# 31 Poupées russes (décembre 2019) http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/101-recreations Thu, 11 May 2023 19:23:38 +0200 Joomla! - Open Source Content Management fr-fr Le Théâtre de Poche http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/101-recreations/553-letheatredepoche http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/101-recreations/553-letheatredepoche

Quand je pense « théâtre », je pense tout de suite « Théâtre de Poche », avec un brin de nostalgie dans le cœur… Il fait partie de ces lieux atypiques, chaleureux, qui diffusent de la joie en même temps que de la culture. Et « en milieu rural », s'il vous plaît.

Je l'ai découvert lorsque j'habitais en Bretagne. Je venais de passer plusieurs années à Rennes et je m'apprêtais à m'installer à la campagne. Le hasard m'a amené à Hédé, village que j'ai tout de suite aimé, notamment pour sa proximité avec le canal d'Ille-et-Rance et son réseau d'écluses. A l'époque, en 2002, il y avait aussi un café-restaurant au bord d'un étang qui organisait des concerts, une communauté Emmaüs dynamique, une boulangerie qui faisait les plus gros et les meilleurs cookies du monde et… un théâtre. Un petit théâtre : Le Théâtre de Poche.

Aménagé dans les anciennes halles de marché, il est animé par des artistes depuis 1974. Sa salle de spectacle compte 103 places assises.
Depuis 2010, il est dirigé par la compagnie Le joli collectif. En 2013, il a été labellisé « scène de territoire pour le théâtre ». Tout au long de l'année, il accueille des artistes en résidence : début 2020, le collectif La Cavale suivi de Marina Le Guenec / le collectif Les Becs Verseurs, et Corinne Duval (1). Il propose également des spectacles au public, à Hédé-Bazouges (les deux communes se sont mariées récemment) mais aussi hors les murs, dans les villages alentour. La programmation, tournée vers le théâtre contemporain, favorise les compagnies qui mêlent le théâtre à d'autres disciplines comme la danse, le cirque, la musique, le cinéma…

Le Théâtre de Poche mène aussi des actions d'éducation artistique (par exemple à destination des scolaires), de découverte du milieu artistique (en organisant des stages et des ateliers de pratiques théâtrale et chorégraphique) et des formations de professionnels.

Prochain spectacle in situ, à Hédé-Bazouges : vendredi 17 janvier, « Chips gratuites » par la compagnie Barbarie. « Le féminisme en rigolant sérieusement » à partir de 5 ans !

Toute la programmation et les informations sur ce formidable théâtre sont à retrouver sur https://theatre-de-poche.com

(1) https://theatre-de-poche.com/residences

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
Le Centre National du Costume de Scène et de la scénographie http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/101-recreations/554-lecentrenationalducostumedesceneetdelascenographie http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/101-recreations/554-lecentrenationalducostumedesceneetdelascenographie

A Moulins, dans un bâtiment remarquable du XVIIIe siècle, se trouve le Centre National du Costume de Scène et de la scénographie (CNCS). Un lieu unique au monde qui abrite 20.000 pièces de costumes de théâtre, d'opéra et de ballet.

Le CNCS se situe dans un quartier historique de la ville de Moulins, le quartier Villars. Il s'agissait autrefois d'une caserne qui reçut plusieurs corps d'armée, de Louis XV à la Seconde Guerre mondiale. Devenue gendarmerie, elle ferma ses portes en 1980. Elle fut sauvée de la démolition et classée Monument Historique. En 1994, l’Etat lança le projet de Centre National du Costume de Scène. Il fut inauguré le 1er juillet 2006. Le couturier Christian Lacroix est le président du conseil d'administration.

La mission principale du CNCS ? Conserver les fonds provenant de la Bibliothèque Nationale de France, la Comédie-Française et l'Opéra de Paris, soit 10.000 costumes (20.000 pièces), auxquels se sont progressivement ajoutées des toiles de décors. Des dons de compagnies, d'artistes et de théâtres, sont également venus enrichir le fonds.
Le CNCS met en valeur les collections, en organisant des expositions visibles par le grand public. Il propose un programme d'activités culturelles et d'ateliers pédagogiques notamment à destination des plus jeunes. Enfin, il est un précieux centre de ressources pour les chercheurs et les professionnels.
Le bâtiment a été restauré selon ces missions : dans l'aile la plus moderne, des réserves et des espaces de travail répondant aux normes de conservation des costumes ; au rez-de chaussée de l'aile historique, un auditorium, une boutique et des vestiaires ; au premier étage, les chambrées des militaires ont été transformées en de vastes espaces d'exposition ; au second étage, le centre de documentation ; quatre salles sont dédiées aux ateliers pour les scolaires et étudiants…

Deux expositions sont actuellement visibles :
- l'exposition permanente est consacrée à Rudolf Noureev, considéré comme l'un des plus grands danseurs du XXe siècle : une centaine de pièces – mobilier, instruments de musique, textiles, tableaux, gravures, sculptures, costumes de ville et de scène, photographies et films – évoquent à la fois sa vie artistique et sa vie personnelle ;
- l'exposition temporaire, qui a débuté le 30 novembre 2019 et prendra fin le 3 mai 2020, met en valeur les couturiers de la danse. Elle présente 120 costumes, ainsi que des photographies et des vidéos.

Le CNCS est ouvert tous les jours de 10 heures à 18 heures, sauf les jours fériés. Durant certaines périodes, notamment les inter-expositions, il peut fermer plus tôt.

Tous les renseignements pratiques sont à retrouver sur le site : https://www.cncs.fr/
On peut également y découvrir certaines parties de collections, des costumes photographiés, accompagnés de nombreuses informations historiques et culturelles. Une véritable mise en bouche avant la visite…

Photo : CNCS - costume de la collection de l'Opéra de Paris.

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
Le musée du théâtre forain http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/101-recreations/555-lemuseedutheatreforain http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/101-recreations/555-lemuseedutheatreforain

Dans quelques mois, il fêtera son 25e annniversaire : le musée du théâtre forain a ouvert ses portes en 1995 à Artenay, dans le Loiret. Il met à l'honneur une façon de vivre le théâtre aujourd'hui disparue.

A l'origine de ce musée, un documentaire réalisé par une équipe de l'Université Paris X-Nanterre intitulé « Le théâtre forain d'acteurs vivants » (1). Son but : faire revivre les théâtres démontables tels que la France les avait connus notamment au XXe siècle. Il y en eut jusqu'à 200 qui vivaient dans des carioles et caravanes, sillonnaient toute l'année les routes et posaient leurs baraquements, décors et scènes sur différentes places de village.

Parmi les témoignages que l'équipe de l'université recueillit, celui de Jean et Solange Créteur, anciens comédiens itinérants. Né en 1922, Jean Créteur avait repris le théâtre que ses grands-parents et ses parents avaient successivement dirigé. En charge de la troupe Créteur-Cavalier durant quinze ans, il avait parcouru les routes du Centre de la France, interprétant plus de 400 rôles. Il avait mis fin à ses activités en 1974.
Mais il accepta de remonter sur les planches en 1983 pour les besoins du documentaire, tourné notamment à la salle des fêtes d'Artenay, où Jean Créteur avait été scolarisé enfant. A l'issue de l'avant-première, dans le village, le maire de l'époque lança l'idée d'un musée consacré à l'histoire du théâtre forain.

Situé dans une ancienne grange du XVIIIe siècle, il fut inauguré en septembre 1995. La collection débuta par l'acquisition du fonds Créteur-Cavalier et s'enrichit depuis de dons, de prêts et d'achats lors de ventes aux enchères. Le public peut ainsi découvrir des décors, des fonds de scène, des costumes, des accessoires, des livrets de pièces… et même une caravane d'époque, celle de Jean Créteur, réhabilitée et placée devant l'entrée du musée.
Des visites commentées, des ateliers pédagogiques et familiaux sont régulièrement organisés.
Une saison culturelle anime également le lieu, qui possède une salle de spectacle de 140 places. Des pièces pour le jeune public, du théâtre pour adulte, mais aussi des opérettes et des concerts y sont proposés, une à deux fois par mois.

Le musée est ouvert du mardi au vendredi, et les 1er et 3e week-ends du mois. Il est accessible aux personnes à mobilité réduite. A souligner : l'entrée est gratuite les premiers dimanches du mois.

Toutes les informations pratiques et la programmation culturelle sont à retrouver sur le site http://www.musee-theatre-forain.fr/

(1) « Le théâtre forain des acteurs vivants », réalisé par Patrick Mesle et produit par l'Université Paris X-Nanterre (1986). Plus de renseignements : https://videotheque.cnrs.fr/doc=451

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
« Théâtre de femmes de l'Ancien Régime » http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/101-recreations/556-theatredefemmesdelancienregime http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/101-recreations/556-theatredefemmesdelancienregime

Non, en France, les autrices de théâtre ne sont pas nées en écriture dans les années 1960, au moment de la libération des femmes et de la libération du théâtre. Oui, des pièces écrites par des femmes ont été représentées et publiées dès le XVIe siècle. Une anthologie le prouve admirablement et répond à « ce déni d'histoire » (1).

C'est une équipe internationale composée d'une vingtaine de personnes – universitaires, éditeurs et éditrices, comédiennes et dramaturges – qui est à l'origine de cette anthologie intitulée « Théâtre de femmes de l'Ancien Régime » (2). A la direction éditoriale : Aurore Evain, doctorante en études théâtrales à la Sorbonne Nouvelle ; Perry Gethner, professeur à la Oklahoma State University ; et Henriette Goldwyn, professeure à la New York University. La présence d'Américains dans l'équipe n'est pas anodine : en effet, les pays anglo-saxons sont en avance sur la France dans les études sur le genre et l'histoire des femmes dans le théâtre. Pourquoi ? Probablement à cause de ce « déni » qui perdure en France et qui diffuse l'idée tenace d'une absence de femmes dramaturges dans notre histoire. Comme le souligne Aurore Evain, certaines autrices elles-mêmes l'ont entrenu, telles que Marguerite Duras ou Hélène Cixous (1).

L'équipe a constitué un corpus de 27 autrices représentant 30 % des femmes dramaturges de l'Ancien Régime connues à ce jour : trois pour le XVIe siècle, cinq pour la première période du règne de Louis XIV (1660-1680), six pour sa fin de règne et le début de la régence suivante (1690-1716), sept sur le règne de Louis XV (1725-1770), six pour la fin de l'Ancien Régime, le théâtre révolutionnaire et post-révolutionnaire. Soit « depuis Marguerite de Navarre, première autrice de théâtre connue à ce jour, jusqu’à Mme de Staël-Holstein, l’une des dernières à avoir bien connu la société pré-révolutionnaire et qui s’inspira de l’esthétique théâtrale des Lumières pour expérimenter une dramaturgie moderne et novatrice, qui allait influencer la scène romantique ». (1)

A travers une cinquantaine de pièces, ce sont tous les genres dramatiques qui sont représentés : comédies, farces, tragi-comédies, drames, pièces bibliques, pièces d'éducation, ensembles de dialogues et proverbes, bergerie, comédie-ballet. Une vingtaine a déjà été représentée sur une scène professionnelle de l’Ancien Régime, dont la Comédie-Française et la Comédie Italienne, le reste sur un théâtre de société ou dans le cadre d’une représentation privée. « Nos critères de sélection ont reposé à la fois sur le succès de ces pièces en leurs temps, sur leur pertinence du point de vue de l’évolution du théâtre en France, et sur l’intérêt qu’elles représentent du point de vue de l’histoire des femmes et du genre », explique Aurore Evain (1).

Cette anthologie s'adresse à tous.tes ceux.celles qui n'auraient pas connaissance de l'existence de ces femmes autrices : aux historien.nes du théâtre, d'abord, pour que soient réintégrées dans le corpus d'œuvres étudiées en France, des œuvres de femmes ; aux étudiant.es, futur.es chercheur.seuses et enseignant.es, ensuite ; aux spécialistes de l'histoire des femmes aussi ; et enfin, surtout, aux metteur.ses en scène, comédien.nes, directeur.rices de théâtre pour que soient rejouées ces pièces devant le public.
Pour parvenir à ses fins, l'équipe éditoriale a mené un important travail permettant, selon les usages, de privilégier une compréhension moderne des textes ou de respecter le style original de l'autrice : marquage des diérèses et synérèses, remplacement de certains mots en indiquant la forme originale en note, développement du nombre de gloses…

Le format poche, pratique et peu onéreux, a également été choisi pour toucher un large public.

Enfin, un site dédié a été créé, à la fois pour présenter la démarche et le contenu des cinq tomes de l'anthologie, et pour publier les actualités des recherches sur les femmes autrices de l'Ancien Régime.
Rendez-vous sur http://www.theatredefemmes-ancienregime.org

(1) « Editer le théâtre des femmes de l’Ancien Régime », Aurore Evain. Communication donnée à l’occasion des 4e rencontres de la SIEFAR : « Projets collectifs et réseaux de recherche sur les femmes de l’Ancien Régime », vendredi 8 juin 2007, American University of Paris. http://www.theatredefemmes-ancienregime.org/wp-content/uploads/2011/12/Editer-le-th%C3%A9%C3%A2tre-des-femmes-de-lAncien-R%C3%A9gime.pdf
(2) « Théâtre de femmes de l'Ancien Régime », Paris, éditions Classiques Garnier (2006 à 2011). Volume 1 : XVIe siècle. Marguerite de Navarre, Louise Labé, Catherine Des Roches. Volume 2 : XVIIe siècle. Françoise Pascal, Mme de Villedieu, Sœur de La Chapelle, Anne de La Roche-Guilhen, Mme Deshoulières. Volume 3 : XVIIe-XVIIIe siècle. Catherine Bernard, Mme Ulrich, Catherine Durand, Marie-Anne Barbier, Mme de Sainctonge, Mme de Gomez. Volume 4 : XVIIIe siècle. Mlle Monicault, Mme Ricobonni-Baletti, Mme de Staal-Delaunay, Mme Duboccage, Mme de Graffigny, Mme de Montesson, Mme Benoist. Volume 5 : XVIIIe-XIXe siècle. Mme de Genlis, Fanny de Beauharnais, Mlle de Saint-Léger, Olympe de Gouges, Isabelle de Charrière, Mme de Staël-Holstein.

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200