C’est une bande dessinée conçue particulièrement pour les collégien·nes et lycéen·nes de Meuse et de Haute-Marne, mais qui intéressera tous·tes les autres ! Le scénario a été imaginé par l’association Eodra (Elu·es Opposé·es à l’enfouissement des Déchets RAdioactifs) qui a rencontré bien des difficultés pour la diffuser...
Depuis le lancement du projet CIGÉO, le centre d’enfouissement des déchets radioactifs dans la région de Bure, l’ANDRA (Agence Nationale des Déchets RAdioactifs) multiplie les opérations de séduction de la population : des visites de son laboratoire, au financement d’infrastructures publiques et le sponsoring d’associations, en passant par la promesse d’emplois et de développement du territoire… Elle dépense sans compter pour faire accepter son projet. Ses campagnes touchent aussi les jeunes puisque l’ANDRA intervient également dans les établissements scolaires. Mais quel autre message reçoivent-iels ? Quel discours alternatif à celui de l’industrie du nucléaire entendent-iels ?
Parce qu’iels estiment « dangereux » de laisser l’ANDRA « endoctriner à coups de magazines, dépliants, expositions » les plus jeunes, « avec la complicité des pouvoirs publics », l’association des élu·es opposés à l’enfouissement des déchets radioactifs a imaginé un support qui pourrait les toucher et leur apporter « un autre point de vue ». C’est ainsi qu’est née la bande dessinée « Panique à Bure », mise en images par Péhel.
« Cette bande dessinée traite de la sûreté de CIGÉO, explique en préambule l’association. Nous souhaitons que vous, les jeunes des deux départements directement concernés par ce projet, puissiez développer votre sens critique et mesurer les risques encourus. » L’ouvrage se positionne ainsi comme « un droit de réponse » aux afflux d’informations « à sens unique » que les collégien·nes et lycéen·nes reçoivent.
L’action de la bande dessinée se déroule en 2037 à Bure. Lors d’une visite du site, une journaliste fait face à un accident lié à la production massive d’hydrogène induite par le stockage et constate que derrière les discours rassurants du directeur, se cachent de vraies failles de sécurité… « Cette option n’est absolument pas envisagée par les promoteurs du projet parmi lesquels nous citerons l’ANDRA bien sûr, les producteurs de déchets (EDF, le CEA et Orano, anciennement Areva), mais aussi les gouvernements successifs qui obéissent à la demande du lobby nucléaire », soulignent les membres d’Eodra.
L’association avait demandé l’autorisation au recteur du Grand Est de diffuser la bande dessinée directement dans les établissements. Elle a reçu une fin de non recevoir. Elle assure donc la distribution par ses propres moyens, soutenue par le Réseau Sortir Du Nucléaire auprès duquel tout un chacun·e peut la commander.
Rendez-vous sur le site https://boutique.sortirdunucleaire.org/index.php