Sorti en septembre, le documentaire « Libre », de Michel Toesca, a été projeté en octobre et novembre dans le Cher. Il raconte, à travers le personnage de Cédric Herrou, comment des citoyens s'opposent à l’État en défendant le droit à la solidarité, contre le « délit de solidarité ».
Mais qui l'est vraiment, libre ? Cédric Herrou, qui a échappé de peu à la prison ? Le citoyen qui ouvre sa porte à celui qui cherche refuge ? Michel Toesca, pour avoir pu filmer et diffuser une histoire qui pointe les graves manquements de l’État français à la devise de sa république : Liberté, Egalité, Fraternité ? Les migrants, qui, dans leurs têtes, rêvent de circuler, s'installer, vivre en toute sécurité, une véritable existence d'être humain ? La majeure partie de la population qui ne veut pas y penser ?
Au moment du lancement de la souscription pour financer le projet, le film s'appelait « A tous vents ». Finalement, le réalisateur, Michel Toesca a choisi ce mot simple mais fort, à l'image de son documentaire : « Libre ».
Né à Nice en 1960, Michel Toesca a exercé son métier de cinéaste indépendant principalement à Paris, avant de s'installer à Saorge, dans la Vallée de la Roya, en 2008. Les migrants n'y tentaient pas encore de passer la frontière. C'est à Vintimille, en Italie toute proche, qu'il commence à les filmer en 2015. Pendant deux ans, équipé d'une vieille caméra à l'épaule, il suit ces hommes qui ont parcouru des milliers de kilomètres pour s'échouer aux portes de l'Europe.
Par effet ricochet, il croise la route de ceux et celles qui leur viennent en aide. Progressivement, Cédric Herrou, agriculteur dans la Vallée de la Roya, devient le personnage central du documentaire, notamment parce que son action est constante durant les trois années de l'aventure du film. Plusieurs fois arrêté, accusé d' « aide à l'entrée et à la circulation d'étrangers en situation irrégulière », il a été acquitté mais n'est pas sorti d'affaire pour autant, étant donné les nombreuses attaques dont il est le sujet.
Au-delà de l'histoire qu'il raconte, la force du film de Michel Toesca tient aussi dans la simplicité de son dispositif : une petite équipe, peu de moyens, mais des images justes, un propos qui fait mouche.
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