« Que la population mange à sa faim est une nécessité pour le pouvoir, sous toutes ses formes, royal ou républicain, municipal ou national. » L'émission « Le cours de l'histoire » sur France Culture s'est intéressée à l'évolution des façons de « nourrir le peuple » en fonction des régimes politiques et des revendications paysannes. La série de quatre épisodes est disponible en podcasts.
Les diffusions en direct ont eu lieu en février dernier. Animée par Xavier Mauduit, l'émission s'écoute du lundi au vendredi de 9 heures à 10 heures, et en « replay » sur le site de France Culture (1).
La série intitulée « Il faut nourrir le peuple » se compose de quatre épisodes de 50 minutes chacun.
Le premier, « A la recherche de la première graine », explore les origines de l'agriculture, notamment depuis l'Antiquité. Les invité·es sont des archéologues aux disciplines souvent méconnues : archéozoologie, archéobotanique…
Le deuxième, « Nul pain sans peine », revient sur cette denrée alimentaire essentielle qui fut aussi une actrice majeure de l'Histoire de France : elle fut souvent, en cas de manque, le symbole déclencheur des révoltes. Parmi les invité·es de l'émission : Steven L. Kaplan, professeur d'Histoire à l'Université de Cornell à New York qui a consacré l'essentiel de son travail au pain.
Le troisième épisode, « Sous les pavés la terre », met en exergue les revendications paysannes du XXe siècle. C'est l'histoire de Tanguy Pringent, paysan devenu ministre de l'Agriculture en 1944, qui sert de point de départ. S'exprime notamment Edouard Lynch, professeur d’Histoire contemporaine à l’Université Lumière Lyon 2 et membre du Laboratoire d’études rurales, auteur d'un ouvrage intitulé « Insurrections paysannes, de la terre à la rue, usages de la violence au XXe siècle » (édition Vendémiaire).
« Qu'ils mangent de la bidoche » est le titre du quatrième et dernier épisode. Dans son introduction, Xavier Mauduit cite le journaliste et écrivain Octave Mirbeau : « Les moutons vont à l'abattoir. Ils ne disent rien, et ils n'espèrent rien. Mais du moins ils ne votent pas pour le boucher qui les tuera et pour le bourgeois qui les mangera. Plus bête que les bêtes, plus moutonnier que les moutons, l'électeur nomme son boucher et choisit son bourgeois. Il a fait des révolutions pour conquérir ce droit. » (2)
L'histoire de la production et de la consommation de la viande est évoquée ici, jusqu'aux questions qui bousculent la société d'aujourd'hui notamment autour de la question du bien-être animal.
Pour écouter cette série, rendez-vous sur https://www.franceculture.fr/emissions/series/il-faut-nourrir-le-peuple
(1) https://www.franceculture.fr/emissions/le-cours-de-lhistoire
(2) Le Figaro, 28 novembre 1888, extrait d'un article intitulé « La grève des électeurs »