# 62 Pour plus d'esprit critique (octobre 2022) http://www.rebonds.net/62pourplusdespritcritique/175-recreations Thu, 11 May 2023 20:19:55 +0200 Joomla! - Open Source Content Management fr-fr « Les droits des animaux, ça me concerne ! », F. Pinaud et A. Fontaine http://www.rebonds.net/62pourplusdespritcritique/175-recreations/808-lesdroitsdesanimauxcameconcerne http://www.rebonds.net/62pourplusdespritcritique/175-recreations/808-lesdroitsdesanimauxcameconcerne

C’est un livre jeunesse passionnant que Florence Pinaud et Amélie Fontaine signent ici. Mais que les adultes ne se privent pas ! Iels en apprendront autant que les enfants sur les droits des animaux et sur le rapport que les êtres humains entretiennent avec eux. Les textes sont organisés en chapitres qui peuvent se lire indépendamment les uns des autres. Ils sont courts, très clairs et sont accompagnés de belles illustrations.

Les droits accordés aux animaux sont intrinsèquement liés à des questionnements sur leur nature : pensent-ils ? Sont-ils dotés de langage ? Ressentent-ils la douleur, l’amour, la peine, la joie ? Quelles sont leurs capacités intellectuelles ? Ont-ils une conscience ?
Ce sont quelques-unes des questions que les autrices explorent en racontant l’évolution des travaux scientifiques et philosophiques de l’Antiquité jusqu’à nos jours.

Au XIXe siècle, naissent les premiers mouvements de défense des animaux en Europe. En 1924, l’écrivain français André Géraud publie une Déclaration des droits de l’animal. Idée reprise en 1978 par l’UNESCO. Pourtant, comme le rappelle l’ouvrage, on continue à « utiliser » les animaux comme des outils, en les faisant travailler abusivement, au péril de leur santé et de leur vie, en se servant d’eux comme cobayes de laboratoire et en niant leurs souffrances, en les élevant dans de cruelles conditions, et même en les mangeant...

Avec un vocabulaire simple mais des informations étayées et sourcées, les autrices parviennent à faire passer leur message sans jamais tomber dans un écueil moralisateur. On s’étonne, on sourit, on s’apitoie, mais surtout on apprend à mieux connaître et mieux respecter ceux et celles avec qui nous partageons notre planète.

Publié en 2018 chez Actes Sud Junior, « Le droit des animaux, ça me concerne » avait été édité sous une précédente version en 2013, intitulée « Respecter les animaux à petits pas ». La réédition a été soutenue par l’association de défense des animaux L214 (lire aussi la rubrique (Re)visiter).

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
« Douce France », Geoffrey Couanon http://www.rebonds.net/62pourplusdespritcritique/175-recreations/809-doucefrancegeoffreycouanon http://www.rebonds.net/62pourplusdespritcritique/175-recreations/809-doucefrancegeoffreycouanon

A Villepinte, en Ile-de-France, trois enseignant·es d’un lycée proposent à leurs élèves de travailler sur EuropaCity, un projet pharaonique visant à urbaniser 280 hectares de terres agricoles pour un complexe commercial et de loisirs. En leur demandant d’enquêter sur le terrain et de rencontrer les différentes parties (pour et contre le projet), les enseignant·es éveillent leur esprit critique. Leur regard sur leur territoire et leur avenir s’en trouve modifié...

Alors qu’il était animateur en banlieue parisienne, Geoffrey Couanon, le réalisateur de « Douce France », a lui-même organisé des ateliers sur EuropaCity dans une vingtaine de classes. Premier constat surprenant : la plupart des élèves n’avaient jamais entendu parler de ce projet, qui allait pourtant transformer en profondeur leur environnement : 230.000 m² de commerces, de bureaux, d’hôtels, de gares autour d’un parc aquatique et d’une piste de ski, en plein cœur du Triangle de Gonesse, où s’étendent des terres agricoles qui comptent parmi les plus fertiles de la région.

Deuxième constat, qu’il saisit avec sa caméra : quand les élèves découvrent le spot publicitaire d’EuropaCity, iels sont séduit·es. Pourtant, autour de Villepinte, les centres commerciaux ont déjà poussé comme des champignons : chaque année, l’Ile-de-France perd 1.400 hectares de terres agricoles.
Pourquoi continuer à urbaniser et jusqu’où ? Les emplois promis par ce genre de projet n’en détruisent-ils pas d’autres ? Comment se nourrir localement lorsque les champs disparaissent de notre horizon ? Ce sont quelques-unes des questions que les trois enseignant·es du film posent à leurs élèves de Première du lycée Descartes à Villepinte. Geoffrey Couanon précise (1) : « Marie, professeure de géographie, essaye de sortir d’un « tout-théorique » en faisant découvrir des espaces urbains et ruraux directement sur le terrain. Thomas, professeur de Sciences Economiques et Sociales, ancre son programme dans le cas concret d’EuropaCity en posant la question de l’emploi, de la consommation, de la production, et en les initiant à l’économie sociale et solidaire. Pour Hanane, professeur de Sciences et Vie de la Terre, il s’agit d’interroger les lycéen·nes sur les enjeux de leur propre alimentation, de leur santé en faisant le lien avec l’agriculture, les sols et les éco-systèmes. »

Durant le film, on suit plus particulièrement Amina, Sami et Jennyfer. Avec leurs camarades de classe, iels se rendent sur le Triangle de Gonesse, assistent aux débats publics organisés par la mairie, rencontrent les députées qui défendent le projet ou s’y opposent, interviewent les promoteurs, passent une journée avec des maraîcher·es… Progressivement, leur monde s’élargit, leurs lignes bougent. Amina, adepte du shopping et des centres commerciaux, découvrent les friperies et l’économie circulaire. Sami s’interroge : pourquoi ne pas devenir agriculteur ? Jennyfer ,qui tient à travailler dans la finance, apprend que certain·es l’utilisent pour mettre à disposition des paysan·nes des terres à cultiver autrement…

« Douce France » est sorti en salle en 2020 et est aujourd’hui disponible en DVD. Des outils pédagogiques l’accompagnent, notamment un kit pour les collèges, lycées et universités, et un autre pour les collectivités afin d’animer des débats, des formations…

Vous pouvez visionner la bande annonce du film là : https://www.youtube.com/watch?v=Gag54kUrZh4

(1) Extrait du livret qui accompagne le DVD.

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
« Lobbytomie », Stéphane Horel http://www.rebonds.net/62pourplusdespritcritique/175-recreations/810-lobbytomiestephanehorel http://www.rebonds.net/62pourplusdespritcritique/175-recreations/810-lobbytomiestephanehorel

Journaliste et collaboratrice au journal Le Monde, Stéphane Horel travaille depuis de nombreuses années sur les lobbies et sur les conflits d’intérêts. Son ouvrage « Lobbytomie – comment les lobbies empoisonnent nos vies et la démocratie » (1) lui a demandé des années d’enquête. Il a été primé en 2020 par l’association de lutte contre la corruption, Anticor.

Stéphane Horel s’est appliquée à rendre le sujet vivant et concret. Chaque chapitre s’ouvre sur un exemple, un fait, un témoignage, des anecdotes. Car non, les entreprises qui exercent une activité de lobbying ne sont pas des entités abstraites. Monsanto, Philip Morris, Coca-Cola ou Shell sont bien connues, y compris du grand public. Mais les mécanismes qu’elles utilisent pour influencer les décisions des pouvoirs publics en leur faveur ou pour masquer les conséquences de la production et de la diffusion de leurs produits, notamment sur notre santé, sont complexes et souvent dissimulées.

Stéphane Horel montre comment, méthodiquement et consciemment, ces firmes conçoivent, organisent et financent leurs stratégies de lobbying. En instrumentalisant les discours scientifiques, en distillant le doute, en diffusant des messages de propagande.

Avec Stéphane Foucart, elle a écrit les « Monsanto papers » (Le Monde) qui ont obtenu le European Press Prize pour l’investigation en 2018. Les enquêtes auxquelles elle a contribué récemment traitent des pesticides, de l’entreprise Big Tobacco, des réseaux des frères Koch ou encore du lobby de l’alcool.

Elle est l’autrice de « Les Médicamenteurs – Labos, médecines, pouvoirs publics : enquête sur des liaisons dangereuses » (éditions du Moment) ou encore de « Intoxication – Perturbateurs endocriniens, lobbyistes et eurocrates : une bataille d’influence contre la santé » (éditions La Découverte). Ce travail a été nommé au prix Albert Londres (2016) et récompensé par le prix Louise Weiss du journalisme européen (2017).

Pour en savoir plus, rendez-vous sur le site de Stéphane Horel : https://www.stephanehorel.fr et des éditions La Découverte où vous pourrez lire des extraits du livre : https://www.editionsladecouverte.fr/lobbytomie-9782707194121

(1) Paru en 2018 aux éditions La Découverte.

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200
« Panique à Bure », Eodra et Péhel http://www.rebonds.net/62pourplusdespritcritique/175-recreations/811-paniqueabureeodraetpehel http://www.rebonds.net/62pourplusdespritcritique/175-recreations/811-paniqueabureeodraetpehel

C’est une bande dessinée conçue particulièrement pour les collégien·nes et lycéen·nes de Meuse et de Haute-Marne, mais qui intéressera tous·tes les autres ! Le scénario a été imaginé par l’association Eodra (Elu·es Opposé·es à l’enfouissement des Déchets RAdioactifs) qui a rencontré bien des difficultés pour la diffuser...

Depuis le lancement du projet CIGÉO, le centre d’enfouissement des déchets radioactifs dans la région de Bure, l’ANDRA (Agence Nationale des Déchets RAdioactifs) multiplie les opérations de séduction de la population : des visites de son laboratoire, au financement d’infrastructures publiques et le sponsoring d’associations, en passant par la promesse d’emplois et de développement du territoire… Elle dépense sans compter pour faire accepter son projet. Ses campagnes touchent aussi les jeunes puisque l’ANDRA intervient également dans les établissements scolaires. Mais quel autre message reçoivent-iels ? Quel discours alternatif à celui de l’industrie du nucléaire entendent-iels ?

Parce qu’iels estiment « dangereux » de laisser l’ANDRA « endoctriner à coups de magazines, dépliants, expositions » les plus jeunes, « avec la complicité des pouvoirs publics », l’association des élu·es opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs a imaginé un support qui pourrait les toucher et leur apporter « un autre point de vue ». C’est ainsi qu’est née la bande dessinée « Panique à Bure », mise en images par Péhel.

« Cette bande dessinée traite de la sûreté de CIGÉO, explique en préambule l’association. Nous souhaitons que vous, les jeunes des deux départements directement concernés par ce projet, puissiez développer votre sens critique et mesurer les risques encourus. » L’ouvrage se positionne ainsi comme « un droit de réponse » aux afflux d’informations « à sens unique » que les collégien·nes et lycéen·nes reçoivent.
L’action de la bande dessinée se déroule en 2037 à Bure. Lors d’une visite du site, une journaliste fait face à un accident lié à la production massive d’hydrogène induite par le stockage et constate que derrière les discours rassurants du directeur, se cachent de vraies failles de sécurité… « Cette option n’est absolument pas envisagée par les promoteurs du projet parmi lesquels nous citerons l’ANDRA bien sûr, les producteurs de déchets (EDF, le CEA et Orano, anciennement Areva), mais aussi les gouvernements successifs qui obéissent à la demande du lobby nucléaire », soulignent les membres d’Eodra.

L’association avait demandé l’autorisation au recteur du Grand Est de diffuser la bande dessinée directement dans les établissements. Elle a reçu une fin de non recevoir. Elle assure donc la distribution par ses propres moyens, soutenue par le Réseau Sortir Du Nucléaire auprès duquel tout un chacun·e peut la commander.

Rendez-vous sur le site https://boutique.sortirdunucleaire.org/index.php

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Récréations Sun, 02 Apr 2017 20:07:14 +0200