# 47 Tou·tes féministes ? (mai 2021) http://www.rebonds.net/47toutesfeministes/145-recreations Thu, 11 May 2023 19:31:29 +0200 Joomla! - Open Source Content Management fr-fr « Histoires du soir pour filles rebelles », F. Cavallo et E. Favilli http://www.rebonds.net/47toutesfeministes/145-recreations/691-histoiresdusoirpourfillesrebelles http://www.rebonds.net/47toutesfeministes/145-recreations/691-histoiresdusoirpourfillesrebelles

Aënor a douze ans et vit en Bretagne. Dans sa bibliothèque déjà très riche de bandes dessinées et de romans, voici un ouvrage qu'elle affectionne particulièrement et qui met en valeur des filles et femmes du monde entier. Elle a écrit une fiche de lecture rien que pour nous !

« Ces deux livres (1) racontent les histoires de 100 femmes rebelles et indépendantes à travers les âges. Elles voulaient suivre leurs envies et ne voulaient pas se conformer à l’image que la société de leur époque imposait. Les profils sont très variés. Les histoires parlent de chanteuses, danseuses, espionnes, militantes…

Le livre peut se lire à partir de 9 ans.

Ces histoires m’ont beaucoup plu parce que les illustrations sont très belles. Ce sont des histoires indépendantes les unes des autres : on peut donc lire un nouveau portrait chaque soir. Je trouve que le vocabulaire n’est pas trop compliqué et que chaque parcours est bien expliqué. A chaque histoire, une citation de la femme en question accompagne l’illustration. Les récits m’ont aussi plu par la grande diversité des portraits. Au fil des histoires, je me suis rendu compte qu’il y a eu beaucoup de femmes dans le monde, à toutes les époques, qui mériteraient d’être célèbres.

On peut par exemple retrouver l’histoire d’Alicia Alonso née en 1821 à Cuba. Enfant, elle tomba malade et devint aveugle. Pendant son alitement, elle apprit toute seule dans sa tête le rôle principal du ballet classique de Giselle. Adulte, elle devint la danseuse principale du New York City Ballet puis elle fonda sa compagnie de danse dans son pays d’origine, compagnie devenue plus tard le Ballet National de Cuba. Alicia a surmonté son handicap pour continuer sa passion pour la danse classique.

La deuxième femme qui m’a marquée s’appelle Virginia Hall.
Virginia boitait et portait une jambe de bois qu’elle avait appelée Cuthbert. Quand la Seconde Guerre mondiale éclata, elle s’engagea dans les forces spéciales britanniques et traversa la Manche pour aider la Résistance française à combattre les Nazis. Elle fut surnommée la boiteuse et considérée comme la plus dangereuse des espion·nes alli·ées. A chaque mission, elle risquait la torture et la mort. D'ailleurs, elle faillit mourir en traversant les Pyrénées à pied en plein hiver. A la fin de la guerre, elle reçut une médaille pour sa bravoure et fut déclarée la plus grande espionne d’Amérique. »

Aënor Meynier

(1) Il existe deux tomes, tous deux parus aux éditions Les Arènes : https://www.arenes.fr/livre/histoires-de-soir-filles-rebelles/

 

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
Le réseau Pétille http://www.rebonds.net/47toutesfeministes/145-recreations/692-lereseaupetille http://www.rebonds.net/47toutesfeministes/145-recreations/692-lereseaupetille

Réunir des personnes discriminées du fait de leur genre autour des métiers et savoir-faire techniques comme le bâtiment, l'artisanat, l'industrie, l'agriculture… Tel est le but du réseau Pétille, né en Loire-Atlantique mais qui s'étend sur toute la France.

Le réseau est organisé en mixité choisie, entre MTPGI + (comprenez « Meufs, Trans, Pédés, Gouines, Intersexués et + »). Ne sont donc pas conviés les hommes cisgenres.

En octobre 2019, un premier week-end de rencontres au Maquis des pétroleuses (44) a permis de faire un état des lieux des collectifs existants autour des questions des métiers et savoir-faire techniques. Au programme : des ateliers (par exemple, électricité, cordiste), des discussions (survivre en milieu professionnel, les mixités choisies, le réseau et la création d’un site) et des temps festifs.

Un site Internet a ainsi vu le jour, accessible librement et gratuitement : http://petille.7oqp.fr
Il comprend : une carte interactive situant les personnes et collectifs appartenant au réseau ; un agenda des événements qu'il·les proposent (chantiers collectifs, réunions, formations…) ; un espace pour échanger des petites annonces (cherche couvreuse, mécanicienne ; propose emploi d'animateur·ice en bricolage…) ; des ressources et liens, vers d'autres sites par exemple.

Le fonctionnement est collaboratif, sans administration : chacun·e peut donc l'enrichir comme il·le le souhaite.

Encore en cours de construction, le réseau Pétille est ouvert aux nouvelles contributions (communication, amélioration du site, graphisme). Pour le contacter, une adresse : petille@protonmail.com

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
« Travailleuses, travailleuses ! », Sonia Larue http://www.rebonds.net/47toutesfeministes/145-recreations/693-travailleusestravailleuses http://www.rebonds.net/47toutesfeministes/145-recreations/693-travailleusestravailleuses

Un outil d'émancipation : c'est ainsi que le travail est vécu par celles que Sonia Larue a suivies pour son premier documentaire. Cinq femmes du Pays de Lorient y racontent leurs parcours, leurs difficultés, leurs succès. Bien plus qu'un film sur les femmes au travail ou sur le travail des femmes, il s'agit d'une véritable réflexion sur les conséquences de la perte de sens au travail : un sentiment de servitude avant, peut-être, une prise de conscience et une libération...

Point de départ et fil conducteur du documentaire : le travail de la comédienne Erika Vandelet. En 2015, elle revisite l'œuvre d'Octave Mirbeau, « Journal d'une femme de chambre », et va à la rencontre de femmes au travail pour intégrer leurs témoignages dans sa nouvelle mise en scène.
Ecrit en 1900, le roman de Mirbeau a pour personnage principal Célestine, qui dénonce sa condition de domestique au service d'une classe sociale qui la domine. Elle remet en cause le système capitaliste en plein développement.

Sonia Larue suit Erika Vandelet dans les ateliers théâtraux qu'elle anime et y rencontre notamment Katia, Véro, Julie, Sabrina et Isabelle. Leurs propos font écho à ceux de Célestine : « ce que disent leurs mots, massivement, c'est la perte de sens de ce travail, explique Sonia Larue (1). Manque de reconnaissance. Sentiment d'inutilité. Rentabilité comme ultime horizon. Asservissement aux chefs, aux chiffres, aux décisions qu'elles trouvent stupides mais sur lesquelles elles n'ont pas la main. Il n'y a pas de satisfaction au travail. Elles se sentent effacées. Et dans cette perte de sens du travail naît un sentiment de servitude. En cela, leurs mots expriment quelque chose de notre époque : une quête de liberté ; un désir d’être soi. »

La réalisatrice interroge le rapport intime que les cinq femmes qu'elle a choisies ont avec leur travail. Elle les a filmées lors d'entretiens et sur leur lieu d'activité… passé et présent. Car elle a tourné de 2015 à 2018 et en trois ans, certaines ont parcouru un long chemin.

Katia travaille comme saisonnière en maraîchage depuis quinze ans. Pourquoi travaille-t-elle ? Pour gagner de l'argent « comme tout le monde », mais aussi « parce que ça fait sortir », « ça permet d'être mieux dans sa peau ». « Aimer ce qu'on fait » est essentiel pour elle. Mais en filigrane, son témoignage parle de précarité, d'épuisement, de non reconnaissance...
Véro est sans emploi. Salariée dans une banque pendant dix-sept ans, elle a démissionné après avoir compris que son travail servait à supprimer des postes… Elle a aussi subi du harcèlement sexuel et a fini par un « burn-out ». Elle cherche dans les méthodes « douces » des réponses à ses questions et, progressivement, s'apaise.
Julie a longtemps servi dans des palaces de luxe. Aujourd'hui, elle s'épanouit dans une coopérative de produits biologiques, où elle a découvert une nouvelle organisation du travail « peut-être même une nouvelle famille ». Elle parle « écoute », « autonomie », « humanité »… Mais l'aventure n'est pas sans conséquences : son investissement à 200 % a déséquilibré son couple et son foyer. Concilier métier et famille reste un véritable défi pour nombre de femmes.
Sabrina gère deux salons de coiffure et des dizaines d'employé·e·s. « L'indépendance a toujours été la priorité dans ma vie », affirme-t-elle, tout en précisant que cela a toujours représenté un problème pour les hommes qu'elle rencontrait… Elle doit faire face aux responsabilités et aux ennuis de tout·e chef·fe d'entreprise, renonçant parfois au « bien-être » qu'elle appelle pourtant de ses vœux pour ses client·e·s et salarié·e·s.
Isabelle a occupé des postes de direction dans l'agro-alimentaire et l'industrie. Elle a ainsi été l'une des premières femmes en France à des postes à haute responsabilité dans de grands groupes. Elle se souvient des premières réunions où ses homologues masculins la prenaient pour une secrétaire… Elle a changé de cap le jour où on lui a annoncé qu'elle avait été « vendue » avec son entreprise… Elle est aujourd'hui thérapeute et accompagne les femmes dans la création de leur entreprise. Pour cela, elle a dû « retrouver [s]on féminin ». Car s'imposer dans le milieu du travail implique souvent d'adopter les codes masculins, comme si être une femme dans un milieu professionnel dominé par les hommes était impossible…

Sorti en 2018 et produit par Paris-Brest, le film de Sonia Larue est disponible gratuitement sur le site Kultur Bretagne jusqu'en octobre : https://www.kubweb.media/page/travailleuses-journal-femme-chambre-mirbeau-sonia-larue/
On y trouve également une biographie de la réalisatrice et une vidéo expliquant sa démarche.

(1) https://www.kubweb.media/page/travailleuses-journal-femme-chambre-mirbeau-sonia-larue/

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
« L'art du féminisme », L. Gosling, H. Robinson et A. Tobin http://www.rebonds.net/47toutesfeministes/145-recreations/694-lartdufeminisme http://www.rebonds.net/47toutesfeministes/145-recreations/694-lartdufeminisme

Sous-titré « Les images qui ont façonné le combat pour l'égalité, 1857-2017 », cet ouvrage est le premier à présenter la diversité des interventions féministes dans l'art, du XIXe siècle à nos jours, des banderoles des suffragettes aux créations numériques. Passionnant et esthétiquement très réussi.

Comme l'écrit Helena Reckitt dans l'introduction, ce livre montre « comment les femmes se sont déplacées des marges du monde de l'art vers ses centres ». D'abord objets, elles sont progressivement devenues des sujets de la production artistique : aujourd'hui, elles ne sont plus seulement représentées, mais elles représentent et construisent elles-mêmes leurs représentations.

Les artistes féministes se servent de leur pratique pour faire passer leur message. Celui-ci prend de multiples formes et de multiples directions.
Ainsi, certaines œuvres critiquent les représentations dégradantes des femmes (dans la publicité, par exemple) ou les rôles que les sociétés patriarcales leur imposent. D'autres ont pour objectif de visibiliser les activités assurées au quotidien par les femmes, y compris dans la sphère domestique.
De la même manière, alors que des artistes consacrent le corps de la femme comme lieu absolu de désir et de jouissance, d'autres estompent les frontières entre l'esprit et la matière.
Des expériences tirent leur force de l'arrivée d'Internet, tandis que d'autres remettent en question la toute puissance des technologies numériques.
Enfin, certaines artistes s'interrogent : le « business » inhérent au marché de l'art est-il réellement compatible avec la lutte contre les dominations et les discriminations, donc le combat contre le capitalisme ?

Mais l'intérêt de l'ouvrage est précisément là : revisiter l'histoire féministe, à travers ces multiples courants artistiques. Y sont abordés aussi bien les questions de « féminisme citoyen » et de « féminisme militant », que de « féminisme de l'intime ». Les différents chapitres traitent de la liberté, de la guerre, du travail, de la résistance, des sens, du rapport au public, de politique, des formes de performances…

Les textes, écrits par Lucinda Gosling, Hilary Robinson et Amy Tobin (traduits de l'anglais par Caroline de Hugo) sont accompagnés de nombreux tableaux, photographies, collages, captations de vidéos qui offrent à voir toute la diversité du travail des artistes mises en valeur. Pour n'en citer que quelques-unes, Bertha Newcombe (caricaturiste) au XIXe siècle, Lobiov Popova (du courant des avant-gardistes) dans les années 1920, Tamara de Lempicka une décennie plus tard, Yoko Ono (performer) dans les années 1960, Theresa Hak Kyung Cha dans les années 1970, Linder (autrice de photomontages) dans les années 1980, Varsha Nair dans les années 2000, Zanele Muholi (queer noire) de nos jours…
Et tant d'autres, au fil des 270 pages !

L'ouvrage est paru en 2019 chez Hugo Image. Plus d'informations sur www.hugoetcie.fr

 

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200