L'Antidote : « un remède à la désinformation »

Un peu partout en France, des citoyens se rassemblent pour créer leur propre média. Souvent, pour pallier le manque d'informations engagées et briser le silence qui entoure certains sujets dans les médias locaux. Parmi les éditions « papier » : L'Antidote, dans le Cher.

A l'origine du magazine L'Antidote, l'association Ki-6-Col créée à Bourges en 2011 pour soutenir les luttes anti-autoritaires : contre l'abattage des arbres de la place Séraucourt ; pour l'accueil des réfugiés et des migrants dans le Cher ; Stop Linky ; le comité de soutien à la Zad de Notre-Dame-des-Landes, Sortir du Nucléaire… (1)

Quatre ans plus tard, un groupe d'adhérent.es décident de lancer un journal d'informations, baptisé L'Antidote et accompagné du slogan : « Votre remède à la désinformation ! »
« C'était une démarche assez évidente, se souvient Marie Avril, membre co-fondatrice de l'association. Puisque nous nous disons « agitateurs de conscience », un journal est intéressant pour toucher le plus de personnes possible, en version papier, notamment pour ceux qui n'utilisent pas Internet. » Le but : « proposer une information qu'on ne trouve pas dans le journal local ».

Une ligne éditoriale engagée

Le numéro zéro est daté de septembre 2015 et depuis, le journal est paru « environ tous les deux mois ». « C'est une parution épisodique », souligne Marie Avril. En effet, elle est assurée en fonction de l'actualité, mais surtout de la disponibilité de la petite équipe de rédaction.
« Nous lançons un appel via notre site Internet et notre newsletter, pour que tous ceux qui souhaitent écrire participent. Nous réceptionnons les articles et les soumettons au conseil associatif de Ki-6-Col. Puis, nous nous réunissons pour finaliser le journal. » Marie Avril assure la mise en page.

La ligne éditoriale suit les principes de l'association : le soutien aux luttes sociales, écologiques et humanistes. Ainsi, au fil des numéros, on peut lire des articles sur l'industrie nucléaire, la guerre, le sort des migrants, les zones à défendre, la disparition des services publics, les monnaies locales, la cause animale, les Pisseurs Involontaires de Glyphosate… Si l'ancrage local ne fait aucun doute, L'Antidote ne s'interdit pas de traiter des sujets internationaux et nationaux.

Les nouveaux contributeurs bienvenus

Mais qui rédige ces articles ? « Jusqu'à présent, ce sont des adhérents ou des sympathisants, répond Marie Avril. Nous ne les signons pas, parce que nous estimons être tous responsables du contenu du journal. Derrière un article, il y a toute une équipe. » A la fin, toutefois, dans ce qui s'apparenterait à un « ours », les prénoms des contributeurs.trices sont indiqués.

Imprimé à une centaine d'exemplaires, L'Antidote est distribué dans une dizaine de commerces et associations à Bourges, Vierzon et Morogues. « Nous avons aussi des abonnés qui n'habitent pas la région », précise Marie Avril. Les nouveaux points de dépôt, tout comme les nouveaux rédacteurs, sont toujours les bienvenus !
D'ailleurs, depuis quelques jours, on peut trouver L'Antidote à… l'Antidote ! L'association Ki-6-Col vient en effet d'ouvrir un café militant qui porte le même nom. Rendez-vous donc au 88 de la rue d'Auron à Bourges (2) pour feuilleter le journal, boire un verre et refaire le monde...

Fanny Lancelin

(1) Lire le numéro 16 de (Re)bonds dans la rubrique Archives : « L'Antidote de Ki-6-Col : un projet militant », http://rebonds.net/descafesetrestaurantsalasauceassociative/442-lantidotedeki6colun-projetmilitant
(2) Ouvert du mardi au samedi de 15 heures à 23 heures environ.