# 57 Sans Fumier ! (avril 2022) http://www.rebonds.net/57sansfumier/165-recreations Thu, 11 May 2023 20:15:58 +0200 Joomla! - Open Source Content Management fr-fr « Super chanvre & CBD », Linda Louis http://www.rebonds.net/57sansfumier/165-recreations/768-superchanvreetcbdlindalouis http://www.rebonds.net/57sansfumier/165-recreations/768-superchanvreetcbdlindalouis

Saviez-vous que le chanvre et le cannabis sont les deux visages d’une même plante ? Que notre corps produit naturellement des cannabinoïdes ? Que les fleurs, pollens, graines, huiles et farines de chanvre contiennent des éléments très bons pour la santé ? Ce sont quelques-unes des nombreuses questions que Linda Louis aborde dans cet ouvrage, en plus de 50 recettes appétissantes !

Publié aux éditions Gallimard en 2020, dans la collection Alternatives, « Super chanvre & CBD » est d’abord une synthèse passionnante des recherches réalisées sur le chanvre. Fidèle à sa démarche journalistique, Linda Louis (1) présente de manière claire les origines de la plante, son cycle cultural et ses principes actifs dans notre corps, avant de détailler les différents produits qui en sont issus et leurs bienfaits nutritionnels. Elle fait également un point sur la réglementation qui a cependant évolué depuis l’écriture du livre.

Car parler de chanvre n’est pas anodin. L’autrice prévient en avant-propos : « Il ne s’agit pas ici de vanter les mérites du cannabis, illégal en France, mais de partir à la découverte du chanvre, une plante trop méconnue aux vertus insoupçonnées. » La méprise « chanvre égale cannabis » est courante. « Il s’agit en réalité de la même plante mais aux principes actifs différemment dosés selon les latitudes », précise Linda Louis. Le chanvre ne contient que 0,2 à 1 % de THC (2), la substance psychotrope, tandis que le cannabis en contient entre 10 et 20 %, voire 35 % selon les variétés.

En France, seules la culture du chanvre et la commercialisation de produits qui en découlent sont autorisées. Grâce au processus de transformation, le THC disparaît totalement. En revanche, le cannabidiol ou CBD reste : sans effet psychotrope, il va cependant agir sur notre système immunitaire, de manière positive, par exemple sur notre perception de la douleur, notre appétit, notre sommeil ou en ayant un effet anti-inflammatoire.

Linda Louis nous apprend également que le chanvre, comme les plantes aromatiques, contient des terpènes. Outre les arômes qu’ils exhalent, ils apportent aussi leur lot de bienfaits : sédatifs et analgésiques pour les uns, antioxydants et antimicrobiens pour les autres…
Par ailleurs, les graines de chanvre sont riches en protéines, en acides aminés essentiels, en sels minéraux, en oligo-éléments et en vitamines.
Chaque partie de la plante étant utile, l’autrice nous explique comment les fleurs, le pollen, les graines entières et décortiquées, l’huile de chanvre et l’huile de CBD, la farine et la protéine peuvent être consommés.

Pour mettre en application toutes ces connaissances, rien de tel que de passer par la cuisine ! Les cinquante recettes qui constituent la seconde partie de l’ouvrage sont simples à réaliser. Parmi les versions végétaliennes, citons les cookies au chocolat aux fleurs de CBD, la chanvronnaise au citron, le hempfu, le pesto d’ortie au chanvre ou encore les galettes au sarrasin, à la protéine de chanvre et aux graines de tournesol.

Enfin, les lecteur·ices trouveront à la fin de l’ouvrage des références bibliographiques et quelques sites commerciaux conseillés par l’autrice.

Retrouvez cet ouvrage sur le site : www.editionsalternatives.com

Fanny

(1) Linda Louis est autrice et photographe culinaire, spécialisée dans la cuisine bio et sauvage.
(2) THC : tetrahydrocannabinol.

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
« Pour une agriculture sans exploitation animale » http://www.rebonds.net/57sansfumier/165-recreations/769-pouruneagriculturesansexploitationanimale http://www.rebonds.net/57sansfumier/165-recreations/769-pouruneagriculturesansexploitationanimale

Ecrite par des personnes impliquées dans des luttes anarchistes et antispécistes, cette brochure place le débat de l’agriculture sur un plan politique : celui de l’opposition à toutes formes de domination et d’oppression. En s’appuyant sur de nombreuses études et recherches, elle démontre « en quoi il est matériellement possible, souvent pas plus difficile, voire carrément plus simple de survivre en tant qu’humain·e sans devoir exploiter les autres animaux » et en quoi cette perspective est nécessaire lorsqu’on souhaite la fin du système capitaliste.

La critique de l’élevage et du système agro-industriel de nos sociétés occidentales a donné lieu à de nombreux ouvrages.
L’une des originalités de cette brochure est de choisir un tout autre angle : celui des « petits » élevages, des « traditionnels », des « ancestraux » qui seraient plus souhaitables ou vertueux. « Disons-le tout de suite : du point de vue de l’oppression on ne peut pas et donc on ne veut pas réformer l’élevage, écrit le collectif en avant-propos (1). Qu’on ne vienne pas nous parler de tel fermier progressiste qui aménage à ses cochons un enclos d’un espace quatre fois plus grand que celui des voisins ou de tel collectif qui n’élève des chèvres ou des poules que pour leur lait ou leurs œufs. Il ne peut pas y avoir d’élevage sans meurtre. Ne serait-ce que pour une question de contrôle démographique. »
Le texte a notamment pour objectif de « casser les idées reçues et les mythes qui amènent nombre de personnes à se résigner et à considérer comme incontournables, non seulement l’agriculture industrielle, mais aussi des modèles d’auto-subsistance agricole traditionnelle s’appuyant sur l’élevage ».

Tout comme l’ouvrage traduit par Carpelle (lire aussi la rubrique (Ré)acteur·ices), il n’est pas question ici de stigmatiser les paysan·nes qui pratiquent l’élevage sous la pression d’un système qui les broie, mais bien de faire la critique de ce système-même, du point de vue politique, écologique et social. Une partie des auteur·ices sont d’ailleurs engagé·es dans des luttes paysannes aux côtés d’éleveur·ses : « Être antispéciste ne nous empêche pas, et bien au contraire nous pousse à faire partie des luttes paysannes, à nous réapproprier les moyens de production alimentaire et de là, à nous solidariser et à penser nos alliances avec d’autres paysan·nes en luttes dont une partie fait de l’élevage (…), soulignent-iels ainsi. Ce qui donne aux luttes paysannes autant de potentialités révolutionnaires sont les possibilités d’autonomie et de résistance que permet la prise en main des moyens de productions fondamentaux, mais c’est aussi un rapport direct à notre alimentation, à la terre et à l’environnement. »

Pour bien comprendre la vie des végétaux et des animaux, la brochure débute par un chapitre consacré aux cycles des nutriments dans l’écosystème agricole. Résultat ? « On se rend vite compte que les animaux (domestiqués ou non) ne font presque que réutiliser la matière produite et recyclée par les plantes et les micro-organismes à partir de l’énergie du soleil et des éléments du sol, de l’eau et de l’air. L’idée très répandue suivant laquelle les aliments ou les excréments produits par les animaux d’élevage constitueraient une source d’énergie indispensable pour notre nutrition ou celle des plantes est complètement fausse. C’est un mythe. Les seuls êtres vivants capables d’introduire de l’énergie utilisable dans les écosystèmes sont les plantes et certains micro-organismes capables de transformer l’énergie du soleil par la photosynthèse. »

Pour prouver que « l’élevage n’est pas nécessaire à l’agriculture », les auteur·ices développent ensuite une suite d’arguments sur la sous-efficience de la production animale en termes d’espace (un hectare et demi de terre fertile peut nourrir intégralement plus de huit personnes végétaliennes alors qu’il suffit à peine pour le fourrage annuel d’une seule vache nourrie à l’herbe), d’énergie (transformation, conservation, transport des produits animaux mais aussi ressources utilisées et pollutions) mais aussi d’économie (subventions…).

Les auteur·ices apportent aussi des informations essentielles pour comprendre que les animaux ne sont pas utiles à notre alimentation. « Il n’y a aucun nutriment essentiel à notre alimentation qu’on ne trouve pas en quantité et qualité suffisantes dans ce qui est produit par les plantes, les micro-organismes ou notre propre corps ! » rappellent-iels. Nos besoins en glucides, lipides, protéines, minéraux, vitamines – pour peu qu’on ait une alimentation équilibrée – sont largement couverts par un régime végétalien. Mieux, on sait aujourd’hui qu’elle permet d’éviter des maladies typiques des sociétés omnivores telles que les maladies cardiovasculaires, l’hypertension, le diabète, la maladie d’Alzheimer et certains cancers.

Mais comment transformer le modèle agricole existant ? La brochure présente un ensemble de techniques qui ont déjà largement fait leur preuve. Les auteur·ices précisent toutefois : « Les choix qui portent sur comment nous organiser socialement pour assurer notre subsistance et donc, sur comment penser nos manières de cultiver, ne doivent pas se faire en fonction d’une valeur économique au sens capitaliste du terme. Ce que l’on veut cultiver et comment, la productivité et l’énergie consacrée à nos cultures, doivent dépendre de nos besoins de base, de notre milieu et de nos envies d’émancipation, et non pas de ce qui se vendra le mieux, de la manière la plus concurrentielle et en dégageant le plus de marge. » Iels promeuvent une « agriculture où la plus grande partie des personnes se chargent de sa propre subsistance tout en s’entraidant ».

Iels évoquent des systèmes où l’accent est mis sur des techniques comme l’utilisation de composts végétaux et humains, de couverts organiques, d’engrais vert, de cultures associées et tournantes, et de modes de cultures réduisant le travail du sol. L’agriculture sans élevage, la permaculture, l’agro-écologie sont des pistes possibles, qui font s’entrecroiser des techniques accessibles à tous·tes.

Publiée en 2018, la brochure « Pour une agriculture sans exploitation animale » est accessible gratuitement en format PDF, notamment sur le site Info Kiosques : http://infokiosques.net/lire.php?id_article=1552

Fanny

(1) Les auteur·ices de cette brochure l’ont publiée de manière anonyme.

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
« Notre pain quotidien », Nikolaus Geyrhalter http://www.rebonds.net/57sansfumier/165-recreations/766-notrepainquotidien http://www.rebonds.net/57sansfumier/165-recreations/766-notrepainquotidien

Dans ce documentaire, le réalisateur présente les grands groupes européens agricoles, les processus de fabrication, les machines. Il a pu s'introduire là où nous ne sommes pas autorisé·es à entrer habituellement.

Nikolaus Geyrhalter a réalisé de nombreux documentaires dont « Pripyat » (1999), sur les personnes qui sont restées dans la zone de la ville de Pripyat après la catastrophe nucléaire de Tchernobyl. Depuis 2005, il a réalisé de nombreux autres documentaires. Son dernier,  « Terre » (2019), observe les carrières d’extraction de charbon ou de cuivre ainsi que des champs de forage pétrolier.

Dans « Notre pain quotidien », il présente les grands groupes européens agricoles, les processus de fabrication, les machines. Il a pu s'introduire là où nous ne sommes pas autorisé·es à entrer habituellement.

Le rythme des machines, c'est cela qui ponctue le montage et nous entraîne dans le quotidien des ouvrier·es agricoles ou d'abattoir.
Les machines qui déploient leurs ailes pour asperger de produits chimiques des centaines de mètres de terre en un seul passage. Les machines qui découpent les corps des animaux consommés par les humain·es, qui les suspendent, qui les brûlent dans des procédés gigantesques à la chaîne. Des sacs d'engrais artificiels dans lesquels poussent des tomates dans des serres géantes.
L'usine, où nous voyons les ouvrier·es prendre leur pause, dans un silence pesant, le silence de leur vécu, de la répétition de leurs tâches robotisées, de leur sandwich journalier.

Le réalisateur choisit des captations. Il n'y a pas de voix off qui nous dit quoi penser, seulement des personnes conduisant des machines et les subissant. Il nous faut rentrer dans le rythme du montage qui laisse de la place pour nos réflexions et nos idées dans une suite de plans séquences.

J'apprécie beaucoup le fait qu'il n'y ait pas d'indications de ce que nous devons penser du film, si ce n'est les choix des sujets que filme l'auteur indique, je suppose, un regard critique sur ce que font les industries aux terres et aux humain·es qu'elles exploitent. Je perçois de l'empathie dans les plans fixes qui filment les pauses des ouvrier·es. Sur le plan fixe où nous voyons un bus plein d'employé·es (d'Almeria peut-être ?) et leurs conditions de vie dans des habitats précaires proche des parcelles dont iels s'occupent, par exemple.

Le film fait l’état des lieux de 2005. Il nous laisse à la fois stupéfait·es et désolé·es, et alerte sur la nécessité d'agir sans attendre pour faire cesser ces industries.

Léonard

 

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
« L’Afro-écologiste » http://www.rebonds.net/57sansfumier/165-recreations/767-lafroecologiste http://www.rebonds.net/57sansfumier/165-recreations/767-lafroecologiste

Hélène, membre de l'association Carpelle, a découvert récemment l'Afro-écologiste, une chaîne de podcasts qui se décrit comme parlant « d'écologie et de véganisme d'un point de vue décolonial et afro-centrique ».

C'est une série d'entretiens avec des véganes noir·es francophones qui présentent comment iels sont devenu.es véganes, quelles questions les ont amené·es à ça, comment iels vivent ce choix dans une société française où les milieux véganes « mainstream » apparaissent comme très blancs. Comme le dit l'afro-écologiste dans la présentation de sa chaîne et au fil des discussions avec les personnes invitées, « les véganes afro-descendant·es apportent pourtant au véganisme une vision tout autre en incluant la cause anti-spéciste dans une perspective multidimensionnelle sur les oppressions ».

Le public visé par cette chaîne me semble être avant tout les personnes noires, qui partagent là leurs expériences, leurs pratiques du véganisme : elle permet de rendre visibles et audibles toutes ces paroles et positions, et sûrement de se sentir moins seul.e face à ces questions qui sont souvent attribuées à des milieux militants blancs. Mais en tant que personne blanche, cette série de podcasts m'a permis de mesurer à quel point effectivement les discours végans pouvaient véhiculer une vision très blanche de la question, et m'a montré de nombreux aspects que je n'avais pas compris jusque-là.

J'espère que faire connaître cette chaîne donnera des outils aux personnes non-blanches qui ne se reconnaissent pas dans les visions « mainstream » véganes, et aux personnes blanches une prise de conscience du racisme que peuvent véhiculer des discours et des pratiques militantes.

Pour découvrir ces podcasts : https://anchor.fm/afroecologiste

Hélène

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200