# 31 Poupées russes (décembre 2019) http://www.rebonds.net/31poupeesrusses Thu, 11 May 2023 18:59:47 +0200 Joomla! - Open Source Content Management fr-fr Les Plumées http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/557-lesplumees http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/557-lesplumees Les autrices (1) n'ont pas la visibilité qu'elles méritent. Leurs écrits seraient-ils systématiquement de moindre qualité que leurs homologues masculins ? Bien sûr que non. Elles subissent surtout la même discrimination que la plupart des femmes, dans une société occidentale dominée par les hommes. Une maison d'édition, Talents Hauts, les (re)met à l'honneur, notamment à travers une très belle collection, Les Plumées. Deux œuvres de Marguerite Audoux (lire aussi la rubrique (Ré)acteurs) font partie du catalogue.

 

Heureux hasard du calendrier : alors que la compagnie Poupées Russes mettait en scène « L'atelier de Marie-Claire » à Sainte-Montaine (lire aussi la rubrique (Ré)acteurs), l'ouvrage signé Marguerite Audoux était republié dans la collection Les Plumées, par la maison d'édition Talents Hauts. L'œuvre qui lui valut le prix Femina en 1910, « Marie-Claire », était déjà ressorti en mars dernier.

Sept autrices sont, pour le moment, entrées dans la collection :

- Renée Vivien (1877-1909), avec le roman « L'aimée ». Poétesse appartenant aussi bien aux mouvements littéraires du Parnasse, du Symbolisme, du Préraphaélisme que du Romantisme tardif, elle publia plus de 500 poèmes, des nouvelles, des volumes de prose, ainsi que deux traductions de poétesses grecques dont Sappho. Depuis 1935, un prix de poésie est remis en son honneur.marie claire

- Judith Gautier (1845-1917), avec « Isoline ». Fille de Théophile Gautier, elle fut la première femme membre de l’académie Goncourt. Poétesse, romancière, traductrice, journaliste et autrice dramatique, elle est à l’origine d’une œuvre originale et souvent méconnue.

- Gabrielle-Suzanne de Villeneuve (1695-1755), avec « La Belle et la Bête » dont elle écrivit la première version moderne en 1740. Mais son œuvre la plus remarquée en son temps fut « La jardinière de Vincennes » qui parut en 1753.

- Marie-Louise Gagneur (1832-1902), avec « Trois sœurs rivales ». Elle a publié des essais, des nouvelles et des romans. Son œuvre est marquée par son anti-cléricalisme et son engagement en faveur du pacifisme et d’une république sociale. Elle est entrée en 1864 à la Société des gens de lettres et a interpellé l’Académie française sur la féminisation des noms de métier. Elle a reçu la légion d’honneur en 1901.

- Renée Dunan (1892-1936) avec « Le jardin du bonheur ». Journaliste, essayiste, féministe, anarchiste, dadaïste et pacifiste, elle a écrit une cinquantaine d’ouvrages de genres variés : érotisme, aventure, historique, policier, psychologique, ésotérique, fantastique, science-fiction.

- Charlotte-Adélaïde Dard (1798-1862) « Avec les naufragés de la Méduse ». Elle est l'une des rescapés de ce naufrage, qu'elle raconte dans un récit publié pour la première fois en 1824.

- Camille Bodin (1792-1861) avec « Le monstre ». Considérée comme une autrice à succès de romans « frénétiques », son ouvrage fut censuré dès sa sortie en 1823. Il fut à nouveau disponible après sa mort en 1864.

- Marguerite Audoux (1863-1937) avec « Marie-Claire » et « L'atelier de Marie-Claire ». Placée à l’Assistance publique, bergère, servante de ferme dans le Berry, puis couturière à Paris, elle a écrit son premier roman en racontant son parcours à travers le personnage de Marie-Claire. Il a reçu le prix Femina en 1910 et a été traduit dans de nombreuses langues.

Des stratégies pour invisibiliser les autrices

A la lecture de ces biographies, on s'aperçoit que certaines de ces autrices ont rencontré le succès, avant de tomber dans l'oubli. D'autres sont parfois restées dans l'ombre. La collection vise à faire connaître des femmes qui ont été « dévalorisées, évincées, niées, censurées, rendues invisibles, spoliées, en un mot… plumées ! »
Comme le souligne l'équipe de la maison d'édition Talents Hauts, « les stratégies masculines pour « invisibiliser » les femmes qui écrivent sont nombreuses » : « s’inspirer : au XVIIe comme au XIXe siècle, les salonnières font émerger les idées, soutiennent les artistes, écrivent elles-mêmes et... s’effacent derrière leurs protégés » ; « s’approprier un travail collectif : l’effet Matilda, identifié dans le domaine scientifique, existe aussi en littérature... » ; « piller : les cas de plagiat répertoriés ne sont sans doute que la partie émergée de l’iceberg » ; « stigmatiser par des propos ouvertement misogynes (Flaubert, Baudelaire...) » ; « décrédibiliser : les appellations de « précieuses ridicules », « bas-bleus » n’ont pas d’autre but » ; « omettre : Bourdieu lui-même, parlant de la domination, oublie de citer Beauvoir dont il s’inspire pourtant largement ».

Les stratégies pour publier revenaient souvent à entretenir ce sentiment d'illégitimité, comme utiliser le nom de son mari ou de son père, voire un pseudonyme masculin. Pourtant, des autrices sont tout de même parvenues à se faire connaître et il n'a pas été difficile à la maison d'édition Talents Hauts d'établir une liste, depuis le Moyen-Age jusqu'au XXe siècle. « Retrouver, rééditer, réhabiliter les femmes de lettres « plumées » a un double objectif, précise l'équipe. Montrer aux jeunes lecteurs et lectrices d’aujourd’hui que la littérature s’est toujours conjuguée au féminin et leur faire prendre conscience de l’immense gâchis de talents que constituent la domination masculine et le patriarcat. »

Toucher l'Education nationaleeditions talents hauts 1471595573

Car la maison d'édition Talents Hauts s'adresse en premier lieu à la jeunesse : indépendante, elle a publié, depuis sa création en 2005, plus de 300 titres à destination des enfants, des adolescents et des jeunes adultes. Elle définit ses choix éditoriaux comme « singuliers, engagés et diversifiés ». Si les œuvres sont retenues en fonction de leurs qualités narratives et / ou graphiques, elles doivent également être exemptes de stéréotypes. C'est ainsi que la maison d'édition s'engage clairement contre toutes les formes de discriminations.
Par exemple, la collection « Livres et égaux » regroupe des romans « qui tordent le cou aux clichés » tandis que la collection « Les héroïques » met en avant « ceux qui n'ont pas voix au chapitre dans les manuels d'histoire » comme les femmes, les enfants, les handicapés, les immigrés, les colonisés…

La collection « Les Plumées » a aussi vocation à toucher l'Education nationale. Il serait en effet temps que les autrices entrent durablement dans les programmes scolaires. Certes, on étudie – parfois – Colette, George Sand ou Marguerite Duras au collège ou au lycée. Mais les femmes sont souvent les grandes absentes des études supérieures de Lettres. En 2017, pour la 9e fois au cours des vingt-cinq dernières années, aucune autrice n'était au programme de l'agrégation. Depuis 1994, 17 femmes seulement s'y sont retrouvées contre 223 hommes. Une pétition nationale avait été lancée par un collectif d'étudiant.es et d'enseignant.es, à l'intention de Najat Vallaud-Belkacem, alors ministre de l'Education nationale (2). On pouvait y lire : « Les enjeux de la représentation des autrices dans les programmes d’agrégation sont pourtant nombreux : ils sont symboliques, car que retenir de ces programmes exclusivement masculins sinon que les femmes ne sont pas capables de produire des œuvres dignes d’être étudiées ? Ils concernent la recherche, l’édition et l’accessibilité de certains textes anciens (citons ceux de Christine de Pisan) ; ils ont trait à l’enseignement des œuvres dans le secondaire et dans le supérieur, puisque les œuvres au programme de l’agrégation sont souvent reprises dans des cours ultérieurs de tous niveaux. L’étude et la connaissance d’œuvres d’autrices, du contexte et des conditions dans lesquelles les femmes ont écrit au cours des siècles doit faire partie de la formation des enseignant.e.s à l’égalité de genre, et cette formation ne peut être cantonnée hors de leur discipline. »

Le travail de maisons d'édition telles que Talents Hauts mais aussi de compagnies comme Poupées Russes ou de lieux culturels tels que le musée Marguerite-Audoux (lire aussi la rubrique (Re)visiter) doit permettre de valoriser notre matrimoine : tout ce que nous avons hérité et que nous hériterons des femmes et qui constitue, autant que le patrimoine, le ferment de notre histoire et de notre culture.

Plus de renseignements sur http://www.talentshauts.fr/41-les-plumees

(1) Ce terme existe depuis l'Antiquité et convient parfaitement à celles dont nous parlons ici. La chercheuse Aurore Evain le rappelle dans une émission passionnante : https://www.franceculture.fr/litterature/autrice-la-tres-vielle-histoire-dun-mot-controverse
(2) https://www.change.org/p/najat-vallaud-belkacem-pas-d-agr%C3%A9gation-de-lettres-sans-autrice

 

Le deuxième texte

  • Une plateforme web, en cours de développement, conçue par #HackEgalitéFH met à disposition des enseignant.es des textes écrits par des femmes, accompagnés de contenus pédagogiques. L'objectif : « donner plus de visibilité aux autrices dans les programmes scolaires, afin que les jeunes puissent s’identifier à des figures fortes, sans distinction de genre ».
    Le projet est désormais porté par une association créée en 2017 et intitulée Le deuxième texte.
    Il se présente à la fois comme un blog, où sont publiés des articles en rapport avec le matrimoine littéraire, et un moteur de recherches. Rendez-vous sur https://george2etexte.wordpress.com/
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# 31 Poupées russes Tue, 21 Mar 2017 13:37:42 +0100
Musée Marguerite-Audoux : la modernité au service du patrimoine http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/558-museemargueriteaudoux http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/558-museemargueriteaudoux Benjamin Chausseron est animateur culturel au musée Marguerite-Audoux de Sainte-Montaine, dans le Cher. Il est à l'initiative du spectacle créé par la compagnie Poupées Russes avec des habitant.es du territoire, mettant à l'honneur l'œuvre de l'autrice (lire aussi les rubriques (Ré)acteurs et (Re)découvrir). Poussons avec lui la porte du musée.

Une mise en scène moderne sur un texte ancien : telle a été la genèse audacieuse de « L’atelier de Marie-Claire », livre publié en1920 devenu pièce de théâtre en 2019.
A l’initiative de ce projet théâtral, le musée Marguerite-Audoux tente d’allier, lui aussi, patrimoine et modernité, afin de faire découvrir au plus grand nombre l’écrivaine locale.
Situé à Sainte-Montaine depuis 2015, ce musée met en lumière toutes les vies de Marguerite Audoux (1863-1937), prix Fémina 1910 pour son roman « Marie-Claire ». Le parcours de Marguerite Audoux est en effet atypique. Orpheline à Bourges, bergère à Sainte-Montaine puis couturière à Paris : rien ne la prédestinait à un tel succès.
Marguerite Audoux a par ailleurs entretenu une correspondance avec deux autres figures littéraires de la communauté de communes Sauldre et Sologne : Alain Fournier, né à La Chapelle-d’Angillon, et Maurice Genevoix, qui a vécu à Brinon-sur-Sauldre.musee MA

Nous retrouvons dans ce musée les effets personnels de Marguerite Audoux : sa machine à coudre mais également ses lunettes, cartes de visite, loupe et autres objets authentiques. La chambre et la bibliothèque de l’autrice ont par ailleurs été reconstituées : ses véritables lit, fauteuil, armoires et table nous font revivre avec émotion quelques instants de vie. Parallèlement, les photos en noir et blanc du village ornent les murs du musée, afin de replonger dans la vie quotidienne d’antan (fin du XIXe et début du XXe siècles).

Des sculptures de papier aux écrans tactiles

Parallèlement, ce patrimoine, authentique et « centenaire », est mis en relief grâce à la muséographie, moderne et adaptée à tous les publics.
Deux films sur grand écran sont diffusés : le premier, en préambule de la visite, permet de présenter l’autrice et le second, en forme de conclusion, met en avant toutes les autres personnalités liées à la commune de Sainte-Montaine, comme Claude Seignolle par exemple.
Grâce à un écran tactile, le public peut choisir, consulter et lire toutes les lettres écrites par ou pour Marguerite Audoux.
Des scènes issues de « Marie-Claire » sont reproduites sous forme de sculptures en papier et des citations, issues du même ouvrage, apparaissent sur des fonds lumineux au gré de la visite. La vie et l’œuvre de Marguerite Audoux sont donc à découvrir par la vue, le toucher mais également l’ouïe puisque des extraits de « Marie-Claire » sont diffusés, par le biais d’écouteurs mis à la disposition du public.

Le musée Marguerite Audoux a été conçu par les agences « Takk » et « Histoire de… ». Non loin de là, à Aubigny-sur-Nère, ces mêmes concepteurs ont signé la muséographie du centre d’interprétation de l’Auld Alliance, ouvert au public depuis juillet 2019. Situé au rez-de-chaussée du Château des Stuarts, ce lieu retrace, lui aussi avec modernité, l’Histoire qui unit la France et l’Ecosse.

Benjamin Chausseron

Pratique

  • Le musée Marguerite-Audoux est situé 24 rue pincipale à Sainte-Montaine, à côté de la mairie. Il est ouvert du mardi au samedi de 14 h à 17 h.
  • Contacts : 02.48.58.26.12. et musee.marguerite-audoux@orange.fr
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# 31 Poupées russes Tue, 21 Mar 2017 13:37:42 +0100
La compagnie Poupées Russes http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/559-lacompagnieoupeesrusses http://www.rebonds.net/31poupeesrusses/559-lacompagnieoupeesrusses « Le théâtre, établi dans la déchirure entre le temps du sujet et le temps de l'histoire, est l'une des dernières demeures de l'utopie. » Heiner Müller

Peu à peu, les corps se sont arrêtés de bouger. Les lèvres se sont tues, les respirations presque retenues. Les regards se sont tendus dans un même élan, dans la même direction. Pleins d'attention, d'attente, d'espoir.
Je devinai sous les pulls les frissons parcourant les peaux, dans les poitrines les cœurs battant plus fort, dans les ventres une chaleur monter, dans les cerveaux les pensées filant vite…

Alexandre les a-t-il ressentis ? A-t-il perçu ce qu'il provoquait alors ? Ou était-il, lui-même, trop envahi par ses propres émotions ? Debout, au milieu d'une pièce imposante, face à l'assistance qui n'avait d'yeux que pour lui, le jeune garçon tenait bon. Il répétait, encore et encore, un texte qu'il avait appris plus tôt et qu'il devait à présent déclamer. Mieux : le jouer. Parfois, ses épaules et sa tête se relâchaient en même temps qu'un soupir de découragement, mais il se redressait bien vite et, déterminé, reprenait.poupées russes atelier
Il se trouvait dans le carré des émotions : un espace délimité par de petits papiers posés à terre, sur lesquels on pouvait lire « Tristesse », « Colère », « Dégoût », « Peur », « Joie ». La consigne était simple : parvenir à dire son texte – un extrait d'  « Antigone » de Sophocle – en modulant son interprétation selon l'endroit où l'on se trouvait.

Alexandre maîtrisait les mots. Mais pas moyen de libérer le corps. A quoi ressemble un corps joyeux ? Triste ? Dégoûté ? Appeuré ? En colère ?
Debout face à lui, au-delà de l'assistance, Lucie Contet, comédienne et directrice artistique de la compagnie Poupées Russes, le guidait, le relançait, l'encourageait, tentait de le faire sortir de lui-même. La voix du jeune garçon prenait alors un autre ton : il commençait à lâcher prise, à laisser les émotions du carré le traverser. Les minutes s'écoulaient.
L'assistance, composée d'autres apprenti.es comédien.nes, ne bougeait toujours pas mais on ressentait presque ses encouragements. Chacun.e vivait cet instant intensément et, sans doute, s'imaginait à la place d'Alexandre. Tous.tes attendaient ce moment avec un mélange d'excitation et d'appréhension.

Lorsque des larmes sont montées aux yeux d'Alexandre. Il ne jouait pas la tristesse, il s'agaçait. Il voulait « réussir », parvenir à faire sortir de lui ce qui devait sortir. Lucie s'est approchée, l'a fait asseoir dans le carré sur le papier « Tristesse » et l'a invité à se servir de ce qu'il ressentait pour finir la scène. Il y est parvenu. Emue, l'assistance l'a applaudi. Quelques minutes plus tard, le garçon avait retrouvé le sourire.

Bien sûr, l'objectif de l'exercice n'était pas d'en arriver là. Du moins, pas de cette façon. Mais il me sembla que cette scène définissait précisément le théâtre. D'un côté : un dépassement de soi, pour soi mais vers les autres ; de l'autre côté : un désir transcendé. Les deux se retrouvant dans un champ d'émotions universelles.
Pour la compagnie Poupées Russes, il s'agit aussi de révéler ce qui est caché, à la manière de ces petits personnages gigognes qui s'ouvrent indéfiniment sur un autre…

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Ecrire et vivre une histoire commune

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La compagnie Poupées Russes est née à Paris en 2014 mais elle a posé ses valises dans le Cher il y a un an, lorsque Lucie Contet et Salomé Elhadad Ramon ont décidé de s'installer à Aubigny-sur-Nère. Lucie Contet y avait vécu toute son enfance.lysistrata
Si elles rejoignent régulièrement les cinq autres comédiens de la compagnie en région parisienne pour jouer leurs spectacles ou animer des ateliers, elles s'implantent progressivement dans le tissu culturel du nord du Cher.
« Dès la création de la compagnie, nous avons eu la volonté de nous ancrer dans un territoire, assure Lucie Contet. Nous avons tous envie de rendre le théâtre accessible, mais à Paris, le lieu même n'est pas accessible, tout le monde ne vient pas. Nous voulions aller à la rencontre du public, et partager avec lui davantage qu'une relation acteur-spectateur. Le théâtre, c'est plus puissant que ça. »

Concevoir et jouer des spectacles, oui, mais qui ne soient pas uniquement du registre du pur divertissement ; « faire faire » du théâtre dans des ateliers, oui, mais pas seulement pour former des interprètes. Pour Lucie et Salomé, il s'agit surtout d'interpeller, d'éveiller le sens critique, de proposer un cadre idéal à l'expression des idées et des sentiments, de susciter discussions et débats… Et ainsi, loin d'une consommation du spectacle ou du loisir, écrire et vivre une histoire commune.

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Des spectacles qui questionnent et déroutent

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Les créations de la compagnie portent le sceau de ce défi.
Comme « Lysistrata » d'Aristophane (1), une des premières pièces féministes. Ecrite il y a 2.400 ans, elle raconte l'histoire de femmes de différentes contrées qui, lassées par la guerre, décidèrent de s'unir et d'entamer une grève du sexe pour contraindre les hommes à déposer les armes. De cette comédie antique, avant-gardiste dans ce qu'elle dit des rapports entre hommes et femmes et furieusement d'actualité, la compagnie a imaginé un conte musical. « A l’heure où l’on voit la condition de la femme non seulement stagner, mais régresser de façon inquiétante dans certains pays/quartiers ; à l’heure où l’on trouve sur les réseaux sociaux occidentaux des mouvements anti-féministes menés par des femmes ; à l’heure où l’on parle de la suppression de l’enseignement des langues mais aussi des cultures latines et grecques au collège ; il nous a paru essentiel d’exhumer ce texte populaire qui, sans manichéisme et avec beaucoup d’humour, prouve qu’Histoire ne rime pas toujours avec progrès », écrivent Lucie Contet, Salomé Elhadad Ramon et Caroline Gozin, les metteuses en scène, dans leur note d'intention.Habiter le temps

Avec la pièce « Habiter le temps » de Rasmus Lindberg (2), la compagnie questionne les relations transgénérationnelles. Sur scène, cohabitent sans se voir ni s'entendre trois générations d'une même famille, dont les destins se jouent en parallèle et simultanément, mais à trois époques différentes (1913, 1968 et 2014). A l'origine, un drame non dévoilé qui pèse pourtant sur les enfants et petits-enfants. Que faire de ces valises qu'on nous a transmises et qu'on ne souhaite pourtant pas porter ? Si le public peut être d'abord dérouté par la mise en scène, il finit par entrer dans ce huit-clos et s'y reconnaître. « L'auteur a une écriture très spéciale et très puissante, souligne Salomé Elhadad Ramon, une nouvelle fois à la mise en scène. En sortant du spectacle, le public vient nous voir et nous dire : ça m'a beaucoup parlé. »
Jouée cette année à La Forge à Aubigny-sur-Nère et au Lavoir Moderne à Paris, la pièce ira au Festival d'Avignon cet été.

Autre spectacle que la compagnie interprète actuellement et qu'elle a créé à Aubigny-sur-Nère : « L'Oiseau Bleu » de Maurice Maeterlinck (3). Un conte féerique et philosophique qui se déroule durant la période de Noël. La jeune Tyltyl se voit embarquée dans un voyage initiatique à la recherche de l'Oiseau Bleu, allégorie du bonheur.

Mais c'est une expérience singulière qui a renforcé les liens tissés entre le territoire et la compagnie cette année : la création du spectacle « L'atelier de Marie-Claire », d'après l'œuvre de Marguerite Audoux, avec des comédiens amateurs dont la plupart n'avaient jamais foulé une scène (4) !

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Accompagner des comédiens non-professionnels

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Samedi 23 novembre 2019 – 14 heures – salle des fêtes de Sainte-Montaine

Attablés devant un casse-croûte ou un café, les onze comédiens de la troupe « Les Marguerite » savourent une pause. Depuis le matin, ils filent la pièce qu'ils interprèteront pour la première fois en public la semaine suivante, « L'atelier de Marie-Claire ». Ils semblent à la fois concentrés et joyeux.
Ils vivent une belle aventure depuis un an, depuis que Benjamin Chausseron, animateur culturel du musée Marguerite-Audoux à Sainte-Montaine, a fait appel à la compagnie Poupées Russes pour composer un spectacle sur la vie et l'œuvre de l'autrice (lire aussi la rubrique (Re)visiter).les marguerites
Lucie Contet et Salomé Elhadad Ramon se sont d'abord emparées du roman « L'atelier de Marie-Claire », auquel elles ont ajouté des éléments du roman « Marie-Claire » pour transformer le tout en pièce de théâtre. Une écriture à deux rendue possible par une vraie complicité et une même sensibilité entre les deux comédiennes-metteuses en scène.
Un appel à participant.es a ensuite été lancé sur toute la communauté de communes Sauldre et Sologne, et ses environs. Une trentaine de personnes se sont présentées au « casting », dont huit ont été retenues le jour même, les autres les jours suivants.

Virginie Bourmault, habitante de Cerdon dans le Loiret, se souvient : « J'ai pris connaissance du projet via Internet. Pour moi, ce n'était pas vraiment un casting, plutôt un échange. Nous devions préparer un texte parmi une liste mais je les ai tous appris pour mettre toutes les chances de mon côté ! » Sa seule expérience alors était une semaine de théâtre vécue dans le cadre d'une formation d'aide médico-psychologique. « Nous avions travaillé sur la connaissance de soi et nos capacités. J'avais adoré. »
Jean-Philippe Lin-Pitros vit à Aubigny et travaille dans une entreprise de mécanique de précision. « J'ai vu l'annonce du casting au dernier moment sur le site du musée Marguerite-Audoux. Au lycée, j'avais fait partie d'un club de poésie mais je n'avais jamais pratiqué le théâtre. » Son but en répondant à l'appel des Poupées Russes était de « sortir de soi-même, aller vers les autres et apprendre de nouvelles choses ».

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Un cadre de confort pour exprimer ses émotions

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Le jour de la répétition générale, toute la troupe est habillée à la mode du début du XXe siècle : jupes longues, tabliers, châles, chapeaux, pantalons droits et vestes… Dans un espace symbolisant la scène (absente de cette salle des fêtes), du mobilier et des objets d'époque reproduisent un atelier de couture à Paris.
Désormais, chacun connaît son texte, ses entrées et sorties, ses changements de costumes… Mais avant d'en arriver là, la troupe est passée par des exercices, proposés par Lucie et Salomé. « Les premières séances consistaient à travailler la cohésion du groupe, notamment pour casser la distance que nous pouvons avoir naturellement avec les autres », raconte Virginie Bourmault. Jean-Philippe Lin-Pitros évoque aussi les exercices pour la voix, l'adresse, l'intention. Maryse Radoux, la seule à avoir joué dans d'autres troupes, insiste sur la méthode des Poupées Russes : « C'était formidable. Pour faire attention à nous, elles nous ont demandé quels étaient nos points sensibles. Personnellement, j'ai tendance à me sentir angoissée, alors elles me rassurent. C'est la première fois que je ressens ça et je crois que la bonne ambiance tient à ces petites attentions. »

Au fil des jours passés auprès de Lucie et Salomé, cette réflexion me reviendra souvent en tête. « Créer un cadre de confort pour que les gens puissent s'exprimer » ne sont pas de vains mots dans leur bouche. Patiemment, avec bienveillance, elles construisent autour des comédiens et des spectateurs cet environnement sécurisant propice à la rencontre et à la circulation des émotions.oiseau bleu
La méthode n'empêche pas d'être bousculé. Au contraire. Lorsqu'on se sent en confiance, tout est possible ! « Je joue une cliente hautaine, extravagante… je ne suis pas du tout comme ça ! rougit Virginie Bourmault. Tout ce qui sort de notre naturel est compliqué. C'est un vrai jeu, tout en étant sincère. »
Jean-Philippe Lin-Pitros joue l'amoureux d'une couturière. Il a peu de répliques. « L'intention est dans le regard et la présence. Il faut « montrer », c'est difficile. Tout passe par le corps. »

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« Une envie viscérale »

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C'est une autre caractéristique du travail de Lucie et Salomé : « Nous passons par l'intention profonde en dehors des mots, donc par le corps et la communication non verbale, m'expliquent-elles. Avec nous, le texte arrive tard. » Lucie ajoute : « Je vois le théâtre comme un art martial plus que comme une discipline littéraire. »

Comment ont-elles, elles-mêmes, pris le chemin du théâtre ? Il n'a pas été direct pour Lucie Contet : « J'en ai toujours secrètement rêvé mais ça me paraissait inaccessible depuis mon petit village de campagne. Je ne connaissais personne de ce milieu, pas un cours de théâtre à Aubigny... Je me souviens qu'une prof de français organisait un club théâtre au collège. J'avais hâte d'être en 6e. Et l'été précédent mon entrée, j'ai appris qu'elle arrêtait. J'ai cette image gravée associée à une grande déception ! » Après le lycée Alain-Fournier à Bourges où elle suit l'option théâtre, « trop bonne élève pour ne pas faire d'études », elle prépare HEC puis Sciences-Po. « Je ne regrette rien, c'était passionnant. J'ai alors complètement mis entre parenthèses mon désir de théâtre. » Impliquée dans l'économie sociale et solidaire, elle rejoint un réseau d'entreprises d'insertion. Mais à 29 ans, « une envie viscérale » lui revient. « J'ai rencontré un directeur d'école qui m'a fait remarquer que j'étais déjà un peu vieille pour commencer ! Alors j'ai foncé. J'ai cumulé les deux pendant deux ans et j'ai fait la bascule l'année de naissance de ma fille. Pas mal de personnes me disent que c'était courageux ; pour moi, ça a été très vite une libération, un bonheur immense... et beaucoup de galères pour arriver à en vivre !!! »
La deuxième libération, artistique cette fois, est arrivée à Aubigny. « Là, il a été possible d'exprimer qui on est, comment on veut travailler, se mettre à écrire, mettre en scène plus régulièrement, et surtout, définir notre approche, notre pédagogie. » Elle est ainsi parvenue à allier son « besoin d'utilité sociale et d'épanouissement artistique ».

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De l'amour de soi et des autres

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Le parcours de Salomé est différent. Elle se souvient d'elle petite, créant avec sa sœur et ses cousins des spectacles pour les parents, se mettant en scène dans des histoires. « J'ai commencé à prendre des cours de théâtre vers 12 ans, dans l'association artistique de ma ville, Bussy-Saint-Georges. J'ai pris des cours de chant en même temps dans cette même asso parce que petite, je rêvais de devenir chanteuse, pas du tout comédienne. J'ai voulu faire du théâtre pour combattre ma timidité et pour avoir un lieu d'expression : c'était une période familiale difficile et j'avais besoin d'un endroit pour pouvoir explorer et exprimer mes émotions. Je ne voulais pas du tout en faire mon métier, je voulais être pédiatre ! Arrivée au lycée, j'ai fait l'option théâtre et ça a commencé à prendre beaucoup de place dans ma vie. J'allais au théâtre très régulièrement, j'ai commencé à lire beaucoup de pièces (pendant mes cours de maths). En me projetant dans ma vie future, je ne me voyais, finalement, plus faire autre chose que ça, sans vraiment trop savoir dans quoi je me lançais, sans trop savoir si j'allais y arriver ou comment y arriver. J'ai eu mon bac et je suis entrée dans une école à Paris. Ma mère, qui n'était pas vraiment rassurée par ce choix, m'a beaucoup soutenue. Elle voyait que j'étais passionnée. »

Lorsqu'on leur demande ce que le théâtre leur apporte, elles répondent « de la joie », « de l'humain », « de la réflexion sur le fonctionnement de l'humain », « de la connaissance de soi » et « de l'amour, de soi, des autres ». Mais qu'est-ce qu'il apporte à notre société ? « Je pense que cela peut réunir, notamment dans la pratique : parce que c'est un moment privilégié où nous partageons et exprimons des émotions. Et pour ce qui est des spectacles : c'est à la fois une forme qui nous fait sortir de notre quotidien, nous fait rêver mais aussi nous parle de ce quotidien et de notre monde », répond Salomé. « Je suis marquée par la puissance du théâtre quand il est pratiqué, souligne Lucie. L'an dernier, nous avons travaillé avec environ 200 personnes, qui pour la plupart n'avaient aucune expérience. Tous âges confondus. J'ai été soufflée de voir le bienfait apporté, ressenti. Comment les ateliers avaient libéré ces personnes, comment ils avaient participé à reconstruire leur estime d'eux-mêmes. Et comme il leur a été très évident de l'exprimer, de nous l'exprimer. »

Dimanche 1er décembre 2019 – 15 heures – salle des fêtes de Sainte-Montainemarguerite 2

« L'atelier de Marie-Claire » s'anime. Les comédiens entrent dans l'espace scénique les uns après les autres, les tableaux se succèdent. Le public, installé en arc de cercle, parfois sur des doubles chaises pour compenser le manque de dénivelé, suit la vie des couturières et de leurs patrons. La lumière blafarde du jour de répétition a laissé place à une création lumineuse qui nous ferait presqu'oublier l'environnement impersonnel de la salle des fêtes. Une bande-son rythme la pièce. Les comédiens contribuent aux changements des décors, sont bien présents et semblent s'amuser. Le public, venu en nombre, aussi. Virginie Bourmault, qui voulait que sa famille soit fière d'elle, peut l'être. Le stress de Jean-Philippe Lin-Pitros a disparu dès sa première intervention. Quant à Maryse Radoux, qui craignait les trous de mémoire, elle n'en a rien laisser paraître.
Au moment des applaudissements et des félicitations, toute la troupe est heureuse. « Personne n'aurait imaginé un tel résultat il y a un an lorsque l'aventure a débuté », reconnaît le maire de Sainte-Montaine, Jean-Bernard Grimault, qui annonce que de nouvelles dates sont prévues pour 2020 (5). Une tournée qui tombe à point, 2020 marquant le centenaire du prix Femina attribué à Marguerite Audoux pour son ouvrage « Marie-Claire » (lire aussi la rubrique (Re)visiter).

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Se concentrer sur son corps

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Lundi 25 novembre 2019 – 13 h 30 – école des Grands-Jardins à Aubigny-sur-Nère

C'est un autre lieu qui n'est pas fait à l'origine pour le théâtre, que la compagnie Poupées Russes a investi durant deux semaines : une salle de motricité située à l'étage de l'école primaire et élémentaire d'Aubigny.
Lucie et Salomé y ont installé une classe de théâtre : tous les après-midis, elles interviennent auprès des CM. L'objectif ? « Faire découvrir aux élèves une nouvelle activité et leur faire travailler le vocabulaire, la prononciation et la concentration, répond Christine Archambault, l'une des enseignantes. Nos élèves sont de plus en plus dispersés. Beaucoup ne savent pas se concentrer sur leur corps. » Il s'agit aussi de favoriser la cohésion de groupe, avant un voyage à la montagne en janvier.poupées russes école 1

Installée sur un petit banc de la salle de motricité, j'observe la première classe arriver. Les 23 enfants ont retiré leurs chaussures. Ils sont assez excités. Lucie leur fait adopter « la position du comédien » : mains et bras détendus le long du corps, tête haute et regard droit, pieds écartés selon la largeur du bassin et ancrés dans le sol. Le groupe forme un cercle pour les premiers exercices, à la fois ludiques et techniques, qui touchent à la respiration, la voix, l'articulation, la précision des gestes… Je sens que les enfants s'amusent.
Arrive l'heure du jeu de l'aveugle : en binôme, ils doivent circuler dans la pièce ; l'un ferme les yeux et se laisse guider par l'autre. Tout se fait en silence. Après quelques minutes, les rôles sont inversés. Etrangement, au lieu de s'éviter, la plupart des binômes se cognent régulièrement. Lorsque Lucie met fin à l'exercice, elle leur demande ce qu'ils ont ressenti et quels rôles ils ont préféré « Vous voyez, on n'aime pas tous les mêmes choses, on n'aime pas tous jouer les mêmes rôles », affirme-t-elle. Beaucoup d'enfants déclarent avoir perdu leurs repères en fermant les yeux mais surtout, n'avoir pas eu confiance en leur guide. « Quand on est comédien, on est parfois aveugle parce qu'on ne sait pas ce que l'autre comédien va nous donner. Quand on est aveugle et qu'on est guidé, il faut pouvoir lâcher prise. Pour ça, il faut de l'écoute. » Lucie insiste : « On fait souvent cet exercice. D'habitude, les gens ne se rentrent pas dedans. Ça veut dire quelque chose sur la confiance. On va travailler ça. »

Le résultat avec le groupe suivant est tout à fait différent : les enfants s'évitent soigneusement. Je me prête au jeu et ferme les yeux, guidée par Lucie. La pression de sa main sur mon épaule est très légère mais ses messages, pourtant non verbaux, sont très clairs. Je perds rapidement mes repères mais j'apprécie. En particulier lorsque les rayons du soleil, qui traversent une fenêtre, se posent sur une de mes joues. Quand nous nous arrêtons, je ne suis pas du tout à l'endroit où je pensais !
En inversant les rôles, je me surprends à être moins à l'aise. Lucie est plus grande que moi et le relâchement de son corps, comme une déclaration de confiance totale, me trouble. Je la guide comme je peux et souris intérieurement. Pour celui ou celle qui souvent guide, quel bonheur de pouvoir enfin se laisser porter par le mouvement !

Les enfants aussi sont ravis. Je les quitte avec la certitude que l'expérience qu'ils vont vivre durant ces deux semaines restera pour eux inoubliable.

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Dans le carré des émotions

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Vendredi 6 décembre 2019 – 16 heures – cinéma l'Atomic à Aubigny-sur-Nère

« Qu'est-ce qu'on fait si on a le trac ? » La petite Alice sautille sur place. « On respire et on remercie le trac, parce que si on a le trac, ça veut dire qu'on va vivre une émotion forte ! » répond Lucie. « J'ai peur de ne pas y arriver ce soir », soupire Léna. « Tu as réussi jusqu'à présent ? Oui ? Alors, tu vas y arriver », l'encourage Salomé.poupées russes école 3
Durant tout l'après-midi, les deux classes de CM de l'école des Grands-Jardins répètent au cinéma d'Aubigny, pour le spectacle présenté devant leurs parents le soir. La scène accueille péniblement les 46 enfants, ce qui les oblige à faire attention les uns aux autres.
Ensemble, ils ont écrit une petite pièce : « Le deuxième jour de la classe théâtre, nous leur avons demandé ce qu'ils avaient découvert à l'école. On a eu de vraies pépites ! se réjouit Salomé. Le groupe qui était un peu agité s'est vraiment posé et beaucoup d'enfants se sont livrés. L'idée était de partir de leur vécu et de ce qu'ils auraient à raconter. »

Au final ? Une histoire sur un enfant qui déménage et donc change d'école. Il fait de drôles de rêves, dans lesquels, par exemple, les écoliers sont les éléments d'une machine à fabriquer les bonnes notes ! Les journées rêvées se mêlent aux journées vécues, dans des scènes surréalistes et drôles, répétées mais aussi improvisées. Les enseignantes jouent leur propre rôle avec beaucoup d'autodérision. « En tant qu'adulte, c'était très plaisant, assure Christine Archambault, notamment de voir les enfants évoluer différemment. Ça m'a donné envie de le refaire l'année prochaine. »

De leur côté, Lucie et Salomé reproduiront l'expérience dans quelques semaines en région parisienne. En attendant, elles poursuivent les représentations et les ateliers pour les enfants, les adolescents et les adultes, chaque lundi soir à Aubigny.
C'est là, comme le jeune Alexandre, que chacun.e est invité.e à entrer dans le carré des émotions...

Fanny Lancelin

(1) https://compagniepoupeesrusses.fr/lysistrata/
(2) https://compagniepoupeesrusses.fr/habiter-le-temps/
(3) https://compagniepoupeesrusses.fr/loiseau-bleu-a-venir-jeune-public/
(4) https://compagniepoupeesrusses.fr/latelier-de-marie-claire/
(5) Fixées notamment dans le cadre de la saison culturelle de la communauté de communes Sauldre et Sologne, elles seront annoncées en janvier.

 

Plus

  • Pratique : outre les spectacles, la compagnie Poupées Russes propose des ateliers tous les lundis au château des Stuarts à Aubigny-sur-Nère : de 17 h à 18 h pour les enfants à partir de 7 ans ; de 18 h 15 à 19 h 45 pour les adolescents ; de 20 h 15 à 22 h 15 pour les adultes.
    En milieu scolaire, les ateliers s'adressent aux classes du primaire au lycée, ainsi qu'aux clubs de théâtre existants.
    Des ateliers sont également possibles en entreprise pour renforcer la confiance en soi et dans le groupe, développer l’écoute, la coopération, faciliter la prise de parole et de décision, améliorer la communication, faire émerger des conflits et aborder des pistes de résolution. Différents modules de formation sont possibles.
    Tous les renseignements sont sur le site : https://compagniepoupeesrusses.fr/
  • Appel : la compagnie est à la recherche d'un « coup de pouce » pour collecter 4.000 euros et ainsi, financer sa participation au Festival d'Avignon à l'été 2020. Contact : compagnie.poupeesrusses@gmail.com et 07.82.80.78.94.
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# 31 Poupées russes Tue, 21 Mar 2017 12:54:42 +0100