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Rolland Hénault et ses œuvres inédites

« Construire des prisons pour enrayer la délinquance, c'est comme construire des cimetières pour enrayer l'épidémie. » (1) Rolland Hénault aurait pu faire cette déclaration il y a quelques jours… mais il est mort il y a déjà trois ans. Michel Pinglaut (2) nous propose de (re)découvrir cet auteur en lisant ses œuvres inédites… ou presque.

« Rolland Hénault est malheureusement disparu le 5 avril 2017. En avril 2018, les Editions de l’Impossible ont voulu rassembler ses textes jamais édités. Le titre : « Rolland Hénault, œuvres inédites, ou presque ». Le territoire possède donc un diamant inestimable, fraternellement serti en deux parties : des textes d’inspiration foisonnante en premier, puis des textes de conférences, sérieuses ou non. Plaisir sur 690 pages. Vous en avez pour votre pognon.
Ce plaisir débute par : « pour en finir… avec les autobiographies ». Ce sont les extraits que je vais vous proposer dans ce qui suit. Rolland, à l’imagination foisonnante, en a ouvragé 46 ! Le trésor s’expose au final par onze « otobio ». Vous comprendrez pourquoi je me suis fais conteur d’une petite partie de ses textes (trop petite pour ce brave géant). Fier de l’avis positif de sa veuve Françoise et de ses potes de la « Bouinotte » (3).
Rolland, c’est un lettré, professeur de français, vivant pédagogue. Il a donné cours aussi dans des prisons (pardon, des établissements pénitentiaires). Pour notre plaisir, il est devenu journaliste, polémiste. Il joue à merveille du pamphlet. Virtuose. Il est co-fondateur du « Provisoire » (4) et de la « Bouinotte ». Libertaire d’abord et toujours, il se met au service d’autres causes politiques, culturelles et populaires… Il nous fait rencontrer Raymonde Vincent (chrétiennne et libertaire), Marcel Lemoine (communiste), Louis Lecoin (pacifiste) et …Céline. Tant d’autres aussi. Son « Plouc » sait parler du terroir. Guimou de la Tronche, c’est lui aussi. Il est parolier pour Elisabeth, chanteuse. Généreux Rolland.

Pour en finir avec les autobiographies

Ecroué (poétiquement)

Les incrans m’expirent
Les écrins m’aspirent
Les écrous m’exaspirent
Les écrans m’inspirent
Eh bien voilà, on finit toujours par y arriver en insistant un peu (du moins quand on a pour date de naissance, le 25 mai 1940 !)
Ratés
Certains de mes contemporains sont nés le 24 ou le 26 mai 1940. Je me demande parfois quel effet ça leur fait de m’avoir raté pour seulement  24 heures.
Probablement pas grand-chose, finalement, et d’ailleurs la plupart ne le savent même pas.

Pics de pollution

Beaucoup d’autres personnes sont nées à d’autres dates (que le 25 mai 1940). On les aurait supprimées dès la naissance, ça éviterait bien des pics de pollution, et on serait beaucoup moins nombreux à raconter des conneries, à la surface du globe, et même dans des livres comme celui-là (ou celui-ci, l’un ou l’autre se dit, ou se disent. Comme dit l’autre ! Vauvenargues, je crois, ou un blaze de ce genre).

Raymond Poulidor

Je suis né le 25 mai 1940, soit 120 ans après Mme Bovary, 136 ans après George Sand, 4 ans après Raymond Poulidor.
MAIS :
2 ans avant André Laignel et Johnny Halliday, 7 ans avant  Elisabeth Guigou, 17 ans avant Charlély Couture (ou Charlélie Couture ? je ne connais rien à la confection), 62 ans avant la prochaine épouse d’Eddie Barclay et 42 ans avant le dernier descendant de Lech Walesa.

Déjà ça !

Je naquis fin mai (le 25 pour être précis) vers le milieu du 20ème siècle (en 1940 exactement, de parents bien connus, du moins dans leur commune d’origine).
C’est déjà ça.

Voilà, amie, ami, pour Rolland, qui était aussi membre des Amies et Amis de la Commune de Paris-1871. Il est né et mort à Saint-Valentin. Je n’oublie pas d’aller lui rendre un salut sur sa tombe quand je suis dans les parages, comme j’aime m’arrêter à Roche, en Ardenne, pour Arthur Rimbaud. »

Michel Pinglaut

Les Editions de l'Impossible : http://www.elize-chanson.com/pages/Commander_aux_Editions_de_limpossible-1144273.html

(1) « Non », de Rolland Hénault, éditions Les libertaires.
(2) Le journal de Michel Pinglaut est à (re)lire dans les archives de (Re)bonds : http://rebonds.net/35ecrireensembleepisode4/603-pensementsalheureduconfinement
(3) La Bouinotte est un magazine trimestriel consacré au Berry.
(4) Le Provisoire était un journal mensuel satirique berrichon aujourd'hui disparu.