# 30 Tech the power (novembre 2019)(Re)bonds est un magazine mensuel créé par Fanny Lancelin, journaliste installée dans le Cher. Son but : à travers, des portraits d'habitant.es du Berry, raconter des parcours alternatifs, des modes de vie où le respect des êtres vivants et de leur environnement tient une place centrale.http://www.rebonds.net/30techthepower/97-recreations2023-05-11T19:23:19+02:00(Re)bonds.netJoomla! - Open Source Content Management« Twitter et les gaz lacrymogènes », Zeynep Tufekci2017-04-02T20:07:14+02:002017-04-02T20:07:14+02:00http://www.rebonds.net/30techthepower/97-recreations/547-twitteretlesgazlacrymogenesSuper User<p><img src="http://www.rebonds.net/images/USINETTE/couv_lacrymo_grand.jpg" /></p><p>Pour mobiliser et porter leurs revendications, les mouvements sociaux utilisent largement les technologies numériques. Mais comment expliquer que les résultats politiques ne soient pas à la hauteur ? Pourquoi Internet peut-il à la fois encourager et entraver les luttes ? Zeynep Tufekci s'est intéressée à ces questions en participant au Printemps arabe, au mouvement des parapluies à Hong-Kong ou encore celui d'Occupy à New-York.</p>
<p>Zeynep Tufekci est née en Turquie et vit aujourd'hui aux Etats-Unis. A l'origine développeuse informatique, elle se définit désormais comme <em>« techno-sociologue »</em>. Elle enseigne à l'université de Caroline du Nord et publie régulièrement des chroniques dans le New York Times.<br />Dans son ouvrage « Twitter et les gaz lacrymogènes – forces et fragilités de la contestation connectée » (Open editions), elle raconte comment les réseaux sociaux ont joué un rôle dans des soulèvements tels que les révoltes arabes ou encore les Indignés en Espagne, Italie ou Grèce… Elle était présente sur la place Tahrir au Caire en Egypte et dans le parc de Gezi à Istanbul en Turquie lors des soulèvements populaires contre les autorités.<br />Si elle reconnaît que ces réseaux apportent des témoignages cruciaux, en particulier lorsque les médias sont censurés, ou qu'ils favorisent des manifestations massives, elle relativise leur portée politique. <em>« On ne tire pas nécessairement plus de profits d'une mobilisation plus facile »</em>, affirme-t-elle ainsi.</p>
<p>Elle fait un parallèle entre le mouvement pour les droits civils (contre la ségrégation raciale) en Alabama en 1955 et le mouvement Occupy (contre les inégalités) en 2011. Le premier s'est construit progressivement, méthodiquement et, lorsqu'il a décidé de boycotter les bus séparant les Noirs des Blancs, a lancé son appel via 52.000 tracts distribués par un réseau de 68 organisations afro-américaines. Les moyens n'étaient pas ceux d'aujourd'hui ; pourtant, ce mouvement a fini par obtenir des avancées politiques majeures. Le second est parti d'un e-mail du magazine Adbusters envoyé à ses 90.000 abonnés, déclenchant deux mois plus tard 600 occupations à travers les Etats-Unis et un mois plus tard, dans 650 villes partout dans le monde. Mais les politiques qu'il dénonçait sont toujours en place…</p>
<p><em>« Tout le travail organisationnel d'un mouvement ne sert pas seulement à l'organisation elle-même »</em>, rappelle l'auteure : elle expérimente et crée le type d'organisation souhaitée après le soulèvement populaire, la manière dont on peut penser collectivement, innover et poursuivre la lutte, malgré les différences et les obstacles. Cela suppose de vraies rencontres, discussions, des heures de travail. <br />Sans compter que les pouvoirs en place – économiques et politiques – ont appris à utiliser les médias numériques pour produire de la désinformation et pour démobiliser les activistes.<br />La spontanéité de manifestations encouragées sur les réseaux sociaux ne suffira pas. Pour vaincre, il faudra savoir les utiliser pour ce qu'ils sont : des outils, des moyens, pas une fin.</p>
<p>Plus de renseignements sur <a href="https://journals.openedition.org/lectures/37332">https://journals.openedition.org/lectures/37332</a></p>
<p></p><p><img src="http://www.rebonds.net/images/USINETTE/couv_lacrymo_grand.jpg" /></p><p>Pour mobiliser et porter leurs revendications, les mouvements sociaux utilisent largement les technologies numériques. Mais comment expliquer que les résultats politiques ne soient pas à la hauteur ? Pourquoi Internet peut-il à la fois encourager et entraver les luttes ? Zeynep Tufekci s'est intéressée à ces questions en participant au Printemps arabe, au mouvement des parapluies à Hong-Kong ou encore celui d'Occupy à New-York.</p>
<p>Zeynep Tufekci est née en Turquie et vit aujourd'hui aux Etats-Unis. A l'origine développeuse informatique, elle se définit désormais comme <em>« techno-sociologue »</em>. Elle enseigne à l'université de Caroline du Nord et publie régulièrement des chroniques dans le New York Times.<br />Dans son ouvrage « Twitter et les gaz lacrymogènes – forces et fragilités de la contestation connectée » (Open editions), elle raconte comment les réseaux sociaux ont joué un rôle dans des soulèvements tels que les révoltes arabes ou encore les Indignés en Espagne, Italie ou Grèce… Elle était présente sur la place Tahrir au Caire en Egypte et dans le parc de Gezi à Istanbul en Turquie lors des soulèvements populaires contre les autorités.<br />Si elle reconnaît que ces réseaux apportent des témoignages cruciaux, en particulier lorsque les médias sont censurés, ou qu'ils favorisent des manifestations massives, elle relativise leur portée politique. <em>« On ne tire pas nécessairement plus de profits d'une mobilisation plus facile »</em>, affirme-t-elle ainsi.</p>
<p>Elle fait un parallèle entre le mouvement pour les droits civils (contre la ségrégation raciale) en Alabama en 1955 et le mouvement Occupy (contre les inégalités) en 2011. Le premier s'est construit progressivement, méthodiquement et, lorsqu'il a décidé de boycotter les bus séparant les Noirs des Blancs, a lancé son appel via 52.000 tracts distribués par un réseau de 68 organisations afro-américaines. Les moyens n'étaient pas ceux d'aujourd'hui ; pourtant, ce mouvement a fini par obtenir des avancées politiques majeures. Le second est parti d'un e-mail du magazine Adbusters envoyé à ses 90.000 abonnés, déclenchant deux mois plus tard 600 occupations à travers les Etats-Unis et un mois plus tard, dans 650 villes partout dans le monde. Mais les politiques qu'il dénonçait sont toujours en place…</p>
<p><em>« Tout le travail organisationnel d'un mouvement ne sert pas seulement à l'organisation elle-même »</em>, rappelle l'auteure : elle expérimente et crée le type d'organisation souhaitée après le soulèvement populaire, la manière dont on peut penser collectivement, innover et poursuivre la lutte, malgré les différences et les obstacles. Cela suppose de vraies rencontres, discussions, des heures de travail. <br />Sans compter que les pouvoirs en place – économiques et politiques – ont appris à utiliser les médias numériques pour produire de la désinformation et pour démobiliser les activistes.<br />La spontanéité de manifestations encouragées sur les réseaux sociaux ne suffira pas. Pour vaincre, il faudra savoir les utiliser pour ce qu'ils sont : des outils, des moyens, pas une fin.</p>
<p>Plus de renseignements sur <a href="https://journals.openedition.org/lectures/37332">https://journals.openedition.org/lectures/37332</a></p>
<p></p>Tinternet & cie2017-04-02T20:07:14+02:002017-04-02T20:07:14+02:00http://www.rebonds.net/30techthepower/97-recreations/548-tinternet-cieSuper User<p><img src="http://www.rebonds.net/images/USINETTE/tinternet.jpg" /></p><p>On connaissait les associations d'éducation populaire ; voici une association d'éducation numérique populaire. Tinternet & cie se positionne en faveur des nouvelles technologies, mais elle œuvre surtout pour que les publics qui les utilisent soient correctement informés et puissent se prémunir des risques encourus notamment sur Internet.</p>
<p>Basée à Besançon, l'association est composée de professionnels de la communication, de l'informatique et d'enseignants. Elle intervient auprès des scolaires mais organise aussi des ateliers à destination d'un plus large public : y sont abordés des thèmes tels que l'identité numérique, les usages d'Internet, la désinformation et la rumeur, le cyberharcèlement, les publicités ciblées et la vie privée, la cyberdépendance, la promotion du logiciel libre…</p>
<p>Tinternet & cie possède également un site Internet riche d'articles et de vidéos accessibles à tous.tes, qui traitent de l'actualité numérique en termes technologiques, législatifs, éthiques, sociologiques… Loin de se contenter d'une approche critique, elle propose des outils alternatifs concrets et guide les utilisateurs dans leurs démarches de protection et / ou d'autonomisation.<br />Citons, par exemple, l'article intitulé <em>« L’extension « Minimal » ou comment supprimer les éléments visuels superflus et addictifs de YouTube et Cie… et prendre conscience des pièges mis en place pour voler et monétiser notre attention et notre temps »</em> ou encore <em>« Trois règles d'or pour éviter d'être surveillé sur son smartphone »</em>… On découvre : Peer Tube et Framatube, alternatives à You Tube pour partager ses vidéos ; Qwant, un autre moteur de recherches (que Google) ; l'extension lancée par Mozilla Firefox pour limiter la collecte de données personnelles par Facebook ; le bloqueur de publicités uBlock Origin…</p>
<p>Une rubrique s'adresse spécifiquement aux parents. Elle traite aussi bien des impacts des écrans sur la santé que de l'accompagnement des enfants aux jeux vidéos. Elle offre aussi des guides pour expliquer aux plus jeunes comment fonctionne Internet ou comment rester discrets sur les réseaux sociaux…</p>
<p>Tinternet & cie ne vous encouragera peut-être pas à vous déscotcher de l'écran pour retrouver le chemin de la forêt (quoique...), mais elle vous donnera des clés de compréhension et d'utilisation essentielles à des usages conscients des nouvelles technologies.</p>
<p><a href="https://www.tinternet.net">https://www.tinternet.net</a></p><p><img src="http://www.rebonds.net/images/USINETTE/tinternet.jpg" /></p><p>On connaissait les associations d'éducation populaire ; voici une association d'éducation numérique populaire. Tinternet & cie se positionne en faveur des nouvelles technologies, mais elle œuvre surtout pour que les publics qui les utilisent soient correctement informés et puissent se prémunir des risques encourus notamment sur Internet.</p>
<p>Basée à Besançon, l'association est composée de professionnels de la communication, de l'informatique et d'enseignants. Elle intervient auprès des scolaires mais organise aussi des ateliers à destination d'un plus large public : y sont abordés des thèmes tels que l'identité numérique, les usages d'Internet, la désinformation et la rumeur, le cyberharcèlement, les publicités ciblées et la vie privée, la cyberdépendance, la promotion du logiciel libre…</p>
<p>Tinternet & cie possède également un site Internet riche d'articles et de vidéos accessibles à tous.tes, qui traitent de l'actualité numérique en termes technologiques, législatifs, éthiques, sociologiques… Loin de se contenter d'une approche critique, elle propose des outils alternatifs concrets et guide les utilisateurs dans leurs démarches de protection et / ou d'autonomisation.<br />Citons, par exemple, l'article intitulé <em>« L’extension « Minimal » ou comment supprimer les éléments visuels superflus et addictifs de YouTube et Cie… et prendre conscience des pièges mis en place pour voler et monétiser notre attention et notre temps »</em> ou encore <em>« Trois règles d'or pour éviter d'être surveillé sur son smartphone »</em>… On découvre : Peer Tube et Framatube, alternatives à You Tube pour partager ses vidéos ; Qwant, un autre moteur de recherches (que Google) ; l'extension lancée par Mozilla Firefox pour limiter la collecte de données personnelles par Facebook ; le bloqueur de publicités uBlock Origin…</p>
<p>Une rubrique s'adresse spécifiquement aux parents. Elle traite aussi bien des impacts des écrans sur la santé que de l'accompagnement des enfants aux jeux vidéos. Elle offre aussi des guides pour expliquer aux plus jeunes comment fonctionne Internet ou comment rester discrets sur les réseaux sociaux…</p>
<p>Tinternet & cie ne vous encouragera peut-être pas à vous déscotcher de l'écran pour retrouver le chemin de la forêt (quoique...), mais elle vous donnera des clés de compréhension et d'utilisation essentielles à des usages conscients des nouvelles technologies.</p>
<p><a href="https://www.tinternet.net">https://www.tinternet.net</a></p>« Nothing to hide », Marc Meillassoux et Mihaela Gladovic2017-04-02T20:07:14+02:002017-04-02T20:07:14+02:00http://www.rebonds.net/30techthepower/97-recreations/549-nothingtohideSuper User<p><img src="http://www.rebonds.net/images/USINETTE/nothing_to_hide.jpg" /></p><p>S'il fallait n'en retenir qu'un sur le sujet, c'est LE documentaire que je recommanderais. Il traite de la surveillance de masse et de son acceptation par la population, en prouvant pourquoi l'argument « Je n'ai rien à cacher » ne tient pas. Clair, vivant, passionnant !</p>
<p>Sorti en septembre 2017, « Nothing to hide » est un film franco-allemand réalisé par Marc Meillassoux et Mihaela Gladovic. Produit en partie grâce à une campagne de financement participatif (sur la plateforme Kickstarter), il a été mis en ligne sous licence Creative Commons ; il est visible librement et gratuitement sur Internet.</p>
<p>Le fil conducteur est l'expérience menée sur Mister X, alias Max Thommes, comédien qui vit à Berlin. Il accepte que ses métadonnées (c'est-à-dire les données générées par ses navigations sur Internet) soient collectées durant un mois via son smartphone et son ordinateur, puis analysées par des chercheurs. A l'origine, ceux-ci ne le connaissent pas ; pourtant, à l'issue de l'expérience, ils lui livrent des détails extrêmement précis sur sa vie privée et professionnelle qui déstabilisent le jeune homme. Ces données pourraient être vendues à des fins commerciales. Mais elles pourraient aussi être (mal) interprétées par un Etat soucieux d'en savoir toujours plus sur ceux qu'ils gouvernent.</p>
<p>Lorsqu'on se sert d'Internet, on autorise parfois les « cookies », des données collectées par le site que nous consultons. Mais d'autres entreprises, appelées « tierces parties », ont aussi accès à ces informations, sans que nous le sachions : elles les achètent, tout simplement, sur un marché appelé négoce de données. Les Etats peuvent aussi être des acheteurs.</p>
<p>L'histoire de Max Thommes est entrecoupée d'interventions de lanceurs d'alerte, de hackers ou de personnes ayant fait l'objet de surveillance. Chacun à leur manière, ils démontent l'argument souvent opposé à la lutte contre cette surveillance de masse : « je n'ai rien à cacher » (Nothing to hide, en anglais).<br />En premier lieu, cet argument est faux : 60 % de la population commet régulièrement des infractions mineures, qu'elles concernent le Code de la Route ou une déclaration au service des impôts…<br />Thomas Drake, ancien salarié de la NSA <span style="font-size: 8pt;">(1)</span> et lanceur d'alerte, donne un exemple concret :<em> « Si vous dites « Je n'ai rien craindre car je n'ai rien à cacher. » Donc tout va bien. Alors je réponds : « Donnez-moi vos clés de voiture, de votre domicile, vos mots de passe, vos comptes bancaires, votre carnet de santé. Toutes vos données personnelles. Je les garderai dans une boîte sécurisée que je garderai personnellement en sécurité. » Pas une personne parmi les milliers que j'ai interrogées au cours de nombreuses conférences n'était prête à me confier ses données. Et pourtant, je leur demandais leur consentement... »</em></p>
<p>L'argument « Je n'ai rien à cacher » est insoutenable pour une autre raison, fondamentale dans les sociétés démocratiques et qu'exprime clairement Edward Snowden <span style="font-size: 8pt;">(2)</span> :<em> « Dire que la vie privée ne vous intéresse pas parce que vous n'avez rien à cacher, c'est comme dire que la liberté d'expression est inutile parce que vous n'avez rien à dire. Car même si vous n'utilisez pas vos propres droits, d'autres en ont besoin. »</em><br />Accepter la surveillance de masse, c'est oublier que des personnes militent, luttent, construisent des contre-pouvoirs pour le bien collectif. C'est aussi oublier que le régime politique de nos pays peut changer. L'Allemagne ne le sait que trop bien. La France l'a sans aucun doute oublié. Avec les lois liberticides telles que votées durant l’Etat d'urgence, tous les appareils, économiques, législatifs et judiciaires sont prêts pour un totalitarisme inégalé. Légalement.</p>
<p>Des militants l'ont déjà amèrement compris, comme Joël Domenjoud, impliqué dans les mouvements écologistes, assigné à résidence durant la COP 21 à Paris et surveillé pendant de nombreux mois alors que son casier juridiciaire est vierge et qu'il n'a jamais fait l'objet d'aucune poursuite !</p>
<p>L’Etat a parfois intérêt à ce que sa population sache qu'elle est massivement surveillée. Ainsi, elle modifie ses comportements, n'ose plus, n'entreprend plus et surtout, ne se révolte plus…</p>
<p>Loin d'être monté sur un ton complotiste ou de paranoïa, le documentaire présente des faits, les étaye et propose des solutions. Une belle leçon.</p>
<p>Dans le même esprit, préférez « Peer Tube » à « You Tube » pour visionner le film : <a href="https://peertube.fr/videos/watch/4f057fb6-5491-4f23-822b-12e6c4884447">https://peertube.fr/videos/watch/4f057fb6-5491-4f23-822b-12e6c4884447</a></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) NSA : National Security Agency, agence responsable du renseignement aux Etats-Unis.</span><br /><span style="font-size: 8pt;">(2) Edward Snowden : ancien employé de la CIA (Central Intelligence Agency) aux Etats-Unis et lanceur d'alerte. Il vient de publier « Mémoires vives » (éditions du Seuil).</span></p>
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<p></p><p><img src="http://www.rebonds.net/images/USINETTE/nothing_to_hide.jpg" /></p><p>S'il fallait n'en retenir qu'un sur le sujet, c'est LE documentaire que je recommanderais. Il traite de la surveillance de masse et de son acceptation par la population, en prouvant pourquoi l'argument « Je n'ai rien à cacher » ne tient pas. Clair, vivant, passionnant !</p>
<p>Sorti en septembre 2017, « Nothing to hide » est un film franco-allemand réalisé par Marc Meillassoux et Mihaela Gladovic. Produit en partie grâce à une campagne de financement participatif (sur la plateforme Kickstarter), il a été mis en ligne sous licence Creative Commons ; il est visible librement et gratuitement sur Internet.</p>
<p>Le fil conducteur est l'expérience menée sur Mister X, alias Max Thommes, comédien qui vit à Berlin. Il accepte que ses métadonnées (c'est-à-dire les données générées par ses navigations sur Internet) soient collectées durant un mois via son smartphone et son ordinateur, puis analysées par des chercheurs. A l'origine, ceux-ci ne le connaissent pas ; pourtant, à l'issue de l'expérience, ils lui livrent des détails extrêmement précis sur sa vie privée et professionnelle qui déstabilisent le jeune homme. Ces données pourraient être vendues à des fins commerciales. Mais elles pourraient aussi être (mal) interprétées par un Etat soucieux d'en savoir toujours plus sur ceux qu'ils gouvernent.</p>
<p>Lorsqu'on se sert d'Internet, on autorise parfois les « cookies », des données collectées par le site que nous consultons. Mais d'autres entreprises, appelées « tierces parties », ont aussi accès à ces informations, sans que nous le sachions : elles les achètent, tout simplement, sur un marché appelé négoce de données. Les Etats peuvent aussi être des acheteurs.</p>
<p>L'histoire de Max Thommes est entrecoupée d'interventions de lanceurs d'alerte, de hackers ou de personnes ayant fait l'objet de surveillance. Chacun à leur manière, ils démontent l'argument souvent opposé à la lutte contre cette surveillance de masse : « je n'ai rien à cacher » (Nothing to hide, en anglais).<br />En premier lieu, cet argument est faux : 60 % de la population commet régulièrement des infractions mineures, qu'elles concernent le Code de la Route ou une déclaration au service des impôts…<br />Thomas Drake, ancien salarié de la NSA <span style="font-size: 8pt;">(1)</span> et lanceur d'alerte, donne un exemple concret :<em> « Si vous dites « Je n'ai rien craindre car je n'ai rien à cacher. » Donc tout va bien. Alors je réponds : « Donnez-moi vos clés de voiture, de votre domicile, vos mots de passe, vos comptes bancaires, votre carnet de santé. Toutes vos données personnelles. Je les garderai dans une boîte sécurisée que je garderai personnellement en sécurité. » Pas une personne parmi les milliers que j'ai interrogées au cours de nombreuses conférences n'était prête à me confier ses données. Et pourtant, je leur demandais leur consentement... »</em></p>
<p>L'argument « Je n'ai rien à cacher » est insoutenable pour une autre raison, fondamentale dans les sociétés démocratiques et qu'exprime clairement Edward Snowden <span style="font-size: 8pt;">(2)</span> :<em> « Dire que la vie privée ne vous intéresse pas parce que vous n'avez rien à cacher, c'est comme dire que la liberté d'expression est inutile parce que vous n'avez rien à dire. Car même si vous n'utilisez pas vos propres droits, d'autres en ont besoin. »</em><br />Accepter la surveillance de masse, c'est oublier que des personnes militent, luttent, construisent des contre-pouvoirs pour le bien collectif. C'est aussi oublier que le régime politique de nos pays peut changer. L'Allemagne ne le sait que trop bien. La France l'a sans aucun doute oublié. Avec les lois liberticides telles que votées durant l’Etat d'urgence, tous les appareils, économiques, législatifs et judiciaires sont prêts pour un totalitarisme inégalé. Légalement.</p>
<p>Des militants l'ont déjà amèrement compris, comme Joël Domenjoud, impliqué dans les mouvements écologistes, assigné à résidence durant la COP 21 à Paris et surveillé pendant de nombreux mois alors que son casier juridiciaire est vierge et qu'il n'a jamais fait l'objet d'aucune poursuite !</p>
<p>L’Etat a parfois intérêt à ce que sa population sache qu'elle est massivement surveillée. Ainsi, elle modifie ses comportements, n'ose plus, n'entreprend plus et surtout, ne se révolte plus…</p>
<p>Loin d'être monté sur un ton complotiste ou de paranoïa, le documentaire présente des faits, les étaye et propose des solutions. Une belle leçon.</p>
<p>Dans le même esprit, préférez « Peer Tube » à « You Tube » pour visionner le film : <a href="https://peertube.fr/videos/watch/4f057fb6-5491-4f23-822b-12e6c4884447">https://peertube.fr/videos/watch/4f057fb6-5491-4f23-822b-12e6c4884447</a></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) NSA : National Security Agency, agence responsable du renseignement aux Etats-Unis.</span><br /><span style="font-size: 8pt;">(2) Edward Snowden : ancien employé de la CIA (Central Intelligence Agency) aux Etats-Unis et lanceur d'alerte. Il vient de publier « Mémoires vives » (éditions du Seuil).</span></p>
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<p></p>Repair café2017-04-02T20:07:14+02:002017-04-02T20:07:14+02:00http://www.rebonds.net/30techthepower/97-recreations/550-repaircafeSuper User<p><img src="http://www.rebonds.net/images/USINETTE/repair_café.jpg" /></p><p><em>« Jeter ? Pas question ! »</em> C'est le slogan des Repair Cafés qui ouvrent leurs portes un peu partout en France. Ce pourrait être aussi : <em>« Tous bricoleurs ! »</em> Créés en 2009 par Martine Postma en Hollande, ils permettent d'organiser des échanges de savoirs et de savoir-faire entre particuliers, pour réparer des objets de la vie courante.</p>
<p>Informatique, électro-ménager, meubles, vêtements, vélos, jouets... et même « doudous » ! Tout peut être démonté, nettoyé, restauré, recousu, remis sur pied...<br />Le principe est simple : les personnes qui ont des objets à réparer se rendent au café pour y rencontrer des « experts », amateurs ou professionnels, qui les aident à établir un diagnostic, trouver des solutions et effectuer les réparations. Hormis les éventuelles pièces à acquérir, les conseils et coups de main sont gratuits. Le lieu reste convivial : on peut y commander une boisson, normalement, sans avoir d'objets à réparer, aider les autres ou consulter de la documentation sur le bricolage, par exemple.</p>
<p>En créant les Repair Cafés, Martine Postma souhaitait freiner la surconsommation de matières et d'énergie nécessaires à la fabrication de nouveaux objets. Elle voulait aussi offrir un lieu de transmission à ceux et celles qui possèdent des connaissances en terme de bricolage.<br />La dimension sociale du concept est importante : les personnes qui fréquentent les Repair Cafés n'auraient pas forcément les moyens de s'adresser à un réparateur professionnel. Idéologiquement, les Repair Cafés entretiennent aussi l'idée que chacun.e peut s'autonomiser, apprendre à faire soi-même.</p>
<p>En 2011, la Fondation Repair Café a été créée pour rassembler les différents lieux qui ont vu le jour aux Pays-Bas, en France, en Suisse, en Belgique, en Allemagne, aux Etats-Unis, en Inde et au Japon.<br />Pour participer à un Repair Café, il suffit de se connecter sur le site <a href="https://repaircafe.org/fr/visiter/">https://repaircafe.org/fr/visiter/</a> et trouver sur la carte le Repair Café le plus proche de chez vous. La fondation y propose aussi des outils pour lancer son propre Repair Café.</p>
<p>Si des ateliers de réparation sont organisés ponctuellement par des associations et des collectivités territoriales dans le Cher, les Repair Cafés déclarés les plus proches se trouvent à la Charité-sur-Loire (ils ont souvent lieu au centre social ou au café-restaurant la Dolcevita) et à Gien (Repair Café du Giennois).</p>
<p>Plus de renseignements sur <a href="https://repaircafe.org">https://repaircafe.org</a></p>
<p></p><p><img src="http://www.rebonds.net/images/USINETTE/repair_café.jpg" /></p><p><em>« Jeter ? Pas question ! »</em> C'est le slogan des Repair Cafés qui ouvrent leurs portes un peu partout en France. Ce pourrait être aussi : <em>« Tous bricoleurs ! »</em> Créés en 2009 par Martine Postma en Hollande, ils permettent d'organiser des échanges de savoirs et de savoir-faire entre particuliers, pour réparer des objets de la vie courante.</p>
<p>Informatique, électro-ménager, meubles, vêtements, vélos, jouets... et même « doudous » ! Tout peut être démonté, nettoyé, restauré, recousu, remis sur pied...<br />Le principe est simple : les personnes qui ont des objets à réparer se rendent au café pour y rencontrer des « experts », amateurs ou professionnels, qui les aident à établir un diagnostic, trouver des solutions et effectuer les réparations. Hormis les éventuelles pièces à acquérir, les conseils et coups de main sont gratuits. Le lieu reste convivial : on peut y commander une boisson, normalement, sans avoir d'objets à réparer, aider les autres ou consulter de la documentation sur le bricolage, par exemple.</p>
<p>En créant les Repair Cafés, Martine Postma souhaitait freiner la surconsommation de matières et d'énergie nécessaires à la fabrication de nouveaux objets. Elle voulait aussi offrir un lieu de transmission à ceux et celles qui possèdent des connaissances en terme de bricolage.<br />La dimension sociale du concept est importante : les personnes qui fréquentent les Repair Cafés n'auraient pas forcément les moyens de s'adresser à un réparateur professionnel. Idéologiquement, les Repair Cafés entretiennent aussi l'idée que chacun.e peut s'autonomiser, apprendre à faire soi-même.</p>
<p>En 2011, la Fondation Repair Café a été créée pour rassembler les différents lieux qui ont vu le jour aux Pays-Bas, en France, en Suisse, en Belgique, en Allemagne, aux Etats-Unis, en Inde et au Japon.<br />Pour participer à un Repair Café, il suffit de se connecter sur le site <a href="https://repaircafe.org/fr/visiter/">https://repaircafe.org/fr/visiter/</a> et trouver sur la carte le Repair Café le plus proche de chez vous. La fondation y propose aussi des outils pour lancer son propre Repair Café.</p>
<p>Si des ateliers de réparation sont organisés ponctuellement par des associations et des collectivités territoriales dans le Cher, les Repair Cafés déclarés les plus proches se trouvent à la Charité-sur-Loire (ils ont souvent lieu au centre social ou au café-restaurant la Dolcevita) et à Gien (Repair Café du Giennois).</p>
<p>Plus de renseignements sur <a href="https://repaircafe.org">https://repaircafe.org</a></p>
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