Didier est compagnon à La Chapelle Saint-Ursin, affecté au tri, notamment des vêtements. « Dehors », il était auteur-compositeur. Il écrit toujours des textes et mélodies, est membre d'un cercle de poètes et prépare même un album. Il nous livre ici un de ses écrits, dédié à sa communauté.
« Mais que l’on est bien à La Chapelle Saint-Ursin !
Accueil au dépôt, c’est du bon boulot.
C’est parfois du charme, où le tout s’enchaîne,
Même pour le rétro au style du passé.
Et le tri des fringues quand s’arrête l’auto,
Le sourire aux lèvres, le gros du triage n’est pas d’s’emballer,
N’est pas d’emballer non plus.
Le client souvent n’est pas trop pressé.
Le monde est content de n’pas perdre son temps,
Ils repartent alors en toute amitié.
Mais que l’on est bien à La Chapelle Saint-Ursin !
Avec tous les potes et tous à plein pot.
Y’a de quoi manger, et même des lentilles,
Mon plat préféré comme dans ma famille !
Casse-croûte du matin pour tenir la forme,
Chacun son turbin et tous au carbone,
A pousser le chariot et faire de la vente,
C’est un numéro ? Pas ceux du loto.
Faut toujours trier, ce n’est pas crier comme sur le marché :
« Eh ! Madame, j’ai du poison sur mon étal. Tu en veux ? J’en vends ! »
Mais que l’on est bien à La Chapelle Saint-Ursin !
Ils viennent de partout et même d’Angleterre.
Et les bénévoles qui font de leur mieux,
J’en suis tout benêt.
C’est aussi un rôle, un rôle à jouer comme les compagnons.
Le tarif est clair, tu n’peux te tremper même quand t’es mouillé,
Rien n’est un problème de calcul mental,
Tout se joue par touche mais sans casino.
Mais que l’on est bien à La Chapelle Saint-Ursin !
Avec nos camions qui sillonnent le Centre.
Ils ne font pas de vente,
Quand ils sont garés, c’est tout juste pour aider
Nos Berruyers à déménager… ou à oublier.
Merci à vous tous, ici réunis.
L’Abbé Pierre y veille comme un Jean Gaucher
Avec un Gwendael d’une bande-dessinée.
Ils font bien la paire pour nous digérer. »
Didier Chassot