Depuis le 15 octobre et jusqu’au 30 novembre, le festival Alimenterre a lieu partout en France, sur le thème des enjeux agricoles et alimentaires. Huit documentaires sont proposés sur le site Internet d’Alimenterre accessible à tous·tes celleux qui souhaitent organiser une projection sur leur territoire.
Né en 2007 dans un cinéma parisien, le festival Alimenterre a pour objectif d’informer la population, afin qu’elle participe à la co-construction de systèmes alimentaires durables et solidaires, et au droit à l’alimentation. Cet événement est porté par le CFSI, le Comité Français pour la Solidarité Internationale, qui réunit des professionnel·les de la sensibilisation, de la formation, de l’enseignement, de la solidarité internationale et de la transition agricole.
Durant un mois et demi, chaque année à la même période, plus d’un millier d’événements sont organisés dans 600 communes et une dizaine de pays : des projections-débats, des marchés, des ateliers de cuisine, des expositions, des visites de fermes, des spectacles… Plus de 65.000 personnes y participent, notamment des jeunes, dont les initiatives sont récompensées par le prix Alimenterre. Par exemple, en 2022, ont été primés un collège de Strasbourg qui a imaginé un cahier de recettes citoyennes en partenariat avec un orphelinat au Cameroun ou encore des élèves du Campus Vert d’Antibes qui ont créé une web TV sur l’alimentation durable.
Les films sélectionnés pour être projetés cette année présentent des thèmes variés : « Stolen Fish » de Gosia Juszcza évoque la problématique de la pêche industrielle en Gambie qui met en péril l’économie locale basée sur des pratiques artisanales ; « Le dernier des laitiers » de Mathurin Peschet parle de la transformation des fermes et des savoir-faire ; « Une terre sans abeilles ? » de Elsa Putelat et Nicolas Dupuis met en lumière la disparition de puissantes alliées et les solutions qui pourraient l’éviter ; « Vert de rage : engrais maudits » de Martin Boudot revient sur le scandale des pesticides, du Maroc à la France ; « La Beauce, le glyphosate et moi » d’Isabelle Vayron prend la forme d’une quête personnelle doublée d’une enquête journalistique ; « Tapis vert, l’homme qui arrêta le désert » de Claver Yameogo s’adresse plus particulièrement aux enfants pour leur expliquer la désertification.
Le café associatif militant L’Antidote, qui participe au festival à Bourges, projettera également « Pour quelques bananes de plus : le scandale du chlordécone » de Bernard Crutzen (mercredi 16 novembre à 20 h), « La part des autres » de Jean-Baptiste Delpias et Olivier Payage (mercredi 23 novembre à 20 h) et « Amuka, l’éveil des paysans congolais » d’Antonio Spanó (mercredi 30 novembre à 20 h). L’entrée est libre.
Signalons qu’étrangement, certains films sélectionnés ont été financés par des maisons de production ou des fondations liées à l’industrie agro-alimentaire. Citons par exemple « La part des autres » soutenu par la fondation Daniel et Nina Carasso… Daniel Carasso, héritier du groupe Danone qu’il contribua largement à développer… Un contre-sens pour le festival qui ne cesse de démontrer les nuisances que les multinationales de l’agro-alimentaire provoquent sur les travailleur·ses comme sur la planète...
Pour en savoir plus sur les films, les lieux des événements et le CFSI : https://www.alimenterre.org