Une lyre en fer forgé rappelle que la Maison des Métallos, dans le 11e arrondissement de Paris, fabriquait autrefois des instruments de musique. Elle abrite aujourd'hui un établissement public de coopération culturelle.
La rue porte le nom du résistant Jean-Pierre Timbaud, mais en 1881, elle s'appellait rue d'Angoulême. Au numéro 94, un bâtiment de la manufacture d'instruments de musique Gautrot, qui devint plus tard Couesnon, marque mondialement connue. Elle faisait la joie notamment des jazzmen américains. Mais suite à la crise de 1929, la production chuta et Couesnon dut fermer ses portes dans le 11e arrondissement en 1936.
Avec le Front Populaire, le syndicalisme était en plein essor. La CGT métallurgie était ainsi passée de 10.000 à 250.000 adhérents ! Il lui fallait un bâtiment rassemblant ses services administratifs et de documentation, des salles de réunion, un conseil juridique, une cantine, une librairie, une salle de sports et... une salle de musique. Grâce à l'argent des adhérents, le 94 de la rue d'Angoulême devint la Maison des Métallurgistes, inaugurée le 2 mai 1937. Quelques mois plus tard, l'Union Fraternelle des Métallurgistes (UFM) vit le jour et eut pour responsabilité la gestion de la Maison. Les valeurs qui animaient le lieu ? L'émancipation, la solidarité et la fraternité.
En 1997, face aux difficultés que rencontraient les organisations syndicales avec la diminution du nombre de leurs adhérents, l'UFM fut contrainte de vendre. Pour éviter que des promoteurs privés s'emparent de ce lieu historique et symbolique, les associations, habitants et élus du quartier se mobilisèrent et créèrent le Collectif Interassociatif. La Mairie de Paris accepta finalement de racheter le site et de le restructurer.
Désormais, la Maison des Métallos se compose de bureaux pour l'équipe administrative, d’une salle de spectacle, d’une salle claire sous verrière, d’une dizaine de salles de travail dont deux studios audio et vidéo, et du Café des Métallos. Quatre axes ont été définis : les spectacles vivants ; les débats publics ; les manifestations associatives ; le « chantier numérique ». Ils se reflètent dans la programmation proposée au public.
Par exemple, en janvier et février, sont organisés : des rencontres avec des philosophes ; des ateliers et des fabriques en collaboration étroite avec le public ; des « fiestas » ; des spectacles, performances, projections de films… Chaque événement interpelle, interroge, apprend, amuse…
Le programme complet et toute l'histoire de ce lieu mythique sont à retrouver sur le site : https://www.maisondesmetallos.paris/f