# 64 Ecoterroristes ? (déc. 2022)(Re)bonds est un magazine mensuel créé par Fanny Lancelin, journaliste installée dans le Cher. Son but : à travers, des portraits d'habitant.es du Berry, raconter des parcours alternatifs, des modes de vie où le respect des êtres vivants et de leur environnement tient une place centrale.http://www.rebonds.net/64ecoterroristes/179-recreations2023-05-11T18:44:25+02:00(Re)bonds.netJoomla! - Open Source Content Management« Les insurgés de la Terre », Philippe Borrel2017-04-02T20:07:14+02:002017-04-02T20:07:14+02:00http://www.rebonds.net/64ecoterroristes/179-recreations/820-lesinsurgesdelaterrephilippeborrelSuper User<p><img src="http://www.rebonds.net/images/ECOTERRORISME/les_insurges_de_la_terre.jpg" /></p><p>Il y a douze ans, Philippe Borrel, documentariste originaire de Grenoble, est allé à la rencontre de celleux que le FBI appelait déjà « écoterroristes ». Aux Etats-Unis et en Europe, des activistes, qui auraient été autrefois considérés comme de « simples » délinquant·es ou criminel·les, témoignent. Ils révèlent comment et pourquoi les législations se sont durcies.</p>
<p><em>« Je ne crois pas aux manifestations. Manifester, c’est se soumettre. « S’il vous plaît, ne faites pas ça ! » Mais ils le font quand même. C’est humiliant. Ce n’est pas manifester qu’il faut, c’est intervenir. »</em> Le documentaire de Philippe Borrel s’ouvre avec celui qui est sans doute le plus célèbre parmi celleux que certains qualifient d’écoterroristes : Paul Watson, fondateur de l’organisation Sea Shepherd. Souvent surnommé « écoguerrier », il revendique un mode d’action directe pour stopper l’exploitation abusive des mers et des océans, y compris si cette action est illégale. A l’occasion d’impressionnantes campagnes, ses équipes et lui n’hésitent pas à aller à l’affrontement, par exemple avec des baleiniers japonais. Arrêté, emprisonné puis libéré, assigné à résidence, en fuite… Paul Watson a souvent eu affaire à la justice mais n’a jamais cessé ce qu’il revendique comme un combat.</p>
<p>Même volontarisme du côté de Cécile Lecomte, une activiste française bien connue qui vit en Allemagne : grimpeuse d’arbres, de ponts et d’infrastructures en tout genre, elle entend stopper des projets de centrales à charbon ou le passage de trains « Castor » transportant des déchets radioactifs… Malgré les amendes et les procès en cours, elle continue de s’adonner à l’escalade militante !</p>
<p>Aux Etats-Unis, le réalisateur a rencontré des membres du mouvement Earth Firth ! qui tentent d’empêcher l’abattage de séquoias millénaires en les occupant ou encore des anciens membres du Earth Liberation Front, organisation considérée depuis 2005 comme « écoterroriste » par le FBI (<em>lire aussi (Ré)acteur·ices</em>).</p>
<p>Mais le film de Philippe Borrel est bien plus qu’une galerie de portraits : il montre surtout comment les Etats ont progressivement mais radicalement changé d’attitude face aux militant·es écologistes, en particulier depuis deux décennies. Autrefois, le sabotage de biens privés sans atteinte à la vie humaine était considéré comme criminel et puni de deux années de prison. Désormais, grâce à de nouvelles dispositions législatives, il peut être qualifié de terrorisme. <br />C’est ainsi que Jeff Luers a écopé de 22 ans de prison pour avoir incendié trois camions.<em> « La plus lourde peine infligée à un activiste écologiste »</em>, commente son avocate, qui souligne que le message passé à travers le jugement se voulait surtout dissuasif. Autre exemple d’une montée en puissance de la répression : celui de Jeffrey Hogg, infirmier, emprisonné pour avoir refusé de dénoncer des activistes qu’il avait connus par le passé. Résultat ? Six mois d’enfermement sans avoir été reconnu coupable d’aucun délit ou crime ! Sans parler des violences physiques exercées sur les activistes par leurs détracteurs ou la police.<br />Plus proche de nous, au Danemark, Nora Christiansen, chef de projet chez Greenpeace, a été arrêtée pour avoir perturbé un sommet de chefs d’Etat en brandissant une banderole. Après 21 jours de préventive, elle risque jusqu’à deux ans de prison. Pour une banderole qu’elle n’a pu sortir que quelques secondes à peine…</p>
<p>Pourquoi les Etats se crispent-ils ainsi ? Parce qu’ils entretiennent des liens étroits avec les entreprises industrielles qui exploitent les ressources de la planète, et qu’ils défendent leurs intérêts. Aux Etats-Unis, de grandes firmes financent les campagnes électorales et il semble que la France ne soit pas à l’abri de telles pratiques...<span style="font-size: 8pt;"> (1)</span> Selon le journaliste d’investigation américain Will Potter présent dans le film, les lois antiterroristes ont été renforcées au moment où <em>« tout le monde se déclare écologiste »</em>.<em> « Il y a un rapport du Département de la Sécurité du Territoire qui parle de la menace de l’écoterrorisme et qui souligne le fait qu’il y a un danger dans la prise de conscience grandissante des problèmes environnementaux. Ils ont peur que les citoyens ordinaires se radicalisent et non seulement adhèrent à des idées plus radicales, mais aussi passent à l’acte pour défendre ces idées. »</em></p>
<p>Les militant·es suivi·es par Philippe Borrel le savent. Certain·es ont souhaité passer à autre chose en créant des communautés autonomes. Mais d’autres restent déterminé·es et continuent à parler de<em> « lutte »</em>, de <em>« combat »</em>, de <em>« guerre »</em>. Iels sont étroitement surveillé·es (le directeur-adjoint du FBI reconnaît dans le film qu’à l’époque, 170 dossiers concernant l’écoterrorisme sont ouverts) mais entendent poursuivre leurs actions pour mettre fin à l’exploitation et la destruction du vivant.</p>
<p>« Les insurgés de la Terre » est sorti en 2010 et a été diffusé sur Arte en 2011. Il est désormais visible gratuitement sur la plateforme Viméo : <a href="https://vimeo.com/302878015">https://vimeo.com/302878015</a></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) <a href="https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/11/25/mckinsey-emmanuel-macron-dit-ne-pas-croire-etre-au-coeur-de-l-enquete-sur-le-financement-des-campagnes-de-2017-et-2022_6151614_823448.html">https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/11/25/mckinsey-emmanuel-macron-dit-ne-pas-croire-etre-au-coeur-de-l-enquete-sur-le-financement-des-campagnes-de-2017-et-2022_6151614_823448.html</a></span></p><p><img src="http://www.rebonds.net/images/ECOTERRORISME/les_insurges_de_la_terre.jpg" /></p><p>Il y a douze ans, Philippe Borrel, documentariste originaire de Grenoble, est allé à la rencontre de celleux que le FBI appelait déjà « écoterroristes ». Aux Etats-Unis et en Europe, des activistes, qui auraient été autrefois considérés comme de « simples » délinquant·es ou criminel·les, témoignent. Ils révèlent comment et pourquoi les législations se sont durcies.</p>
<p><em>« Je ne crois pas aux manifestations. Manifester, c’est se soumettre. « S’il vous plaît, ne faites pas ça ! » Mais ils le font quand même. C’est humiliant. Ce n’est pas manifester qu’il faut, c’est intervenir. »</em> Le documentaire de Philippe Borrel s’ouvre avec celui qui est sans doute le plus célèbre parmi celleux que certains qualifient d’écoterroristes : Paul Watson, fondateur de l’organisation Sea Shepherd. Souvent surnommé « écoguerrier », il revendique un mode d’action directe pour stopper l’exploitation abusive des mers et des océans, y compris si cette action est illégale. A l’occasion d’impressionnantes campagnes, ses équipes et lui n’hésitent pas à aller à l’affrontement, par exemple avec des baleiniers japonais. Arrêté, emprisonné puis libéré, assigné à résidence, en fuite… Paul Watson a souvent eu affaire à la justice mais n’a jamais cessé ce qu’il revendique comme un combat.</p>
<p>Même volontarisme du côté de Cécile Lecomte, une activiste française bien connue qui vit en Allemagne : grimpeuse d’arbres, de ponts et d’infrastructures en tout genre, elle entend stopper des projets de centrales à charbon ou le passage de trains « Castor » transportant des déchets radioactifs… Malgré les amendes et les procès en cours, elle continue de s’adonner à l’escalade militante !</p>
<p>Aux Etats-Unis, le réalisateur a rencontré des membres du mouvement Earth Firth ! qui tentent d’empêcher l’abattage de séquoias millénaires en les occupant ou encore des anciens membres du Earth Liberation Front, organisation considérée depuis 2005 comme « écoterroriste » par le FBI (<em>lire aussi (Ré)acteur·ices</em>).</p>
<p>Mais le film de Philippe Borrel est bien plus qu’une galerie de portraits : il montre surtout comment les Etats ont progressivement mais radicalement changé d’attitude face aux militant·es écologistes, en particulier depuis deux décennies. Autrefois, le sabotage de biens privés sans atteinte à la vie humaine était considéré comme criminel et puni de deux années de prison. Désormais, grâce à de nouvelles dispositions législatives, il peut être qualifié de terrorisme. <br />C’est ainsi que Jeff Luers a écopé de 22 ans de prison pour avoir incendié trois camions.<em> « La plus lourde peine infligée à un activiste écologiste »</em>, commente son avocate, qui souligne que le message passé à travers le jugement se voulait surtout dissuasif. Autre exemple d’une montée en puissance de la répression : celui de Jeffrey Hogg, infirmier, emprisonné pour avoir refusé de dénoncer des activistes qu’il avait connus par le passé. Résultat ? Six mois d’enfermement sans avoir été reconnu coupable d’aucun délit ou crime ! Sans parler des violences physiques exercées sur les activistes par leurs détracteurs ou la police.<br />Plus proche de nous, au Danemark, Nora Christiansen, chef de projet chez Greenpeace, a été arrêtée pour avoir perturbé un sommet de chefs d’Etat en brandissant une banderole. Après 21 jours de préventive, elle risque jusqu’à deux ans de prison. Pour une banderole qu’elle n’a pu sortir que quelques secondes à peine…</p>
<p>Pourquoi les Etats se crispent-ils ainsi ? Parce qu’ils entretiennent des liens étroits avec les entreprises industrielles qui exploitent les ressources de la planète, et qu’ils défendent leurs intérêts. Aux Etats-Unis, de grandes firmes financent les campagnes électorales et il semble que la France ne soit pas à l’abri de telles pratiques...<span style="font-size: 8pt;"> (1)</span> Selon le journaliste d’investigation américain Will Potter présent dans le film, les lois antiterroristes ont été renforcées au moment où <em>« tout le monde se déclare écologiste »</em>.<em> « Il y a un rapport du Département de la Sécurité du Territoire qui parle de la menace de l’écoterrorisme et qui souligne le fait qu’il y a un danger dans la prise de conscience grandissante des problèmes environnementaux. Ils ont peur que les citoyens ordinaires se radicalisent et non seulement adhèrent à des idées plus radicales, mais aussi passent à l’acte pour défendre ces idées. »</em></p>
<p>Les militant·es suivi·es par Philippe Borrel le savent. Certain·es ont souhaité passer à autre chose en créant des communautés autonomes. Mais d’autres restent déterminé·es et continuent à parler de<em> « lutte »</em>, de <em>« combat »</em>, de <em>« guerre »</em>. Iels sont étroitement surveillé·es (le directeur-adjoint du FBI reconnaît dans le film qu’à l’époque, 170 dossiers concernant l’écoterrorisme sont ouverts) mais entendent poursuivre leurs actions pour mettre fin à l’exploitation et la destruction du vivant.</p>
<p>« Les insurgés de la Terre » est sorti en 2010 et a été diffusé sur Arte en 2011. Il est désormais visible gratuitement sur la plateforme Viméo : <a href="https://vimeo.com/302878015">https://vimeo.com/302878015</a></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) <a href="https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/11/25/mckinsey-emmanuel-macron-dit-ne-pas-croire-etre-au-coeur-de-l-enquete-sur-le-financement-des-campagnes-de-2017-et-2022_6151614_823448.html">https://www.lemonde.fr/politique/article/2022/11/25/mckinsey-emmanuel-macron-dit-ne-pas-croire-etre-au-coeur-de-l-enquete-sur-le-financement-des-campagnes-de-2017-et-2022_6151614_823448.html</a></span></p>« Faucheurs volontaires », les Dessin’acteurs2017-04-02T20:07:14+02:002017-04-02T20:07:14+02:00http://www.rebonds.net/64ecoterroristes/179-recreations/821-faucheursvolontaireslesdessinacteursSuper User<p><img src="http://www.rebonds.net/images/ECOTERRORISME/Faucheurs_volontaires.jpg" /></p><p>La lutte des faucheur·ses d’OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) est l’une des plus emblématiques de la désobéissance civile <span style="font-size: 8pt;">(1)</span> en France. Iels agissent à visage découvert de manière non violente, revendiquent leurs actes et vont jusqu’à exiger de comparaître volontairement devant les tribunaux. Iels ont permis au débat sur les OGM d’émerger dans la sphère publique. Mais qui sont ces hommes et ces femmes qui ont choisi l’illégalité pour défendre leur cause ? Iels témoignent d’une manière originale dans un livre mêlant récits, interviews, comptes-rendus d’audiences, bandes dessinées, photos...</p>
<p>C’est en 1996, au sein de la Confédération paysanne, que le combat contre les OGM débute en France. Le premier arrachage a lieu en Rhône-Alpes, le 7 juin 1997. Il s’agit de colza transgénique. Depuis, la lutte n’a pas faibli, dépassant les frontières du syndicat pour être porté par un mouvement indépendant : Les Faucheurs Volontaires.</p>
<p>Le livre s’ouvre sur des extraits de la charte des Faucheurs Volontaires. Elle rappelle qu’ils <em>« ne s’attaquent pas à la recherche fondamentale »</em>. <em>« A leurs yeux, celle-ci doit suivre des protocoles rigoureux dans des expériences en milieu confiné (…). Ce que dénoncent les Faucheurs Volontaires, ce sont les expérimentations et les cultures en plein champ qui permettent la contamination irréversible des autres espèces végétales. (…) Ce qu’ils dénoncent, c’est le brevetage du vivant qui mettra les paysans du Nord comme du Sud sous l’emprise de la domination des entreprises biotechnologiques (…). Ils dénoncent aussi l’abandon du consommateur à une politique de distribution alimentaire oublieuse du principe de précaution sans se soucier des conséquences sanitaires (…). »</em></p>
<p>Les pages laissent ensuite la parole à Kévin (24 ans, bûcheron), Sylvie (47 ans, infirmière à domicile), Raymond (58 ans, paysan), Chantal (53 ans, agriCultrice – elle tient au C majuscule), Olivier (42 ans, animateur dans une coopérative associative), Marie-Edith (56 ans, assistante maternelle), Alain (64 ans, instituteur spécialisé à la retraite), Virginie (35 ans, comédienne). A travers des entretiens, iels racontent pourquoi iels sont entré·es dans le mouvement et comment iels y contribuent. Iels parlent de la force du collectif et de la joie d’agir ensemble. Iels parlent aussi de leurs peurs, de leurs doutes et des instants de découragement. Malgré tout – les perquisitions, les arrestations, les condamnations – iels assument leurs actes et affirment leur certitude d’agir pour le bien commun.</p>
<p>A chaque grande étape de la lutte, une double page illustrée et ponctuée de citations d’autres faucheur·ses rappelle la progression du mouvement. Des « figures » s’expriment aussi, comme Jean-Baptiste Libouban (l’un des initiateurs du mouvement), José Bové (longtemps porte-parole de la Confédération paysanne puis député européen), Marie-Christine Etelin (avocate, spécialiste en droit pénal et rural) ou encore Christian Vélot (docteur en biologie et lanceur d’alerte). Tous·tes ont contribué à faire avancer la réflexion au sein de la société civile mais aussi au niveau législatif.</p>
<p>Un texte m’a profondément émue et résonne particulièrement avec l’actualité militante : intitulé « La nuit auprès d’un maïs, le cœur bat plus fort... », signé Thierry Dominique, il est mis en page sous forme de courte nouvelle illustrée. Il raconte un fauchage de nuit à travers les réflexions intérieures d’un militant en proie à la peur malgré sa détermination : <em>« Pourquoi l’Etat écoute-t-il plus facilement les lobbys semenciers que les citoyens ? Pourquoi l’Etat cède-t-il si facilement à la pression de ce petit groupuscule mafieux alors que nous représentons le plus grand nombre ? <span style="font-size: 8pt;">(2)</span> Les raisons, je les connais mais je ne veux pas les accepter, je ne le peux pas. Pas sans rien dire. Pas sans rien faire. Il faut que j’occupe ma place, seulement ma place. Mais toute ma place. »</em></p>
<p>Le livre « Faucheurs Volontaires » a été réalisé et publié par l’association les Dessin’acteurs en 2010. Celle-ci réunit des créateur·ices, des acteur·ices de l’édition et des citoyen·nes qui mettent en commun leurs compétences pour des actions humanitaires, environnementales, sociétales… notamment à travers l’illustration et la bande dessinée.</p>
<p><strong>F.L.</strong></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) John Rawls, cité dans le livre, en donne la définition suivante : « La désobéissance civile peut être définie comme un acte non-violent décidé en conscience, mais politique, contraire à la loi et accompli le plus souvent pour amener un changement dans la loi, ou bien, dans la politique du gouvernement. La loi est enfreinte mais la fidélité à la loi est exprimée par la nature publique et non violente de l’acte. »</span><br /><span style="font-size: 8pt;">(2) En 2004, un sondage réalisé par « 60 millions de consommateurs » montre que 80 % des Français·es pensent que les agriculteur·ices ne doivent pas cultiver d’OGM.</span></p><p><img src="http://www.rebonds.net/images/ECOTERRORISME/Faucheurs_volontaires.jpg" /></p><p>La lutte des faucheur·ses d’OGM (Organismes Génétiquement Modifiés) est l’une des plus emblématiques de la désobéissance civile <span style="font-size: 8pt;">(1)</span> en France. Iels agissent à visage découvert de manière non violente, revendiquent leurs actes et vont jusqu’à exiger de comparaître volontairement devant les tribunaux. Iels ont permis au débat sur les OGM d’émerger dans la sphère publique. Mais qui sont ces hommes et ces femmes qui ont choisi l’illégalité pour défendre leur cause ? Iels témoignent d’une manière originale dans un livre mêlant récits, interviews, comptes-rendus d’audiences, bandes dessinées, photos...</p>
<p>C’est en 1996, au sein de la Confédération paysanne, que le combat contre les OGM débute en France. Le premier arrachage a lieu en Rhône-Alpes, le 7 juin 1997. Il s’agit de colza transgénique. Depuis, la lutte n’a pas faibli, dépassant les frontières du syndicat pour être porté par un mouvement indépendant : Les Faucheurs Volontaires.</p>
<p>Le livre s’ouvre sur des extraits de la charte des Faucheurs Volontaires. Elle rappelle qu’ils <em>« ne s’attaquent pas à la recherche fondamentale »</em>. <em>« A leurs yeux, celle-ci doit suivre des protocoles rigoureux dans des expériences en milieu confiné (…). Ce que dénoncent les Faucheurs Volontaires, ce sont les expérimentations et les cultures en plein champ qui permettent la contamination irréversible des autres espèces végétales. (…) Ce qu’ils dénoncent, c’est le brevetage du vivant qui mettra les paysans du Nord comme du Sud sous l’emprise de la domination des entreprises biotechnologiques (…). Ils dénoncent aussi l’abandon du consommateur à une politique de distribution alimentaire oublieuse du principe de précaution sans se soucier des conséquences sanitaires (…). »</em></p>
<p>Les pages laissent ensuite la parole à Kévin (24 ans, bûcheron), Sylvie (47 ans, infirmière à domicile), Raymond (58 ans, paysan), Chantal (53 ans, agriCultrice – elle tient au C majuscule), Olivier (42 ans, animateur dans une coopérative associative), Marie-Edith (56 ans, assistante maternelle), Alain (64 ans, instituteur spécialisé à la retraite), Virginie (35 ans, comédienne). A travers des entretiens, iels racontent pourquoi iels sont entré·es dans le mouvement et comment iels y contribuent. Iels parlent de la force du collectif et de la joie d’agir ensemble. Iels parlent aussi de leurs peurs, de leurs doutes et des instants de découragement. Malgré tout – les perquisitions, les arrestations, les condamnations – iels assument leurs actes et affirment leur certitude d’agir pour le bien commun.</p>
<p>A chaque grande étape de la lutte, une double page illustrée et ponctuée de citations d’autres faucheur·ses rappelle la progression du mouvement. Des « figures » s’expriment aussi, comme Jean-Baptiste Libouban (l’un des initiateurs du mouvement), José Bové (longtemps porte-parole de la Confédération paysanne puis député européen), Marie-Christine Etelin (avocate, spécialiste en droit pénal et rural) ou encore Christian Vélot (docteur en biologie et lanceur d’alerte). Tous·tes ont contribué à faire avancer la réflexion au sein de la société civile mais aussi au niveau législatif.</p>
<p>Un texte m’a profondément émue et résonne particulièrement avec l’actualité militante : intitulé « La nuit auprès d’un maïs, le cœur bat plus fort... », signé Thierry Dominique, il est mis en page sous forme de courte nouvelle illustrée. Il raconte un fauchage de nuit à travers les réflexions intérieures d’un militant en proie à la peur malgré sa détermination : <em>« Pourquoi l’Etat écoute-t-il plus facilement les lobbys semenciers que les citoyens ? Pourquoi l’Etat cède-t-il si facilement à la pression de ce petit groupuscule mafieux alors que nous représentons le plus grand nombre ? <span style="font-size: 8pt;">(2)</span> Les raisons, je les connais mais je ne veux pas les accepter, je ne le peux pas. Pas sans rien dire. Pas sans rien faire. Il faut que j’occupe ma place, seulement ma place. Mais toute ma place. »</em></p>
<p>Le livre « Faucheurs Volontaires » a été réalisé et publié par l’association les Dessin’acteurs en 2010. Celle-ci réunit des créateur·ices, des acteur·ices de l’édition et des citoyen·nes qui mettent en commun leurs compétences pour des actions humanitaires, environnementales, sociétales… notamment à travers l’illustration et la bande dessinée.</p>
<p><strong>F.L.</strong></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) John Rawls, cité dans le livre, en donne la définition suivante : « La désobéissance civile peut être définie comme un acte non-violent décidé en conscience, mais politique, contraire à la loi et accompli le plus souvent pour amener un changement dans la loi, ou bien, dans la politique du gouvernement. La loi est enfreinte mais la fidélité à la loi est exprimée par la nature publique et non violente de l’acte. »</span><br /><span style="font-size: 8pt;">(2) En 2004, un sondage réalisé par « 60 millions de consommateurs » montre que 80 % des Français·es pensent que les agriculteur·ices ne doivent pas cultiver d’OGM.</span></p>« Le Gang de la Clef à Molette », Edward Abbey2017-04-02T20:07:14+02:002017-04-02T20:07:14+02:00http://www.rebonds.net/64ecoterroristes/179-recreations/822-legangdelaclefamoletteedwardabbeySuper User<p><img src="http://www.rebonds.net/images/ECOTERRORISME/le_gang_de_la_clef_à_molette.png" /></p><p>Véritable guide de sabotage pour les un·es, satire de la société américaine pour les autres, l’ouvrage d’Edward Abbey n’est, en tout cas, pas passé inaperçu : sorti en 1975 sous le nom « The Monkey Wrench Gang », il s’est vendu à deux millions d’exemplaires. Son style détonne autant que son propos !</p>
<p>Edward Abbey (1927-1989) était un poète, romancier et essayiste mais aussi un fervent militant écologiste. A l’occasion de ses expéditions dans l’Ouest américain lorsqu’il était jeune ou au cours des nombreuses années durant lesquelles il travailla dans les parcs naturels <span style="font-size: 8pt;">(1)</span>, il fut témoin de la bétonisation croissante des grands espaces au profit des multinationales industrielles, des sociétés routières et des promoteurs de loisirs. A travers ses romans, il dénonce les décisions politiques qui permettent la destruction de ces espaces. Il pointe également du doigt la colonisation des esprits par le marketing qui réduit les êtres humains à un rôle de consommateurs et leur ôte toute capacité de lecture critique du monde.</p>
<p>Dans une tribune intitulée « Pitié pour Edward Abbey » <span style="font-size: 8pt;">(2)</span>, Olivier Gallmeister, l’éditeur qui traduit et promeut ses ouvrages en France, rappelle qu’Edward Abbey n’a jamais été activiste comme certains le prétendent. Il <em>« est avant tout un écrivain au style et à la langue inimitables animé par une profonde révérence envers la nature et par une profonde irrévérence envers toute forme d’autorité et de pensée convenue, doté d’un sens de l’humour corrosif, lui qui mettait en exergue de son ultime roman, « Le Retour du Gang de la Clef à Molette », la phrase suivante : « Quiconque prendra ce livre au sérieux sera immédiatement abattu. Quiconque ne le prendra pas au sérieux sera enterré vivant par un bulldozer Mitsubishi. » »</em> L’éditeur réfute également le qualificatif d’ouvrage de référence en matière d’écoterrorisme : <em>« Quant à cette « bible » de l’écoterrorisme que serait « Le Gang de la Clef à Molette », s’il est vrai qu’il est rapidement devenu un livre culte de la contre-culture américaine, on aurait tort de voir dans ce roman foutraque et hilarant un appel à la violence. Rappelons que Le Gang conte les aventures de quatre personnages qui décident de lutter contre les ravages de l’industrialisation excessive sabotant ces splendides réalisations humaines que sont les pelleteuses, les bulldozers, les barrages… Rappelons également que ces « terroristes » mettent un point d’honneur à ne blesser personne lors de leurs incursions. »</em></p>
<p>Ces quatre personnages sont : Doc Sarvis, chirurgien poète ; Bonnie Abbzug, sa compagne déjantée et droguée ; George W. Hayduke, vétéran de la guerre du Vietnam ; et Seldom Seen Smith, mormon polygame. A l’occasion d’une descente du fleuve Colorado, iels se rencontrent et décident de former une équipe pour démonter et faire sauter tout ce qui pollue ou détruit leur environnement. Bien sûr, les « autorités » ne les laissent pas faire et une traque dans le désert commence bientôt…</p>
<p>L’originalité du roman tient notamment au style d’écriture d’Edward Abbey : souvent descriptif dans les moindres détails, il parvient toutefois à être également très poétique. La réalité sur laquelle il s’appuie est complexe, et son propos ne tombe jamais dans une opposition simpliste entre le « bon » et le « mauvais ». Il ravira les amateur·ices d’humour grinçant et absurde, de satire politique mais aussi de paysages à couper le souffle et d’aventures !</p>
<p>« Le Gang de la Clef à Molette » a une suite : « Le Retour du Gang de la Clef à Molette » (paru en anglais en 1989 sous le titre « Haydukes Lives ! »).<br />Plus d’informations sur <a href="https://gallmeister.fr/">https://gallmeister.fr/</a></p>
<p><strong>F.L.</strong></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) Son ouvrage « Désert solitaire », paru en 1968, raconte notamment son travail au National Parks Service.</span><br /><span style="font-size: 8pt;">(2) <a href="https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/02/08/pitie-pour-edward-abbey_864898_3260.html">https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/02/08/pitie-pour-edward-abbey_864898_3260.html</a></span></p><p><img src="http://www.rebonds.net/images/ECOTERRORISME/le_gang_de_la_clef_à_molette.png" /></p><p>Véritable guide de sabotage pour les un·es, satire de la société américaine pour les autres, l’ouvrage d’Edward Abbey n’est, en tout cas, pas passé inaperçu : sorti en 1975 sous le nom « The Monkey Wrench Gang », il s’est vendu à deux millions d’exemplaires. Son style détonne autant que son propos !</p>
<p>Edward Abbey (1927-1989) était un poète, romancier et essayiste mais aussi un fervent militant écologiste. A l’occasion de ses expéditions dans l’Ouest américain lorsqu’il était jeune ou au cours des nombreuses années durant lesquelles il travailla dans les parcs naturels <span style="font-size: 8pt;">(1)</span>, il fut témoin de la bétonisation croissante des grands espaces au profit des multinationales industrielles, des sociétés routières et des promoteurs de loisirs. A travers ses romans, il dénonce les décisions politiques qui permettent la destruction de ces espaces. Il pointe également du doigt la colonisation des esprits par le marketing qui réduit les êtres humains à un rôle de consommateurs et leur ôte toute capacité de lecture critique du monde.</p>
<p>Dans une tribune intitulée « Pitié pour Edward Abbey » <span style="font-size: 8pt;">(2)</span>, Olivier Gallmeister, l’éditeur qui traduit et promeut ses ouvrages en France, rappelle qu’Edward Abbey n’a jamais été activiste comme certains le prétendent. Il <em>« est avant tout un écrivain au style et à la langue inimitables animé par une profonde révérence envers la nature et par une profonde irrévérence envers toute forme d’autorité et de pensée convenue, doté d’un sens de l’humour corrosif, lui qui mettait en exergue de son ultime roman, « Le Retour du Gang de la Clef à Molette », la phrase suivante : « Quiconque prendra ce livre au sérieux sera immédiatement abattu. Quiconque ne le prendra pas au sérieux sera enterré vivant par un bulldozer Mitsubishi. » »</em> L’éditeur réfute également le qualificatif d’ouvrage de référence en matière d’écoterrorisme : <em>« Quant à cette « bible » de l’écoterrorisme que serait « Le Gang de la Clef à Molette », s’il est vrai qu’il est rapidement devenu un livre culte de la contre-culture américaine, on aurait tort de voir dans ce roman foutraque et hilarant un appel à la violence. Rappelons que Le Gang conte les aventures de quatre personnages qui décident de lutter contre les ravages de l’industrialisation excessive sabotant ces splendides réalisations humaines que sont les pelleteuses, les bulldozers, les barrages… Rappelons également que ces « terroristes » mettent un point d’honneur à ne blesser personne lors de leurs incursions. »</em></p>
<p>Ces quatre personnages sont : Doc Sarvis, chirurgien poète ; Bonnie Abbzug, sa compagne déjantée et droguée ; George W. Hayduke, vétéran de la guerre du Vietnam ; et Seldom Seen Smith, mormon polygame. A l’occasion d’une descente du fleuve Colorado, iels se rencontrent et décident de former une équipe pour démonter et faire sauter tout ce qui pollue ou détruit leur environnement. Bien sûr, les « autorités » ne les laissent pas faire et une traque dans le désert commence bientôt…</p>
<p>L’originalité du roman tient notamment au style d’écriture d’Edward Abbey : souvent descriptif dans les moindres détails, il parvient toutefois à être également très poétique. La réalité sur laquelle il s’appuie est complexe, et son propos ne tombe jamais dans une opposition simpliste entre le « bon » et le « mauvais ». Il ravira les amateur·ices d’humour grinçant et absurde, de satire politique mais aussi de paysages à couper le souffle et d’aventures !</p>
<p>« Le Gang de la Clef à Molette » a une suite : « Le Retour du Gang de la Clef à Molette » (paru en anglais en 1989 sous le titre « Haydukes Lives ! »).<br />Plus d’informations sur <a href="https://gallmeister.fr/">https://gallmeister.fr/</a></p>
<p><strong>F.L.</strong></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) Son ouvrage « Désert solitaire », paru en 1968, raconte notamment son travail au National Parks Service.</span><br /><span style="font-size: 8pt;">(2) <a href="https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/02/08/pitie-pour-edward-abbey_864898_3260.html">https://www.lemonde.fr/livres/article/2007/02/08/pitie-pour-edward-abbey_864898_3260.html</a></span></p>« Antifa »2017-04-02T20:07:14+02:002017-04-02T20:07:14+02:00http://www.rebonds.net/64ecoterroristes/179-recreations/823-antifaSuper User<p><img src="http://www.rebonds.net/images/ECOTERRORISME/le-jeu-antifa-1-82d84d-01x.jpeg" /></p><p>La polémique qui a secoué le jeu « Antifa » ces dernières semaines l’a sorti à jamais de la sphère militante dans laquelle il évoluait. Cédant aux pressions d’un député RN et d’un syndicat de police, la Fnac l’avait en effet retiré de ses rayons… avant de le réintégrer… puis de déclarer la rupture de stock ! En attendant sa réimpression par les éditions Libertaria, si l’on parlait du fond de ce jeu décidément pas comme les autres ?</p>
<p>A l’origine, « Antifa » est un outil de formation destiné aux personnes souhaitant lutter contre des actes racistes, sexistes, homophobes, nationalistes... ou souhaitant monter un groupe antifasciste local. Il a été utilisé durant deux ans dans ce but avant d’être lancé publiquement comme jeu de plateau par la maison d’édition indépendante Libertaria.</p>
<p>Il est l’œuvre du collectif La Horde fondé en 2012. Ses objectifs : porter un regard critique sur l’extrême droite, en collaboration avec des médias militants et traditionnels ; relayer les initiatives antifascistes en France et à l’étranger ; y contribuer en proposant du matériel mis à disposition gratuitement sur son site Internet ; organiser des formations à destination d’associations, de syndicats, d’organisations politiques… <span style="font-size: 8pt;">(1)</span></p>
<p>« Antifa » est un jeu de coopération : tous·tes les joueur·ses doivent s’entendre pour gagner la partie. Leur but commun : réagir ensemble face aux violences fascistes. Exemples ? Des nostalgiques de Vichy qui célèbrent Jeanne d’Arc, une conférence négationniste, une salle de prière musulmane dégradée, un jeune de quartier tué par la police, une marche contre l’avortement… Après avoir constitué leur groupe avec différents personnages emblématiques des luttes, les joueur·ses décident des actions à mener : des activités (collage d’affiches, distribution de tracts, fresque murale, article de presse...), des initiatives (rencontre-débat, commémoration, tournois sportifs, concerts de soutien) ou des ripostes (blocage / occupation, manifestation, rassemblement…). Iels doivent aussi choisir parmi les moyens mis à leur disposition : de la banderole aux bombes de peinture, en passant par la pratique d’un sport de combat, l’organisation d’une assemblée générale ou l’utilisation d’Internet et des médias... Toute la boîte à outils des militant·es y est ! Mais des cartes « imprévus » peuvent perturber leurs plans. Selon les stratégies, le groupe remportera des points, risquera l’arrestation et les procès, gagnera ou perdra des sympathisant·es… A l’heure du bilan, ne sont pas seulement évaluées l’efficacité et la réalisation des actions, mais aussi le moral du groupe.</p>
<p>Une première version du jeu est sortie en septembre 2021, mais la prise en main un peu fastidieuse a poussé ses créacteur·ices à proposer une nouvelle version en octobre 2022. La façon de jouer a été simplifiée afin de rendre les parties plus rapides (30 minutes contre 90 minutes auparavant), plus fluides et plus intuitives.</p>
<p>Pour savoir où trouver les quelques derniers exemplaires en vente, rendez-vous sur le site <a href="https://www.placedeslibraires.fr/">https://www.placedeslibraires.fr/</a></p>
<p>Pour commander les prochains et pour en savoir plus : <a href="https://www.editionslibertalia.com/catalogue/coeditions/antifa-le-jeu">https://www.editionslibertalia.com/catalogue/coeditions/antifa-le-jeu</a></p>
<p>Vous avez manqué la polémique ? <a href="https://lahorde.samizdat.net/Flics-fafs-Fnac-contre-Antifa-le-jeu">https://lahorde.samizdat.net/Flics-fafs-Fnac-contre-Antifa-le-jeu</a></p>
<p><strong>F.L.</strong></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) <a href="https://lahorde.samizdat.net/">https://lahorde.samizdat.net/</a></span></p>
<p> </p><p><img src="http://www.rebonds.net/images/ECOTERRORISME/le-jeu-antifa-1-82d84d-01x.jpeg" /></p><p>La polémique qui a secoué le jeu « Antifa » ces dernières semaines l’a sorti à jamais de la sphère militante dans laquelle il évoluait. Cédant aux pressions d’un député RN et d’un syndicat de police, la Fnac l’avait en effet retiré de ses rayons… avant de le réintégrer… puis de déclarer la rupture de stock ! En attendant sa réimpression par les éditions Libertaria, si l’on parlait du fond de ce jeu décidément pas comme les autres ?</p>
<p>A l’origine, « Antifa » est un outil de formation destiné aux personnes souhaitant lutter contre des actes racistes, sexistes, homophobes, nationalistes... ou souhaitant monter un groupe antifasciste local. Il a été utilisé durant deux ans dans ce but avant d’être lancé publiquement comme jeu de plateau par la maison d’édition indépendante Libertaria.</p>
<p>Il est l’œuvre du collectif La Horde fondé en 2012. Ses objectifs : porter un regard critique sur l’extrême droite, en collaboration avec des médias militants et traditionnels ; relayer les initiatives antifascistes en France et à l’étranger ; y contribuer en proposant du matériel mis à disposition gratuitement sur son site Internet ; organiser des formations à destination d’associations, de syndicats, d’organisations politiques… <span style="font-size: 8pt;">(1)</span></p>
<p>« Antifa » est un jeu de coopération : tous·tes les joueur·ses doivent s’entendre pour gagner la partie. Leur but commun : réagir ensemble face aux violences fascistes. Exemples ? Des nostalgiques de Vichy qui célèbrent Jeanne d’Arc, une conférence négationniste, une salle de prière musulmane dégradée, un jeune de quartier tué par la police, une marche contre l’avortement… Après avoir constitué leur groupe avec différents personnages emblématiques des luttes, les joueur·ses décident des actions à mener : des activités (collage d’affiches, distribution de tracts, fresque murale, article de presse...), des initiatives (rencontre-débat, commémoration, tournois sportifs, concerts de soutien) ou des ripostes (blocage / occupation, manifestation, rassemblement…). Iels doivent aussi choisir parmi les moyens mis à leur disposition : de la banderole aux bombes de peinture, en passant par la pratique d’un sport de combat, l’organisation d’une assemblée générale ou l’utilisation d’Internet et des médias... Toute la boîte à outils des militant·es y est ! Mais des cartes « imprévus » peuvent perturber leurs plans. Selon les stratégies, le groupe remportera des points, risquera l’arrestation et les procès, gagnera ou perdra des sympathisant·es… A l’heure du bilan, ne sont pas seulement évaluées l’efficacité et la réalisation des actions, mais aussi le moral du groupe.</p>
<p>Une première version du jeu est sortie en septembre 2021, mais la prise en main un peu fastidieuse a poussé ses créacteur·ices à proposer une nouvelle version en octobre 2022. La façon de jouer a été simplifiée afin de rendre les parties plus rapides (30 minutes contre 90 minutes auparavant), plus fluides et plus intuitives.</p>
<p>Pour savoir où trouver les quelques derniers exemplaires en vente, rendez-vous sur le site <a href="https://www.placedeslibraires.fr/">https://www.placedeslibraires.fr/</a></p>
<p>Pour commander les prochains et pour en savoir plus : <a href="https://www.editionslibertalia.com/catalogue/coeditions/antifa-le-jeu">https://www.editionslibertalia.com/catalogue/coeditions/antifa-le-jeu</a></p>
<p>Vous avez manqué la polémique ? <a href="https://lahorde.samizdat.net/Flics-fafs-Fnac-contre-Antifa-le-jeu">https://lahorde.samizdat.net/Flics-fafs-Fnac-contre-Antifa-le-jeu</a></p>
<p><strong>F.L.</strong></p>
<p><span style="font-size: 8pt;">(1) <a href="https://lahorde.samizdat.net/">https://lahorde.samizdat.net/</a></span></p>
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