En 2000, le neurologue britannique Oliver Sacks reçut le prix « Music has power Award » (1) pour sa contribution à la musicothérapie et à la compréhension des effets de la musique sur le cerveau humain. Dans « Musicophilia » comme dans tous ses ouvrages, Oliver Sacks emporte son lecteur par un procédé narratif dynamique : il part d'histoires et d'anecdotes réelles, souvent stupéfiantes, pour expliquer des processus complexes mais qui nous concernent tous.
A chaque chapitre, Oliver Sacks raconte un cas clinique, mais à la manière d'un romancier : le personnage et son contexte de vie sont précisémment décrits, avant que ne survienne l'élément perturbateur, l'événement qui change la vie du personnage. Ainsi de Tony Cicoria, chirurgien orthopédique âgé de 42 ans, vivant dans l’État de New York une existence paisible... jusqu'à ce qu'il fut frappé par la foudre. Il ne mourut pas mais développa une « brusque soif de piano », une musicophilie…
Que s'est-il passé dans son cerveau ? Et dans celui de tous les patients qu'Oliver Sacks a rencontrés et qui ont développé une relation singulière à la musique : l'épilepsie musicogène, les hallucinations musicales, l'oreille absolue ou, à l'inverse, imparfaite, la dysharmonie…
Le neurologue observe, interroge, expérimente. Certes, il n'apporte pas toujours de réponse, mais ses commentaires et analyses sont passionnantes, et aide à la compréhension d'un phénomène encore bien mystérieux : comment la musique agit sur notre corps et notre esprit. Il aborde aussi plus particulièrement la question de la musicothérapie, dans les cas de démence, de maladie de Parkinson, du syndrome de la Tourette ou encore d'aphasie.
Mort en 2015 d'un cancer, Oliver Sacks n'a eu de cesse, tout au long de sa vie, de prendre la science par le bout de la surprise et de l'inattendu. C'est ainsi qu'il a rendu les sujets qu'il abordait populaires.
Soulignons qu'il était diplômé de médecine, biologie et physiologie, mais aussi d'arts...
Outre « Musicophilia » (éditions Seuil), on lui doit, entre autres : « Awakenings » sorti en 1973 et adapté au cinéma, qui évoque des survivants d'une encéphalite léthargique ; dans « l'Homme qui prenait sa femme pour un chapeau », sorti en 1985 et adapté à l'opéra, il traite de l'agnosie visuelle. Ses livres, traduits en 25 langues, évoquent tous des troubles du comportement liés à des lésions cérébrales, dans toute leur diversité.Les derniers ouvrages, sortis à titre posthume, s'intitulent « Le fleuve de la conscience » et « Everything in its place ».
Plus d'informations sur https://www.oliversacks.com/