Bernard Lubat est un artiste inclassable. Musicien, dans la partition comme dans le texte. Extraordinaire faiseur de mots. Il y a quanrante ans, il tenta de mettre fin à sa célébrité en retournant vivre dans sa Gascogne natale. En vain. Il affirme que faire œuvre est à la portée de tous ! Il co-signe un manifeste qui le proclame encore plus haut et plus fort.
« L’oreille en coin, l’alarme à l’œil. Batteur, bateleur, débatteur, Bernard Lubat aime à jouer sur les mots comme il jongle avec les notes. » (*) Il aime aussi provoquer la réflexion, l'imagination.C'est pourquoi, il a créé un festival singulier, un « manifestif », comme il le désigne lui-même, un laboratoire basé à Uzeste, dont la programmation mêle concerts, débats, contes… Les pratiques improvisées y ont la part belle. D'édition en édition, la popularité de l'événement ne se dément pas.
Aussi décrié et parfois contradictoire soit-il, Bernard Lubat a su questionner le rapport à la musique et, plus largement, à l'artiste. Lui le nomme oeuvrier. Comme tous ceux qui créent. Ceux qui font œuvre. Mais de quoi, au juste ? De culture, d'information, d'éducation, de solidarité, de divertissement ?
Co-signé avec Roland Gori (psychanalyste) et Charles Silvestre (journaliste), Manifeste des oeuvriers (éditions Actes Sud) est sorti en avril dernier.
L'occasion de se plonger dans la vie et l'univers de Bernard Lubat. Sur son site, un onglet entier consacré aux oeuvriers : http://www.cie-lubat.org/
(*) Libération, 7 août 2017 : « Bernard Lubat : je joue des musiques désagréables à l'oseille » par Jacques Denis.