C’est l’un des plus grands rassemblements de danseur·ses d’Europe : à Gennetines, dans l’Allier, 2.000 passionné·es se retrouvent chaque été au festival Le Grand Bal de l’Europe. Pour apprendre, se rencontrer, échanger… Une expérience intense, restituée par Laëtitia Carton dans un documentaire touchant et revigorant !
Elle-même danseuse depuis l’enfance, la réalisatrice a participé à son premier bal trad en 2000, à l’âge de 26 ans. En 2015, alors qu’elle se trouve au Grand Bal de l’Europe à Gennetines, elle est saisie par « la foule de tous ces danseurs qui tournoyait dans la nuit, la joie, la grâce des danseurs, la virtuosité des musiciens, leur générosité, l’osmose entre tous ces gens, l’énergie palpable qui se dégageait de cette communauté d’hommes et de femmes ». C’est ainsi que l’envie naît de filmer le festival. Le but : « donner à voir ce qui se passe entre nous tous pendant cette semaine », écrit-elle sur son site pour expliquer la genèse du documentaire. « Ça tourne, ça virevolte, ça piétine, ça transe, ça transpire, ça rit, ça pleure, ça chante, ça s’énerve, ça s’agace, ça compte les pas, ça joue, ça se sent seul, ça vit. »
Mais Laëtitia Carton ne filme pas seulement un événement ou une ambiance. Ses images questionnent aussi les liens entre les générations, le rapport aux genres ou encore comment le bal fait tomber les barrières entre les classes sociales.
Le documentaire a été tourné durant l’édition 2016, avant d’être projeté en mai 2017 au festival de Cannes et de sortir en salles l’année suivante. Il est aujourd’hui visible en DVD.
Quels ont été les autres projets de Laëtitia Carton ? D’abord plasticienne avant de se tourner vers le cinéma qui l’appelait pourtant depuis longtemps, diplômée des Beaux-Arts de Clermont-Ferrand, puis de l’école documentaire de Lussas dans l’Ardèche, elle a présenté son premier film pour la fin de ses études : « D’un chagrin, j’ai fait un repos ». En 2008, elle s’est installée en Creuse sur le plateau des Millevaches, haut lieu de résistance. Un an plus tard, « La pieuvre », son premier long métrage, racontait l’histoire de sa famille liée depuis des générations à une maladie génétique neuro-évolutive, la maladie de Huntington. En 2015, est sorti « Edmond, un portrait de Baudouin », sur l’auteur-dessinateur notamment de la bande dessinée « Le corps collectif ».
Mais pendant toutes ces années, Laëtitia Carton a travaillé en parallèle sur un projet qui a vu enfin le jour en 2016 : « J’avancerai vers toi avec les yeux d’un sourd », « une lettre en cinéma » écrite à son ami Vincent qui s’est suicidé en 2004. C’est lors d’une avant-première du film, que le producteur Jean-Marie Gigon a accepté de la suivre dans l’aventure du Grand Bal.
Pour suivre ses projets, en savoir plus sur sa démarche et voir la bande annonce du Grand Bal, rendez-vous sur le site https://www.laetitiacarton.net
Et pour en savoir plus sur Le Grand Bal de l’Europe, dont l’édition 2022 se tiendra du 22 juillet au 5 août, cliquez sur https://www.gennetines.org/