# 38 Désobéissance (juillet 2020) http://www.rebonds.net/38desobeissance Thu, 11 May 2023 19:02:42 +0200 Joomla! - Open Source Content Management fr-fr Un monde sans (plus) d'aéroports http://www.rebonds.net/38desobeissance/628-unmondesansplusdaeroports http://www.rebonds.net/38desobeissance/628-unmondesansplusdaeroports Vendredi 10 juillet, Alternatiba (1) et l'ANV-COP21 (2) ont lancé un appel à manifester en octobre prochain sur les aéroports de France. Le but ? Exiger que le secteur se réforme, notamment pour faire face à l'urgence écologique, environnementale mais aussi sociale.

Le samedi 3 octobre, nous marcherons sur les aéroports, avec détermination et non-violence, pour la réduction du trafic aérien et la reconversion de ce secteur, en solidarité avec les salarié.es qui subissent une crise sociale due à des mauvais choix politiques.

La crise du Covid-19 a cloué les avions au sol comme jamais auparavant. Cette situation, nécessaire pour stopper la propagation du virus, a provoqué un terrible choc pour tout le secteur aéronautique et ses employé.es.
Le gouvernement français a accordé des milliards d'euros pour relancer ce secteur, mais sans la moindre condition ambitieuse pour protéger le climat et l’emploi. Malgré leur échec à respecter leurs engagements écologiques, déjà insuffisants, les dirigeants du pays et ceux des grandes entreprises aéronautiques s’autorisent ainsi à continuer leur course effrénée vers le chaos climatique et social. Le transport aérien est déjà à l’origine d’au moins 5 % du réchauffement climatique mondial (3), autant qu’un pays comme l’Allemagne, et espère croître encore.
Les directions des entreprises de l’aéronautique, notamment Air France et Airbus, annoncent déjà la suppression de milliers d'emplois malgré le soutien massif de l’État. En misant sur une croissance infinie du trafic et sur d’hypothétiques innovations technologiques, ces dirigeants mettent en péril à la fois la situation des salarié·es et notre écosystème et ce, avec la complicité des responsables politiques.

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Réduire le trafic et reconvertir les emplois

La période de confinement a montré que les pouvoirs publics sont capables de diminuer rapidement et drastiquement le trafic aérien si les conditions l’exigent. Or, le dérèglement climatique est un péril encore plus grave que l’actuelle crise sanitaire. Relancer l’aviation et laisser dépérir les transports bas carbone comme le train sont deux erreurs politiques aux conséquences dramatiques.
Aussi, nous l’affirmons clairement : utiliser l’argent public pour maintenir sous perfusion une industrie incompatible avec la préservation de conditions de vie dignes sur Terre, c’est non. Laisser croire qu’une aviation écologiquement responsable est possible dans les prochaines décennies, c’est non. Risquer l’avenir de l’ensemble des salarié·es du secteur aéronautique, c’est non.
En revanche, c’est un grand oui pour soutenir les travailleuses et travailleurs de l’aéronautique, pour organiser avec elles et eux la reconversion de cette industrie vers des transports décarbonés, pour prendre en compte les riverain·es qui subissent les nuisances de l’aviation et pour repenser collectivement, à l’échelle de la société, nos besoins en déplacement.

Pour notre avenir à toutes et à tous, nous marcherons sur les aéroports

Nous avons une occasion historique de faire le bon choix. Les pistes de mesures sont nombreuses : fermer les liaisons intérieures qui sont réalisables en train ; abandonner les projets d'extension des aéroports ; taxer le kérosène ; garantir l’emploi des travailleuses et travailleurs, et accompagner la reconversion de ce secteur ; réorienter les subventions publiques (notamment les actuelles subventions aux aéroports régionaux déficitaires et aux compagnies low-cost) vers le développement des alternatives, notamment le train comme le souhaitent 81 % des Français.es… (4)
Or, ce n’est pas le choix que fait notre gouvernement. Alors, faisons entendre notre voix : le samedi 3 octobre, marchons sur les aéroports ! Dans des cortèges colorés et déterminés, familiaux et non-violents, à pied, à vélo, nous marcherons sur les aéroports des grandes villes, sur les aéroports régionaux, sur les aéroports de jets privés. Le trafic en sera grandement perturbé, aussi nous l’annonçons dès aujourd’hui pour que chacun·e prenne ses dispositions et ne prévoie pas de vol ce jour-là.
Cette journée blanche sera l’occasion de faire passer notre message : nous ne voulons pas subir les conséquences dramatiques de l’inaction climatique, nous voulons préserver la santé de toutes et tous, les conditions de vie des générations présentes et futures. Choisissons dès maintenant la réduction du trafic aérien et la reconversion de ce secteur !

Pour soutenir l’appel, rendez-vous sur https://alternatiba.eu/2020/07/le-3-octobre-marchons-sur-les-aeroports/ ou sur https://anv-cop21.org/le-3-octobre-marchons-sur-les-aeroports/

(1) Alternatiba (« Alternative » en langue basque) est un mouvement citoyen pour le climat et la justice né en 2013. Plus d'informations sur https://alternatiba.eu/communaute-alternatiba/sommes/
(2) Action Non Violente COP 21 a pour but de « faire émerger un mouvement citoyen de masse, non violent et déterminé, radical et populaire, afin de relever le défi » du changement climatique. Plus d'informations sur https://anv-cop21.org
(3) https://reseauactionclimat.org/tribune-transport-aerien-et-climat-il-est-temps-datterrir/
(4) https://reseauactionclimat.org/sondage-des-gaulois-pas-si-refractaires-a-laction-climatique/

Les camps climat de l'été

  • Chaque année, Alternatiba, ANV-COP 21 et les Amis de la Terre organisent des camps climat, pour sensibiliser la population à l'urgence climatique, mais aussi permettre aux militant.es venu.es de toute l'Europe d'échanger, de se former, de confronter leurs pratiques…
    Après une édition 2019 européenne, dans le Haut-Rhin, ce sont des versions régionales qui auront lieu cette année, particulièrement adaptées à la situation sanitaire actuelle. Une quinzaine de territoires français s'apprêtent à les accueillir, comme Nantes, Paris, Toulouse, Marseille, le Nord, l'Auvergne, le Pays basque… Dans le Centre de la France, le camp climat Touraine se déroulera à Sepmes du 20 au 23 août 2020 ; en Bourgogne, c'est la ville de Nevers qui a été choisie du 7 au 9 août.
    Tous les lieux et toutes les informations sont sur https://campclimat.eu/
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# 38 Désobéissance Tue, 21 Mar 2017 13:37:42 +0100
ZADenVIEs http://www.rebonds.net/38desobeissance/629-zadenvies http://www.rebonds.net/38desobeissance/629-zadenvies Chaque été, sur la Zone A Défendre (ZAD) de Notre-Dame-des-Landes, le public a été invité à imaginer « comment constituer des mondes de nouveau désirables face au seul spectre d’une dégradation profondément inégalitaire des conditions de vie ». L'occasion de (re)découvrir ce coin de bocage toujours en lutte et d'aller à la rencontre des collectifs qui l'animent. Nous publions ici l'invitation de NDDL Poursuivre Ensemble et d'habitant.es qui organisaient ce rassemblement baptisé Zadenvies.

 

Nous avons le plaisir de vous annoncer qu’il y aura bien un rassemblement Zadenvies à Notre-Dame-des-Landes cet été.

Il nous apparaît absolument nécessaire de nous retrouver politiquement autant que sensiblement, de le faire hors de la bulle numérique et de sortir de ce que le confinement a généré d’engourdissement de nos mouvements. La crise sanitaire et sociale sert aujourd’hui de support à une stratégie du choc orientée sur la poursuite de l’empoisonnement du monde et la mise au pas accrue des populations. Nous aspirons à ce que ce rassemblement soit un espace d’émulation et de projections pour y faire face.

Il sera précédé des Rencontres Intergalactiques du 24 au 28 août autour de l’Ambazada. Celles-ci seront consacrées à un retour sur les soulèvements survenus dans différents pays du monde au cours de l’année passée, avant qu’ils ne se voient partiellement confinées.

Le rassemblement Zadenvies de cette année aura quant à lui pour thème central la manière dont nous pouvons concrètement composer, cultiver, constituer des mondes face au désastre environnemental. Nous reviendrons notamment sur les mobilisations qui ont pu émaner dès le 17 juin dans le cadre de l’appel à « agir contre la réintoxication du monde » (voir https://17juin.noblogs.org/ ). Nous ferons se croiser des réflexions qui étayent la nécessité de bouleverser le rapport occidental au vivant avec des discussions sur des luttes concrètes qui visent à préserver des territoires de projets destructeurs. Nous chercherons comment constituer des mondes de nouveau désirables face au seul spectre d’une dégradation profondément inégalitaire des conditions de vie. Nous explorerons donc comment ces mondes ne peuvent pas advenir sans s’attaquer plus globalement au règne marchand et à la forme hors-sol avec laquelle le pouvoir politique s’exerce. Nous y repartirons du principe qu’opérer un tournant à temps ne passera pas par une somme de petits gestes individualisants et de replis sur soi mais par des expériences collectives partageables sur des terres communes.

Comme lors des éditions précédentes, un pan du rassemblement sera dédié à la question de la solidarité avec les migrant·es au plus près de là où l’on vit, dans un contexte mondial qui force de plus en plus de populations à fuir des guerres et des terres devenues invivables. Une réflexion particulière se fera sur la question essentielle du lien entre formes d’organisation sociale et production énergétique, avec là encore des témoignages de résistance territoriale sur ces enjeux.

Il y aura aussi, dans la mesure du possible, des concerts, des balades sur la ZAD, du théâtre et des ateliers pratiques. Parce que faire obstacle aux désastres c’est aussi continuer, les pieds sur terre, à danser, construire et se lier.

 

2020 affiche zadenvies

Le programme

Composer des mondes face au désastre environnemental

# Discussions avec Nastassja Martin (auteur de "Croire aux Fauves"), Baptiste Morizot (auteur de "Manière d’être vivant"), Philippe Descola (auteur de "Par-delà nature et culture").

# Assemblée sur les suites du 17 juin et de nouveaux cycles d’actions contre la "Réintoxication du monde".

# NDDL poursuivre ensemble avec sa commission GPII nouveaux projets locaux (Carnet,extension des sablières de Saint Colomban, poulailler industriel de Plaudren ) puis sur les luttes nationales et internationales contre les projets écocides. Cette réflexion sera approfondie par la nécessaire prise en compte du monde du travail.Quelle place occupent les syndicats dans ces luttes ?

# Sur une approche révolutionnaire de la question foncière, discussion croisée autour du texte "Prises de terres" et de la pensée de Landauer avec Anatole Lucet (traducteur de l’"Appel au socialisme" de Landauer) et des paysan.nes de la ZAD.

# Nouvelles de la ZAD NDDL - ce qui s’y passe, s’enracine, ce sur quoi on se bat, les communs et activités, lieux de vie, forêt et terre.

# Habitats hors normes et Zones d’Ecologies Communales face au PLUIs - Du quartier libre des Lentillères au bocage, déborder des zonages, réinventer l’espace communal.

# Projection en avant-première - "Composer les mondes" d’Elisa Levy - la pensée de Philippe Descola, les Jivaros Achuars et la ZAD NDDL.

# Projection "Ni les femmes ni la terre !" de Marine Allard, Lucie Assemat et Coline Dhaussy - Femmes, corps et territoires face au Patriarcat et l’extractivisme.

Bâtir des solidarités avec les exilé.es

# Penser la ville et une architecture pour les exilé.es avec Cyrille Hanappe (auteur de "La ville accueillante").

# Toutes aux frontières - préparation d’une action collective féministe en soutien aux exilé.es.

Energies - Résistances et Autonomies

# Discussion avec David gé Bartoli et Sophie Gosselin (auteur.es de "Le Toucher du monde") autour de énergie inclusive vs exclusive.

# Amassada aveyron, isthme mexicain de Tehuantepec et résistances face à l’éolien industriel.

# Traction animale et autonomies électriques en construction sur la ZAD.

# Discussion avec Bernard Neau sur Linky, la 5 G et la numérisation de nos existences.

Assemblée sur la mobilisation contre la tenue de l’université d’été de La République En Marche à Nantes du 11 au 13 septembre avec des syndicalistes, gilets jaunes, groupes autonomes, écologistes de terrain...

Concerts, théâtres, danses

* Molpé - Chants electro lyriques pour krachs boursiers - https://souterraine.biz/album/molp
* Llamame La muerte - rock kraut psyche punk - Le Mans - https://llamamelamuerte.bandcamp.com/
* Brigades d’Intervention Vokales - voix de femmes pour des chansons populaires et contestataires d’Europe entière - Nantes Europe - http://www.collectifdubancjaune.fr/biv/
* Tarbya - blues touareg - Dijon Azawad - https://www.youtube.com/watch?v=MTh41VsKJNY
* Chafouin - noise-disco-rock-lo-fi-post-math-bricolage - Brest Cévennes - https://chafouin.bandcamp.com/
* Portron Porton Lopez - transe rock’n’roll et déhanchements surpuissants - Sète millevaches - https://portronportronlopez.bandcamp.com/
* Black unit - rap du bocage
* Nko -rap electro punk - ZAD NDDL et Pays Basque - https://www.youtube.com/watch?v=B2ukDEffhaE https://www.youtube.com/watch?v=Ia3i_ED8iqM&t=53s
* Trio del amore - fest noz - Bretagne - https://www.facebook.com/triodellamore.bzh/
* Digresk - electro-trad-rock celtique - Bretagne - http://digresk.fr/
* HPS et SKalpel - rap offensif - https://bboykonsian.bandcamp.com/album/du-miel-du-rap-et-des-guns - 79
* Tideux - MC § Beatmaker, boom-bap thérapeute du Tamahagané - Konk-Kerne Bretagne - https://tideux.bandcamp.com/
* Les génisses dans le maïs - rock’n’ruroll - pays nantais
* DJ Big Bamboo - electropical - Nantes
* DJ Vaisseau 303 - contrés inconnues, rythmes soutenus et vortexs corpauditifs - ZAD NDDL
* DJ Augustin Traquenard - son du zbeul et full contact - Nantes ZAD

* Ni Gueux ni maîtres par les Arracheurs de dents - Tolstoï à paillettes, théâtre forain, bonne ambiance, sueur et visages masqués ! - Rennes sur Saone - http://lesarracheursdedents.fr/ni_gueux_ni_maitre.php
* Vendredi par la Fabrique fastidieuse - espace désirant, surgissement de la danse et bal sauvage - http://www.lafabriquefastidieuse.com/index.php?/creation/vendredi/
* L’oiseau Bleu par Spectralex - conte à dormir debout et plan de sauvetage - Tours - http://spectralex.org/
* Perceval par Spectralex - épopée gothique contre la dictature de la joie - Tours - http://spectralex.org/
* So Phare Away - marée d’asphalte vs front de mer et phareniente - pièce sonore d’Audrey Olivetti et Theophane Bertuit d’après une fiction d’Alain Damasio - http://www.sophareaway.fr/installation-sonore
* Peter Berry and the suitcase - clown en quête d’harmonie vibratoire
* Etrange maquereau, série butō sans droit ni titre - lecture, chanson, création sonore pour une biographie fantasque d’Emmanuel M. avant destitution - Nantes
* Les rallumeurs d’étoiles - envols de ballons lumineux, magie et occupation du ciel - Chambéry

Balades

# Balade naturaliste dans le futur
# Balade flash et historique
# Balade sur les sentiers de la ZAD

Ateliers

# danse - batukada...

Front commun avec le Carnet et le village du peuple de Donges

Cette semaine se veut aussi un moment de convergence avec les autres luttes contre des projets destructeurs autour de la Loire. Le site naturel du Carnet et les fermes et prairies autour du Village du Peuple à Donges sont menacés par des projets d’extension industrielle du Grand Port Maritime de Nantes Saint-Nazaire. Au Carnet, Le Grand Port Maritime projette dès la fin d’année 2020 de détruire quelques 110 hectares de zone naturelle, qui abritent pas moins de 116 espèces protégées et 51 hectares de zones humides, en bord de Loire pour aménager un parc éco-technologique. Ce projet mortifère fait aussi partie des 12 sites livrés clés en main par Macron aux industriels. De Donges au Carnet, il y a urgence à stopper la condamnation à mort de l’estuaire de la Loire. Un week-end de mobilisations inter-luttes aura lieu aussi les 29 et 30 août prochains pour implanter la résistance au Carnet. Des rendez-vous/vistes sont à prévoir du côté du Village du Peuple. Nous invitons les participant.es à Zadenvies à leur rendre visite aussi à ces occasions.

Plus d’infos sur la lutte au Carnet : https://stopcarnet.fr
Pour suivre le Village du Peuple à Donges : https://www.facebook.com/pages/category/Cause/Le-Village-du-peuple-2090939627641088/

Camping sur place et cantine. Merci de prendre avec vous masques et gel hydro-alcoolique.

Il est possible et bienvenu de venir aider au montage des infrastructures, chap, sanitaires and co du 21 au 23 août ainsi qu’au démontage les 31 août et 1er septembre.
Pareil pour divers types de coups de main pendant le week-end.
Contact : zadenvies@riseup.net

Pour plus d’informations pratiques et mise à jour sur la programmation : zadenvies.org - nddl-poursuivre-ensemble.fr - zad.nadir.org ou sur la page facebook : zadnddlinfo

Nous nous rassemblerons en adaptant les formes et la taille de la rencontre à l’évolution de la situation sanitaire, ainsi qu’en nous appuyant sur ce qu’offre la zad en terme de grands espaces extérieurs et d’infrastructures.

Une semaine intergalactique

  • Zadenvies sera précédée de la semaine intergalactique consacrée aux soulèvement internationaux pré et post-confinements, du 24 au 28 août. Un virus traverse le monde : le virus de la révolte. Elle est vêtue d’un gilet jaune ou armée d’un parapluie, ornée d’un paliacate zapatiste, un genou à terre, poing serré et levé ... à visage découvert ou bien masquée, la révolte ressurgit pour revendiquer le droit de vivre, libres, égales, égaux ...
    Pour préserver leurs privilèges à tout prix, les tyrans au pouvoir lâchent la bride aux instincts les plus inhumains, intentionnellement ils étouffent la vie. Ils spéculent sur la misère et nous pompent l’air en ventilant sans cesse leurs promesses cyniques. Ils voudraient nous maintenir sous contrôle, en survie artificielle. Alors que tous les jours certain.e.s d’entre nous risquent leur peau face à leurs violences policières.
    Mais les temps changent et le vent tourne. Partout sur la planète gronde un courant d’air vif. Il insuffle espoir, amitié et solidarité entre les sacrifié.e.s, qui n’acceptent plus qu’on les prive de leur existence. Une bouffée d’oxygène entre gaz lacrymos et gaz à effets de serre pour celles et ceux qui veulent tout changer. Tout n’est pas précipitation, mais tout le monde se retrouve dans la cohérence de l’urgence, les jeunes se projettent dans l’avenir, d’autres se préparent depuis longtemps. On s’organise, des courants convergent, des horizons s’ouvrent, on reprend haleine. Les poumons remplis du désir d’une autre vie, d’espaces d’autonomies, d’humanité partagée, soufflons sur les braises encore et encore ! Du 24 au 28 août 2020, retrouvons-nous sur la ZAD de Notre-Dame-des-Landes pour attiser l’énergie collective au delà des frontières.
  • L'avant-programme des rencontres est à retrouver sur https://zad.nadir.org/spip.php?article6730rencontres intergalactiques 2020 cybertract 058f1
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# 38 Désobéissance Tue, 21 Mar 2017 13:37:42 +0100
« Ne nous parlez plus de transition écologique » http://www.rebonds.net/38desobeissance/630-nenousparlezplusdetransitionecologique http://www.rebonds.net/38desobeissance/630-nenousparlezplusdetransitionecologique Désobéissance Ecolo Paris est un collectif constitué durant les grèves pour le climat, en février-mars 2019. Son objectif : créer un espace militant pour questionner l'écologie plus largement, notamment en lien avec l'économie et les rapports de domination. Composé d'une quinzaine de personnes, le collectif a publié son premier ouvrage le 12 juin dernier : « Ecologie sans transition » (aux éditions Divergences). En voici un extrait.

Considérant les faits suivants :

1. L’idée de transition n’est apparue qu’assez récemment. Dans les années 1970, au moment des chocs pétroliers, on parlait plutôt de « crise énergétique ». Mais l’idée d’un manque d’hydrocarbures était une perspective trop anxiogène. On sait aujourd’hui à quel point l’augmentation du prix à la pompe a tendance à susciter des révoltes. Le terme de « crise énergétique » est donc remplacé à la fin des années 1970 par celui de « transition énergétique » sous l’influence d’institutions gouvernementales et d’organisations internationales. À l’idée d’une rupture, on substitue l’idée d’un passage en douceur. Le discours de la transition est donc un discours de gouvernement, qui nous dit : « La situation est sous contrôle, ne vous inquiétez pas. Il suffit de “transitionner”, et nous allons nous en sortir. » Si le cœur de l’idée de transition reste la transition énergétique, cette dernière se décline aujourd’hui sous d’autres formes : écologique, sociale, industrielle.

2. L’idée de transition rend opportunément le futur moins inquiétant, en laissant penser qu’une rationalité planificatrice et gestionnaire pourrait nous sauver du ravage écologique. Au contraire, c’est précisément cette rationalité, qui délègue notre salut à la technologie, au pilotage étatique et au progrès de la science, qui est à l’origine de la présente situation.

3. Depuis déjà cinquante ans, on parle de « transition », sans qu’il y en ait la moindre amorce. Au contraire, toutes les courbes vont dans le sens inverse de la transition attendue.

4. La transition est toujours rejetée dans l’avenir, et dans un avenir toujours plus lointain : d’ici 2030, d’ici 2050, d’ici 2100. La transition est intransitive : toujours en transition vers elle-même. C’est à se demander si l’idée même de transition n’a pas précisément pour fonction de différer indéfiniment toute véritable transformation écologique.

5. Pour justifier que la transition n’avance pas, les décideurs invoquent toujours des raisons d’ordre économique. À chaque idée de transformation ambitieuse, on répondra qu’il n’y a pas d’argent magique, ou qu’il serait insensé de revoir notre mode de vie de fond en comble. Une transition raisonnable, pour eux, c’est un ensemble de petits pas sans conséquence, et l’ouverture de nouveaux marchés écologiques qui doivent contribuer à la croissance. L’écologie devra être une dernière occasion de profit.

6. Pour les tenants de la transition, ce qui s’oppose à la transition est surtout un obstacle de pensée : un manque de « bonne volonté », un défaut de « vision » ou des « idéologies ». Ils n’arrivent pas à concevoir que l’obstacle principal à la transition est très matériel, et qu’il emprisonnerait même des décideurs ou des États qui voudraient se lancer de bon cœur dans la transition. Car on ne change pas de modèle économique comme on change la banquise en eau. L’économie ne ressemble pas à de la pâte à modeler : c’est un réseau immense d’infrastructures et de flux dans lequel des capitaux ont été massivement investis. Ces investissements, qui demandent à être rentabilisés sous peine de crise économique, bloquent toute possibilité de transition. Quant à l’État, en qui ces écologistes placent tous leurs espoirs de transition, c’est bien plutôt l’organe qui a pour vocation de garantir et réguler l’ordre économique qui détruit activement la planète. N’est-il pas contradictoire de demander une transition à un sujet qui s’appelle État ?

7. Il n’y a jamais eu, dans l’histoire de l’humanité, de transition énergétique. Il n’y a eu que des ruptures (effondrements, révolutions, guerres) et des additions énergétiques. L’humanité n’est pas passée, comme on le raconte à l’école, du bois au charbon, puis du charbon au pétrole. En réalité, les énergies renouvelables ne viennent pas remplacer les énergies fossiles, mais s’y additionner. Dans le mix énergétique mondial, la part des énergies fossiles est de 80 % depuis trente ans, alors que sur la même période, on s’est beaucoup vanté de transitionner vers les énergies renouvelables. À moins d’une rupture (de stock ou obtenue par l’action politique), il n’y aura donc pas de sortie des énergies fossiles, car ce sont les énergies les plus fluides qui sont les plus adéquates à l’accumulation du capital.

8. Les énergies renouvelables ont le fâcheux défaut de dépendre des cycles et des contraintes naturelles : on les dit intermittentes. Contrairement aux énergies fossiles, elles ne conviennent pas à une économie en croissance dont les flux doivent être stables. En outre, pour que les dispositifs de captation d’énergie renouvelable soient rentables et pour qu’ils puissent être pilotés informatiquement, il faut extraire et utiliser des métaux rares. Or l’industrie minière provoque des pollutions et inflige des conditions de vie et de travail intolérables aux populations qui ont le malheur d’avoir ces minerais sous leurs pieds. Enfin, quand des éoliennes, des panneaux solaires ou des centrales à biomasse sont installés à une échelle industrielle, c’est toujours, de manière absolument anti-écologique, au mépris des habitant·es et des paysages qui subissent leurs nuisances, et du contrôle démocratique que l’on devrait exercer sur la production et la distribution de l’énergie. De sorte que, pour l’instant, ce qui est « renouvelable », c’est surtout l’exploitation des humains et des milieux vivants.couv ecologie sans transition3 min

9. Un capitalisme vert fonctionnant aux énergies renouvelables suppose une société de surveillance généralisée. En effet, la distribution de ces énergies à une large échelle nécessiterait, du fait de leur intermittence, un contrôle très précis de leur consommation et de leur distribution, via un réseau électrique intelligent (smart grids). Pour adapter le système en temps réel, il faudrait savoir très précisément qui consomme quoi, quand, où. La transition sert donc déjà de prétexte à un odieux chantage. En échange de la promesse de rendre notre consommation soi- disant écologique, on exige notre assentiment à une surveillance accrue de nos comportements. Ce processus est à l’œuvre avec l’idée de « carte carbone », avec la récolte de données sur smartphone ou le déploiement d’un compteur « intelligent » (Linky) sur le territoire français. Les responsables de la transition s’arrogent le droit de surveiller en temps réel la consommation de toute personne qui, bien sûr, n’a rien à se reprocher tant qu’elle continue à croire qu’une transition est possible. Alors que l’écologie devient un moyen de contrôle parmi d’autres, l’idée d’un avenir chantant et verdoyant prend de plus en plus l’allure d’une dystopie.

10. La transition promise ne pourra donc qu’être un incessant progrès dans le rationnement, les interdictions, les restrictions. En guise de société écologique, elle esquisse une société de discipline et de la surveillance, où chacun·e sera chargé·e de manager son empreinte carbone, et de surveiller mesquinement la consommation des autres. Comme cela se fait déjà à chaque fois que nous poliçons les actes de nos proches en croyant que cela a quelque forme d’importance « pour la planète ». Si c’est cela l’écologie, alors on voit mal en quoi elle rendrait la vie digne d’être vécue.

11. Parler de transition, c’est se laisser le temps de voir le ravage écologique continuer, des milliards de personnes être exploitées, des millions d’exilé·es périr sur les routes ou dans les mers, des millions d’hectares être artificialisés et des milliers d’espèces disparaître. Après la transition vers la terre promise, le royaume de Dieu ou le socialisme réel, nous sommes à l’ère de la transition écologique. On nous promet cette fois le « paradis vert », mais il s’agit toujours de nous faire supporter les horreurs présentes.

12. La petite chanson de la transition est comme une berceuse qui entretient le doux espoir qu’il existe une voie du dialogue, de la coopération, où les citoyen·nes marcheraient main dans la main avec les acteurs sociaux, entrepreneurs et élus, pour changer la société. Mais il se pourrait aussi bien qu’elle serve à contenir les peuples dans un état d’impuissance et d’inaction.

13. Il y a ce fait étrange que les personnes qui n’attendent pas la transition pour créer des mondes vivables subissent une dure répression. Comme si démontrer en acte que l’idée de transition est une coquille vide était la révélation intolérable d’un vilain petit secret.

14. Le succès de l’idée de transition repose sur la peur de la guerre civile qui pourrait émerger de l’effondrement de nos sociétés. On a montré en quoi cette alternative entre transition et guerre était fausse, puisque la forme que prend la transition aujourd’hui revient toujours et encore à une guerre des États contre les milieux vivants et ce, qu’il s’agisse de perpétuer l’économie du ravage en la repeignant en vert ou de surveiller et de contrôler des populations sur lesquelles on fait peser tout le poids de la crise écologique. Sortir de cette fausse alternative entre transition et guerre civile, c’est se souvenir qu’il y a toujours eu d’autres voies, révolutionnaires, qui ne sont, ni plus ni moins, que des prises en main par les vivants de leurs propres destins. Non pas l’attente du grand soir, mais la préparation et la création dès aujourd’hui de meilleurs matins.

15. Il serait peu avisé de continuer à espérer une transition, à l’heure où nous sommes plus que jamais dépendant·es d’un système qui s’écroule pour nous nourrir, nous vêtir, nous loger, communiquer. S’il y a une urgence, c’est celle de retrouver immédiatement, c’est-à-dire sans transition, les moyens de notre subsistance à long terme : savoir-faire, techniques et puissance d’agir collective.

16. La pandémie de Covid-19 confirme que ce n’est que dans un contexte de rupture que nous pourrions mettre fin au ravage (arrêt de larges pans de l’économie, relocalisation et revalorisation des activités vitales). Elle montre aussi à quel point il est important que ces mesures soient prises par un mouvement révolutionnaire, et non par des gouvernements au service de l’économie. Sans quoi, ces mesures ne seront que temporaires et injustes. En outre, à l’occasion de la pandémie, elles servent malheureusement d’accélérateur à un renforcement inédit du contrôle numérique et policier. La transition écologique est plus que jamais un mirage ; la rupture politique une nécessité.

Nous déclarons :

Que nous ne voulons plus, désormais, entendre parler de transition. Qu’est advenue l’ère de l'écologie sans transition !

Désobéissance Ecolo Paris

Informations et commande du livre sur le site des éditions Divergences : https://www.editionsdivergences.com/produit/ecologie-sans-transition/

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# 38 Désobéissance Tue, 21 Mar 2017 12:54:42 +0100