# 51 L'eau source de débats (octobre 2021) (Re)bonds est un magazine mensuel créé par Fanny Lancelin, journaliste installée dans le Cher. Son but : à travers, des portraits d'habitant.es du Berry, raconter des parcours alternatifs, des modes de vie où le respect des êtres vivants et de leur environnement tient une place centrale. http://www.rebonds.net/51leausourcededebats/153-recreations 2023-05-11T19:33:00+02:00 (Re)bonds.net Joomla! - Open Source Content Management « H2O : l'eau, la vie et nous » 2017-04-02T20:07:14+02:00 2017-04-02T20:07:14+02:00 http://www.rebonds.net/51leausourcededebats/153-recreations/724-h2oleaulavieetnous Super User <p><img src="http://www.rebonds.net/images/EAU/H20.jpg" /></p><p><em>«&nbsp;Nous ne pouvons plus considérer l'eau comme acquise.&nbsp;»</em> C'est le message que la journaliste Kelly McEvers aimerait faire passer. Pour cela, elle a travaillé avec des scientifiques et propose, avec les réalisateurs Nicolas Brown et Alex Tate, un <em>«&nbsp;tour d'horizon de ce qui est sûrement l'élément le plus précieux de notre planète&nbsp;»</em>. Disponible sur Arte, cette série documentaire se regarde mais s'écoute aussi à la manière d'un podcast. Les images et les sons sont splendides, les histoires passionnantes.</p> <p>Trois épisodes d'environ 52 minutes composent la série.</p> <p>Intitulée «&nbsp;Pulsations&nbsp;», la première partie remonte aux origines de l'apparition de l'eau sur Terre, et montre ses manifestations les plus surprenantes et méconnues, comme les rivières dans le ciel en Amazonie. Elle évoque aussi les dangers qui menacent la ressource, comme l'assèchement des nappes et les sécheresses. L'espoir vient ici de la <em>«&nbsp;reviviscence des plantes&nbsp;»</em>&nbsp;: une capacité qu'ont certaines espèces végétales à se passer d'eau avant de se régénérer. Grâce à une séquence en «&nbsp;time-lapse&nbsp;» (une scène est filmée en plan fixe pendant des heures, voire des jours, puis passée en vitesse accélérée), le public voit refleurir un désert aride&nbsp;!</p> <p>La deuxième partie, «&nbsp;Civilisations&nbsp;», s'intéresse à la manière dont l'eau a façonné les sociétés. Certains chercheurs relient notre bipédie aux besoins des êtres humains de marcher dans les rivières et de pêcher. A l'image des Egyptiens et des Chinois, la plupart des sociétés se sont installées là où se trouvaient des fleuves. Aujourd'hui encore, toutes dépendent de l'eau douce qui ne représente pourtant que 1&nbsp;% de la ressource sur Terre. Alors, pour la retenir, les êtres humains ont construit des ouvrages pharaoniques, comme les immenses barrages et retenues en Chine. En Arizona, c'est le pompage dans les nappes qui est source d'inquiétudes, notamment parce qu'il est exploité par des conglomérats d'Arabie Saoudite, comme le pétrole.</p> <p>«&nbsp;Urgences&nbsp;», la troisième et dernière partie, insiste justement sur les aspects géopolitiques de la question de l'eau. Avec le changement climatique, les inondations et les sécheresses, de nouveaux enjeux apparaissent et l'eau devient de plus en plus précieuse, de plus en plus source de conflits aussi. <em>«&nbsp;Sans ce précieux liquide, difficile de se nourrir et les populations s'affolent</em>, souligne Kelly McEvers. <em>L'évolution des ressources en eau de la planète est en train de façonner un nouvel ordre mondial. Donc j'ai un nouvel adage&nbsp;: si vous voulez comprendre pourquoi notre monde est en mutation, partez sur les traces de l'eau&nbsp;!&nbsp;»</em> Elle poursuit&nbsp;: <em>«&nbsp;Et d'ailleurs, ça ressemble à quoi une crise de l'eau&nbsp;? A une guerre&nbsp;? A une famine&nbsp;?&nbsp;Est-ce que c'est là, et que personne ne la voit&nbsp;?&nbsp;»</em> Pour y répondre, elle nous emmène à Gaza, puis en Afrique du Sud et enfin en Syrie.</p> <p>Loin du ton catastrophiste que prennent certains documentaires, cette série montre les forces et les faiblesses de la gestion de l'eau à un niveau mondial, sans masquer les immenses défis que l'être humain devra relever pour assurer à tou·tes un accès équitable à «&nbsp;l'or bleu&nbsp;».</p> <p>Elle est visible gratuitement en replay sur Arte jusqu'au 31 octobre, puis sera disponible en VOD et DVD&nbsp;: <a href="https://www.arte.tv/fr/videos/095157-001-A/h2o-l-eau-la-vie-et-nous">https://www.arte.tv/fr/videos/095157-001-A/h2o-l-eau-la-vie-et-nous</a></p> <p><img src="http://www.rebonds.net/images/EAU/H20.jpg" /></p><p><em>«&nbsp;Nous ne pouvons plus considérer l'eau comme acquise.&nbsp;»</em> C'est le message que la journaliste Kelly McEvers aimerait faire passer. Pour cela, elle a travaillé avec des scientifiques et propose, avec les réalisateurs Nicolas Brown et Alex Tate, un <em>«&nbsp;tour d'horizon de ce qui est sûrement l'élément le plus précieux de notre planète&nbsp;»</em>. Disponible sur Arte, cette série documentaire se regarde mais s'écoute aussi à la manière d'un podcast. Les images et les sons sont splendides, les histoires passionnantes.</p> <p>Trois épisodes d'environ 52 minutes composent la série.</p> <p>Intitulée «&nbsp;Pulsations&nbsp;», la première partie remonte aux origines de l'apparition de l'eau sur Terre, et montre ses manifestations les plus surprenantes et méconnues, comme les rivières dans le ciel en Amazonie. Elle évoque aussi les dangers qui menacent la ressource, comme l'assèchement des nappes et les sécheresses. L'espoir vient ici de la <em>«&nbsp;reviviscence des plantes&nbsp;»</em>&nbsp;: une capacité qu'ont certaines espèces végétales à se passer d'eau avant de se régénérer. Grâce à une séquence en «&nbsp;time-lapse&nbsp;» (une scène est filmée en plan fixe pendant des heures, voire des jours, puis passée en vitesse accélérée), le public voit refleurir un désert aride&nbsp;!</p> <p>La deuxième partie, «&nbsp;Civilisations&nbsp;», s'intéresse à la manière dont l'eau a façonné les sociétés. Certains chercheurs relient notre bipédie aux besoins des êtres humains de marcher dans les rivières et de pêcher. A l'image des Egyptiens et des Chinois, la plupart des sociétés se sont installées là où se trouvaient des fleuves. Aujourd'hui encore, toutes dépendent de l'eau douce qui ne représente pourtant que 1&nbsp;% de la ressource sur Terre. Alors, pour la retenir, les êtres humains ont construit des ouvrages pharaoniques, comme les immenses barrages et retenues en Chine. En Arizona, c'est le pompage dans les nappes qui est source d'inquiétudes, notamment parce qu'il est exploité par des conglomérats d'Arabie Saoudite, comme le pétrole.</p> <p>«&nbsp;Urgences&nbsp;», la troisième et dernière partie, insiste justement sur les aspects géopolitiques de la question de l'eau. Avec le changement climatique, les inondations et les sécheresses, de nouveaux enjeux apparaissent et l'eau devient de plus en plus précieuse, de plus en plus source de conflits aussi. <em>«&nbsp;Sans ce précieux liquide, difficile de se nourrir et les populations s'affolent</em>, souligne Kelly McEvers. <em>L'évolution des ressources en eau de la planète est en train de façonner un nouvel ordre mondial. Donc j'ai un nouvel adage&nbsp;: si vous voulez comprendre pourquoi notre monde est en mutation, partez sur les traces de l'eau&nbsp;!&nbsp;»</em> Elle poursuit&nbsp;: <em>«&nbsp;Et d'ailleurs, ça ressemble à quoi une crise de l'eau&nbsp;? A une guerre&nbsp;? A une famine&nbsp;?&nbsp;Est-ce que c'est là, et que personne ne la voit&nbsp;?&nbsp;»</em> Pour y répondre, elle nous emmène à Gaza, puis en Afrique du Sud et enfin en Syrie.</p> <p>Loin du ton catastrophiste que prennent certains documentaires, cette série montre les forces et les faiblesses de la gestion de l'eau à un niveau mondial, sans masquer les immenses défis que l'être humain devra relever pour assurer à tou·tes un accès équitable à «&nbsp;l'or bleu&nbsp;».</p> <p>Elle est visible gratuitement en replay sur Arte jusqu'au 31 octobre, puis sera disponible en VOD et DVD&nbsp;: <a href="https://www.arte.tv/fr/videos/095157-001-A/h2o-l-eau-la-vie-et-nous">https://www.arte.tv/fr/videos/095157-001-A/h2o-l-eau-la-vie-et-nous</a></p> « Billion Dollars Baby », Audrey Vernon 2017-04-02T20:07:14+02:00 2017-04-02T20:07:14+02:00 http://www.rebonds.net/51leausourcededebats/153-recreations/725-billiondollarsbaby Super User <p><img src="http://www.rebonds.net/images/EAU/VFINALE-billion-dollar-baby-copie-bombe.png" /></p><p><em></em>Comment expliquer à l'enfant qui s'apprête à naître, le monde dans lequel il va devoir apprendre à vivre&nbsp;? Audrey Vernon a choisi l'humour. Dans son spectacle «&nbsp;Billion Dollars Baby&nbsp;» actuellement en tournée, elle joue le rôle d'une femme enceinte qui explique avec justesse à son bébé la puissance du néo-libéralisme, le changement climatique, la marchandisation de la vie, le travail à tout prix, l'extinction des espèces et même la guerre...</p> <p>Audrey Vernon a suivi des études de théâtre avant d'animer des chroniques sur Canal +. En 2009, elle a créé son premier «&nbsp;one-woman-show économique&nbsp;» intitulé «&nbsp;Comment épouser un milliardaire&nbsp;». Son style plaît&nbsp;: le spectacle a été joué plus de 500 fois en dix ans et le texte, publié chez Fayard, a été traduit en six langues&nbsp;! Il est actuellement repris sur scène par Giorgia Sinicorni.</p> <p>Pour son deuxième spectacle en 2012, Audrey Vernon s'est intéressée à l'œuvre de Karl Marx, à travers notamment sa correspondance avec Friedrich Engels. Deux ans plus tard, c'est sur le deuil et les ruptures amoureuses qu'elle a écrit, en interprétant «&nbsp;Chagrin d'amour&nbsp;». Elle est revenue à un propos plus politique en 2015, avec «&nbsp;Fukushima Work In Progress&nbsp;» joué avec Xavier Mathieu.</p> <p>«&nbsp;Billion Dollars Baby&nbsp;» est né en mai 2019. Après avoir épousé son milliardaire, voici le personnage d'Audrey sur le point d'être maman. Elle tente d'écrire une lettre à son enfant, pour lui décrire le monde complexe dans lequel il va naître. Difficile… Si elle souhaite ne pas l'angoisser en lui rappelant la beauté de notre planète, elle ne lui cache rien des injustices sociales, de la privatisation du vivant, des tensions géopolitiques, de toutes les incohérences de cette société à laquelle il appartiendra bientôt.</p> <p>Riche et dense, le texte d'Audrey Vernon est nourri de données économiques et politiques. Mais il est aussi ponctué d'anecdotes intimes et sensibles, qui allègent le propos. En tendant un miroir au public, elle le fait sourire, puis rire. Elle le fait s'interroger aussi, sur ce qui pousse une espèce à vouloir à tout prix se perpétuer, alors qu'elle détruit méthodiquement l'environnement censé assurer sa survie et celle de ses enfants…</p> <p>A souligner&nbsp;: depuis le début de l'année, Audrey Vernon n'est pas seulement en tournée dans les théâtres, mais aussi sur les ZAD et les lieux «&nbsp;alternatifs&nbsp;», comme aux Jardins des Vaîtes à Besançon ou au camp des Soulèvements de la terre à Saint-Colomban.</p> <p>Retrouvez toutes les dates de son spectacle sur <a href="http://audreyvernon.com/spectacles/billion-dollar-baby-13">http://audreyvernon.com/spectacles/billion-dollar-baby-13</a></p> <p>&nbsp;</p> <p><img src="http://www.rebonds.net/images/EAU/VFINALE-billion-dollar-baby-copie-bombe.png" /></p><p><em></em>Comment expliquer à l'enfant qui s'apprête à naître, le monde dans lequel il va devoir apprendre à vivre&nbsp;? Audrey Vernon a choisi l'humour. Dans son spectacle «&nbsp;Billion Dollars Baby&nbsp;» actuellement en tournée, elle joue le rôle d'une femme enceinte qui explique avec justesse à son bébé la puissance du néo-libéralisme, le changement climatique, la marchandisation de la vie, le travail à tout prix, l'extinction des espèces et même la guerre...</p> <p>Audrey Vernon a suivi des études de théâtre avant d'animer des chroniques sur Canal +. En 2009, elle a créé son premier «&nbsp;one-woman-show économique&nbsp;» intitulé «&nbsp;Comment épouser un milliardaire&nbsp;». Son style plaît&nbsp;: le spectacle a été joué plus de 500 fois en dix ans et le texte, publié chez Fayard, a été traduit en six langues&nbsp;! Il est actuellement repris sur scène par Giorgia Sinicorni.</p> <p>Pour son deuxième spectacle en 2012, Audrey Vernon s'est intéressée à l'œuvre de Karl Marx, à travers notamment sa correspondance avec Friedrich Engels. Deux ans plus tard, c'est sur le deuil et les ruptures amoureuses qu'elle a écrit, en interprétant «&nbsp;Chagrin d'amour&nbsp;». Elle est revenue à un propos plus politique en 2015, avec «&nbsp;Fukushima Work In Progress&nbsp;» joué avec Xavier Mathieu.</p> <p>«&nbsp;Billion Dollars Baby&nbsp;» est né en mai 2019. Après avoir épousé son milliardaire, voici le personnage d'Audrey sur le point d'être maman. Elle tente d'écrire une lettre à son enfant, pour lui décrire le monde complexe dans lequel il va naître. Difficile… Si elle souhaite ne pas l'angoisser en lui rappelant la beauté de notre planète, elle ne lui cache rien des injustices sociales, de la privatisation du vivant, des tensions géopolitiques, de toutes les incohérences de cette société à laquelle il appartiendra bientôt.</p> <p>Riche et dense, le texte d'Audrey Vernon est nourri de données économiques et politiques. Mais il est aussi ponctué d'anecdotes intimes et sensibles, qui allègent le propos. En tendant un miroir au public, elle le fait sourire, puis rire. Elle le fait s'interroger aussi, sur ce qui pousse une espèce à vouloir à tout prix se perpétuer, alors qu'elle détruit méthodiquement l'environnement censé assurer sa survie et celle de ses enfants…</p> <p>A souligner&nbsp;: depuis le début de l'année, Audrey Vernon n'est pas seulement en tournée dans les théâtres, mais aussi sur les ZAD et les lieux «&nbsp;alternatifs&nbsp;», comme aux Jardins des Vaîtes à Besançon ou au camp des Soulèvements de la terre à Saint-Colomban.</p> <p>Retrouvez toutes les dates de son spectacle sur <a href="http://audreyvernon.com/spectacles/billion-dollar-baby-13">http://audreyvernon.com/spectacles/billion-dollar-baby-13</a></p> <p>&nbsp;</p> « Village toxique », Grégory Jarry et Otto T. 2017-04-02T20:07:14+02:00 2017-04-02T20:07:14+02:00 http://www.rebonds.net/51leausourcededebats/153-recreations/726-villagetoxique Super User <p><img src="http://www.rebonds.net/images/EAU/village_toxique.jpg" /></p><p>Avec les «&nbsp;bassines&nbsp;» <em>(lire la rubrique (Ré)acteur·ices</em>), les habitant·es des Deux-Sèvres n'en sont pas à leur première lutte&nbsp;: cette bande dessinée rappelle comment il·les mirent en échec un projet d'enfouissement de déchets nucléaires. Grâce à une forme de narration originale, les auteurs parviennent à faire de ce sujet grave un récit passionnant, sur un ton souvent drôle. On apprend, on sourit et on sort de cette lecture (re)gonflé d'espoir&nbsp;!</p> <p>Grégory Jarry et Otto T. (Thomas Dupuis de son vrai nom) se sont rencontrés lorsqu'ils étaient étudiants à Poitiers. Ils dirigent ensemble la maison d'édition FLBLB qui publie des bandes dessinées, des ouvrages documentaires ou encore des flip-books <span style="font-size: 8pt;">(1)</span>. Les sujets comme les formats qu'ils proposent sortent des sentiers battus.</p> <p>Ensemble, ils ont aussi réalisé plusieurs ouvrages dont «&nbsp;Le savant qui fabriquait des voitures transparentes&nbsp;», «&nbsp;Petite histoire des colonies françaises&nbsp;» ou encore «&nbsp;300.000 ans pour en arriver là&nbsp;»<span style="font-size: 8pt;"> (2)</span>.</p> <p>Pour «&nbsp;Village Toxique&nbsp;» paru en 2010, ils ont collecté des témoignages auprès d'acteur·ices de l'époque, et ont commencé l'écriture lors d'une résidence au Nombril du Monde à Pougne-Hérisson, l'un des villages concernés par le projet.<br />Le narrateur, c'est… Yves Mourousi… qui reprend du service pour une émission exceptionnelle. Débarqué d'un hélicoptère en pleine campagne, il pose le décor&nbsp;:<em> «&nbsp;en 1987, l’Etat annonça qu'il avait retenu quatre sous-sols potentiels pour enfouir les déchets nucléaires du peuple français&nbsp;: le schiste du Maine-et-Loire, le sel de l'Ain, l'argile de l'Aisne et le granit des Deux-Sèvres&nbsp;»</em>. A l'époque, on ne parlait pas encore d'acceptabilité sociale, mais le journaliste de souligner tout de même&nbsp;:<em> «&nbsp;On avait pris soin de choisir des régions rurales où les populations étaient peu portées à remettre en cause une décision venue d'en haut.&nbsp;»</em><br />Pourtant, c'est à une farouche résistance que l’Etat va se retrouver confronté. Durant deux ans, les pontes de la préfecture et de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs) multiplièrent les stratégies&nbsp;: de la séduction par l'argent aux intimidations par les CRS, en passant par la désinformation via des «&nbsp;experts&nbsp;»… Rien n'y fit. En face, les habitant·es s'inquiétaient de la pollution de leurs sols, des effets irrémédiables des déchets sur leurs cultures, leurs troupeaux, leurs enfants… Pour lutter, il·les s'organisèrent de manière «&nbsp;classique&nbsp;», par exemple en se réunissant au sein de collectifs, en lançant des pétitions, en demandant publiquement aux élus locaux de se positionner… mais aussi en étant créatif·ves et réactif·ves. Ainsi, cette caravane aux vitres teintées qu'il·les installèrent face aux bureaux de l'ANDRA pour la surveiller. Ou ces blocs de granit bloquant la porte de l'agence&nbsp;: après tout, ne s'intéressait-elle pas aux sous-sols de la région&nbsp;? Ou encore ces chaînes téléphoniques ultra efficaces (à une époque où n'existait pas Internet) pour empêcher tout début de prospection ou de chantier. Jusqu'à la mobilisation générale du 12 décembre 1989&nbsp;: 250 gendarmes mobiles épaulés par deux chars anti-émeutes devaient reprendre le champ qu'occupaient les opposant·es pour empêcher le projet&nbsp;; des centaines d'habitant·es les y attendaient<em> «&nbsp;fourches en avant&nbsp;»</em>. Les maires faisaient boucliers.</p> <p>Comment tout cela finit-il&nbsp;? Vous le découvrirez en lisant cette bande dessinée très instructive et pleine d'humour. Un indice&nbsp;: il n'y a pas de centre d'enfouissement de déchets nucléaires dans les Deux-Sèvres et l'ANDRA a déménagé à Bure où le projet rencontre aussi une farouche opposition… «&nbsp;Village toxique&nbsp;» rappelle comment une lutte peut se gagner et en cela, ce livre est une véritable et belle leçon d'histoire.</p> <p><span style="font-size: 8pt;">(1) <a href="https://www.flblb.com">https://www.flblb.com</a></span><br /><span style="font-size: 8pt;">(2) <a href="https://www.bdtheque.com/interviews/345/gregory-jarry-et-otto-t">https://www.bdtheque.com/interviews/345/gregory-jarry-et-otto-t</a></span></p> <p><img src="http://www.rebonds.net/images/EAU/village_toxique.jpg" /></p><p>Avec les «&nbsp;bassines&nbsp;» <em>(lire la rubrique (Ré)acteur·ices</em>), les habitant·es des Deux-Sèvres n'en sont pas à leur première lutte&nbsp;: cette bande dessinée rappelle comment il·les mirent en échec un projet d'enfouissement de déchets nucléaires. Grâce à une forme de narration originale, les auteurs parviennent à faire de ce sujet grave un récit passionnant, sur un ton souvent drôle. On apprend, on sourit et on sort de cette lecture (re)gonflé d'espoir&nbsp;!</p> <p>Grégory Jarry et Otto T. (Thomas Dupuis de son vrai nom) se sont rencontrés lorsqu'ils étaient étudiants à Poitiers. Ils dirigent ensemble la maison d'édition FLBLB qui publie des bandes dessinées, des ouvrages documentaires ou encore des flip-books <span style="font-size: 8pt;">(1)</span>. Les sujets comme les formats qu'ils proposent sortent des sentiers battus.</p> <p>Ensemble, ils ont aussi réalisé plusieurs ouvrages dont «&nbsp;Le savant qui fabriquait des voitures transparentes&nbsp;», «&nbsp;Petite histoire des colonies françaises&nbsp;» ou encore «&nbsp;300.000 ans pour en arriver là&nbsp;»<span style="font-size: 8pt;"> (2)</span>.</p> <p>Pour «&nbsp;Village Toxique&nbsp;» paru en 2010, ils ont collecté des témoignages auprès d'acteur·ices de l'époque, et ont commencé l'écriture lors d'une résidence au Nombril du Monde à Pougne-Hérisson, l'un des villages concernés par le projet.<br />Le narrateur, c'est… Yves Mourousi… qui reprend du service pour une émission exceptionnelle. Débarqué d'un hélicoptère en pleine campagne, il pose le décor&nbsp;:<em> «&nbsp;en 1987, l’Etat annonça qu'il avait retenu quatre sous-sols potentiels pour enfouir les déchets nucléaires du peuple français&nbsp;: le schiste du Maine-et-Loire, le sel de l'Ain, l'argile de l'Aisne et le granit des Deux-Sèvres&nbsp;»</em>. A l'époque, on ne parlait pas encore d'acceptabilité sociale, mais le journaliste de souligner tout de même&nbsp;:<em> «&nbsp;On avait pris soin de choisir des régions rurales où les populations étaient peu portées à remettre en cause une décision venue d'en haut.&nbsp;»</em><br />Pourtant, c'est à une farouche résistance que l’Etat va se retrouver confronté. Durant deux ans, les pontes de la préfecture et de l'ANDRA (Agence Nationale pour la gestion des Déchets RAdioactifs) multiplièrent les stratégies&nbsp;: de la séduction par l'argent aux intimidations par les CRS, en passant par la désinformation via des «&nbsp;experts&nbsp;»… Rien n'y fit. En face, les habitant·es s'inquiétaient de la pollution de leurs sols, des effets irrémédiables des déchets sur leurs cultures, leurs troupeaux, leurs enfants… Pour lutter, il·les s'organisèrent de manière «&nbsp;classique&nbsp;», par exemple en se réunissant au sein de collectifs, en lançant des pétitions, en demandant publiquement aux élus locaux de se positionner… mais aussi en étant créatif·ves et réactif·ves. Ainsi, cette caravane aux vitres teintées qu'il·les installèrent face aux bureaux de l'ANDRA pour la surveiller. Ou ces blocs de granit bloquant la porte de l'agence&nbsp;: après tout, ne s'intéressait-elle pas aux sous-sols de la région&nbsp;? Ou encore ces chaînes téléphoniques ultra efficaces (à une époque où n'existait pas Internet) pour empêcher tout début de prospection ou de chantier. Jusqu'à la mobilisation générale du 12 décembre 1989&nbsp;: 250 gendarmes mobiles épaulés par deux chars anti-émeutes devaient reprendre le champ qu'occupaient les opposant·es pour empêcher le projet&nbsp;; des centaines d'habitant·es les y attendaient<em> «&nbsp;fourches en avant&nbsp;»</em>. Les maires faisaient boucliers.</p> <p>Comment tout cela finit-il&nbsp;? Vous le découvrirez en lisant cette bande dessinée très instructive et pleine d'humour. Un indice&nbsp;: il n'y a pas de centre d'enfouissement de déchets nucléaires dans les Deux-Sèvres et l'ANDRA a déménagé à Bure où le projet rencontre aussi une farouche opposition… «&nbsp;Village toxique&nbsp;» rappelle comment une lutte peut se gagner et en cela, ce livre est une véritable et belle leçon d'histoire.</p> <p><span style="font-size: 8pt;">(1) <a href="https://www.flblb.com">https://www.flblb.com</a></span><br /><span style="font-size: 8pt;">(2) <a href="https://www.bdtheque.com/interviews/345/gregory-jarry-et-otto-t">https://www.bdtheque.com/interviews/345/gregory-jarry-et-otto-t</a></span></p> « Climat Tic Tac », Bioviva 2017-04-02T20:07:14+02:00 2017-04-02T20:07:14+02:00 http://www.rebonds.net/51leausourcededebats/153-recreations/727-climattictacbioviva Super User <p><img src="http://www.rebonds.net/images/EAU/jeu.jpg" /></p><p><em>«&nbsp;Saurez-vous prendre les bonnes décisions pour influer sur l'évolution du climat&nbsp;?&nbsp;»</em> C'est le défi que lance la maison d'édition Bioviva avec son nouveau jeu coopératif «&nbsp;Climat Tic Tac&nbsp;». Adapté d'études scientifiques internationales, il a été conçu à Montpellier et fabriqué dans la Drôme. Il s'adresse à tou·tes à partir de 10 ans.</p> <p>Ici, pas question de compétition&nbsp;: pour gagner, les 2 à 5 joueur·ses devront s'allier. Leur but commun&nbsp;: faire diminuer les émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Pour cela, il·les devront relever de nombreux défis parmi les 150 imaginés par Bioviva.</p> <p>Lorsqu'il·les tirent une carte «&nbsp;Action&nbsp;», les participant·es ont un choix à faire&nbsp;: appliquer immédiatement l’effet de la carte pour mettre en place une solution bénéfique, grâce à des actions concrètes (inspirées de solutions existantes)&nbsp;; ou réaliser un défi pour renforcer l’effet de l'action. Mais attention ! S’il·les ne réussissent pas l’épreuve, l'action peut perdre en efficacité… Les cartes «&nbsp;aléa&nbsp;» ajoutent du piment à la partie&nbsp;: les joueur·ses doivent faire face à des tempêtes, inondations, canicules…</p> <p>Une partie dure en moyenne 45 minutes. Elle est gagnée selon le niveau de CO2 constaté dans les villes à la fin du dernier tour de jeu.</p> <p>Une bonne manière de se sensibiliser collectivement aux conséquences du changement climatique&nbsp;!</p> <p>Comme tous les jeux de la maison d'édition française, «&nbsp;Climat Tic Tac&nbsp;» est fabriqué selon des normes respecteuses de l'environnement&nbsp;: imprimé à partir d'encres végétales, son papier et son carton sont labellisés FSC (Forest Stewardship Council) et son format a été optimisé afin de ne pas utiliser de matières inutiles.</p> <p>Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Bioviva&nbsp;: <a href="https://www.bioviva.com/fr/bioviva-famille/169-362-climat-tic-tac.html#/1-langue-francais">https://www.bioviva.com/fr/bioviva-famille/169-362-climat-tic-tac.html#/1-langue-francais</a></p> <p><img src="http://www.rebonds.net/images/EAU/jeu.jpg" /></p><p><em>«&nbsp;Saurez-vous prendre les bonnes décisions pour influer sur l'évolution du climat&nbsp;?&nbsp;»</em> C'est le défi que lance la maison d'édition Bioviva avec son nouveau jeu coopératif «&nbsp;Climat Tic Tac&nbsp;». Adapté d'études scientifiques internationales, il a été conçu à Montpellier et fabriqué dans la Drôme. Il s'adresse à tou·tes à partir de 10 ans.</p> <p>Ici, pas question de compétition&nbsp;: pour gagner, les 2 à 5 joueur·ses devront s'allier. Leur but commun&nbsp;: faire diminuer les émissions de gaz à effet de serre sur la planète. Pour cela, il·les devront relever de nombreux défis parmi les 150 imaginés par Bioviva.</p> <p>Lorsqu'il·les tirent une carte «&nbsp;Action&nbsp;», les participant·es ont un choix à faire&nbsp;: appliquer immédiatement l’effet de la carte pour mettre en place une solution bénéfique, grâce à des actions concrètes (inspirées de solutions existantes)&nbsp;; ou réaliser un défi pour renforcer l’effet de l'action. Mais attention ! S’il·les ne réussissent pas l’épreuve, l'action peut perdre en efficacité… Les cartes «&nbsp;aléa&nbsp;» ajoutent du piment à la partie&nbsp;: les joueur·ses doivent faire face à des tempêtes, inondations, canicules…</p> <p>Une partie dure en moyenne 45 minutes. Elle est gagnée selon le niveau de CO2 constaté dans les villes à la fin du dernier tour de jeu.</p> <p>Une bonne manière de se sensibiliser collectivement aux conséquences du changement climatique&nbsp;!</p> <p>Comme tous les jeux de la maison d'édition française, «&nbsp;Climat Tic Tac&nbsp;» est fabriqué selon des normes respecteuses de l'environnement&nbsp;: imprimé à partir d'encres végétales, son papier et son carton sont labellisés FSC (Forest Stewardship Council) et son format a été optimisé afin de ne pas utiliser de matières inutiles.</p> <p>Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Bioviva&nbsp;: <a href="https://www.bioviva.com/fr/bioviva-famille/169-362-climat-tic-tac.html#/1-langue-francais">https://www.bioviva.com/fr/bioviva-famille/169-362-climat-tic-tac.html#/1-langue-francais</a></p>