# 35 Ecrire ensemble - épisode 1(avril 2020)(Re)bonds est un magazine mensuel créé par Fanny Lancelin, journaliste installée dans le Cher. Son but : à travers, des portraits d'habitant.es du Berry, raconter des parcours alternatifs, des modes de vie où le respect des êtres vivants et de leur environnement tient une place centrale.http://www.rebonds.net/35ecrireensembleepisode12023-05-11T19:01:09+02:00(Re)bonds.netJoomla! - Open Source Content ManagementHistoires d'enfants2017-03-21T13:37:42+01:002017-03-21T13:37:42+01:00http://www.rebonds.net/35ecrireensembleepisode1/584-histoiresdenfantsSuper User<p><strong>Comment les plus jeunes vivent-il·les la période actuelle ? Les élèves de CM de l'école de Brécy, dans le Cher, le racontent dans leurs journaux de confinement. La plupart ont gardé leur rythme habituel : il·les se lèvent et s'habillent, font leurs devoirs dans la journée, jouent, regardent un peu la télévision... Ne sont publiés ici que des extraits de faits et de sentiments qui sortent de l'ordinaire. Les images qui accompagnent leurs mots sont des créations d'un projet d'arts plastiques <span style="font-size: 8pt;">(1)</span>, réalisées aussi pendant le confinement. </strong></p>
<p><strong> </strong></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Alexandre :</strong></span><br />Chaque midi, on mange tous ensemble. Je préfère ça à la cantine. On rigole bien. J’aime travailler à la maison parce que je peux aller à ma vitesse.<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Ambre.jpeg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Ambre."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Ambre.jpeg" alt="Ambre" width="340" height="448" style="border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Ambre :</strong></span><br />Ma maîtresse nous envoie le travail par mail chaque jour, elle prend de mes nouvelles et m'encourage dans cette période qui n'est pas facile à vivre.<br />Le plus dur, c'est de ne plus voir mes copines.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Célyan :</strong></span><br />Ce que j’aime bien pendant la journée de confinement (normalement je suis à l’école, c’est de faire du bricolage (j’ai fait une table en bois) ou du jardinage.<br />Ce que j’aime moins, c’est de faire tous les devoirs la journée à la maison. C’est mieux quand on fait du travail avec la maîtresse et les devoirs le soir après l’école.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Chaïma :</strong></span><br />Je prépare un gâteau pour le goûter. Le temps de la cuisson du gâteau, je joue dehors. C'est l'heure du goûter, on mange le gâteau. Après, je joue avec mon chat, je dessine ou je colorie jusqu'au dîner. On regarde un film en famille.<br />Ce que je trouve dommage, c'est de ne pas pouvoir sortir.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Clémence :</strong></span><br />Je m’occupe d’arroser mes plantations (fleurs, radis…).<br />S'il fait beau, je fais du vélo dans la cour. Un peu plus tard, je regarde encore une fois mes plantations pendant dix minutes pour voir si elles poussent. <br />J’apprécie tous les jours d’être chez ma mamie. Rien ne me manque.<br />J’ai hâte de retrouver mon Monopoly qui est resté à Brécy.<br />Une fois le confinement terminé, j’ai prévu d’aller faire les courses pour m’acheter un antistress car le mien est « cuit ».</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Corentin :</strong></span><br />On a de la chance car il fait beau et j’ai un grand jardin. Je suis à la maison avec mes parents et mes deux frères. C’est bizarre, car d’habitude mes parents sont souvent absents, ils travaillent beaucoup. (…) Je lis car j’adore lire.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Erwann :</strong></span><br />Non, je n'ai pas peur de ce virus.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Gabriel :</strong></span><br />Hier soir, j’ai aidé ma maman à faire la cuisine, on a fait de la piémontaise.<br /><span style="color: #ff615d;"></span></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Léa :</strong></span><br />En famille, nous avons fabriqué un nouveau composteur. Mon papa et mon frère m'ont appris à jouer au poker et j'ai ruiné les autres. Mon frère m'apprend à faire du ping-pong. Mes parents ont fini la peinture des fenêtres de nos chambres, du coup, nous sommes obligés de dormir dans la salle de jeux (j'adore ça !).<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Mehdi.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Mehdi."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Mehdi.jpg" alt="Mehdi" width="337" height="468" style="border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Louane :</strong></span><br />J’ai peur du coronavirus, peur que quelqu’un à la maison l’attrape car il y a eu beaucoup de morts. Alors, j’ai peur que quelqu’un de ma famille l’attrape comme mes grands-parents. J’ai hâte que ce virus disparaisse, qu’il y ait le moins de malades et de morts possibles.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Maelle :</strong></span><br />Ce qui me fait le plus peur, c'est de rester en confinement jusqu'en 2021.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Maïna</strong></span><br />J’ai appelé en visio mes grands-parents, mes tantes, ma cousine, mes oncles, mes cousins, car je ne peux pas leur rendre visite (…).<br />Ce que je ressens : je ressens de la tristesse et de la joie. Je ressens de la joie parce que je commence le travail vers neuf heures donc je peux dormir deux heures de plus. Mais je suis triste de ne plus aller à l’école.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Mattys :</strong></span><br />J’ai peur que ma famille ou moi attrapions le coronavirus et qu’on meurt.<br />J’ai hâte de retrouver une vie « normale ».<span style="color: #ff615d;"> </span></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Mathéo :</strong></span><br />Pour les divisions, j’ai trouvé une nouvelle méthode avec un arrêt de bus. Ce que je trouve dommage c’est que je ne peux pas voir ma maîtresse.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Maxime :</strong></span><br />Mes journées de confinement se ressemblent pratiquement toutes !!! (...)<br />J’ai hâte de retrouver mes copains à la récréation car les récréations tout seul, c’est ennuyant.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Mehdi :</strong></span><br />Après le confinement, je souhaite refaire mon anniversaire avec ma famille.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Nathan :</strong></span><br />L’école à la maison c’est bien, mais je préfère être à l’école, sur mon bureau, avec mes repères de travail. A la fin de cette période, j’aimerais que mon projet soit de « fêter la vie » autour d’un super goûter dans la cour de récréation, tous ensemble.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Nolan B. :</strong></span><br />Depuis le début du confinement, ce qui me manque le plus, ce sont mes copains pour jouer à la balle au prisonnier ou au football pendant les récréations. L'école aussi me manque car j'aime bien ma maîtresse. J'ai hâte que le confinement se termine pour tous les retrouver. Ma seule crainte est de retourner au tableau quand on reprendra l'école car j'ai peur de me tromper.<span style="color: #ff615d;"> </span></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Nolan P. :</strong></span><br />Demain, après le travail, on fera des activités comme de la pâte à sel avec mes sœurs. J’aime bien l’école à la maison car on a moins de travail qu’à l’école, par contre je n’aime pas le confinement car je ne peux pas jouer et voir mes copains. Donc parfois, je m’ennuie quand mes sœurs ne veulent pas jouer avec moi.<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Nolan_P.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Nolan."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Nolan_P.jpg" alt="Nolan P" width="383" height="288" style="border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Samantha :</strong></span><br />Mes craintes : de ne pas avoir de grandes vacances ; de devoir travailler avec la canicule s’il y en a une cette année encore ; que mon spectacle de cirque et la fête de l'école soient repoussés ou pire annulés (...) ; de ne pas pouvoir donner les cadeaux d'anniversaire pour le jour même.<br />Mes prévisions après le confinement : aller voir la famille ; faire une promenade avec mon chien ; aller faire un après-midi shopping.<span style="color: #ff615d;"> </span></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Sébastien :</strong></span><br />Je ramasse l’herbe que papa a tondue et je fais du béton avec lui.<br />Je ne suce plus mon pouce et aussi, je ne ronge plus mes ongles (…).<br />Une fois le confinement terminé, je voudrais voir l’océan.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Shane :</strong></span><br />J’ai envie de retrouver l’air pour pouvoir jouer et que nous puissions vivre normalement.<br />Une fois le confinement passé, j’aimerais faire un grand repas de famille chez mes grands-parents.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Téo :</strong></span><br />Je jardine avec mon père, nous avons semé des radis, des carottes, des échalotes, des cardes, deux types de salades et de la roquette (…). J’ai prévu de fêter mon anniversaire, après le confinement, avec mes copains.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Tom :</strong></span><br />Pendant le confinement, j’aime jouer avec mes propres jouets pendant les récrés et être avec ma famille tout le temps.</p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) Projet intitulé La Grande Lessive : créée en 2006 par l'artiste plasticienne Joëlle Gonthier, la Grande Lessive vise à encourager la production de dessins, peintures, collages, photographies, installations… dans le but de les exposer collectivement, à la manière d'une lessive (suspendus sur un fil), partout sur la planète, le même jour. Elle se pratique beaucoup dans les écoles et dans les structures partenaires telles que les médiathèques, les musées, les centres de loisirs…</span><br /><span style="font-size: 8pt;">Confinement oblige, l'organisation de la Grande Lessive a été chamboulée. L'invitation était de « fleurir ensemble » les fenêtres des maisons ; en d'autres termes, de représenter des fleurs et de les exposer sur ses fenêtres, le jeudi 26 mars.</span></p>
<p> </p><p><strong>Comment les plus jeunes vivent-il·les la période actuelle ? Les élèves de CM de l'école de Brécy, dans le Cher, le racontent dans leurs journaux de confinement. La plupart ont gardé leur rythme habituel : il·les se lèvent et s'habillent, font leurs devoirs dans la journée, jouent, regardent un peu la télévision... Ne sont publiés ici que des extraits de faits et de sentiments qui sortent de l'ordinaire. Les images qui accompagnent leurs mots sont des créations d'un projet d'arts plastiques <span style="font-size: 8pt;">(1)</span>, réalisées aussi pendant le confinement. </strong></p>
<p><strong> </strong></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Alexandre :</strong></span><br />Chaque midi, on mange tous ensemble. Je préfère ça à la cantine. On rigole bien. J’aime travailler à la maison parce que je peux aller à ma vitesse.<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Ambre.jpeg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Ambre."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Ambre.jpeg" alt="Ambre" width="340" height="448" style="border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Ambre :</strong></span><br />Ma maîtresse nous envoie le travail par mail chaque jour, elle prend de mes nouvelles et m'encourage dans cette période qui n'est pas facile à vivre.<br />Le plus dur, c'est de ne plus voir mes copines.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Célyan :</strong></span><br />Ce que j’aime bien pendant la journée de confinement (normalement je suis à l’école, c’est de faire du bricolage (j’ai fait une table en bois) ou du jardinage.<br />Ce que j’aime moins, c’est de faire tous les devoirs la journée à la maison. C’est mieux quand on fait du travail avec la maîtresse et les devoirs le soir après l’école.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Chaïma :</strong></span><br />Je prépare un gâteau pour le goûter. Le temps de la cuisson du gâteau, je joue dehors. C'est l'heure du goûter, on mange le gâteau. Après, je joue avec mon chat, je dessine ou je colorie jusqu'au dîner. On regarde un film en famille.<br />Ce que je trouve dommage, c'est de ne pas pouvoir sortir.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Clémence :</strong></span><br />Je m’occupe d’arroser mes plantations (fleurs, radis…).<br />S'il fait beau, je fais du vélo dans la cour. Un peu plus tard, je regarde encore une fois mes plantations pendant dix minutes pour voir si elles poussent. <br />J’apprécie tous les jours d’être chez ma mamie. Rien ne me manque.<br />J’ai hâte de retrouver mon Monopoly qui est resté à Brécy.<br />Une fois le confinement terminé, j’ai prévu d’aller faire les courses pour m’acheter un antistress car le mien est « cuit ».</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Corentin :</strong></span><br />On a de la chance car il fait beau et j’ai un grand jardin. Je suis à la maison avec mes parents et mes deux frères. C’est bizarre, car d’habitude mes parents sont souvent absents, ils travaillent beaucoup. (…) Je lis car j’adore lire.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Erwann :</strong></span><br />Non, je n'ai pas peur de ce virus.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Gabriel :</strong></span><br />Hier soir, j’ai aidé ma maman à faire la cuisine, on a fait de la piémontaise.<br /><span style="color: #ff615d;"></span></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Léa :</strong></span><br />En famille, nous avons fabriqué un nouveau composteur. Mon papa et mon frère m'ont appris à jouer au poker et j'ai ruiné les autres. Mon frère m'apprend à faire du ping-pong. Mes parents ont fini la peinture des fenêtres de nos chambres, du coup, nous sommes obligés de dormir dans la salle de jeux (j'adore ça !).<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Mehdi.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Mehdi."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Mehdi.jpg" alt="Mehdi" width="337" height="468" style="border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Louane :</strong></span><br />J’ai peur du coronavirus, peur que quelqu’un à la maison l’attrape car il y a eu beaucoup de morts. Alors, j’ai peur que quelqu’un de ma famille l’attrape comme mes grands-parents. J’ai hâte que ce virus disparaisse, qu’il y ait le moins de malades et de morts possibles.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Maelle :</strong></span><br />Ce qui me fait le plus peur, c'est de rester en confinement jusqu'en 2021.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Maïna</strong></span><br />J’ai appelé en visio mes grands-parents, mes tantes, ma cousine, mes oncles, mes cousins, car je ne peux pas leur rendre visite (…).<br />Ce que je ressens : je ressens de la tristesse et de la joie. Je ressens de la joie parce que je commence le travail vers neuf heures donc je peux dormir deux heures de plus. Mais je suis triste de ne plus aller à l’école.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Mattys :</strong></span><br />J’ai peur que ma famille ou moi attrapions le coronavirus et qu’on meurt.<br />J’ai hâte de retrouver une vie « normale ».<span style="color: #ff615d;"> </span></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Mathéo :</strong></span><br />Pour les divisions, j’ai trouvé une nouvelle méthode avec un arrêt de bus. Ce que je trouve dommage c’est que je ne peux pas voir ma maîtresse.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Maxime :</strong></span><br />Mes journées de confinement se ressemblent pratiquement toutes !!! (...)<br />J’ai hâte de retrouver mes copains à la récréation car les récréations tout seul, c’est ennuyant.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Mehdi :</strong></span><br />Après le confinement, je souhaite refaire mon anniversaire avec ma famille.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Nathan :</strong></span><br />L’école à la maison c’est bien, mais je préfère être à l’école, sur mon bureau, avec mes repères de travail. A la fin de cette période, j’aimerais que mon projet soit de « fêter la vie » autour d’un super goûter dans la cour de récréation, tous ensemble.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Nolan B. :</strong></span><br />Depuis le début du confinement, ce qui me manque le plus, ce sont mes copains pour jouer à la balle au prisonnier ou au football pendant les récréations. L'école aussi me manque car j'aime bien ma maîtresse. J'ai hâte que le confinement se termine pour tous les retrouver. Ma seule crainte est de retourner au tableau quand on reprendra l'école car j'ai peur de me tromper.<span style="color: #ff615d;"> </span></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Nolan P. :</strong></span><br />Demain, après le travail, on fera des activités comme de la pâte à sel avec mes sœurs. J’aime bien l’école à la maison car on a moins de travail qu’à l’école, par contre je n’aime pas le confinement car je ne peux pas jouer et voir mes copains. Donc parfois, je m’ennuie quand mes sœurs ne veulent pas jouer avec moi.<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Nolan_P.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Nolan."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Nolan_P.jpg" alt="Nolan P" width="383" height="288" style="border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Samantha :</strong></span><br />Mes craintes : de ne pas avoir de grandes vacances ; de devoir travailler avec la canicule s’il y en a une cette année encore ; que mon spectacle de cirque et la fête de l'école soient repoussés ou pire annulés (...) ; de ne pas pouvoir donner les cadeaux d'anniversaire pour le jour même.<br />Mes prévisions après le confinement : aller voir la famille ; faire une promenade avec mon chien ; aller faire un après-midi shopping.<span style="color: #ff615d;"> </span></p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Sébastien :</strong></span><br />Je ramasse l’herbe que papa a tondue et je fais du béton avec lui.<br />Je ne suce plus mon pouce et aussi, je ne ronge plus mes ongles (…).<br />Une fois le confinement terminé, je voudrais voir l’océan.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Shane :</strong></span><br />J’ai envie de retrouver l’air pour pouvoir jouer et que nous puissions vivre normalement.<br />Une fois le confinement passé, j’aimerais faire un grand repas de famille chez mes grands-parents.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Téo :</strong></span><br />Je jardine avec mon père, nous avons semé des radis, des carottes, des échalotes, des cardes, deux types de salades et de la roquette (…). J’ai prévu de fêter mon anniversaire, après le confinement, avec mes copains.</p>
<p><span style="color: #ff615d;"><strong>Tom :</strong></span><br />Pendant le confinement, j’aime jouer avec mes propres jouets pendant les récrés et être avec ma famille tout le temps.</p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) Projet intitulé La Grande Lessive : créée en 2006 par l'artiste plasticienne Joëlle Gonthier, la Grande Lessive vise à encourager la production de dessins, peintures, collages, photographies, installations… dans le but de les exposer collectivement, à la manière d'une lessive (suspendus sur un fil), partout sur la planète, le même jour. Elle se pratique beaucoup dans les écoles et dans les structures partenaires telles que les médiathèques, les musées, les centres de loisirs…</span><br /><span style="font-size: 8pt;">Confinement oblige, l'organisation de la Grande Lessive a été chamboulée. L'invitation était de « fleurir ensemble » les fenêtres des maisons ; en d'autres termes, de représenter des fleurs et de les exposer sur ses fenêtres, le jeudi 26 mars.</span></p>
<p> </p>Ecrire ensemble, faire trace...2017-03-21T12:54:42+01:002017-03-21T12:54:42+01:00http://www.rebonds.net/35ecrireensembleepisode1/582-ecrireensemble-faire-traceSuper User<p>Premières contributions partagées dans le cadre de l'appel à Ecrire ensemble lancé par (Re)bonds le mardi 17 mars 2020.</p>
<p> </p>
<p><strong><span style="color: #fc615d;">_________________________________</span></strong></p>
<h3>Parallèles</h3>
<p><span style="font-size: 12pt;">Benoît L. (photo : Benoît L.) - Cher </span><strong><span style="font-family: georgia, palatino;"><span style="color: #fc615d;">_________________________________</span></span></strong></p>
<p> </p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Confinés mais consentants</strong></span></p>
<p>Tout d'abord, le contexte. En 2007, je me suis lancé dans un rêve de gosse : la mini-transat. L'idée est de traverser l'Atlantique, en solitaire et en course sur un minuscule voilier de 6,50 mètres soit une cabine de quelques mètres carrés où il est impossible de se mettre debout. Cette course a été créée en réponse au gigantisme des bateaux des transats des années 70. Là où le budget prenait une part prépondérante, la mini-transat se voulait être une course simple, abordable et accessible aux amateurs, mettant uniquement le couple bateau / marin en exergue. Cet esprit perdure et se manifeste notamment par l'interdiction des moyens de communication à bord. En effet, pas question que certains s'offrent les services d'un routeur météo. Ainsi, nous n'avons à bord qu'une VHF permettant de communiquer avec les navires à portée radio soit une vingtaine de miles nautiques (38 kilomètres) et une radio BLU nous permettant de recevoir les bulletins de météo marine de RFI et les infos de la direction de course. Comme tous aujourd'hui, nous allions donc être confinés mais – première différence – consentants.<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photos_benoît.JPG" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Benoît L."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photos_benoît.JPG" alt="photos benoît" width="574" height="431" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Je me suis donc préparé pendant quatre ans : entraînements le week-end, congés dédiés aux courses en double ou en solo, chantiers d'hiver, pâtes à tous les repas, parcours qualificatif... C'est la deuxième différence : en plus d'être consentant, nous étions préparés. De plus, la date de départ était fixée depuis bien longtemps. Donc, pas de surprise.</p>
<p>La première étape au départ de La Rochelle et à destination de Madère n'est qu'une mise en bouche avec une grosse semaine de course en perspective. Ce n'est guère plus que les courses habituelles. De plus, la terre reste relativement proche et rassurante.<br />La seconde étape à destination de Salvador de Bahia est d'un autre calibre. Lors du briefing de la direction de course, nous prenons soudain conscience que nous allons être à plusieurs centaines de kilomètres de toute présence humaine hormis les autres tordus qui participent à cette aventure et quelques cargos. Par ailleurs, nous partons pour trois semaines.<br />Pour ma part, jusqu'ici, la plus longue période seul sur l'eau avait duré dix jours, il s'agissait du parcours qualificatif : une boucle imposée de 1.000 miles à effectuer seul, date et port de départ au choix. La boucle passait par l'Irlande où la météo est parfois peu accueillante. J'avais donc décidé de partir de Douarnenez. Le bateau était déjà sur place et j'étais parti vers le nord-ouest avec une bonne visibilité météo. Par contre, les prévisions à plus long terme avait annoncé une météo mollissante. Effectivement, la brise s'était évanoui peu à peu en redescendant vers La Rochelle pour ne jamais revenir. J'avais mis sept jours à boucler la seconde moitié du parcours seul, autrement dit sans voisin de VHF, sans objectif de classement ou de performance. Ce fut une semaine longue et difficile, j'avais navigué de plus en plus mal mais avais voulu finir le parcours et me qualifier. C'était le but premier de cette boucle : appréhender le confinement voire apprendre à mieux y faire face.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Garder des repères et se fixer des objectifs</strong></span></p>
<p>Retour sur le départ de la seconde étape de la transat et ce briefing. La course et la gestion du bateau passe au second plan et on se repose des questions. Malgré la préparation, le doute est présent et légitime. Le départ est finalement lancé ; on laisse l'instinct de compétiteur prendre le dessus afin de masquer ses doutes personnels. Se met alors en place une routine : faire marcher le bateau, manger, entretenir le bateau, se laver, faire marcher le bateau, prendre soin de soi, faire la météo, dormir, faire marcher le bateau. Cette routine est nécessaire pour garder des repères, temporels notamment, et faire marcher le bateau. C'est une des leçons du parcours qualificatif : garder des repères et se fixer des objectifs. Cette routine et l'objectif de classement m'ont permis de vivre positivement cette expérience. Ainsi il ne faut pas oublier de les mettre en place dans le confinement actuel, même si le doute est permis.</p>
<p>Au sein de cette routine, s'insèrent des moments de plaisir : écouter de la musique ou le silence, faire une belle manœuvre, déguster un poisson volant échoué sur le pont, doubler un concurrent, contempler les nuages, les étoiles et la mer, optimiser le bateau, surfer avec les dauphins, vivre des moyens du bord... Avant cela, j'avais eu la chance de naviguer avec les dauphins de nombreuses fois mais je ne me rappelle que des dauphins au large de Madère. De même, j'ai rarement autant (mal) dansé. Preuve que le confinement, à l'espace-temps déformé, décuple les plaisirs simples.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Besoin et plaisir de communiquer</strong></span></p>
<p>Autre besoin primaire qui prend tout son sens : communiquer. La VHF est à bord avant tout pour des raisons de sécurité. En effet, loin des secours terrestres, nous ne pouvons compter que sur la solidarité en mer au cas où. Cependant, nous utilisons aussi la VHF pour échanger de tout et de rien. Le niveau homogène des compétiteurs permet à la flotte de rester groupée à l'échelle de l'Atlantique. Ainsi, j'ai toujours pu avoir des contacts VHF avec trois ou quatre personnes et j'avais très régulièrement un voire deux concurrents en visuel. Là encore, un simple bonjour, un geste lointain ou une mauvaise blague prend une saveur particulière.</p>
<p>Parmi les soucis techniques rencontrés, je suis tombé en panne d'énergie dès le Cap Vert. Je ne pouvais ensuite compter que sur mon panneau solaire m'obligeant à économiser drastiquement l'énergie à bord. Ma VHF a également fait des siennes, refusant d'émettre pendant deux jours. Si je n'ai pas pu réparer mon générateur d'électricité, j'ai pu remettre en route ma VHF. Cela m'a aidé à prendre conscience que communiquer, même très peu, chose si naturelle au quotidien, est en réalité un besoin et un plaisir.<br />A noter que j'avais accès à un autre média à savoir un camescope. Je l'avais emmené pour garder une trace et la partager. En réalité, ce foutu camescope, est plutôt devenu un confident et surtout un défouloir dans mes moments de fatigue (nombreux, suite à la panne d'énergie à bord).<br />Au niveau des informations, nous recevions tous les jours un bulletin météo et un classement (du moins, les jours où nous réussissions à les capter). Le classement est établi en distance au but, il convient donc de le prendre avec des réserves car c'est notre position par rapport aux systèmes météo qui importe. Cependant, suivant qu'il est bon ou mauvais, et suivant l'humeur du jour, on est vite tenté d'ôter ces réserves.<br />De même avec la météo : on l'accueille différemment selon qu'il soit en phase ou non avec nos observation, prévisions et stratégie. Ainsi, les concurrents qui remettent le plus en doute les bulletins météo sont réputés pour être les moins bien armés dans le domaine.<br />Un parallèle existe peut-être avec nos réseaux sociaux et notre utilisation de l'information. Originellement, les premiers étaient des outils de partage mais deviennent souvent des exutoires où l'on communique peu. Quant à l'information, on peut être tenté de ne garder que celle qui nous arrange. Au final, a-t-on plus besoin de nous défouler que de communiquer ? Pourquoi n'entendre que l'info qui nous arrange (quitte à encourager la source à nous servir celle-ci) ? Je me pose ces questions sans réponse pertinente. Par contre, je suis sûr que le confinement aide à prendre du recul sur celles-ci.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Quelle fin ?</strong></span></p>
<p>Le dernier point est important et c'est un écart majeur avec la situation actuelle : nous connaissions la fin. Si la date, l'heure ou le classement restent indécis jusqu'au bout, la destination est connue de longue date et on peut calculer tous les jours la route qui nous en sépare. Aujourd'hui, même si les premiers scénarios de sorties de confinement commencent à être esquissés, il est très difficile de se projeter sans connaitre la sortie.</p>
<p>Au final, mon confinement m'a fait grandir. Ce fut une expérience extraordinaire car je l'ai choisie, préparée et j'avais un but. J'ai vécu des moments de bonheur et j'ai même eu un pincement au cœur à l'arrivée. Par contre, la vie sur un petit voilier n'étant pas toujours rose, j'ai mis un peu de temps à en prendre pleinement conscience. Mais au final, seul le positif reste.<br />Concernant le confinement actuel, il nous a été imposé et nous ne connaissons pas encore la fin. Cela ne nous empêche pas de nous atteler à profiter des plaisirs simples et de la routine. De plus, nous connaissons le premier but : éradiquer le virus et nous pouvons, individuellement, en fixer d'autres.</p>
<p>Je souhaite repartir un jour mais évidemment, je ne souhaite pas un second confinement collectif. Cependant, du positif restera : le confinement nous fait voir certaines choses autrement. Je suis convaincu que nous en ressortirons tous changés et j'espère qu'avec le temps, on découvrira que nous avons, collectivement, entre-ouvert des voies vers de nouveaux buts.</p>
<p></p>
<p><strong><span style="color: #fc615d;">_________________________________________________</span></strong></p>
<h3>Et nous résisterons... bien sûr</h3>
<p><span style="font-size: 12pt;">Journal d'Elodie C. (photos : Elodie C.) - Cher </span><strong><span style="font-family: georgia, palatino;"><span style="color: #fc615d;">_________________________________</span></span></strong></p>
<p> </p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Lundi 16 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Jardin et <strong>éternité</strong> positive.<br />L’amour et le temps.<br /><br /><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 17 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Le manque de nature<br />Puis, le calme intérieur<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_love.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Elodie C."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_love.jpg" alt="photo Didi love" width="564" height="424" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Le paradoxe de cette époque<br />Les injonctions de déconcentration</p>
<p>La mort acceptée<br />Puis la sauvegarde de l’humanité</p>
<p>Le droit réquisitionné<br />L’exemple à montrer</p>
<p>Le doute dissipé<br />Les convictions à mener</p>
<p>Allons mes chers frères<br />Sur ce chemin qu’est l’univers<br /><strong>A notre propre manière</strong></p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 18 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Rosiers, lavandes, oeillets, massifs<br />Orties, salades, carottes, betteraves<br />Plantes d’intérieur, feuille-mortes, échelle, boutons<br />Nettoyage, égoïsme, sieste, responsabilité<br /><strong>Méditation</strong>, reconnaissance, observation, retenue<br /><br /><span style="color: #fc615d;"><strong>Jeudi 19 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Poireaux, paille, poulailler<br />Pertinence, préservation, patience<br />Profondeur, pensées, profondeur<br />Pavés, pierres, picotements<br />Paradoxe, perplexité, peur<br />Passion, <strong>pleurs</strong>, positionnement</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 20 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Quelque chose me fige : les familles vivant sur les trottoirs, les gens tabassés par l’autorité… mais là d’un coup, il faut sauver l’humanité !?<br />Bouleversement intérieur, pensées détournées, quelque chose me manque.<br />Vrille, décision, stress, attestation fabriquée, peur, doute, je prends la route.<br />Désert contemplé, ambulances pressées, animaux écrasés, conscience perturbée, dans un monde au ralenti et moi en vitesse accélérée, je parcours 600 kilomètres.<br />Enfin arrivée, village hostile, discrétion demandée, précaution exigée, j’ai des doutes sur le monde, que s’est-il passé ?<br />Enfin confinée, discussion, sourires, baiser, on fête ça à la<strong> Corona</strong>. Extra.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Samedi 21 mars 2020 – Soleil ?</strong></span></p>
<p>Comme en ville je suis confinée, mais dans une maison où je ne dois pas me faire repérer, où je ne pourrai pas rester.<br />Premier cas au village, les voisins psychotent, je me sens <strong>clandestine</strong>, je ne regarderai pas le ciel.<br />A l’abri des rideaux : bières, guitare et bordeaux, et mon amour qui est très beau.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Dimanche 22 mars 2020 – Soleil ?</strong></span></p>
<p>Des infos à faire frémir, des malades et des guéris à choisir, des pensées à faire pâlir.<br />J’ai réfléchis… tout va bien.<br />Je concentre mon cerveau pour rester digne de moi, de ce déplacement inopportun.<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_corona.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Elodie C."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_corona.jpg" alt="photo Didi corona" width="437" height="437" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br /><strong>Je me recentre</strong>… tout va bien.<br />Films, amour et coquillettes, demain sera finie la fête.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Lundi 23 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Son regard qui me rassure<br />Un retour en responsabilité<br />Le rembobinage du week-end en toute rapidité<br />Leur raconter une bonne réponse<br />Un trajet en temps record, sans oublier de respirer<br />Un peu de repos, mais pour longtemps <strong>requinquée</strong><br />Renaître, et se remémorer…</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 24 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Assainir, scier, éclaircir, tailler, équilibrer, <strong>accepter</strong>, relativiser.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 25 mars 2020 – Soleil et froid</strong></span></p>
<p>« L’homme qui plantait des arbres »<br />Prendre son temps, persévérer<br />Gagner son temps dans la lenteur<br />Gagner en corps aussi, et puis en cœur</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Jeudi 26 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Ecriture, raconter. Soutien, écouter. Vian, propager.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 27 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Difficulté du lâcher-prise, repos, cuisine, recul, et l’après aussi… oui…</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Samedi 28 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Calme, vide.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Dimanche 29 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p style="text-align: center;">Monsieur le Président<br />Je vous fais une lettre<br />Que vous lirez peut-être<br />Si vous aimez le vent.</p>
<p style="text-align: center;">Je viens de recevoir<br />Un petit pain d'épices<br />Donné par ma voisine<br />Dans un sac sur la porte.<br />Monsieur le Président,<br />Elle ne le digère pas<br />Elle aurait pu le jeter<br />Que de se déplacer.<br />C’est pas pour vous fâcher,<br />Mais combien de pains d’épices<br />Confinés dans vos placards<br />Et combien de caviar ?</p>
<p style="text-align: center;">Depuis que je suis née,<br />J’ai vu mourir mes frères,<br />J’ai vu partir mon père,<br />Et pleurer mes sœurs.<br />Ma mère a tant souffert<br />Elle n’est plus que dans sa chair<br />Et se moque des peurs<br />Et se moque des faits.</p>
<p style="text-align: center;">Quand j’étais adolescente<br />On m’a volé ma légèreté<br />On m’a volé ma liberté<br />Et tout mon cher futur.</p>
<p style="text-align: center;">Demain de bon matin<br />Je prendrai des nouvelles<br />D’un peu tous les voisins<br />Et de l’Humanité.<br />J’observerai les visages<br />De tous ces corps en cage<br />Et je déciderai<br />De fabriquer des clés.</p>
<p style="text-align: center;">De les distribuer<br />A qui voudrait partir<br />A qui voudrait changer<br />De place, de société.<br />S’il faut donner son temps<br />Pour rester bienveillant<br />Vous êtes déjà mort<br />Monsieur le Président.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Lundi 30 mars 2020 – Soleil <strong>–</strong> Résilience</strong></span></p>
<p>La résilience. Capacité à s’adapter, à continuer de vivre.</p>
<p>La résilience me semble exister depuis la nuit des temps ; et dès le début de chaque vie.<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_escabeau.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Elodie C."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_escabeau.jpg" alt="photo Didi escabeau" width="350" height="462" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br />Chaque existence me semble être le produit de sa propre résilience.</p>
<p>Dès la naissance, le passage d’un monde chaud, calfeutré, tamisé, interrogateur mais sans grandes confrontations qu’est ce monde du ventre de la mère, à cet espace plus large, lumineux, sonore, frais et dynamique qu’est le monde extérieur. A ce moment, déjà, s’adapter…</p>
<p>S’adapter aux conditions et aux présences de ceux qui nous entourent, aux absences aussi. Délier ou relier en nous ce qui va nous permettre de rester entier.<br />Puis l’exploration simplement, du corps, du milieu, de l’identité, des limites à définir vis-à-vis des autres, des prises de risques, encore pour rester entier.</p>
<p>Puis les gros événements, ceux qui perturbent vraiment, un corps, une famille, une certitude, une croyance profonde, un bien-être… Et s’adapter encore pour rester entier, ou ne pas tomber en morceau, ou pour enfin se relever.</p>
<p>Selon moi, la résilience est affaire de chaque jour, et on y arrive plus ou moins.<br />Je crois aussi qu’en s’actualisant, on peut résilier plusieurs fois d’une même chose.<br />Avoir su s’y adapter il y a longtemps et puis un jour, la revisiter et la voir autrement et s’y réadapter de manière neuve.</p>
<p>Résilier c’est comme résister et avancer, et surtout toujours aimer.<br /><br /><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 1er avril 2020 – Gros soleil – Malade ?</strong></span></p>
<p><strong>Première semaine.</strong> J’ai toussoté dès le 15 mars. Je suis fumeuse, toux grasse.<br />Puis le confinement... j’ai travaillé au jardin du matin au soir. Fatigue.<br />Normal, changement de saisons, frais le matin et chaud l’après-midi. Vent et soleil, ça tire.</p>
<p>Dès le 16 mars, sont apparus d’abord deux boutons, puis trois et cinq, jusqu’à une dizaine dans la même semaine, un peu partout. Très démangeants, style varicelle, pas connus d’habitude…<br />Coups de fatigue, une petite fièvre ? Je n’ai plus de piles dans mon thermomètre. Ça passe avec une bonne sieste.<br />J’utilise un peu d’huiles essentielles antivirales.</p>
<p><strong>Deuxième semaine.</strong> Je toussote, je suis fumeuse, toux grasse.<br />Un bouton de fièvre, j’en fait de temps en temps depuis longtemps, j’ai eu un stress émotionnel la veille. Mais là, j’en fais un deuxième puis un troisième..<br />Réveil dans la nuit avec quinte de toux sèche. Je crois avoir de la fièvre, mais je n’ai toujours pas de thermomètre car il faut aller à Bourges pour trouver la pile et à la pharmacie, il n’y a ni pile, ni thermomètre...<br />Le lendemain, je flippe un peu, je dors un peu, je me sens assaillie par des maux, des démangeaisons….<br />Je me soigne plus précisément avec une combinaison de trois huiles antivirales en voie interne, ça fait sont effet. Ça se calme.</p>
<p>Et puis, je regarde dans un livre l’association de symptômes avec certaines pensées profondes en soi. A chaque symptôme, ce livre propose une phrase censée contrer une croyance ancrée.<br />Je réunis toutes les phrases correspondantes à mes maux du moment, cela donne :<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_fleurs.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Elodie C."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_fleurs.jpg" alt="photo Didi fleurs" width="430" height="323" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br /><em>« Tout va bien se passer. Tout est bien. Je suis en sécurité.</em><br /><em>Je m’aime et m’approuve. Je suis en paix là où je suis.</em><br /><em>Je suis parfaite exactement comme je suis.</em><br /><em>Je me réjouis de ma propre expression de la vie.</em><br /><em>Je peux faire du bruit.</em><br /><em>J’ouvre mon cœur et chante les joies de l’amour.</em><br /><em>Je suis l’expression calme et détendue de l’amour et de la paix.</em><br /><em>Je me centre en sécurité et accepte la perfection de ma vie.</em><br /><em>La vie me remplit d’enthousiasme et d’énergie.</em><br /><em>Je suis libre d’être joyeuse si je le veux. »</em></p>
<p>J’apprends par cœur ce petit texte qui me parle beaucoup. Je me calme tranquillement. J’ai l’impression d’aller mieux.<br />Je recommencerai demain la prise d’huiles essentielles et l’appropriation du petit texte, et même une semaine complète je pense.</p>
<p><strong>Je finis par avoir un thermomètre</strong> le 2 avril et après trois jours de prise de température, il s’avère que je n’en ai pas du tout à ce moment-là. Soit c’est passé, soit j’ai juste somatisé la semaine dernière…</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 10 avril 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Le 4 avril, je commence un projet couture. Je couds à la main. Je suis concentrée.<br />Le 5, je termine la couture,<strong> j’ai perdu le fil du temps</strong>… A savoir si on est le 7 ou le 8. <br />Toute la semaine, je prends des nouvelles des proches, des lointains, des vivants, des morts, des inconnus…<br />Puis j’attends les hirondelles qui n’arrivent pas. Je commence un poulailler dans le jardin. Ça va être top. Ce sont les perspectives qui se concrétisent enfin.<br />J’installe la tente dehors et j’y dors. Le rossignol chante déjà durant toute la nuit. Je continue le poulailler.<br />Le 10, je me rends compte qu’on n'est pas le 8, et que le temps a passé…<br />Je sais que cette vie me convient. D’être libre de mon temps et de mon rythme, de créer ce dont j’ai besoin.<br />Aujourd’hui, j’ai simplement hâte de retrouver les copains, de reprendre les projets communs…<br />Je viens d’apprendre qu’en Finistère où vit ma famille, beaucoup de plages sont fermées aux balades… Je vais continuer de réfléchir à ce phénomène « virus ».<br /><strong>Et nous résisterons, bien-sûr...</strong></p>
<p> </p>
<p><strong><span style="color: #fc615d;">_________________________________</span></strong></p>
<h3>Le temps s'arrête</h3>
<p><span style="font-size: 12pt;">Sophie H. - Mayenne </span><strong><span style="font-family: georgia, palatino;"><span style="color: #fc615d;">___________________</span></span></strong></p>
<p> </p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 17 mars 2020<br /></strong></span></p>
<p>Quelle drôle de journée ! Le confinement de millions de Français commence à midi et c'est justement à midi qu'une nouvelle consigne tombe dans notre EHPAD<span style="font-size: 8pt;"> (1)</span>. Nous devons confiner nos résidents en chambre. Terminé… plus de repas en salle à manger, plus d'animations, ne plus rejoindre les amis de l'étage du dessus ou du dessous pour faire une partie de scrabble ou de belote ! Tout s'arrête, le temps s'arrête ! Même pour le personnel (agent de service, aide-soignante, infirmière, kinésithérapeute, ergothérapeute…). Le sentiment de s'être pris un mur !<br />Incompréhension, les résidents pensent qu'ils vont tous mourir et les soignants que nous leur avons menti. L'animateur seul pour 127 résidents continue avec le peu de moyens qu'il a de maintenir le lien avec l'extérieur avec les familles, c'est dur.</p>
<p>Monsieur le Président, les soignants courent après le temps, prennent soin des résidents et courent, courent, courent. L'animateur a les larmes aux yeux quand un mail avec des photos de famille arrive dans sa boîte pour les imprimer et apporter les nouvelles à la résidente ! Et tous ceux qui n'ont plus personne, monsieur le Président, vous avez pensé à eux ?? Ils ne vont pas mourir du Coronavirus, non non, ils vont mourir de solitude, d'isolement ! C'est triste, je suis triste. <br /><span style="font-size: 8pt;"></span></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) Etablissement d'hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes.</span></p>
<p> </p>
<p><strong><span style="color: #fc615d;">______________________________________________________</span></strong></p>
<h3>Des batailles, on en mène tous</h3>
<p><span style="font-size: 12pt;">Journal de « Couette-à-Matou » (Photos : R.) - Lot-et-Garonne </span><strong><span style="font-family: georgia, palatino;"><span style="color: #fc615d;">_________________</span></span></strong></p>
<p> </p>
<p><strong><span style="color: #fc615d;">Lundi 16 mars 2020 – Beau temps</span></strong></p>
<p>Confinement officiel et fermeture des écoles. En fait, nous nous sommes confinés tout le week-end ayant décidé d'un commun accord de ne pas nous rendre chez des amis. <br />Ce matin, P., mon mari, est parti au travail (secteur alimentaire). Nous avons décidé de garder A., notre fille polyhandicapée de 16 ans ½ à la maison, ce qui nous a été fortement recommandé par le centre qui l'accueille habituellement en journée. Je dois donc m'en occuper à « plein temps », ce qui n'est pas un vain mot puisqu'elle n'a aucune autonomie... Son « petit » grand frère (deux têtes de plus qu'elle), R., est un peu perdu et plein de questionnements quant au fonctionnement des cours à distance.<br />Appel du kiné. Le cabinet ferme, il va aussi falloir « compenser » cette absence de prise en charge.<br />A midi, P. rentre avec un ordinateur portable : télétravail obligatoire pour les services « annexes » et les postes le permettant.<br />Du coup, pour être logique jusqu'au bout, j'annule les interventions des trois aides à domicile.<br />La charge s'alourdit...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 17 mars 2020 – Beau temps</strong></span></p>
<p>Pas de révolution suite au discours du Président de la République, on avait bien compris les enjeux. <br />Je me décide à appeler les trois couples de personnes âgées de notre voisinage pour leur proposer notre aide pour les courses, la pharmacie... Ils sont tout contents de mon appel.<br />Justement, je dois aller chercher les traitements médicamenteux de notre fille et je décide de m'y rendre dès 14 heures pour rencontrer le moins de personnes possible. J'en informe mes voisins. Dommage qu'il n'ait pas écouté mon message suffisamment tôt, j'ai la surprise de voir l'un d'eux arriver juste derrière moi ! Pas très raisonnable...<span style="color: #fc615d;"> </span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 18 mars 2020 <strong>–</strong> Beau temps</strong></span></p>
<p>Mon mari et mon fils commencent à s'organiser : R. se plante devant l'ordinateur dès 8 heures et vers 13 h 30 pour récupérer ses cours avant que son père investisse le bureau pour une partie de la journée.<br />Notre fille est tout sourire : elle vit à son rythme ; maman s'occupe d'elle ; elle est entourée de sa famille ; dans son environnement familier : tout baigne !</p>
<p><strong><span style="color: #fc615d;">Jeudi 19 mars 2020 <strong>– </strong>Beau temps<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Photo_abstraite_Romain.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo abstraite : R."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Photo_abstraite_Romain.jpg" alt="Photo abstraite Romain" width="429" height="570" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></span></strong></p>
<p>Mon mari a réussi à bricoler un « boudin » pour installer notre fille en posture (cyphose) comme chez le kiné. Je lui fais faire quelques mouvements et je comprends vite que c'est un métier de sportif ! D'autant que nous n'avons pas de lit médicalisé ! Je crois que j'aurai plus de courbatures qu'elle !<br />L'après-midi, dès 14 heures, je me rends au supermarché le plus proche. Cela fait des mois que je n'y suis pas allée préférant les magasins plus petits et le marché des producteurs. Mais bon… à la guerre comme à la guerre… J'ai averti mes voisins qui hésitent toujours à me confier leurs courses :<em> « il faut bien qu'on y aille »</em> ou <em>« on a encore la santé »</em>. Ça m'énerve un peu. Mes parents et beaux-parents sont loin et je ne peux pas les aider alors...<br />Peu de monde au supermarché et c'est tant mieux. Je ne suis pas très à l'aise et n'ai pas envie de m'attarder malgré les dispositifs en place.<br /><span style="color: #fc615d;"></span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 20 mars 2020 <strong>–</strong> Toujours beau avec du vent</strong></span></p>
<p>L'organisation se rôde mais je commence à avoir mal partout et il me tarde de passer le relai le week-end. A. marche avec aide et nous faisons tout pour qu'elle conserve cette capacité mais c'est difficile physiquement car elle manque d'équilibre et est hypotonique par moments. Le relai manque...</p>
<p>Entre les cours, les exercices et les évaluations (si, si), notre fils fait des kilomètres autour de la maison avec sa trottinette, il relit pour la énième fois ses « Cherub » et envoie des messages à ses copains et copines. Difficile de ne pas assouplir les règles dans ce contexte où le numérique est devenu incontournable !</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Samedi 21 et dimanche 22 mars 2020 <strong>–</strong> Beau temps mais températures matinales en baisse</strong></span></p>
<p>Ouf ! Mon mari a pris le relai auprès de notre fille. J'en profite pour faire le ménage hebdomadaire, ce qui n'est pas du luxe quand on vit à quatre non stop dans une maison ! Et en plus, je fais du sport ! P. aussi puisqu'il sort avec notre fille à roulettes dans le quartier, histoire de l'aérer. L'après-midi, je le trouve sur la terrasse, avec ses lunettes de soleil, repassant et fabriquant de la vitamine D !<br />Dimanche matin, c'est cuisine. Dimanche après-midi : gym à trois pendant la sieste d'A. et balade familiale dans le jardin. Notre fils continue à faire ses tours en trottinette autour de la maison, et notre choupette, qui marche avec aide, s'arrête devant chaque pâquerette ! En tout cas, avec elle, on est habitué à vivre au ralenti ! Seulement, habituellement, on a un pied dans chaque monde : celui qui court après le temps et celui qui le prend...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Lundi 23 mars 2020 <strong>–</strong> Temps couvert le matin ; beau temps l'après-midi</strong></span></p>
<p>Tout le monde sur le pont ! Après une semaine de rodage, le rythme est pris ! De toute façon, chez nous, les grasses matinées n'existent pas. On ne peut se permettre de trop décaler la prise des médicaments anti-épileptiques d'A.<br />R. assure la récupération de ses cours et devoirs, et gère son temps comme il veut. Il sait s'occuper sans passer trop de temps devant les écrans grâce à une imagination débordante et l'extérieur de la maison qui lui permet de bouger.<br />En sortant dans le quartier avec A., je me suis rendue compte que les pruniers sont en fleurs. Devant la fenêtre de la cuisine, une mésange nous a fait l'honneur de sa visite. Spectacle de la nature sans se déplacer...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 24 mars 2020 <strong>–</strong> Beau temps</strong></span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"></span>Me viennent à l'esprit les paroles d'une chanson d'une célébrité locale (Francis Cabrel, originaire du Lot-et-Garonne, si, si !) :<em> « Et ça continue encore et encore, c'est que le début d'accord, d'accord »</em>...</p>
<p>La peur arrivant avec le virus qui se répand, j'ai fini par m'y mettre. Cela fait un moment que je me dis qu'il faut que je fasse un espèce de « décodeur » de notre louloute pour les personnes qui ne la connaissent pas et qui auraient à s'en occuper... Il est encore en phase de « brouillon » mais le pas est fait...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 25 mars 2020 – Plus frais, beau temps</strong></span></p>
<p>Nous aurions dû aller à Bordeaux pour le suivi de l'ostéoporose d'A. Tout est annulé : l'ostéodensitométrie et la consultation. Normal. On nous a proposé une consultation par téléphone mais sans l'examen, cela a peu d'intérêt. De toute façon, nous n'y serions pas allés dans le contexte sanitaire actuel. Il n'y a plus qu'à espérer qu'A. n'en souffre pas trop...<br />P. est reparti au travail : priorité alimentaire et limites du télétravail obligent...<br />A 19 h 30, R. a allumé une bougie qu'il a posée sur une fenêtre sur proposition de la paroisse et de sa catéchiste pour penser aux victimes du Covid-19 et à tous ceux et celles qui se démènent pour sauver des vies. Les cloches des églises devaient sonner, on n'a pas entendu la nôtre, mais on a quand même fait une prière...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Jeudi 26 mars 2020 – Couvert et beaucoup plus froid</strong></span></p>
<p>Le professeur principal de la classe de R. a organisé une vidéo-conférence pour savoir si tout le monde va bien et récupérer les brebis égarées dans les méandres d'Internet, de Pronote et de Gmail... ou nulle part d'ailleurs. Ils sont 15 sur 26 à échanger pendant une demi-heure.<br />Je retourne au supermarché en début d'après-midi, corvée obligatoire devant un réfrigérateur qui s'est bien vidé. Me voilà tranquille pour une semaine...<br /><span style="color: #fc615d;"></span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 27 mars 2020 – Il a gelé ! Beau temps</strong></span></p>
<p>Comme chaque matin, j'entends les tracteurs qui vont et viennent devant chez nous. Ronron rassurant.<br />C'est la fin de la semaine. Le dos et les bras sont mis à rude épreuve mais on s'habitue à la douleur ? C'est plutôt mon capital patience qui est touché. A. demande beaucoup d'attention et pas moyen d'appuyer sur l'accélérateur ! En plus, elle a fait plusieurs crises partielles cette semaine, ce qui la rend plus hypotonique. Elle n'y est pour rien, c'est sûr, mais c'est parfois lourd quand il faut gérer en même temps le minimum de la logistique maison. Heureusement, son frère m'aide à sa mesure.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Samedi 28 mars et dimanche 29 mars 2020 – Beau samedi ; plus froid, vent et nuages dimanche<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Ciel_47_Romain_avril_2020.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Ciel 47 - R. - avril 2020."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Ciel_47_Romain_avril_2020.jpg" alt="Ciel 47 Romain avril 2020" width="595" height="447" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></strong></span></p>
<p>Libérée, délivrée... même en confinement ! J'exagère un peu mais je peux vaquer à mes occupations puisque P. s'occupe d'A.<br />Nous passons le week-end tous les quatre, comme cela nous arrive bien souvent puisque nos familles respectives vivent au minimum à 600 kilomètres de nous ! Pas de poulet dominical donc puisque nous ne les voyons de toute façon que deux à trois fois pas an. Pas de « manque » en tant que tel de ce côté là...<br />Reste la crainte de ne pouvoir être présents en cas de souci...</p>
<p><strong><span style="color: #fc615d;">Lundi 30 mars 2020 – Froid et crachin le matin ; couvert l'après-midi</span></strong></p>
<p>La psychomotricienne du centre qui accueille A. habituellement nous a téléphoné pour avoir de nos nouvelles et connaître nos besoins éventuels. C'est l'ARS <span style="font-size: 8pt;">(1)</span> qui leur demande de maintenir un lien avec les familles et de proposer des interventions à domicile. Nous avons décliné puisque nos trois aides à domicile n'interviennent plus et parce qu'il n'y a plus de kinésithérapeute sur le centre depuis un an et demi, intervention qui aurait eu du sens dans cette période de moindre sollicitation. Il n'y a pas que pendant le confinement que le manque de professionnels de santé se fait sentir...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 31 mars 2020 <strong>–</strong> Belle journée</strong></span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"></span>P. est parti travailler pour la matinée. L'après-midi, il est en congés pendant 15 jours (une semaine de congés imposée). La baisse d'activité dans les services support d'un côté et la nécessité de garder des solutions sous le coude d'un autre côté, expliquent cette décision.<br />A. est entrée en « mode hibernation ». Elle dort beaucoup. Moins sollicitée, elle se met dans sa carapace...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 1er avril 2020 – Alternance de nuages et d'éclaircies</strong></span></p>
<p>Personnellement, je me sens en mode automatique, surtout le matin.</p>
<p>R. est à fond dans les abdominaux. Avec la musique « Le coach » de Soprano, c'est devenu un rendez-vous incontournable. Pas question de perdre les muscles durement acquis au judo !</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Jeudi 2 avril 2020 <strong>–</strong> Alternance de nuages et d'éclaircies</strong></span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"></span><em>« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. »</em> Jean de la Fontaine<br />Mon père, lorsqu'il pouvait encore parler, nous répétait souvent cette citation. C'est vrai qu'on s'habituerait presque à ce train-train : nous avons un toit sur notre tête, du chauffage, de quoi nous nourrir et nous laver. Nous sommes aussi entre nous, petit cocon familial, aimant et rassurant, pour nous serrer les coudes. Des bases vitales que nous envieraient sûrement certaines personnes, pas si loin de nous. Et pourtant, l'envie de se mouvoir librement, de retrouver ces autres qui nous entourent sans pouvoir les rencontrer, est bien là.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 3 avril 2020 – Beau temps</strong></span></p>
<p>Rendez-vous hebdomadaire de R. avec sa classe et son professeur principal en vidéo-conférence. Finalement, il est content d'aller à « sa réunion ». Je ne suis pas fan du numérique mais il faut avouer que cela permet de maintenir le lien, parfois.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Samedi 4 et dimanche 5 avril <strong>–</strong> Très beau temps !</strong></span></p>
<p>Sensation étrange que ce confinement : l'attente. En particulier lorsque, de chez vous, la tempête annoncée et déjà présente ailleurs, ne pointe pas encore le bout de son nez. Vous sentez bien le danger, il est présent, indéfinissable, incontrôlable et vous êtes là à attendre qu'il vous tombe dessus ou pas, sous quelle forme vous ne le savez pas, ni quand, ni avec quelles conséquences. C'est juste agaçant et frustrant. Car des batailles, on en mène tous, avec plus ou moins de succès, mais cela a plus de sens quand on en connaît les contours. Comme nous sommes petits...</p>
<p>En parlant de « petit », et par ce superbe week-end, la famille du côté de mon mari s'est agrandie d'une petite Fleur, un vrai rayon de soleil, la vie qui continue...</p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) ARS : Agence Régionale de Santé</span></p><p>Premières contributions partagées dans le cadre de l'appel à Ecrire ensemble lancé par (Re)bonds le mardi 17 mars 2020.</p>
<p> </p>
<p><strong><span style="color: #fc615d;">_________________________________</span></strong></p>
<h3>Parallèles</h3>
<p><span style="font-size: 12pt;">Benoît L. (photo : Benoît L.) - Cher </span><strong><span style="font-family: georgia, palatino;"><span style="color: #fc615d;">_________________________________</span></span></strong></p>
<p> </p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Confinés mais consentants</strong></span></p>
<p>Tout d'abord, le contexte. En 2007, je me suis lancé dans un rêve de gosse : la mini-transat. L'idée est de traverser l'Atlantique, en solitaire et en course sur un minuscule voilier de 6,50 mètres soit une cabine de quelques mètres carrés où il est impossible de se mettre debout. Cette course a été créée en réponse au gigantisme des bateaux des transats des années 70. Là où le budget prenait une part prépondérante, la mini-transat se voulait être une course simple, abordable et accessible aux amateurs, mettant uniquement le couple bateau / marin en exergue. Cet esprit perdure et se manifeste notamment par l'interdiction des moyens de communication à bord. En effet, pas question que certains s'offrent les services d'un routeur météo. Ainsi, nous n'avons à bord qu'une VHF permettant de communiquer avec les navires à portée radio soit une vingtaine de miles nautiques (38 kilomètres) et une radio BLU nous permettant de recevoir les bulletins de météo marine de RFI et les infos de la direction de course. Comme tous aujourd'hui, nous allions donc être confinés mais – première différence – consentants.<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photos_benoît.JPG" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Benoît L."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photos_benoît.JPG" alt="photos benoît" width="574" height="431" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Je me suis donc préparé pendant quatre ans : entraînements le week-end, congés dédiés aux courses en double ou en solo, chantiers d'hiver, pâtes à tous les repas, parcours qualificatif... C'est la deuxième différence : en plus d'être consentant, nous étions préparés. De plus, la date de départ était fixée depuis bien longtemps. Donc, pas de surprise.</p>
<p>La première étape au départ de La Rochelle et à destination de Madère n'est qu'une mise en bouche avec une grosse semaine de course en perspective. Ce n'est guère plus que les courses habituelles. De plus, la terre reste relativement proche et rassurante.<br />La seconde étape à destination de Salvador de Bahia est d'un autre calibre. Lors du briefing de la direction de course, nous prenons soudain conscience que nous allons être à plusieurs centaines de kilomètres de toute présence humaine hormis les autres tordus qui participent à cette aventure et quelques cargos. Par ailleurs, nous partons pour trois semaines.<br />Pour ma part, jusqu'ici, la plus longue période seul sur l'eau avait duré dix jours, il s'agissait du parcours qualificatif : une boucle imposée de 1.000 miles à effectuer seul, date et port de départ au choix. La boucle passait par l'Irlande où la météo est parfois peu accueillante. J'avais donc décidé de partir de Douarnenez. Le bateau était déjà sur place et j'étais parti vers le nord-ouest avec une bonne visibilité météo. Par contre, les prévisions à plus long terme avait annoncé une météo mollissante. Effectivement, la brise s'était évanoui peu à peu en redescendant vers La Rochelle pour ne jamais revenir. J'avais mis sept jours à boucler la seconde moitié du parcours seul, autrement dit sans voisin de VHF, sans objectif de classement ou de performance. Ce fut une semaine longue et difficile, j'avais navigué de plus en plus mal mais avais voulu finir le parcours et me qualifier. C'était le but premier de cette boucle : appréhender le confinement voire apprendre à mieux y faire face.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Garder des repères et se fixer des objectifs</strong></span></p>
<p>Retour sur le départ de la seconde étape de la transat et ce briefing. La course et la gestion du bateau passe au second plan et on se repose des questions. Malgré la préparation, le doute est présent et légitime. Le départ est finalement lancé ; on laisse l'instinct de compétiteur prendre le dessus afin de masquer ses doutes personnels. Se met alors en place une routine : faire marcher le bateau, manger, entretenir le bateau, se laver, faire marcher le bateau, prendre soin de soi, faire la météo, dormir, faire marcher le bateau. Cette routine est nécessaire pour garder des repères, temporels notamment, et faire marcher le bateau. C'est une des leçons du parcours qualificatif : garder des repères et se fixer des objectifs. Cette routine et l'objectif de classement m'ont permis de vivre positivement cette expérience. Ainsi il ne faut pas oublier de les mettre en place dans le confinement actuel, même si le doute est permis.</p>
<p>Au sein de cette routine, s'insèrent des moments de plaisir : écouter de la musique ou le silence, faire une belle manœuvre, déguster un poisson volant échoué sur le pont, doubler un concurrent, contempler les nuages, les étoiles et la mer, optimiser le bateau, surfer avec les dauphins, vivre des moyens du bord... Avant cela, j'avais eu la chance de naviguer avec les dauphins de nombreuses fois mais je ne me rappelle que des dauphins au large de Madère. De même, j'ai rarement autant (mal) dansé. Preuve que le confinement, à l'espace-temps déformé, décuple les plaisirs simples.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Besoin et plaisir de communiquer</strong></span></p>
<p>Autre besoin primaire qui prend tout son sens : communiquer. La VHF est à bord avant tout pour des raisons de sécurité. En effet, loin des secours terrestres, nous ne pouvons compter que sur la solidarité en mer au cas où. Cependant, nous utilisons aussi la VHF pour échanger de tout et de rien. Le niveau homogène des compétiteurs permet à la flotte de rester groupée à l'échelle de l'Atlantique. Ainsi, j'ai toujours pu avoir des contacts VHF avec trois ou quatre personnes et j'avais très régulièrement un voire deux concurrents en visuel. Là encore, un simple bonjour, un geste lointain ou une mauvaise blague prend une saveur particulière.</p>
<p>Parmi les soucis techniques rencontrés, je suis tombé en panne d'énergie dès le Cap Vert. Je ne pouvais ensuite compter que sur mon panneau solaire m'obligeant à économiser drastiquement l'énergie à bord. Ma VHF a également fait des siennes, refusant d'émettre pendant deux jours. Si je n'ai pas pu réparer mon générateur d'électricité, j'ai pu remettre en route ma VHF. Cela m'a aidé à prendre conscience que communiquer, même très peu, chose si naturelle au quotidien, est en réalité un besoin et un plaisir.<br />A noter que j'avais accès à un autre média à savoir un camescope. Je l'avais emmené pour garder une trace et la partager. En réalité, ce foutu camescope, est plutôt devenu un confident et surtout un défouloir dans mes moments de fatigue (nombreux, suite à la panne d'énergie à bord).<br />Au niveau des informations, nous recevions tous les jours un bulletin météo et un classement (du moins, les jours où nous réussissions à les capter). Le classement est établi en distance au but, il convient donc de le prendre avec des réserves car c'est notre position par rapport aux systèmes météo qui importe. Cependant, suivant qu'il est bon ou mauvais, et suivant l'humeur du jour, on est vite tenté d'ôter ces réserves.<br />De même avec la météo : on l'accueille différemment selon qu'il soit en phase ou non avec nos observation, prévisions et stratégie. Ainsi, les concurrents qui remettent le plus en doute les bulletins météo sont réputés pour être les moins bien armés dans le domaine.<br />Un parallèle existe peut-être avec nos réseaux sociaux et notre utilisation de l'information. Originellement, les premiers étaient des outils de partage mais deviennent souvent des exutoires où l'on communique peu. Quant à l'information, on peut être tenté de ne garder que celle qui nous arrange. Au final, a-t-on plus besoin de nous défouler que de communiquer ? Pourquoi n'entendre que l'info qui nous arrange (quitte à encourager la source à nous servir celle-ci) ? Je me pose ces questions sans réponse pertinente. Par contre, je suis sûr que le confinement aide à prendre du recul sur celles-ci.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Quelle fin ?</strong></span></p>
<p>Le dernier point est important et c'est un écart majeur avec la situation actuelle : nous connaissions la fin. Si la date, l'heure ou le classement restent indécis jusqu'au bout, la destination est connue de longue date et on peut calculer tous les jours la route qui nous en sépare. Aujourd'hui, même si les premiers scénarios de sorties de confinement commencent à être esquissés, il est très difficile de se projeter sans connaitre la sortie.</p>
<p>Au final, mon confinement m'a fait grandir. Ce fut une expérience extraordinaire car je l'ai choisie, préparée et j'avais un but. J'ai vécu des moments de bonheur et j'ai même eu un pincement au cœur à l'arrivée. Par contre, la vie sur un petit voilier n'étant pas toujours rose, j'ai mis un peu de temps à en prendre pleinement conscience. Mais au final, seul le positif reste.<br />Concernant le confinement actuel, il nous a été imposé et nous ne connaissons pas encore la fin. Cela ne nous empêche pas de nous atteler à profiter des plaisirs simples et de la routine. De plus, nous connaissons le premier but : éradiquer le virus et nous pouvons, individuellement, en fixer d'autres.</p>
<p>Je souhaite repartir un jour mais évidemment, je ne souhaite pas un second confinement collectif. Cependant, du positif restera : le confinement nous fait voir certaines choses autrement. Je suis convaincu que nous en ressortirons tous changés et j'espère qu'avec le temps, on découvrira que nous avons, collectivement, entre-ouvert des voies vers de nouveaux buts.</p>
<p></p>
<p><strong><span style="color: #fc615d;">_________________________________________________</span></strong></p>
<h3>Et nous résisterons... bien sûr</h3>
<p><span style="font-size: 12pt;">Journal d'Elodie C. (photos : Elodie C.) - Cher </span><strong><span style="font-family: georgia, palatino;"><span style="color: #fc615d;">_________________________________</span></span></strong></p>
<p> </p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Lundi 16 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Jardin et <strong>éternité</strong> positive.<br />L’amour et le temps.<br /><br /><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 17 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Le manque de nature<br />Puis, le calme intérieur<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_love.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Elodie C."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_love.jpg" alt="photo Didi love" width="564" height="424" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></p>
<p>Le paradoxe de cette époque<br />Les injonctions de déconcentration</p>
<p>La mort acceptée<br />Puis la sauvegarde de l’humanité</p>
<p>Le droit réquisitionné<br />L’exemple à montrer</p>
<p>Le doute dissipé<br />Les convictions à mener</p>
<p>Allons mes chers frères<br />Sur ce chemin qu’est l’univers<br /><strong>A notre propre manière</strong></p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 18 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Rosiers, lavandes, oeillets, massifs<br />Orties, salades, carottes, betteraves<br />Plantes d’intérieur, feuille-mortes, échelle, boutons<br />Nettoyage, égoïsme, sieste, responsabilité<br /><strong>Méditation</strong>, reconnaissance, observation, retenue<br /><br /><span style="color: #fc615d;"><strong>Jeudi 19 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Poireaux, paille, poulailler<br />Pertinence, préservation, patience<br />Profondeur, pensées, profondeur<br />Pavés, pierres, picotements<br />Paradoxe, perplexité, peur<br />Passion, <strong>pleurs</strong>, positionnement</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 20 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Quelque chose me fige : les familles vivant sur les trottoirs, les gens tabassés par l’autorité… mais là d’un coup, il faut sauver l’humanité !?<br />Bouleversement intérieur, pensées détournées, quelque chose me manque.<br />Vrille, décision, stress, attestation fabriquée, peur, doute, je prends la route.<br />Désert contemplé, ambulances pressées, animaux écrasés, conscience perturbée, dans un monde au ralenti et moi en vitesse accélérée, je parcours 600 kilomètres.<br />Enfin arrivée, village hostile, discrétion demandée, précaution exigée, j’ai des doutes sur le monde, que s’est-il passé ?<br />Enfin confinée, discussion, sourires, baiser, on fête ça à la<strong> Corona</strong>. Extra.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Samedi 21 mars 2020 – Soleil ?</strong></span></p>
<p>Comme en ville je suis confinée, mais dans une maison où je ne dois pas me faire repérer, où je ne pourrai pas rester.<br />Premier cas au village, les voisins psychotent, je me sens <strong>clandestine</strong>, je ne regarderai pas le ciel.<br />A l’abri des rideaux : bières, guitare et bordeaux, et mon amour qui est très beau.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Dimanche 22 mars 2020 – Soleil ?</strong></span></p>
<p>Des infos à faire frémir, des malades et des guéris à choisir, des pensées à faire pâlir.<br />J’ai réfléchis… tout va bien.<br />Je concentre mon cerveau pour rester digne de moi, de ce déplacement inopportun.<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_corona.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Elodie C."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_corona.jpg" alt="photo Didi corona" width="437" height="437" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br /><strong>Je me recentre</strong>… tout va bien.<br />Films, amour et coquillettes, demain sera finie la fête.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Lundi 23 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Son regard qui me rassure<br />Un retour en responsabilité<br />Le rembobinage du week-end en toute rapidité<br />Leur raconter une bonne réponse<br />Un trajet en temps record, sans oublier de respirer<br />Un peu de repos, mais pour longtemps <strong>requinquée</strong><br />Renaître, et se remémorer…</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 24 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Assainir, scier, éclaircir, tailler, équilibrer, <strong>accepter</strong>, relativiser.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 25 mars 2020 – Soleil et froid</strong></span></p>
<p>« L’homme qui plantait des arbres »<br />Prendre son temps, persévérer<br />Gagner son temps dans la lenteur<br />Gagner en corps aussi, et puis en cœur</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Jeudi 26 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Ecriture, raconter. Soutien, écouter. Vian, propager.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 27 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Difficulté du lâcher-prise, repos, cuisine, recul, et l’après aussi… oui…</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Samedi 28 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Calme, vide.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Dimanche 29 mars 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p style="text-align: center;">Monsieur le Président<br />Je vous fais une lettre<br />Que vous lirez peut-être<br />Si vous aimez le vent.</p>
<p style="text-align: center;">Je viens de recevoir<br />Un petit pain d'épices<br />Donné par ma voisine<br />Dans un sac sur la porte.<br />Monsieur le Président,<br />Elle ne le digère pas<br />Elle aurait pu le jeter<br />Que de se déplacer.<br />C’est pas pour vous fâcher,<br />Mais combien de pains d’épices<br />Confinés dans vos placards<br />Et combien de caviar ?</p>
<p style="text-align: center;">Depuis que je suis née,<br />J’ai vu mourir mes frères,<br />J’ai vu partir mon père,<br />Et pleurer mes sœurs.<br />Ma mère a tant souffert<br />Elle n’est plus que dans sa chair<br />Et se moque des peurs<br />Et se moque des faits.</p>
<p style="text-align: center;">Quand j’étais adolescente<br />On m’a volé ma légèreté<br />On m’a volé ma liberté<br />Et tout mon cher futur.</p>
<p style="text-align: center;">Demain de bon matin<br />Je prendrai des nouvelles<br />D’un peu tous les voisins<br />Et de l’Humanité.<br />J’observerai les visages<br />De tous ces corps en cage<br />Et je déciderai<br />De fabriquer des clés.</p>
<p style="text-align: center;">De les distribuer<br />A qui voudrait partir<br />A qui voudrait changer<br />De place, de société.<br />S’il faut donner son temps<br />Pour rester bienveillant<br />Vous êtes déjà mort<br />Monsieur le Président.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Lundi 30 mars 2020 – Soleil <strong>–</strong> Résilience</strong></span></p>
<p>La résilience. Capacité à s’adapter, à continuer de vivre.</p>
<p>La résilience me semble exister depuis la nuit des temps ; et dès le début de chaque vie.<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_escabeau.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Elodie C."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_escabeau.jpg" alt="photo Didi escabeau" width="350" height="462" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br />Chaque existence me semble être le produit de sa propre résilience.</p>
<p>Dès la naissance, le passage d’un monde chaud, calfeutré, tamisé, interrogateur mais sans grandes confrontations qu’est ce monde du ventre de la mère, à cet espace plus large, lumineux, sonore, frais et dynamique qu’est le monde extérieur. A ce moment, déjà, s’adapter…</p>
<p>S’adapter aux conditions et aux présences de ceux qui nous entourent, aux absences aussi. Délier ou relier en nous ce qui va nous permettre de rester entier.<br />Puis l’exploration simplement, du corps, du milieu, de l’identité, des limites à définir vis-à-vis des autres, des prises de risques, encore pour rester entier.</p>
<p>Puis les gros événements, ceux qui perturbent vraiment, un corps, une famille, une certitude, une croyance profonde, un bien-être… Et s’adapter encore pour rester entier, ou ne pas tomber en morceau, ou pour enfin se relever.</p>
<p>Selon moi, la résilience est affaire de chaque jour, et on y arrive plus ou moins.<br />Je crois aussi qu’en s’actualisant, on peut résilier plusieurs fois d’une même chose.<br />Avoir su s’y adapter il y a longtemps et puis un jour, la revisiter et la voir autrement et s’y réadapter de manière neuve.</p>
<p>Résilier c’est comme résister et avancer, et surtout toujours aimer.<br /><br /><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 1er avril 2020 – Gros soleil – Malade ?</strong></span></p>
<p><strong>Première semaine.</strong> J’ai toussoté dès le 15 mars. Je suis fumeuse, toux grasse.<br />Puis le confinement... j’ai travaillé au jardin du matin au soir. Fatigue.<br />Normal, changement de saisons, frais le matin et chaud l’après-midi. Vent et soleil, ça tire.</p>
<p>Dès le 16 mars, sont apparus d’abord deux boutons, puis trois et cinq, jusqu’à une dizaine dans la même semaine, un peu partout. Très démangeants, style varicelle, pas connus d’habitude…<br />Coups de fatigue, une petite fièvre ? Je n’ai plus de piles dans mon thermomètre. Ça passe avec une bonne sieste.<br />J’utilise un peu d’huiles essentielles antivirales.</p>
<p><strong>Deuxième semaine.</strong> Je toussote, je suis fumeuse, toux grasse.<br />Un bouton de fièvre, j’en fait de temps en temps depuis longtemps, j’ai eu un stress émotionnel la veille. Mais là, j’en fais un deuxième puis un troisième..<br />Réveil dans la nuit avec quinte de toux sèche. Je crois avoir de la fièvre, mais je n’ai toujours pas de thermomètre car il faut aller à Bourges pour trouver la pile et à la pharmacie, il n’y a ni pile, ni thermomètre...<br />Le lendemain, je flippe un peu, je dors un peu, je me sens assaillie par des maux, des démangeaisons….<br />Je me soigne plus précisément avec une combinaison de trois huiles antivirales en voie interne, ça fait sont effet. Ça se calme.</p>
<p>Et puis, je regarde dans un livre l’association de symptômes avec certaines pensées profondes en soi. A chaque symptôme, ce livre propose une phrase censée contrer une croyance ancrée.<br />Je réunis toutes les phrases correspondantes à mes maux du moment, cela donne :<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_fleurs.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Elodie C."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/photo_Didi_fleurs.jpg" alt="photo Didi fleurs" width="430" height="323" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a><br /><em>« Tout va bien se passer. Tout est bien. Je suis en sécurité.</em><br /><em>Je m’aime et m’approuve. Je suis en paix là où je suis.</em><br /><em>Je suis parfaite exactement comme je suis.</em><br /><em>Je me réjouis de ma propre expression de la vie.</em><br /><em>Je peux faire du bruit.</em><br /><em>J’ouvre mon cœur et chante les joies de l’amour.</em><br /><em>Je suis l’expression calme et détendue de l’amour et de la paix.</em><br /><em>Je me centre en sécurité et accepte la perfection de ma vie.</em><br /><em>La vie me remplit d’enthousiasme et d’énergie.</em><br /><em>Je suis libre d’être joyeuse si je le veux. »</em></p>
<p>J’apprends par cœur ce petit texte qui me parle beaucoup. Je me calme tranquillement. J’ai l’impression d’aller mieux.<br />Je recommencerai demain la prise d’huiles essentielles et l’appropriation du petit texte, et même une semaine complète je pense.</p>
<p><strong>Je finis par avoir un thermomètre</strong> le 2 avril et après trois jours de prise de température, il s’avère que je n’en ai pas du tout à ce moment-là. Soit c’est passé, soit j’ai juste somatisé la semaine dernière…</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 10 avril 2020 – Soleil</strong></span></p>
<p>Le 4 avril, je commence un projet couture. Je couds à la main. Je suis concentrée.<br />Le 5, je termine la couture,<strong> j’ai perdu le fil du temps</strong>… A savoir si on est le 7 ou le 8. <br />Toute la semaine, je prends des nouvelles des proches, des lointains, des vivants, des morts, des inconnus…<br />Puis j’attends les hirondelles qui n’arrivent pas. Je commence un poulailler dans le jardin. Ça va être top. Ce sont les perspectives qui se concrétisent enfin.<br />J’installe la tente dehors et j’y dors. Le rossignol chante déjà durant toute la nuit. Je continue le poulailler.<br />Le 10, je me rends compte qu’on n'est pas le 8, et que le temps a passé…<br />Je sais que cette vie me convient. D’être libre de mon temps et de mon rythme, de créer ce dont j’ai besoin.<br />Aujourd’hui, j’ai simplement hâte de retrouver les copains, de reprendre les projets communs…<br />Je viens d’apprendre qu’en Finistère où vit ma famille, beaucoup de plages sont fermées aux balades… Je vais continuer de réfléchir à ce phénomène « virus ».<br /><strong>Et nous résisterons, bien-sûr...</strong></p>
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<p><strong><span style="color: #fc615d;">_________________________________</span></strong></p>
<h3>Le temps s'arrête</h3>
<p><span style="font-size: 12pt;">Sophie H. - Mayenne </span><strong><span style="font-family: georgia, palatino;"><span style="color: #fc615d;">___________________</span></span></strong></p>
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<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 17 mars 2020<br /></strong></span></p>
<p>Quelle drôle de journée ! Le confinement de millions de Français commence à midi et c'est justement à midi qu'une nouvelle consigne tombe dans notre EHPAD<span style="font-size: 8pt;"> (1)</span>. Nous devons confiner nos résidents en chambre. Terminé… plus de repas en salle à manger, plus d'animations, ne plus rejoindre les amis de l'étage du dessus ou du dessous pour faire une partie de scrabble ou de belote ! Tout s'arrête, le temps s'arrête ! Même pour le personnel (agent de service, aide-soignante, infirmière, kinésithérapeute, ergothérapeute…). Le sentiment de s'être pris un mur !<br />Incompréhension, les résidents pensent qu'ils vont tous mourir et les soignants que nous leur avons menti. L'animateur seul pour 127 résidents continue avec le peu de moyens qu'il a de maintenir le lien avec l'extérieur avec les familles, c'est dur.</p>
<p>Monsieur le Président, les soignants courent après le temps, prennent soin des résidents et courent, courent, courent. L'animateur a les larmes aux yeux quand un mail avec des photos de famille arrive dans sa boîte pour les imprimer et apporter les nouvelles à la résidente ! Et tous ceux qui n'ont plus personne, monsieur le Président, vous avez pensé à eux ?? Ils ne vont pas mourir du Coronavirus, non non, ils vont mourir de solitude, d'isolement ! C'est triste, je suis triste. <br /><span style="font-size: 8pt;"></span></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) Etablissement d'hébergement pour Personnes Âgées Dépendantes.</span></p>
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<p><strong><span style="color: #fc615d;">______________________________________________________</span></strong></p>
<h3>Des batailles, on en mène tous</h3>
<p><span style="font-size: 12pt;">Journal de « Couette-à-Matou » (Photos : R.) - Lot-et-Garonne </span><strong><span style="font-family: georgia, palatino;"><span style="color: #fc615d;">_________________</span></span></strong></p>
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<p><strong><span style="color: #fc615d;">Lundi 16 mars 2020 – Beau temps</span></strong></p>
<p>Confinement officiel et fermeture des écoles. En fait, nous nous sommes confinés tout le week-end ayant décidé d'un commun accord de ne pas nous rendre chez des amis. <br />Ce matin, P., mon mari, est parti au travail (secteur alimentaire). Nous avons décidé de garder A., notre fille polyhandicapée de 16 ans ½ à la maison, ce qui nous a été fortement recommandé par le centre qui l'accueille habituellement en journée. Je dois donc m'en occuper à « plein temps », ce qui n'est pas un vain mot puisqu'elle n'a aucune autonomie... Son « petit » grand frère (deux têtes de plus qu'elle), R., est un peu perdu et plein de questionnements quant au fonctionnement des cours à distance.<br />Appel du kiné. Le cabinet ferme, il va aussi falloir « compenser » cette absence de prise en charge.<br />A midi, P. rentre avec un ordinateur portable : télétravail obligatoire pour les services « annexes » et les postes le permettant.<br />Du coup, pour être logique jusqu'au bout, j'annule les interventions des trois aides à domicile.<br />La charge s'alourdit...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 17 mars 2020 – Beau temps</strong></span></p>
<p>Pas de révolution suite au discours du Président de la République, on avait bien compris les enjeux. <br />Je me décide à appeler les trois couples de personnes âgées de notre voisinage pour leur proposer notre aide pour les courses, la pharmacie... Ils sont tout contents de mon appel.<br />Justement, je dois aller chercher les traitements médicamenteux de notre fille et je décide de m'y rendre dès 14 heures pour rencontrer le moins de personnes possible. J'en informe mes voisins. Dommage qu'il n'ait pas écouté mon message suffisamment tôt, j'ai la surprise de voir l'un d'eux arriver juste derrière moi ! Pas très raisonnable...<span style="color: #fc615d;"> </span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 18 mars 2020 <strong>–</strong> Beau temps</strong></span></p>
<p>Mon mari et mon fils commencent à s'organiser : R. se plante devant l'ordinateur dès 8 heures et vers 13 h 30 pour récupérer ses cours avant que son père investisse le bureau pour une partie de la journée.<br />Notre fille est tout sourire : elle vit à son rythme ; maman s'occupe d'elle ; elle est entourée de sa famille ; dans son environnement familier : tout baigne !</p>
<p><strong><span style="color: #fc615d;">Jeudi 19 mars 2020 <strong>– </strong>Beau temps<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Photo_abstraite_Romain.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo abstraite : R."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Photo_abstraite_Romain.jpg" alt="Photo abstraite Romain" width="429" height="570" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></span></strong></p>
<p>Mon mari a réussi à bricoler un « boudin » pour installer notre fille en posture (cyphose) comme chez le kiné. Je lui fais faire quelques mouvements et je comprends vite que c'est un métier de sportif ! D'autant que nous n'avons pas de lit médicalisé ! Je crois que j'aurai plus de courbatures qu'elle !<br />L'après-midi, dès 14 heures, je me rends au supermarché le plus proche. Cela fait des mois que je n'y suis pas allée préférant les magasins plus petits et le marché des producteurs. Mais bon… à la guerre comme à la guerre… J'ai averti mes voisins qui hésitent toujours à me confier leurs courses :<em> « il faut bien qu'on y aille »</em> ou <em>« on a encore la santé »</em>. Ça m'énerve un peu. Mes parents et beaux-parents sont loin et je ne peux pas les aider alors...<br />Peu de monde au supermarché et c'est tant mieux. Je ne suis pas très à l'aise et n'ai pas envie de m'attarder malgré les dispositifs en place.<br /><span style="color: #fc615d;"></span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 20 mars 2020 <strong>–</strong> Toujours beau avec du vent</strong></span></p>
<p>L'organisation se rôde mais je commence à avoir mal partout et il me tarde de passer le relai le week-end. A. marche avec aide et nous faisons tout pour qu'elle conserve cette capacité mais c'est difficile physiquement car elle manque d'équilibre et est hypotonique par moments. Le relai manque...</p>
<p>Entre les cours, les exercices et les évaluations (si, si), notre fils fait des kilomètres autour de la maison avec sa trottinette, il relit pour la énième fois ses « Cherub » et envoie des messages à ses copains et copines. Difficile de ne pas assouplir les règles dans ce contexte où le numérique est devenu incontournable !</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Samedi 21 et dimanche 22 mars 2020 <strong>–</strong> Beau temps mais températures matinales en baisse</strong></span></p>
<p>Ouf ! Mon mari a pris le relai auprès de notre fille. J'en profite pour faire le ménage hebdomadaire, ce qui n'est pas du luxe quand on vit à quatre non stop dans une maison ! Et en plus, je fais du sport ! P. aussi puisqu'il sort avec notre fille à roulettes dans le quartier, histoire de l'aérer. L'après-midi, je le trouve sur la terrasse, avec ses lunettes de soleil, repassant et fabriquant de la vitamine D !<br />Dimanche matin, c'est cuisine. Dimanche après-midi : gym à trois pendant la sieste d'A. et balade familiale dans le jardin. Notre fils continue à faire ses tours en trottinette autour de la maison, et notre choupette, qui marche avec aide, s'arrête devant chaque pâquerette ! En tout cas, avec elle, on est habitué à vivre au ralenti ! Seulement, habituellement, on a un pied dans chaque monde : celui qui court après le temps et celui qui le prend...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Lundi 23 mars 2020 <strong>–</strong> Temps couvert le matin ; beau temps l'après-midi</strong></span></p>
<p>Tout le monde sur le pont ! Après une semaine de rodage, le rythme est pris ! De toute façon, chez nous, les grasses matinées n'existent pas. On ne peut se permettre de trop décaler la prise des médicaments anti-épileptiques d'A.<br />R. assure la récupération de ses cours et devoirs, et gère son temps comme il veut. Il sait s'occuper sans passer trop de temps devant les écrans grâce à une imagination débordante et l'extérieur de la maison qui lui permet de bouger.<br />En sortant dans le quartier avec A., je me suis rendue compte que les pruniers sont en fleurs. Devant la fenêtre de la cuisine, une mésange nous a fait l'honneur de sa visite. Spectacle de la nature sans se déplacer...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 24 mars 2020 <strong>–</strong> Beau temps</strong></span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"></span>Me viennent à l'esprit les paroles d'une chanson d'une célébrité locale (Francis Cabrel, originaire du Lot-et-Garonne, si, si !) :<em> « Et ça continue encore et encore, c'est que le début d'accord, d'accord »</em>...</p>
<p>La peur arrivant avec le virus qui se répand, j'ai fini par m'y mettre. Cela fait un moment que je me dis qu'il faut que je fasse un espèce de « décodeur » de notre louloute pour les personnes qui ne la connaissent pas et qui auraient à s'en occuper... Il est encore en phase de « brouillon » mais le pas est fait...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 25 mars 2020 – Plus frais, beau temps</strong></span></p>
<p>Nous aurions dû aller à Bordeaux pour le suivi de l'ostéoporose d'A. Tout est annulé : l'ostéodensitométrie et la consultation. Normal. On nous a proposé une consultation par téléphone mais sans l'examen, cela a peu d'intérêt. De toute façon, nous n'y serions pas allés dans le contexte sanitaire actuel. Il n'y a plus qu'à espérer qu'A. n'en souffre pas trop...<br />P. est reparti au travail : priorité alimentaire et limites du télétravail obligent...<br />A 19 h 30, R. a allumé une bougie qu'il a posée sur une fenêtre sur proposition de la paroisse et de sa catéchiste pour penser aux victimes du Covid-19 et à tous ceux et celles qui se démènent pour sauver des vies. Les cloches des églises devaient sonner, on n'a pas entendu la nôtre, mais on a quand même fait une prière...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Jeudi 26 mars 2020 – Couvert et beaucoup plus froid</strong></span></p>
<p>Le professeur principal de la classe de R. a organisé une vidéo-conférence pour savoir si tout le monde va bien et récupérer les brebis égarées dans les méandres d'Internet, de Pronote et de Gmail... ou nulle part d'ailleurs. Ils sont 15 sur 26 à échanger pendant une demi-heure.<br />Je retourne au supermarché en début d'après-midi, corvée obligatoire devant un réfrigérateur qui s'est bien vidé. Me voilà tranquille pour une semaine...<br /><span style="color: #fc615d;"></span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 27 mars 2020 – Il a gelé ! Beau temps</strong></span></p>
<p>Comme chaque matin, j'entends les tracteurs qui vont et viennent devant chez nous. Ronron rassurant.<br />C'est la fin de la semaine. Le dos et les bras sont mis à rude épreuve mais on s'habitue à la douleur ? C'est plutôt mon capital patience qui est touché. A. demande beaucoup d'attention et pas moyen d'appuyer sur l'accélérateur ! En plus, elle a fait plusieurs crises partielles cette semaine, ce qui la rend plus hypotonique. Elle n'y est pour rien, c'est sûr, mais c'est parfois lourd quand il faut gérer en même temps le minimum de la logistique maison. Heureusement, son frère m'aide à sa mesure.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Samedi 28 mars et dimanche 29 mars 2020 – Beau samedi ; plus froid, vent et nuages dimanche<a href="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Ciel_47_Romain_avril_2020.jpg" class="jcepopup" data-mediabox="1" data-mediabox-title="Photo : Ciel 47 - R. - avril 2020."><img src="http://www.rebonds.net/images/ECRIRE_ENSEMBLE/Ciel_47_Romain_avril_2020.jpg" alt="Ciel 47 Romain avril 2020" width="595" height="447" style="margin-left: 15px; border: 2px double #e2e2e2; float: right;" /></a></strong></span></p>
<p>Libérée, délivrée... même en confinement ! J'exagère un peu mais je peux vaquer à mes occupations puisque P. s'occupe d'A.<br />Nous passons le week-end tous les quatre, comme cela nous arrive bien souvent puisque nos familles respectives vivent au minimum à 600 kilomètres de nous ! Pas de poulet dominical donc puisque nous ne les voyons de toute façon que deux à trois fois pas an. Pas de « manque » en tant que tel de ce côté là...<br />Reste la crainte de ne pouvoir être présents en cas de souci...</p>
<p><strong><span style="color: #fc615d;">Lundi 30 mars 2020 – Froid et crachin le matin ; couvert l'après-midi</span></strong></p>
<p>La psychomotricienne du centre qui accueille A. habituellement nous a téléphoné pour avoir de nos nouvelles et connaître nos besoins éventuels. C'est l'ARS <span style="font-size: 8pt;">(1)</span> qui leur demande de maintenir un lien avec les familles et de proposer des interventions à domicile. Nous avons décliné puisque nos trois aides à domicile n'interviennent plus et parce qu'il n'y a plus de kinésithérapeute sur le centre depuis un an et demi, intervention qui aurait eu du sens dans cette période de moindre sollicitation. Il n'y a pas que pendant le confinement que le manque de professionnels de santé se fait sentir...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mardi 31 mars 2020 <strong>–</strong> Belle journée</strong></span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"></span>P. est parti travailler pour la matinée. L'après-midi, il est en congés pendant 15 jours (une semaine de congés imposée). La baisse d'activité dans les services support d'un côté et la nécessité de garder des solutions sous le coude d'un autre côté, expliquent cette décision.<br />A. est entrée en « mode hibernation ». Elle dort beaucoup. Moins sollicitée, elle se met dans sa carapace...</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Mercredi 1er avril 2020 – Alternance de nuages et d'éclaircies</strong></span></p>
<p>Personnellement, je me sens en mode automatique, surtout le matin.</p>
<p>R. est à fond dans les abdominaux. Avec la musique « Le coach » de Soprano, c'est devenu un rendez-vous incontournable. Pas question de perdre les muscles durement acquis au judo !</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Jeudi 2 avril 2020 <strong>–</strong> Alternance de nuages et d'éclaircies</strong></span></p>
<p><span style="color: #fc615d;"></span><em>« Patience et longueur de temps font plus que force ni que rage. »</em> Jean de la Fontaine<br />Mon père, lorsqu'il pouvait encore parler, nous répétait souvent cette citation. C'est vrai qu'on s'habituerait presque à ce train-train : nous avons un toit sur notre tête, du chauffage, de quoi nous nourrir et nous laver. Nous sommes aussi entre nous, petit cocon familial, aimant et rassurant, pour nous serrer les coudes. Des bases vitales que nous envieraient sûrement certaines personnes, pas si loin de nous. Et pourtant, l'envie de se mouvoir librement, de retrouver ces autres qui nous entourent sans pouvoir les rencontrer, est bien là.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Vendredi 3 avril 2020 – Beau temps</strong></span></p>
<p>Rendez-vous hebdomadaire de R. avec sa classe et son professeur principal en vidéo-conférence. Finalement, il est content d'aller à « sa réunion ». Je ne suis pas fan du numérique mais il faut avouer que cela permet de maintenir le lien, parfois.</p>
<p><span style="color: #fc615d;"><strong>Samedi 4 et dimanche 5 avril <strong>–</strong> Très beau temps !</strong></span></p>
<p>Sensation étrange que ce confinement : l'attente. En particulier lorsque, de chez vous, la tempête annoncée et déjà présente ailleurs, ne pointe pas encore le bout de son nez. Vous sentez bien le danger, il est présent, indéfinissable, incontrôlable et vous êtes là à attendre qu'il vous tombe dessus ou pas, sous quelle forme vous ne le savez pas, ni quand, ni avec quelles conséquences. C'est juste agaçant et frustrant. Car des batailles, on en mène tous, avec plus ou moins de succès, mais cela a plus de sens quand on en connaît les contours. Comme nous sommes petits...</p>
<p>En parlant de « petit », et par ce superbe week-end, la famille du côté de mon mari s'est agrandie d'une petite Fleur, un vrai rayon de soleil, la vie qui continue...</p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) ARS : Agence Régionale de Santé</span></p>