Des graffitis gigantesques au milieu d'un paysage rural : c'est le décor stupéfiant de « Street Art City », au coeur du village de Lurcy-Lévis, dans l'Allier. Depuis 2016, des artistes du monde entier s'y retrouvent pour expérimenter, créer, se révéler.
Mais comment le « street art » est-il arrivé jusqu'ici ? Né dans les années 1960 aux Etats-Unis, ce courant a fait sa place en France à partir des années 1980. Mode d'expression souvent lié aux problèmes sociaux, il s'est développé principalement dans et autour des grands centres urbains, qui offrent des espaces libres comme les friches industrielles. A la bombe comme au pochoir, le « street art » a besoin de murs. A Lurcy-Lévis, les passionnés du genre ont ce qu'il faut : treize bâtiments avec 22.500 m² de façades pour réaliser des fresques murales et 128 chambres dans un « hôtel » pour des œuvres-cellules !
L'idée de faire venir le « street art » dans ce coin de campagne est venue de Gilles et Sylvie Iniesta, qui ont acheté le site en 2003. Il s'agissait d'un ancien centre de formation des Télécoms. Ce qui intéressait les deux chefs d'entreprise ? Le petit château, restauré pour en faire des chambres d'hôtes. Finalement, ils décident de le revendre et s'interrogent sur l'avenir des dix hectares et bâtiments restants. En 2015, naît l'envie d'offrir une nouvelle vie aux façades. Mais le couple ne connaît rien à l'art monumental urbain. C'est pourquoi, il contacte un collectif à Clermont-Ferrand. Dès la première année, cinquante artistes participent au lancement du projet. Le bouche-à-oreille fait ensuite son œuvre...
Depuis, « Street Art City » est un chantier en perpétuel évolution, un laboratoire pour expérimenter différentes techniques. Les artistes viennent du monde entier : Chine, Nouvelle-Zélande, Amérique du Sud, Israël, Afrique et bien sûr, France ou encore Allemagne.
Ouverte au public depuis 2017, « Street Art City » se visite de plusieurs manières : librement ou en étant guidé, à l'extérieur ou à l'intérieur avec l'Hôtel 128, un ensemble dans lequel chaque chambre est investie chaque année par un artiste différent, qui réinvente tout du sol au plafond ! De mars à août, les artistes interviennent pour créer leur univers que le public peut découvrir à partir du 1er septembre.
Et pour soutenir cette résidence, il est d'ores et déjà possible de souscrire au livre-compilation 2019, qui sera publié en tirage limité (1.280 exemplaires). Cette participation permet de prendre en charge l'hébergement, la nourriture et le matériel des artistes.
« Street Art City » se visite du 30 mars au 3 novembre de 11 heures à 19 heures. L'accès est payant, excepté pour les enfants de moins de 16 ans accompagnés.
Tous les renseignements sont sur le site www.street-art-city.com