« C'est une chanson d'amour, c'est donc une chanson révolutionnaire. C'est une chanson révolutionnaire, c'est donc une chanson d'amour », disait la chanteuse Juliette Gréco avant d'interpréter Le temps des cerises de Jean-Baptiste Clément. Mais quelle est la véritable histoire de cet air si familier aux oreilles des Français ?
La première fois que j'ai entendu Le temps des cerises, c'était en regardant à la télévision, médusée, Coluche jouer du violon avec des gants de boxe. J'étais enfant et ne saisis pas le symbole. Quelques années plus tard, je tombai sur Les cerises de Monsieur Clément entonné par Michel Fugain. En cherchant qui pouvait bien être ce Monsieur Clément, je découvris la Commune de Paris.
Chansonnier et écrivain, Jean-Baptiste Clément a écrit Le temps des cerises avant la révolte de 1871, en 1867-1868. La musique est d'Antoine Renard. C'est au retour de son exil, en publiant la chanson dans un recueil et en la dédiant à une ambulancière de la dernière barricade de la Commune, qu'il la rendra célèbre. Le journaliste Bertrand Dicale le raconte dans l'une de ses chroniques « Ces chansons qui font l'histoire », diffusée le 22 août 2010 sur France Info et ré-écoutable ici : http://chansonsquifontlhistoire.crdp.ac-versailles.fr/chansonsquifontlhistoire/Le-Temps-des-cerises
Mais Jean-Baptiste Clément a écrit bien d'autres chansons, notamment la comptine Dansons la capucine. On peut consulter et emprunter un de ses recueils à la médiathèque de Bourges : Chansons choisies, Jean-Baptiste Clément (éditions Ressouvenances, 1984).
Les comptines comme les chansons sont d'ailleurs souvent pleines de second sens… C'est ce que prouvent Serge Hureau et Olivier Hussenet dans leur ouvrage Ce qu'on entend dans les chansons : des berceuses aux grands succès du répertoire français (aux éditions Points, paru en 2016). Où comment interpréter Au clair de la lune (à l'origine érotique), Les feuilles mortes ou encore Le temps des cerises… Chanson d'amour ou de révolution ? Chanson d'amour et de révolution.