 17 réacteurs d'ici à 2025. Réaliste ?<em> « Oui,</em> répond Françoise Pouzet. <em>C'était déjà acté dans la loi de transition énergétique. Ce n'est pas une nouvelle ! </em>» Paradoxalement, malgré les graves disfonctionnements du chantier, la construction de l'EPR de Flamanville se poursuit...</p>
<p>Sur le terrain, les écologistes restent mobilisés. Surtout les associatifs. Françoise Pouzet observe le mouvement du 1er juillet lancé par Benoît Hamon avec intérêt, en même temps qu'elle tente de reconstituer une équipe EELV localement. Pas simple : la dernière réunion, censée tirer le bilan des élections et tracer une nouvelle feuille de route, a été annulée faute de participants… <br />Elle prépare la création d'un comité local contre l'EPR de Flamanville ainsi qu'un grand événement dans le Cher : la Marche pour la paix du lundi 7 au dimanche 13 août. Etape finale : Belleville-sur-Loire. Pas démoralisée ? Toujours sur le pont ? <em>« Bien sûr ! Il faut bien ! Qui le fera si ce n'est pas nous ? »</em></p>
<p><br /><span style="font-size: 8pt;"><em>(*) René Dumont : avril 1974, première candidature d'un écologiste à l'élection présidentielle (lire aussi la rubrique (Re)découvrir).<br />(**) Malville : manifestations contre Superphénix, la centrale nucléaire surgénératrice de Creys-Malville, en Isère, marquées par la mort d'un militant (lire aussi la rubrique (Re)découvrir). Malville est aujourd'hui à l'arrêt et en cours de démantèlement.<br />(***) CETA : Comprehensive economic and trade agreement ou Accord économique et commercial global. Traité de libre-échange entre l'Union européenne et le Canada signé en 2016. Très critiqué, notamment pour des questions de souveraineté des peuples et de respect des normes écologiques en vigueur en Europe.</em></span></p>
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<div class="panel panel-primary">
<div class="panel-heading">
<h3 class="panel-title">Contacts</h3>
</div>
<ul>
<li>Europe écologie – Les Verts : <a href="http://eelv.fr">eelv.fr</a></li>
<li>Réseau Sortir du nucléaire : <a href="http://www.sortirdunucleaire.org">www.sortirdunucleaire.org</a> et Sortir du nucléaire Berry-Giennois-Puisaye : <a href="http://www.sdn-berry-puisaye.webnode.fr">sdn-berry-puisaye.webnode.fr</a></li>
<li>Le Cher marche pour la paix : <a>www.lechermarchepourlapaix.over-blog.com</a></li>
</ul>
</div>(Ré)créations2017-06-13T14:04:26+02:002017-06-13T14:04:26+02:00http://www.rebonds.net/3-etre-vert-pour-quoi-faire/361-les-vertsSuper User<p><strong>Films, musiques, livres, recettes... Retrouvez chaque mois des petites rubriques ludiques en lien avec le portrait principal. Des coups de coeur pour des pauses (ré)créatives.</strong></p>
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<p><a href="http://www.rebonds.net/index.php?option=com_content&view=category&id=40">(Ré)créations</a></p><p><strong>Films, musiques, livres, recettes... Retrouvez chaque mois des petites rubriques ludiques en lien avec le portrait principal. Des coups de coeur pour des pauses (ré)créatives.</strong></p>
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